Le futur sera-t-il géré sans les Etats ?

Alors que le chiffre d’affaire cumulé des GAFA équivaut au PIB d’un Etat moyen et qu’on commence à reconnaître le pouvoir diplomatique des géants du numérique, il est légitime de se demander si le futur sera géré sans les Etats… C’est la question de laquelle ont été invités à débattre les intervenants d’une conférence du festival de l’innovation et des économies numériques Futur.e.s, qui s’est déroulé fin juin. Autour de la table, Paula Forteza, députée LREM, Judith Rochfeld, professeure de droit privé à la Sorbonne, et Henri Verdier, directeur de la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat.

Source : Comment gouverner à l’ère du numérique ?

Vers un « service public de la donnée » ?

Il y a quelques jours, Syntec Numérique organisait une conférence sur le thème « Quelle politique de la donnée pour quelles politiques publiques ? ».

Quelle valorisation possible pour les données publiques ? Qui sont les acteurs de cette transformation ? Avec quelles conséquences pour la gouvernance publique, au niveau national et local ? Faut-il ouvrir toutes les données publiques pour en faire des biens publics ?

Autant de questions auxquelles ont tenté de répondre les différents invités, dont vous pouvez retrouver les interventions en vidéo sur le site dédié à l’évènement.

Cet article résume leurs prises de position.

Source : La donnée mange le monde et la France passe à table

Dématérialisation des démarches administratives : le gouvernement veut accélérer

80 % des démarches administratives se font encore aujourd’hui sur papier. Pour le gouvernement, qui ambitionne de tout dématérialiser avant la fin du quinquennat, il reste donc encore beaucoup de chemin à parcourir. Afin d’accélérer le mouvement, la Direction interministérielle des systèmes d’information et de communication (DINSIC) propose désormais aux acteurs publics le service demarches-simplifiees.fr, kit de développement qui devrait leur permettre de dématérialiser les démarches « en toute simplicité » et « en quelques minutes ». L’Etat espère ainsi faire entrer 500 procédures supplémentaires dans l’ère numérique dès cette année.

Source : Avec Démarches-simplifiées, l’Etat aide les acteurs publics à dématérialiser

Transformation numérique : la Cour des Comptes presse l’Etat d’accélérer

Dans son rapport public annuel, la Cour des comptes encourage l’État à accélérer dans la mise en œuvre de sa stratégie d’Etat plateforme, en investissant massivement pour faire aboutir rapidement ses grands projets numériques, et en formant l’ensemble des agents publics aux compétences numériques.

Source : Transformation numérique : la Cour des Comptes presse l’Etat de « changer de siècle »

Couverture mobile : des discussions toujours compliquées entre l’Etat et les opérateurs

De sources proches du dossier, les négociations entre le gouvernement et les opérateurs pour accélérer la couverture mobile en France sont toujours extrêmement difficiles : Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free expriment de profonds désaccords, qui rendent incertaine la conclusion d’un « new deal ».

Source : Couverture mobile : l’Etat et les opérateurs à couteaux tirés

Quel futur pour l’État numérique ?

Ouverture des données publiques, services publics numériques, montée des civic tech… Comment l’Etat s’accommode-t-il des mutations numériques ? Comment peut-il être lui-même acteur et promoteur de cette révolution ?

Pour en parler et en débattre, retrouvons Nicolas Princen, ancien conseiller au numérique de Nicolas Sarkozy, Paula Forteza, députée rapporteure du groupe de travail « La démocratie numérique et les nouvelles formes de participation citoyenne », Henri Verdier, Directeur interministériel du numérique et du système d’information de l’Etat, Emmanuel Paquette, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies, et Camille Putois, fondatrice de K, plateforme d’aide aux démarches administratives.

L’emploi : une affaire d’Etat ?

L’émoi suscité par la fusion d’Alstom et Siemens relance un vieux débat autour du rôle de l’Etat en matière de politique industrielle, et plus largement dans le domaine de l’emploi. L’Etat a-t-il vocation à diriger ou codiriger des entreprises ? Doit-il se contenter d’être le principal employeur du pays ? Et en période de crise, sa responsabilité l’oblige-t-elle à subventionner certains emplois, ce qui renvoie à la question des contrats aidés ?

Christian Saint-Etienne, professeur titulaire de la chaire d’économie industrielle au CNAM, Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, et Guillaume Goubert, directeur du journal La Croix, débattent de cette question.

Risque de privatisation d’Orange : la CFE-CGC monte au créneau

Suite aux déclarations du ministre de l’Economie Bruno Le Maire au début du mois, la CFE-CGC et l’Association pour la défense de l’épargne et de l’actionnariat des salariés de l’opérateur historique s’inquiètent de la possibilité d’une cession des 23% détenus par l’Etat dans le capital du groupe. Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, elles lui demandent d’éclaircir la position de l’Etat quant au caractère stratégique d’Orange et des participations au capital qu’il prévoit de conserver.

Source : Privatisations : la CFE-CGC d’Orange monte au créneau

Ubériser l’Etat… avant que les GAFA s’en chargent ?

Clément Bertholet, employé à la Direction du budget, et Laura Létourneau, qui œuvre au sein de l’unité Internet ouvert de l’Arcep, nous présentent leur livre, sorti en mars dernier, « Ubérisons l’État ! Avant que d’autres ne s’en chargent ». Voici le résumé qu’en fait leur éditeur :

Tout le monde voit l’ubérisation à sa porte. Pourtant, un acteur économique majeur refuse de voir la menace : l’État. À tort, son ubérisation a déjà commencé. Les acteurs du numérique, au premier rang desquels les GAFA, Google, Apple, Facebook et Amazon, marchent chaque jour un peu plus sur les plates-bandes des services publics.

Si l’ubérisation de l’État peut faire peur, il faut pourtant la considérer comme une opportunité unique de transformation : les interfaces État-citoyens doivent devenir indolores, la production de services publics doit davantage être décentralisée et reposer, partout où c’est possible, sur l’intelligence collective. L’action publique doit s’ubériser elle-même pour prétendre à plus d’efficacité administrative et de fonctionnement démocratique.

L’État n’y arrivera pas tout seul. C’est à nous individus, entreprises, collectifs de participer pour que l’Administration évolue à marche forcée et réponde aux besoins de la société du XXIe siècle.

Les oubliés du numérique, un défi pour l’Etat

Des millions de Français vivent sans connexion à Internet ou sont en difficulté face à l’utilisation des services Web. Ce phénomène d’exclusion numérique est aggravé par la dématérialisation des services publics, comme le signalait récemment le rapport annuel du Défenseur des Droits.

Source : Les oubliés du numérique, un défi pour l’Etat

Google et Roland Berger dressent un (contrasté) état des lieux numérique de la France

A quoi mesure-t-on le niveau de numérisation d’un pays ? La question est complexe, et les indicateurs variés… Google France et le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger en analysent 30 pour tenter de dresser un état des lieux numérique de la France.

Source : Etat des lieux numérique de la France – Notre pays face à la nouvelle donne numérique

Participation de l’Etat dans Orange : la CFE-CGC et l’ADEAS nuancent l’analyse de la Cour des Comptes

Dans son rapport au vitriol sur l’Etat actionnaire, la Cour des comptes n’épargne pas la gestion de sa participation au capital de l’opérateur historique, estimant notamment que « la réticence de l’État à voir sa participation diluée et son influence réduite peut (…) constituer un handicap pour l’avenir d’Orange ».

Face à cette position qui prône un désengagement de l’Etat, la CFE-CGC Orange et l’ADEAS (Association pour la Défense de l’Épargne et de l’Actionnariat Salariés) proposent une analyse plus nuancée, développée dans ce communiqué de presse.

Les voyages des CE bientôt taxés ?

sandals-342672_1920Le gouvernement envisage une taxation des actions sociales et culturelles délivrées par les comités d’entreprises afin de renflouer les comptes de la Sécurité sociale.

Source : Les voyages des CE bientôt taxés ? – Tour Hebdo

Les syndicats opposés à une taxation
Les syndicats CGT, CFE-CGC et Unsa sont d’ores et déjà montés au créneau pour s’opposer à ce projet si cette mesure venait à être confirmée. Celle-ci toucherait en effet de nombreux salariés, la France comptant quelque 33 000 comités d’entreprise.
« Considérer le budget d’œuvres sociales comme une niche sociale qui permettrait aux entreprises de substituer des avantages sociaux aux augmentations de salaire traduit une méconnaissance des pratiques d’entreprise, en particulier des négociations salariales. Prétendre travailler au nom de l’équité en se contentant de pénaliser ceux qui reçoivent un peu est une malhonnêteté envers tous les salariés », considère ainsi la CFE-CGC dans un communiqué.

Rappelons que l’Etat ne cesse de ponctionner dans tous les dispositifs dédiés aux salariés : c’est ainsi qu’en 2015, l’Etat s’est approprié pour ses propres actions 2,7 milliards d’euros sur les 3,9 milliards d’euros d’Action Logement (ex 1% logement, dédié en principe à  l’aide au logement des salariés), soit… 70% de la collecte auprès des entreprises, ce qui pose de sérieuses difficultés aux organismes chargés d’aider les salariés les plus démunis à se loger.

Concernant les Activités Sociales et Culturelles gérées par les CE, elles permettent le plus souvent (au moins dans les CE gérés par la CFE-CGC :-)) aux salariés les moins argentés de partir en vacances ou d’y envoyer leurs enfants, de pratiquer un sport ou une activité culturelle, de financer une garde d’enfants ou une aide « handicap ». Bref, de rétablir un peu d’équité et de permettre à tous d’avoir une vie « normale » dans un pays dit « développé ».

Ces mesures sont choquantes à au moins 4 titres :

  • elles pénalisent les salariés les moins favorisés (alors qu’il y a de plus en plus de travailleurs pauvres, et que ces aides complémentaires sont parfois le seul rempart contre le basculement des familles dans des situations économiquement intenables) ;
  • de facto, et dans la mesure où les salaires n’augmenteront pas en proportion de ce que l’Etat ponctionne sur les « avantages » consentis aux salariés, on aboutit une fois de plus à « travailler plus pour gagner moins » ;
  • elles sont d’une hypocrisie sans nom : le gouvernement prétend d’un côté réduire les impôts… mais il va reprendre l’argent dans la poche des salariés les moins favorisés, via des mesures « souterraines », incompréhensibles pour les citoyens qui n’ont pas le temps de s’investir dans l’action syndicale pour défendre leurs droits ;
  • concernant plus spécifiquement les Activités Sociales et Culturelles, une fois de plus, personne ne regarde les « externalités négatives » : moins de départs en vacances des salariés et de leurs enfants, c’est aussi, très directement, une perte de chiffre d’affaires, et partant d’emplois, pour les prestataires qui travaillent avec les Comités d’Entreprises.

Les dégâts potentiels ont-ils été évalués ? Où sont les études d’impact ? Et, une fois de plus, que penser d’un gouvernement dit « de gauche » qui pénalise les salariés les moins vernis pour afficher de ronflantes promesses électorales ? Il est grand temps que nos politiques se ressaisissent !!!

 

Obama, l’intelligence artificielle et les politiques français

Il faut lire l’entretien croisé en Barack Obama et le directeur du MIT Media Lab Joi Ito publié par le prestigieux magazine techno américain Wired. Vue de notre côté de l’Atlantique, cette longue discussion a de quoi surprendre : le sommet de l’Etat maîtrise les débats que l’on pense réservés à une petite sphère technophile. Barack Obama y apparaît suffisamment à l’aise pour jouer avec les codes et les références culturelles des «geeks» les plus pointus. Elle surprend et permet surtout de mesurer le fossé entre deux façons de faire de la politique.

Source : Obama, l’intelligence artificielle et les politiques français – Libération