Baromètre du Numérique Arcep – Résultats 2015

Pour la 1ère fois, les Français sont plus équipés en téléphone mobile (92%) qu’en fixe (89%). Le taux d’équipement en ordinateur recule, celui des smartphones (58%) et tablettes (36%) explosent. 52% des Français utilise le mobile pour naviguer sur internet. La consommation moyenne de data mobile a quasiment doublé en un an (1,1 Go par mois au 1er trimestre 2015) . Le nombre d’internautes atteint 84 %. 62% des Français déclarent utiliser les réseaux sociaux mais l’usage stagne chez les 12-17 ans.

L’ARCEP et le CGE rendent publics les résultats de l’enquête annuelle sur la diffusion, en France, des technologies de l’information et de la communication.

Source : Résultats 2015

Internet: les Français privilégient désormais les mobiles aux PC

Plus de la moitié des visites sur Internet se sont faites via un téléphone mobile ou une tablette en septembre dans l’Hexagone.

Source : Internet: les Français privilégient désormais les mobiles aux PC

Bon à savoir : le template « responsive » devient vraiment une priorité…

Les opérateurs télécoms en 5 graphiques : actualisation avec les données 2013

Comme chaque année, nous actualisons les graphiques qui permettent d’appréhender, de manière synthétique, les principaux indicateurs clefs des opérateurs de télécommunications en France.

Vous pouvez également retrouver nos analyses des données 2008, 2010, 2011 et 2012.

Ces indicateurs proviennent de l’Observatoire des marchés consolidé par l’Arcep, régulateur français des télécoms, les chiffres étant tirés des séries annuelles depuis 1998, dont nous intégrons les actualisations rétroactives dans nos graphiques. Nous les complétons par l’analyse des données présentées par Orange dans son document de référence 2013.

Ils ne concernent que les opérateurs de télécommunications, hors activité des autres acteurs de la filière, et le marché français.

Les revenus des opérateurs atteignent leur plus bas niveau depuis 10 ans

… tandis que le nombre d’utilisateurs et le trafic ne cessent d’augmenter. Ce sont les services mobiles, engagés dans une spirale « low-cost » depuis l’arrivée de Free Mobile, qui tirent le marché vers le bas (-14% en 2013 vs. -7% pour l’ensemble du marché). Pour la première fois depuis 2005, les revenus du fixe dépassent même ceux du mobile, dont les clients choisissent logiquement les offres toujours moins onéreuses (27% de baisse moyenne des prix en 2013) qui leur sont proposées.

2013_revenusPour pouvoir supporter cette baisse de revenus, les opérateurs poursuivent leur politique de rationalisation des coûts à outrance. Et comme ils doivent continuer à assurer la qualité du service et à développer leurs réseaux, ce sont les salaires et les emplois qui pâtissent de cette stratégie.

Orange entre dans une nouvelle phase de réduction d’effectifs, entraînant vers le bas les statistiques d’emploi du secteur

2013_emploisDe façon logique, la courbe globale d’évolution des emplois suit de près les fluctuations de celle d’Orange, qui représente encore 82% des effectifs du secteur. Les accords d’embauche, négociés en 2009 par les organisations syndicales auprès de la direction de l’opérateur historique dans le cadre du « nouveau contrat social », ont pris fin en 2012. Aussi, et comme nous l’avions prévu, les suppressions d’emplois ont repris en 2013 (-2,8%), entraînant l’ensemble du marché (-3,1%), également impacté par les plans sociaux de SFR et Bouygues Télécom. Cette tendance à la baisse devrait malheureusement se confirmer sur les années à venir.

2013_emplois OrangeEn effet, la Direction d’Orange table sur la suppression de 7 000 emplois entre 2013 et 2015. Les 4 000 embauches annoncées sur la période (1 250 en 2013) ne compenseront pas les 11 000 départs (dont 9 000 retraites, un tiers ayant eu lieu en 2013). Considérée pendant de nombreuses années comme un handicap, la pyramide des âges de l’entreprise s’avère désormais un outil précieux permettant de faire baisser les effectifs sans plan social. Le mouvement devrait s’amplifier dans des proportions encore jamais connues dans l’entreprise : Orange anticipe 30 000 départs en retraite d’ici à 2020, dont une grande partie ne sera pas remplacée.

Alors que les conditions de travail ne se trouvent évidemment pas améliorées par ces réductions d’effectifs, les salaires n’évoluent que très peu. Alors que leur augmentation s’était limitée à 2,5% en 2012, elle a été encore moindre en 2013, avec seulement 2,1% de croissance (voir la présentation des résultats 2013, page 24). D’ailleurs, pour la première fois dans l’histoire de l’entreprise, la masse salariale est en baisse.

Ainsi, mis sous pression par ses concurrents, l’opérateur historique fait porter à ses salariés une bonne partie de son effort de rationalisation des coûts, contribuant à une baisse de pouvoir d’achat en pleine période de crise économique.

2013_emplois alternatifsLa situation n’est pas meilleure, loin s’en faut, du côté des opérateurs alternatifs, responsables de la destruction de plus de 1000 emplois en 2013. SFR et Bouygues Télécom, qui ont mis en place des plans sociaux, ont ainsi supprimé plus de 550 emplois chacun.

Les investissements hors achats de licences se maintiennent

2013_investissementsEn 2012, le montant des investissements des opérateurs avait atteint un niveau record, dopé par les achats de licences 4G, qui représentaient le quart des plus de 10 milliards d’euros investis. En 2013, les opérateurs n’ont réalisé quasiment aucune dépense d’achat de licence et leurs investissements, limités aux infrastructures, sont revenus à un niveau plus « normal » de 7,25 milliards d’euros.

Le prix des abonnements baisse, les téléopérateurs trinquent !

Tandis que le dernier indice des prix du mobile de l’ARCEP tombée ce matin annonce  « Les prix des services mobiles diminuent de 27,2 % en 2013 en moyenne annuelle après un recul de 11,4 % en 2012. », un reportage de France Inter fait le lien entre la baisse des prix dans la téléphonie et l’emploi dans les centres d’appels : Les abonnements téléphoniques en baisse, ont un coût salarial.

Les centres d’appels réalisent 60% de leur chiffre d’affaire avec les opérateurs télécoms alors quand ces opérateurs vont mal et doivent réduire leurs couts pour suivre la guerre des prix, les salariés des centres d’appel en subissent les conséquences.
Résultat : 4000 emplois perdus en deux ans dans la branche, des salaires qui stagnent au Smic et des conditions de travail de plus en plus difficiles : 80% des salariés sont au Smic. Burn out, fatigue, l’absentéisme y est trois fois plus élevé que la moyenne.

Nous l’avions annoncé dès l’arrivée du 4ème opérateur. Les faits le confirment malheureusement.

Idate : les opérateurs européens doivent se réinventer sous peine de « bain de sang »

A l’occasion de la publication de la 13e édition de son Digibook, l’Idate tire le signal d’alarme : « On arrive à un épuisement du modèle télécom européen ». En France notamment, les approches commerciales sont aujourd’hui dépassées…

A lire sur ZDNet.
Pour aller plus loin : commander le DigiWorld YearBook de l’Idate

L’économie des télécoms en France : deuxième étude pour la Fédération Française des Télécoms

La Fédération Française des Télécom vient de publier sa seconde étude présentant les chiffres clefs du secteur en France, et quelques comparaisons européennes.

Les Échos en proposent une bonne synthèse :

La Fédération française des télécoms publie une compilation de données sur la filière en France. Elle montre que les prix des communications sont plus bas dans l’Hexagone qu’ailleurs et que la part des opérateurs dans la valeur numérique baisse.

Lire la suite sur le site des Échos

Vous pouvez lire le résumé de la Fédération et consulter l’intégralité des slides de présentation sur le site de la FFT.

Vous pouvez également revoir la présentation de la première étude, telle qu’elle a été présentée par Yves Le Mouël lors de l’Université d’été 2012 de la CFE-CGC/UNSA.

Nous aurons l’occasion de revenir sur ces chiffres, qui démontrent une nouvelle fois comment régulation et fiscalité ont mis en danger un secteur stratégique, porteur d’innovation et de croissance, à cause d’une vision très « court-termiste » et purement financière. Espérons qu’il n’est pas trop tard pour éviter que les opérateurs français se retrouvent en grave difficulté.

Pour une équité fiscale numérique

Le sujet est toujours d’actualité, puisque la mission d’expertise nommée sur le sujet par le gouvernement doit rendre ses conclusions à l’automne. Nous vous invitons donc à voir ou a revoir la présentation d’Yves Le Mouël, Directeur Général de la Fédération Française des Télécoms, lors de l’Université d’été de la CFE-CGC/UNSA des 3 et 4 juillet 2012.

Elle s’articule en deux parties :

– la présentation de l’étude réalisée par la Fédération Française des Télécoms sur l’impact des télécoms en France (investissements, emplois, compétitivité économique de la France).
– l’analyse et les préconisations de la Fédération sur la fiscalité qui pèse actuellement sur les opérateurs de télécoms français, et qui mériterait un rééquilibrage.

La Web-TV de la CFE-CGC/UNSA vous proposera bientôt de nouveaux temps forts de son Université d’été 2012, à retrouver sous le tag « Université d’été CFE-CGC/UNSA« .

Les opérateurs télécoms en 5 graphiques : intégration des données 2011

Comme chaque année, nous actualisons les graphiques qui permettent d’appréhender, de manière synthétique, les principaux indicateurs clefs des opérateurs de télécommunications en France. Vous pouvez également retrouver nos analyses des données 2010 et 2008

Ces indicateurs proviennent de l’Observatoire des marchés consolidé par l’Arcep, régulateur français des télécoms, les chiffres étant tirés des séries annuelles depuis 1998, dont nous intégrons les actualisations rétroactives dans nos graphiques.Nous les complétons par l’analyse des données présentées par France Télécom dans son document de référence 2011.

Ils ne concernent que les opérateurs de télécommunications, hors activité des autres acteurs de la filière, et le marché français.

Pour la première fois en 2011,
les revenus globaux des opérateurs baissent

Précisons que les usages et le nombre d’abonnés continuent de croître : la baisse des revenus est donc bien liée à une baisse des prix.  Si jusqu’alors le modèle d’évolution des tarifs était plutôt « plus de services pour la même valeur faciale »‘, on bascule désormais vers « autant ou plus de service pour moins cher ». Le mouvement s’est bien sûr accentué début 2012 avec l’arrivée de Free sur le marché des mobiles.

Cette baisse de valeur n’est pas sans conséquences sur l’emploi, quoiqu’en croient encore certains.

Seul France Télécom alimente une légère croissance des emplois…

S’il a été le plus gros destructeur d’emplois de la filière (52 700 emplois supprimés en 12 ans, à compter de la libéralisation du marché des télécoms), France Télécom est désormais le seul à alimenter la reprise des embauches… sous la pression des organisations syndicales qui les ont négociées dans la cadre du « nouveau contrat social » mis en place par la nouvelle Direction de l’entreprise après la crise sociale et le départ de Didier Lombard, désormais mis en examen suite à la mise en œuvre d’une politique délétère pour les personnels.

Les opérateurs représentent un peu moins de la moitié des emplois du secteur, qui pèse entre 300 et 345 000 emplois au total, lorsqu’on y inclut l’ensemble des emplois induits, chez les équipementiers (équipements de réseaux et terminaux), les sous-traitants (prestations de conseil aux opérateurs, d’assistance clients – call-centers ou interventions chez les clients – , installation et maintenance des réseaux…), et les distributeurs indépendants. (vcir l’étude de la Fédération Française des Télécoms, et celle de Bruno Deffains, économiste). Ces trois dernières années, les équipementiers ont fait des coupes sombres dans leurs effectifs en France et en Europe.

… tandis que les opérateurs alternatifs ont détruit près de 1700 emplois en 2011.

Il est bon au passage de rappeler que les destructions d’emplois ne passent pas forcément par des plans sociaux ou des plans de départs volontaires. Le non remplacement des personnels en fin de contrat pour diverses raisons est aussi une destruction d’emplois, certes moins douloureuse en première approche, mais qui contribue à l’augmentation du chômage en France. Les discours « politiquement corrects » sur le sujet ces dernières années tendent à le faire oublier, alors que nous sommes entrés dans une ère de chômage de masse qui pèse sur l’ensemble de la société française, à la fois sur le plan économique (il faut bien payer les cotisations chômage, et cela pèse sur la compétitivité du travail en France, ou que les familles prennent en charge leurs membres sans emploi, ce qui réduit d’autant leur capacité à consommer par ailleurs), mais également sur le plan sociétal (développement des exclusions et des inégalités, qui génèrent également de l’insécurité).

 Les investissements reprennent, mais parfois en trompe-l’oeil…

Tous les investissements ne sont pas affectés au déploiement de nouveaux réseaux : outre la maintenance des réseaux existants, France Télécom inclut dans ses CAPEX le renouvellement des Livebox de ses clients.

Nos commentaires

Alors que le nouveau gouvernement s’inquiète des nouvelles suppressions d’emplois qui s’annoncent chez les opérateurs de télécommunications, ces quelques rappels permettent de remettre les idées en place quant à l’évolution de ce secteur d’activité, et, nous l’espérons, de repenser la régulation du secteur. Sous l’impulsion d’une idéologie libérale, également poussée par Bruxelles, qui ne jure que par les bénéfices de la concurrence pour le consommateur, l’État et le régulateur ont ces dernières années totalement négligé le volet « emploi », pourtant explicitement mentionné dans le code des Postes et Télécommunications comme sous leur responsabilité conjointe.  Il est plus que temps de revoir la copie, et de se poser la question de manière plus globale.Y compris d’ailleurs au niveau du citoyen-consommateur : vaut-il mieux payer quelques euros de plus chaque mois sur sa facture de téléphone, ou financer des cotisations sociales, non seulement chômage, mais aussi couverture sociale et retraites, tout chômeur constituant en la matière un manque à gagner pour les comptes sociaux de la nation ?

Sortir des visions de court terme et trop individualistes ne pourra qu’être bénéfique, à moyen terme, pour chaque citoyen.

La filière télécoms en France #1 : l’emploi menacé dans un secteur stratégique

En cette période d’élection présidentielle, les TIC sont, ou devraient être considérés comme un secteur clef de l’économie. Différents lobbies tentent de capter l’intérêt des candidats, avec plus ou mois de succès, comme on peut le lire dans l’analyse détaillée d’Olivier Ezratty, présentée en 6 épisodes sur son blog, sous le titre « Les clivages de la présidentielle sur le numérique »  (le dernier référence tous les autres, mais bien sûr il vaut mieux commencer par le premier).

A la suite de nos travaux d’analyse sur l’emploi chez les opérateurs, que nous mettrons à jour dès que les données annuelles de l’Arcep seront publiées, nous avons voulu aller un peu plus loin et présenter nos propres constats et propositions. Ce premier épisode est consacré aux constats. Le second sera consacré aux leviers d’action que nous avons identifiés. N’hésitez pas à commenter !

Soulignons tout d’abord que la Fédération Française des Télécoms (syndicat professionnel des opérateurs) s’est également cette année livrée à un constat chiffré, réalisé avec le concours d’Arthur D.Little dont voici une synthèse des chiffres clefs du marché.

Les chiffres des emplois induits dans la filière proviennent de l’INSEE, et mériteraient une petite analyse, qualitative (identification et segmentation des codes activités sélectionnés) et historique, que nous n’avons pas eu le temps de réaliser. Mais on voit que la part des équipementiers est extrêmement « light » par rapport à celle des opérateurs.

Les équipementiers européens sont en danger de mort

Les équipementiers français et européens (équipements de réseaux pour les opérateurs télécoms et terminaux pour le grand public) ne cessent de perdre du terrain au profit d’acteurs essentiellement asiatiques, et d’Apple concernant les terminaux grand public innovants (voir par exemple les derniers chiffres publiés par le cabinet IDC sur ce dernier point), et conséquemment des emplois : pas un mois sans qu’on annonce des compressions de personnel chez Alcatel-Lucent, Sagem, Nokia, etc.

La filière télécoms, qui fut florissante en France dans les années 70/80 (peut-être au prix d’un protectionnisme exagéré) est en voie de disparition. A l’époque, l’opérateur historique France Télécom, et auparavant les PTT, s’imposaient de faire les développements technologiques en partenariat avec les équipementiers français, et autour des travaux du CNET, qui a depuis été démantelé, jugé « non rentable » sous la gouvernance de Didier Lombard à France Télécom, et il n’existe plus de pôle de R&D performant pour faire de la recherche prospective dans le domaine des télécommunications en France. Rappelons que la technologie ADSL, diffusée dans le monde entier, était un pur produit des ingénieurs du CNET…

Les opérateurs français délocalisent de plus en plus d’emplois

Délocalisations massives des centres d’appels…

Extrait de notre article Dogme de l’hyper concurrence + consumérisme = délocalisations et décroissance.

L’Allemagne, qui emploie 600 000 téléconseillers sur son territoire, est « naturellement » protégée par la barrière linguistique. L’usage de la langue française dans de nombreux pays à faible coût salarial explique que la France n’en aie que 250 000 sur son sol national.

L’Angleterre quant à elle a 700 000 salariés dans cette activité. Il conviendrait d’aller regarder de plus près ce qui a été fait dans ce pays, pourtant très « libéral » pour préserver les emplois.

Les opérateurs de télécommunications sont les premiers employeurs et/ou donneurs d’ordre dans le domaine des centres d’appels. On estime qu’ils délocalisent au moins 30 000 emplois dans ce métier spécifique. Le gouvernement s’était engagé à agir, mais n’a absolument rien fait malgré ses promesses (plus aucun article sur les tags « centres d’appels » ou « délocalisations » sur le site gouvernemental depuis les promesses de 2010 et nous confirmons qu’aucun plan d’action concret n’a été engagé depuis)

…mais aussi de la R&D

Aucun chiffre officiel sur le sujet, et pour cause, le débat est trop honteux ! Mais, de l’intérieur de France Télécom, nous savons qu’une part de plus en plus importante de la R&D est délocalisée, via des filiales ou des sous-traitants, particulièrement en Inde et en Europe de l’Est (pour des raisons de coûts de main d’œuvre) et au Caire (deal au moment de l’implantation d’Orange en Égypte).

Ni le gouvernement, ni le régulateur
n’assument leurs missions de préservation de l’emploi en France

Ces deux acteurs ignorent superbement cette mission, pourtant inscrite dans le Code des Télécommunications français.

Modalités d’attribution de la licence 4G : aucune contrainte sur l’emploi dans le cahier des charges d’attribution de la licence mobile

Extrait de notre Communiqué CFE-CGC & UNSA Telecoms – licence 4G – 9 juin 2011

L’article L32-1 alinéa I paragraphe 3 du Code des postes et communications Électroniques précise « La fonction de régulation du secteur des communications électroniques est indépendante de l’exploitation des réseaux et de la fourniture des services de communications électroniques. Elle est exercée au nom de l’État par le ministre chargé des communications électroniques et par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes. »

Et de poursuive dans son alinéa II : « Dans le cadre de leurs attributions respectives, le ministre chargé des communications électroniques et l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes prennent, dans des conditions objectives et transparentes, des mesures raisonnables et proportionnées aux objectifs poursuivis et veillent :

1° A la fourniture et au financement de l’ensemble des composantes du service public des communications électroniques ;

2° A l’exercice au bénéfice des utilisateurs d’une concurrence effective et loyale entre les exploitants de réseau et les fournisseurs de services de communications électroniques ;

3° Au développement de l’emploi, de l’investissement efficace dans les infrastructures, de l’innovation et de la compétitivité dans le secteur des communications électroniques… »

Or dans le projet de décision de l’Arcep il est successivement indiqué :

« Le nombre de lauréats, ainsi que leur quantité de fréquences et leur positionnement, seront définis de façon endogène par la procédure, sur la base des offres que formuleront les candidats au regard des trois critères de sélection (valorisation des fréquences, engagement d’accueil des MVNO, engagement renforcé de couverture départementale). »

« le candidat doit s’assurer qu’il indique pour chacune de ses offres :

– un montant financier exprimé en euros ;

– s’il souscrit ou non à l’engagement d’accueil des MVNO ;

– s’il souscrit ou non à l’engagement lié à l’aménagement du territoire. »

Si le projet de décret est signé en l’état, un constat simple s’impose : aucune obligation sur l’emploi…

Le Ministre méconnait à la fois les dispositions législatives (évoquées ci-dessus) mais aussi l’article 5 du préambule de la Constitution de 19463, qui fait partie du bloc de constitutionnalité et qui dispose que  « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi. ».

Opération « tablette à 1 euro » pour les étudiants :
le ministère écarte délibérément Archos, le seul fabricant français de tablettes

Voir la chronique de Sébastien Crozier : Tablette à 1 euro : Monsieur Wauquiez, fermez-la…

Ne parlons pas de l’État actionnaire…

Premier actionnaire de France Télécom-Orange avec 27% du capital (réparti par moitiés entre l’Agence des Participations de l’État et le Fonds d’Investissement Stratégique), l’État, dont les représentants siègent au Conseil d’administration de l’entreprise, ne fait rien pour dynamiser la stratégie de développement des télécommunications en France, qu’il s’agisse de l’investissement dans les nouveaux réseaux ou dans la R&D (quasiment plus de « R », juste des développements avec un ROI court terme). Le seul objectif de l’État semble être de siphonner les résultats de l’entreprise via un dividende exorbitant, dont il touche près d’un milliard d’euros par an.

En 2009, les dividendes ont été supérieurs au résultat net consolidé du Groupe…

Extrait de notre blog dédié à l’actionnariat des personnels du Groupe France Télécom-Orange : Des dividendes trop élevés sont dangereux pour l’entreprise et pour ses personnels.

Le retour du dividende à 0,50 € demandé par l’ADEAS permettrait de revenir au ratio de distribution de 2004, qui apparaissait beaucoup plus raisonnable.

… et en 2010, s’ils n’en représentent que 76%, ils restent supérieurs au bénéfice net courant

Extrait de notre Lettre de l’Épargne et de l’Actionnariat Salariés – juillet 2011

À 1,40 euros par action, le dividende représente pour 2010 76% du résultat net consolidé, et 3 fois le bénéfice net des comptes sociaux (résultat net de l’exercice : 1 067 millions d’euros, dividendes distribués sur l’exercice : 3 708 millions d’euros). Le dividende est payé par le report à nouveau, c’est-à-dire par les bénéfices d’exercices antérieurs, qui devraient être consacrés à l’investissement actuel ou futur.

… ni de l’État fiscal

Extrait de notre lettre ouverte à Christine Lagarde en mars 2011, qui résume l’essentiel de nos critiques sur le rôle de l’Etat vis-à-vis de France Télécom-Orange

17 taxes et 9 redevances pèsent sur les opérateurs de télécommunications, et plus particulièrement l’opérateur historique. Pour le moment, France Télécom paie seul la totalité de l’IFER (Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux, mise en place pour remplacer la taxe professionnelle) pour le secteur des télécommunications9.

Les plus grands consommateurs de biens culturels sont… les pirates

Plusieurs études démontrent que les pirates sont également les meilleurs clients de produits culturels. A l’heure où Hadopi sévit, elles remettent en cause l’efficacité des mesures répressives.

« La piratage nuit à la création artistique ». C’est du moins ce que sont obligés de mentionner les fournisseurs d’accès à Internet dans leurs publicités. En réalité, c’est l’inverse, selon plusieurs études – toujours plus nombreuses – en France comme à l’étranger.

Parmi elles, celle menée par la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi), chargée de la lutte contre le piratage sur Internet, qui montre que les pirates sont ceux qui achètent le plus de biens culturels.

Lire la suite sur le site de La Tribune

L’étude menée par Hadopi

Rien de très nouveau en effet, hors le fait que l’étude menée par l’Hadopi elle-même le confirme…

Mais en France, le ridicule ne tue pas… en l’occurrence, malheureusement, car il y a fort à parier que rien ne soit remis en cause dans la politique de contrôle des internautes. De là à penser que la défense des droits d’auteur n’était pas le but essentiel… A suivre !

Culture estivale : le web a 20 ans

La « Toile » fête ses vingt ans. La filière Internet représente près de 3 % du PIB mondial. Un poids qui devrait s’accroître, au regard des évolutions attendues, comme le développement des objets connectés.

A l’occasion de cet anniversaire,  La Tribune fait le point sur le développement d’Internet, et en donne les principaux chiffres clefs. Lorsqu’elles sont indiquées, nous vous en redonnons les sources

Et si vous vous interrogiez sur ce que sera le web 3.0, les spécialistes n’ont pas encore tranché : pour certains, ce sera l’Internet des objets, pour d’autres ce sera l’ère des données, avec en particulier ce qu’on appelle désormais le « Big data« , qui permet d’analyser en profondeur des masses colossales d’informations. Big data = big brother ? C’est la question que pose, à juste titre, l’auteur de l’article.

Bonne lecture.

Le secteur des télécoms en 5 graphiques : notre analyse des données Arcep

Le régulateur des télécoms vient de mettre à jour le fichier des séries chronologiques de l’Observatoire des marchés, avec les chiffres de 2010. Dans le même temps, France Télécom, en préambule à son Assemblée Générale des actionnaires 2011, a publié son document de référence 2010.

L’ensemble de ces données permet d’actualiser notre analyse de 2009, en 5 graphiques clefs qui parlent d’eux-mêmes, surtout lorsqu’on les juxtapose.

Les revenus des opérateurs sur le marché final ont cru de 83% en 12 ans…

… mais le secteur a perdu 21% de ses emplois, soit plus d’un emploi sur 5.

France Télécom reste le champion de la suppression d’emploi,
avec près d’1 emploi sur 3 supprimé en 12 ans…

… mais depuis 2007, les opérateurs alternatifs détruisent aussi des emplois.

Quant à l’investissement, s’il a connu une belle poussée en 2000 et 2001, le soufflé est vite retombé.

A quoi devait servir la libéralisation du marché ?

Parmi les nombreuses promesses de la libéralisation du marché des télécommunications, on peut retenir, en vrac :

  • le développement global du marché
  • la diversification de l’offre et l’innovation
  • la baisse des prix au profit du consommateur
  • le développement de l’investissement et de l’emploi.

La relecture du bilan fait en 2000 par le Ministère des Finances de l’époque laisse cependant transparaître le caractère idéologique de cette libéralisation, l’un des premiers critères évalué étant… l’ouverture réelle à la concurrence, par l’analyse des parts de marché et du nombre d’opérateurs de réseaux ayant demandé une licence.

L’analyse positive de l’emploi proposée par le Ministère, la seule que nous ayons lue sur ce thème, repose malheureusement sur des chiffres erronés, en l’occurrence des prévisions de l’IDATE, beaucoup plus optimistes que les comptages réels de l’ARCEP (180 000 emplois prévus en 2000 sur le secteur, 154 500 décomptés en réalité pour cette même année, et une chute continue depuis).

La croissance du marché est au rendez-vous… mais on peut s’interroger sur ses sources et sur ses bénéfices

La croissance du marché est spectaculaire et résiste même aux années de crise, avec pour corollaire positif l’élargissement de l’accès aux télécommunications, qui augmentent significativement leur pénétration dans les foyers français.

Mais si depuis 1998 l’offre de services s’est réellement élargie et diversifiée, accompagnée d’une baisse des prix en faveur des consommateurs, nous partageons l’interrogation de Wikipedia : « Il est très difficile de déterminer si la chute des prix et l’apparition de nouveaux services est imputable à la libéralisation du secteur ou aux progrès techniques réalisés pendant la période« .

Quant à la qualité de service, elle est régulièrement perçue comme dégradée par les consommateurs, qui ont du mal à comprendre pourquoi il arrive aujourd’hui que le téléphone ou Internet ne marchent plus. Simplement parce que, pour se démarquer de la concurrence, il convient de sortir de plus en plus de services, et de plus en plus vite. Sans donc avoir eu le temps de les peaufiner… ni de former ceux qui les vendent ou qui en gèrent le SAV.

202 millions de noms de domaine sur Internet

Image d’ivanpw (Flickr) sous licence CC by

Actu express: VeriSign, qui gère plusieurs infrastructures d’Internet, vient d’annoncer qu’avec 3,8 millions de nouveaux noms de domaine au 3ème trimestre 2010, le nombre total de noms de domaine sur la Toile a atteint fin septembre presque 202 millions. Les domaines en .com et .net représentent ensemble plus de 103 millions de noms. Les noms de domaine par pays (comme le .fr pour la France) atteignent 79,2 millions.

Au cours de la décennie écoulée, note Verisign, Internet s’est internationalisé: le monde anglophone représente moins de 40% des internautes à présent. L’Afrique, qui comptait moins de 5 millions d’internautes il y a dix ans, dépasse maintenant les 100 millions. Et l’Asie, qui en avait autant que l’Europe et l’Amérique du Nord, a à présent plus d’internautes que les deux réunis.

A lire aussi

Deux milliards d’internautes d’ici la fin de l’année – 24 octobre 2010

Cinq milliards d’abonnements au téléphone mobile – 15 juillet 2010

Noms de domaine en .fr: +25% par an – 28 novembre 2009

Deux milliards d’internautes d’ici la fin de l’année

En cinq ans, la population mondiale ayant accès à Internet aura doublé: d’ici la fin de l’année 2010, on comptera deux milliards d’internautes dans le monde, deux fois plus qu’en 2005. Ces données viennent d’être publiées par l’Union internationale des télécommunications (UIT, ou ITU en anglais).

Internautes dans le mondeImage Septem Trionis (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

La répartition est, comme dans d’autres domaines, très inégale: fin 2010 ce sera 71% de la population qui sera en ligne dans les pays développés, contre 21% dans les pays en développement. Et si 65% des habitants ont un accès Internet à domicile dans les pays développés, ils ne sont que 13,5% dans les pays en développement, «où l’accès Internet dans les écoles, sur les lieux de travail et dans les lieux publics est d’autant plus crucial», souligne l’UIT.

La téléphonie mobile est largement plus répandue, 90% de la population mondiale y ayant accès: 5,3 milliards d’abonnements à la fin de l’année), dont 3,8 milliards dans les pays en développement.  Sa croissance passe par les pays pauvres: dans les pays développés, la hausse entre 2009 et 2010 est de 1,6%, et avec 116 abonnements pour 100 habitants, le marché approche de la saturation.

Lien externe

UIT : Selon les estimations de l’UIT, deux milliards de personnes seront en ligne fin 2010. Plus de 90% de la population mondiale a accès à des réseaux mobiles et 143 pays offrent des services 3G