Orange – Bouygues Télécom : vers un Yalta des clients et des salariés ?

Ou comment le démantèlement annoncé de Bouygues Télécom devrait se traduire par d’incroyables accords entre Orange, SFR et Free pour se partager les clients (pour éviter qu’Orange dépasse 50% de parts de marché, ses concurrents pourraient récupérer l’ensemble des clients low cost de la nouvelle entité)… et les salariés, dont « plusieurs milliers » pourraient passer chez Free. Y a-t-il un moment où on va nous demander notre avis ?

stephane richard_martin bouygues

Source : Rachat de Bouygues Telecom par Orange : l’Etat veut imposer des conditions drastiques

SFR : les fournisseurs tétanisés par les méthodes d’Altice

Factures impayées, renégociations fermes de contrats… Les fournisseurs de SFR subissent de plein fouet la politique d’économies d’Altice.

Source : SFR : les fournisseurs tétanisés par les méthodes d’Altice

Les militants CFE-CGC de SFR ont alerté sur les risques d’une telle politique pour la survie à long terme de l’entreprise.

Pascal Terrasse (PS) : «L’économie collaborative n’est pas une zone de non-droit» – Libération

Le rapport du député socialiste remis ce lundi au Premier ministre suggère d’obliger les sites à informer le fisc des revenus dégagés par leurs utilisateurs.

Source : (20+) Pascal Terrasse (PS) : «L’économie collaborative n’est pas une zone de non-droit» – Libération

Retour au bon sens, enfin ?

L’employeur ne peut accéder à la messagerie personnelle du salarié au travail

L’entreprise qui accède aux mails envoyés et reçus depuis la messagerie personnelle de son salarié viole le secret des correspondances. Et ce, même si ces mails ont été rédigés sur le poste de travail.

Source : L’express / L’entreprise

Une lapalissade… qu’il est parfois utile de rappeler.

Données personnelles : le virulent réquisitoire de la CNIL contre Facebook

L’autorité chargée des données personnelles a mis en demeure le réseau social, l’accusant d’enfreindre la loi française.

Source : Données personnelles : le virulent réquisitoire de la CNIL contre Facebook

A lire aussi :  Vie privée des utilisateurs : Facebook sommé de revoir ses pratiques en France

Tout vient à point à qui sait attendre… Voyons maintenant quelles seront les suites !

Le Privacy Shield apporte-t-il plus de garanties que le Safe Harbor ?

Ce 2 février, après des discussions âpres et tendues, l’Union européenne et les Etats-Unis sont parvenus à un accord sur l’encadrement du transfert des données entre les deux continents. Le « Privacy Shield » vient remplacer le « Safe Harbor », en vigueur jusqu’à son invalidation en octobre dernier par la justice européenne qui, au regard des révélations d’Edward Snowden, avait considéré que la sécurité des données personnelles des citoyens européens aux Etats-Unis n’était plus assurée.

privacy shield

Cette fois, plus de problème, assure le communiqué de presse qui entérine l’accord : « les Etats-Unis ont exclu la surveillance de masse sans discernement sur les données personnelles transférées aux États-Unis dans le cadre du nouvel accord ». Par ailleurs, « les compagnies américaines qui souhaitent importer des données à caractère personnel en provenance d’Europe devront respecter de solides obligations sur la façon dont les données personnelles seront traitées et les droits individuels garantis ». Enfin, un médiateur sera mis en place au sein du Département d’Etat américain, afin de traiter les plaintes des citoyens européens.

Accueilli par des réactions tièdes, voire franchement hostiles (une « plaisanterie » pour l’eurodéputé franco-allemand Jan Philipp Albrecht, un accord « universellement critiqué » pour Edward Snowden), cet accord semble, il est vrai, très politique et extrêmement difficile à mettre en place, tant il va nécessiter un accroissement important du contrôle exercé par l’administration américaine sur ses entreprises.
Saluant la conclusion de cet accord, les CNIL européennes attendent encore d’en connaître le contenu précis pour juger. Elles donneront un avis définitif fin mars après avoir étudiée les documents écrits qui doivent leur être communiqués.

Sources :
Transferts de données : le Privacy Shield, une jolie coquille vide ?
Privacy Shield : les Cnils européennes attendent plus que des mots pour trancher

Mariage Orange-Bouygues Telecom : l’Arcep se montrera « vigilante »

Lors d’une audition par la Commission des affaires économiques du Sénat, Sébastien Soriano, le patron du régulateur français des télécoms, a rappelé que son institution prendra garde à ce que l’opérateur historique ne soit pas en position d’étouffer la concurrence.

Source : Mariage Orange-Bouygues Telecom : l’Arcep se montrera « vigilante »

Souhaitons que les recommandations ne soient pas trop dogmatiques : la concurrence n’a pas que des effets positifs, loin de là ! (voir sur ce blog : Free Mobile : un bilan globalement négatif … pour la collectivité)

Et sur certains marchés, s’il y a peu de concurrence, c’est parce qu’il y a peu à gagner, avec parfois des investissements conséquents à faire. Et sur ces marchés là, heureusement que l’opérateur historique assume ses responsabilités, sinon il n’y aurait plus personne !

« Quelles transformations de l’emploi à l’heure de la révolution numérique ? » : notre compte-rendu

Sous l’égide du Digital Society Forum, plateforme collaborative initiée par Orange autour des questions relatives à la vie numérique, un débat, intitulé « Quelles transformations de l’emploi à l’heure de la révolution numérique ? », s’est déroulé hier au Musée de l’Homme.

Retransmis en live sur Dailymotion, il donnait l’occasion d’entendre les positions sur ce sujet de 7 intervenants :

  • des représentants du monde académique : Philippe Aghion du Collège de France, et Augustin Landier, de la Toulouse School of Economics ;
  • des dirigeants de grandes entreprises : Stéphane Richard, à l’initiative de l’évènement, Sébastien Bazin, P-DG du Groupe AccorHotels, et Georges Plassat, P-DG du groupe Carrefour ;
  • des acteurs de l’économie numérique : Céline Lazorthes, fondatrice et dirigeante de la FinTech Leetchi, et Frédéric Mazzella, cofondateur de la plateforme de covoiturage BlaBlaCar.

Voici un compte-rendu de cet évènement paru dans le Blog du Modérateur. Pour notre part, nous avons trouvé cette rencontre assez frustrante !

Sur la forme d’abord : 70mn laissées aux 7 intervenants (suivies de 50mn d’interventions/questions du public) pour dresser un état des lieux des transformations de l’emploi sous l’effet du numérique (40mn), puis pour présenter leurs solutions d’adaptation à ces transformations (30mn), ça fait en moyenne 2 fois 5mn par personne. C’est évidemment extrêmement court, et plus propice aux tweets qu’aux réels diagnostics.

Du coup, le fond fut assez décevant, à l’instar du communiqué de presse présentant la manifestation et du sondage BVA qui l’accompagne, nous « apprenant » que la transformation numérique transforme les métiers, qu’elle est perçue comme bénéfique… ou pas, que pour s’y adapter, rien de tel que la formation, et que l’économie du partage, c’est bien !
Pour ce qui est du débat proprement dit, baignant dans une atmosphère résolument optimiste, il est resté très généraliste, de sorte le spectateur un peu avisé sur la question n’y a sans doute pas appris grand-chose. Sur les constats :

  • Les économistes confirment que le numérique détruit des emplois (principalement intermédiaires), défavorisant les travailleurs non qualifiés qui peuvent toujours se reconvertir en indépendants dans les services à la personne… De toute façon, « l’entreprise ne peut pas être le lieu de la redistribution», affirme Augustin Landier.
  • Les dirigeants de grandes entreprises voient plus d’opportunités que de menaces dans cette « période intéressante», cette « mutation qu’ils embrassent ». Conscients des défis auxquels l’entreprise est soumise, « testée sur sa capacité de changement de culture » (Sébastien Bazin) et « obligée à plus de transparence » (Georges Plassat), ils estiment qu’elle saura s’adapter, et leurs employés avec, à grand renfort de « formations et d’équipement » (Stéphane Richard).
  • Pour les deux acteurs de l’économie numérique, cette transformation est évidemment synonyme de créations d’emplois, au sein d’entreprises plus justes, plus cohérentes et plus transparentes.

Sur les solutions pour s’adapter à cette transformation, le débat est allé encore un peu plus vite :

  • Georges Plassat évoque le besoin de s’adapter à la disparition des frontières entre les canaux de commerce physiques et digitaux et à une concurrence exacerbée, et estime que tout passera par une meilleure compréhension du client.
  • Sébastien Bazin rebondit sur cette idée en évoquant une mutation de l’entreprise, hier centrée sur ses produits, aujourd’hui sur ses clients, qui nécessite une mutation du management, du rapport de force induit par l’entreprise pyramidale au rapport de flux qui anime les entreprises du numérique. Pour se rapprocher de ce nouvel idéal, il annonce la mise en place chez Accor d’un « shadow comex» constitué de 12 salariés de moins de 35 ans.
  • Stéphane Richard insiste à nouveau sur l’importance de la formation, tant initiale que continue – sur ce sujet, bonne nouvelle, la Grande Ecole du Numérique est en train de prendre forme.
  • Du côté des économistes, c’est la thématique de la flexisécurité qui est mise en avant, introduisant la dimension politique associée à cette thématique : le travailleur doit avoir le « droit à l’expérimentation», soutient Philippe Aghion, et pouvoir passer facilement de l’entreprise au self-emploi et inversement, et être soutenu financièrement durant ses périodes de formation. Augustin Landier va dans le même sens, estimant qu’il faut défendre le statut de l’auto-entrepreneur qui, faute d’un CDI, n’a pas accès au crédit, notamment pour son logement.
  • Enfin, Céline Lazorthes insiste sur le nouveau rôle du manager, désormais devenu accompagnateur, chef d’orchestre et « responsabilisateur » à l’ère de l’entreprise numérique.

Enfin, sur les questions/interventions du public, notons la quasi-unanimité des intervenants sur le droit à la déconnexion, seul Sébastien Bazin se singularisant d’un « Réveillons-nous ! Chez Google, ils ont fini les 35h le mercredi soir ! », qui laisse songeur.

Dans sa conclusion, très succincte, Stéphane Richard reste « dans une tonalité résolument optimiste », élargissant enfin le débat au rôle de l’Etat, remis en cause par cette nouvelle forme de démocratie et sommé de « traiter beaucoup mieux des grands maux collectifs comme l’accès à l’emploi et le chômage ».

Mariage Orange/Bouygues Telecom : Stéphane Richard ne veut pas que les discussions s’éternisent

Le PDG d’Orange estime qu’une annonce sur la possibilité d’un accord, ou pas, pourrait intervenir fin février ou mi-mars.

Source : Mariage Orange/Bouygues Telecom : Stéphane Richard ne veut pas que les discussions s’éternisent

Et il réaffirme, devant les micros, qu’il ne devra y avoir aucune suppression d’emploi. On plussoie…

Pourquoi l’Assurance chômage intéresse tant le monde politique?

Le Président de la République ainsi que plusieurs autres leaders politiques ont récemment appelé à une modification des règles de l’assurance chômage. Pourtant, la réalité sur l’indemnisation du chômage n’est pas toujours celle que l’on croit. Et une modification des paramètres n’est pas forcément aisée… ni vraiment nécessaire.

Source : Pourquoi l’Assurance chômage intéresse tant le monde politique?

Quelques précisions techniques ne font pas de mal pour dissiper le brouillard démagogique des idées reçues…

STMicroelectronics va supprimer 430 postes en France

Dans un récent article, nous évoquions l’évolution très négative des chiffres de l’emploi dans l’ensemble de la filière télécoms durant les dernières années. La nouvelle orientation prise par STMicroelectronics ne va pas contribuer à arranger les choses…

stmicroelectronics

Son PDG, Carlo Bozotti, vient d’annoncer l’arrêt progressif de l’activité de l’entreprise dans les processeurs pour décodeurs et box Internet, justifiant la suppression de 1400 postes dans le monde, dont 430 en France ! Dénonçant l’absence d’une stratégie globale, les syndicats de STMicroelectronics contestent le bien-fondé de cette décision. Ils ne manqueront pas de réclamer des comptes à l’Etat actionnaire, à hauteur de 13,5% du capital, lors d’une entrevue à Bercy, prévue pour le 14 février.

Rappelons au passage que Didier Lombard, l’ex-PDG de France Télécom, toujours mis en examen dans le cadre de la procédure en cours suite à la vague de suicides intervenue dans le Groupe durant son mandat, est toujours président du Conseil de surveillance de STMicroelectronics.

Le projet de loi République Numérique massivement adopté par les députés

Adopté ce mardi à l’Assemblée Nationale par 356 voix contre 1 et 187 abstentions, le projet de loi porté par la secrétaire d’Etat chargée du numérique Axelle Lemaire s’articule autour de trois axes : favoriser la circulation des données et du savoir, œuvrer pour la protection des individus dans la société numérique et garantir l’accès au numérique pour tous.

république numérique

Condamnée à un grand écart entre libéralisation du secteur et protection de l’innovation française, cette loi, critiquée pour son protectionnisme, donne, au final, bien moins de droits que de devoirs aux entreprises. En revanche, l’internaute/consommateur pourra se féliciter de certaines avancées importantes, autour notamment de la portabilité des données, du droit à l’oubli et à la « mort numérique ». Et pour décourager les potentiels contrevenants, la loi renforce considérablement le pouvoir coercitif de la CNIL, l’autorisant à infliger des amendes allant jusqu’à 20 millions d’euros ou, pour les entreprises, jusqu’à 4% de leur chiffre d’affaires !

Une loi qui isole le numérique français

Le titre II du projet de loi sur le numérique, qui porte sur la protection, prévoit une règlementation spécifiquement nationale. Cela va isoler ce secteur en Europe. Par Maud Sacquet, public policy manager, Computer and Communications Industry Association

Source : Une loi qui isole le numérique français

Le feuilleton de la loi, et l’un des sujets qui fait le + débat à son propos.