Surveillance : tout est permis dès lors qu’une communication se fait sans fil !

Le collectif des « Exégètes amateurs » (qui réunit l’association de défense des libertés numériques La Quadrature du Net, le fournisseur d’accès associatif French Data Network et la Fédération des fournisseurs d’accès associatifs) a déposé une question prioritaire de constitutionnalité concernant la Loi Renseignement auprès du Conseil constitutionnel.

En cause un article de l’ancienne loi sur les écoutes, datant de 1991, qui énonçait qu’au nom de la « défense des intérêts nationaux », les communications passant « par voie hertzienne » étaient exempte de tout contrôle ! Ce n’est pas grave, direz-vous, la Loi Renseignement de 2015 a fait le ménage… Ah ben non, elle a oublié, de sorte que c’est toujours open bar pour les interceptions des communications entre un téléphone portable et son antenne relais, d’un ordinateur portable utilisant une clé 3G/4G ou encore des flux Wi-Fi entrant et sortant de n’importe quel terminal. Les services de renseignement ont donc désormais plus de moyens à leur disposition… et toujours aussi peu de limites.

Source : Des associations demandent une révision de la loi renseignement

Fractures numériques : les paradoxes d’une France connectée

Une intéressante analyse des disparités autour de la connexion à Internet dans notre pays, entre les 3,4 millions de foyers encore dépourvus d’accès (pour des raisons géographiques, générationnelles ou sociales) et les internautes surconnectés qui optent pour la « déconnexion volontaire ».

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Source : Les fractures numériques : paradoxes d’une France connectée

Un rachat de Free par Orange ? Pourquoi ce scénario est improbable

En marge de l’article du JDD sur l’éphémère réouverture des discussions entre Orange et Bouygues Telecom, figure un encart intitulé « Et si Orange rachetait Free ? ». Un article plus étayé de ZDNet analyse les tenants et les aboutissants de cette invraisemblable opération, dont l’hypothèse a été démentie ce jour par une source « très bien placée ».

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Source : Orange qui rachèterait Free : le nouveau scénario improbable

A voir : la carte interactive de la CNIL sur les niveaux de protection des données dans le monde

Quels pays respectent les normes européennes de protection des données personnelles ? C’est la question à laquelle entendre répondre la CNIL à travers une carte interactive listant les lois et le niveau de protection offerts dans chaque pays.

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Logiquement, dans l’attente de l’adoption du Privacy Shield, jugé insatisfaisant en l’état par les CNIL européennes, la carte mentionne que les Etats-Unis ne sont pas, pour l’instant (?), « reconnu[s] comme adéquat[s] par l’UE ».

Source : Une carte de la CNIL pour savoir où vos données peuvent être exportées

Très Haut Débit : les Réseaux d’Initiative Publique créent des emplois

Pour une fois une bonne nouvelle sur le plan de l’emploi dans la filière télécoms !

Elle nous vient de l’Observatoire des Réseaux d’Initiative Publique (RIP), réalisé par l’Idate pour le compte de la Fédération des industriels des réseaux d’initiative publique et de la Caisse des Dépôts. Cette étude nous montre que les RIP, qui se chargent de couvrir en réseaux Très Haut Débit les zones les moins denses du territoire en déléguant la construction et l’exploitation à des opérateurs privés, ont mobilisé environ 6 000 emplois directs équivalents temps plein (ETP) en 2015. En croissance de 17% par rapport à 2014, ces effectifs devraient doubler d’ici à fin 2017, pour atteindre 12 000 emplois ETP.

ripSource : Très haut débit : les réseaux d’initiative publique au service des emplois

Débat CDD/CDI : mensonges, ignorance et vérité des chiffres

Dans cette courte vidéo, Olivier Passet, de Xerfi, redresse un certain nombre de contre-vérités à propos du débat CDD/CDI au cœur de la Loi Travail.

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Non, la proportion de CDD dans la population française n’est pas en explosion : après une forte croissance, consécutive à l’adoption de la loi sur les CDD d’usage en 1990, elle est plutôt stable depuis 15 ans. Quant à l’augmentation, réelle, de la proportion des CDD courts, elle traduit surtout une précarisation croissante, et certes préoccupante, de la catégorie des employés en CDD. Mais la France n’occupe pas une position plus instable en la matière que les autres pays développés, dont la plupart s’appuient plus sur du temps partiel court que sur des CDD intermittents.
S’appuyant sur ces constatations, le Directeur des Synthèses de Xerfi qualifie d’« illusoire » la pensée selon laquelle un CDI rendu plus attractif et un CDD plus répulsif permettraient de faire basculer des CDD vers des CDI.

Infographies : Les télécoms français après l’échec des négociations entre Orange et Bouygues Telecom

De très intéressants graphes interactifs qui permettent de mieux (ré)appréhender le paysage télécoms français, du point de vue de la puissance économique, des effectifs, des nombres d’abonnés, des équipements, et de la taille des réseaux commerciaux des quatre opérateurs.

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Source : Infographie : Les télécoms français après le non de Bouygues à Orange

Stéphane Richard : « un rendez-vous manqué pour le pays »

Seul Martin Bouygues s’était exprimé depuis l’annonce de l’échec des négociations entre Orange et Bouygues Telecom en fin de semaine dernière. Voilà le point de vue de Stéphane Richard, qui évoque les raisons de cet échec, mais aussi l’avenir d’Orange et du marché français des télécoms.

Source : Pourquoi Orange n’a pas racheté Bouygues Telecom

Selon l’Arcep, le marché des télécoms est « viable » à 4 opérateurs

Ne s’étant jamais montré trop enthousiaste à la perspective d’une fusion Orange-Bouygues Telecom, Sébastien Soriano ne s’émeut pas de l’échec des négociations. Le président de l’Arcep estime que le marché est « viable » à 4 opérateurs, sous réserve que ces derniers « évitent de partir dans des guerres de promotion inconsidérées » et « renouent avec les investissements rapidement ».

Il ne reste donc plus qu’à rompre radicalement avec la stratégie mise en œuvre depuis plusieurs années

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Source : Télécoms : le marché « viable » à 4 opérateurs, selon l’Arcep

SFR, champion… des plaintes de clients

Décidemment, la fin de mois est difficile pour SFR, épinglé il y a quelques jours concernant sa terminologie commerciale autour de la fibre, et fustigé hier par l’AFUTT (Association Française des Utilisateurs de Télécommunications) dans le millésime 2015 de son Observatoire des plaintes et insatisfactions.

Si la situation est restée assez stable sur le mobile avec 3% de plaintes en moins par rapport à 2014, la situation s’est très fortement dégradée dans le secteur Internet fixe, où le nombre de plaintes a augmenté de 47% ! Dans les deux cas, SFR s’adjuge le titre peu enviable de leader, en concentrant 39% des plaintes sur le mobile, en croissance de 9 points, et 36% des plaintes liées à Internet (et même 41% si on y ajoute celles de Numéricable), en croissance de 15 points.

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Source : Observatoire des plaintes et insatisfactions recueillies par l’AFUTT sur l’année 2015

Pourquoi les opérateurs télécoms mettent les bouchées doubles dans la fibre

Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom veulent accélérer leurs investissements dans le très haut débit fixe. Pour chacun d’eux, il s’agit surtout de ne pas se faire dépasser par la concurrence. Et a minima, de préserver leur part de marché. Explications.

Source : Pourquoi les opérateurs télécoms mettent les bouchées doubles dans la fibre

L’investissement dans le numérique, solution miracle pour doper la productivité française ?

Depuis le milieu des années 90, la France subit, comme l’ensemble de ses voisins européens, un ralentissement marqué de la croissance de sa productivité horaire de travail, désormais passée sous la barre des 1% par an, enregistrant, depuis la crise de 2008, un net décrochage par rapport aux Etats-Unis. A l’origine de cette constatation, France Stratégie, l’organisme gouvernemental d’études stratégiques et prospectives, vient de publier une note d’analyse sur les causes de ce phénomène.

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Pour une fois, ce n’est pas l’insupportable coût du travail qui est mis en cause, mais le manque d’investissement dans le numérique des entreprises tricolores, contrairement à leurs consœurs américaines. Plus qu’un sous-investissement, l’étude évoque un « mal-investissement », auquel s’ajoute une surprotection des entreprises vieillissantes et peu productives. Ainsi, le processus de « destruction créatrice », cher à Joseph Schumpeter, qui a eu lieu aux Etats-Unis, ne s’est pas pleinement produit, empêchant le renouvellement du tissu productif, tandis que les rigidités légales et réglementaires contribuent elles aussi à limiter le développement des entreprises les plus productives.

La bonne nouvelle, c’est que « la plus grande diffusion des technologies numériques et la recomposition d’une partie du tissu productif pourrait assurer un rebond non négligeable des gains de productivité ». Pour favoriser ce « rebond », le rapport France Stratégie dresse trois actions à suivre :

  • renforcer les compétences des salariés, à travers une politique d’éducation ambitieuse alliant réforme structurelle de la formation initiale et augmentation des moyens pour la formation continue ;
  • aider les entreprises les plus innovantes, via une simplification administrative et fiscale, des réformes pro-concurrentielles et une allocation prioritaire des aides ;
  • encourager la mobilité des travailleurs, en réduisant notamment la dualité des contrats (CDI vs. CDD), grâce à une révision du Code du travail – nous y voilà quand même –, assurant sécurité et flexibilité, pour inciter les salariés les plus qualifiés à prendre des risques pour rejoindre des entreprises plus innovantes.

Sources :
Article Au secours, les entreprises françaises ont oublié d’investir dans le numérique !
Note d’analyse de France Stratégie Comprendre le ralentissement de la productivité en France

Baromètre du Numérique Arcep – Résultats 2015

Pour la 1ère fois, les Français sont plus équipés en téléphone mobile (92%) qu’en fixe (89%). Le taux d’équipement en ordinateur recule, celui des smartphones (58%) et tablettes (36%) explosent. 52% des Français utilise le mobile pour naviguer sur internet. La consommation moyenne de data mobile a quasiment doublé en un an (1,1 Go par mois au 1er trimestre 2015) . Le nombre d’internautes atteint 84 %. 62% des Français déclarent utiliser les réseaux sociaux mais l’usage stagne chez les 12-17 ans.

L’ARCEP et le CGE rendent publics les résultats de l’enquête annuelle sur la diffusion, en France, des technologies de l’information et de la communication.

Source : Résultats 2015

Big Data : quelles opportunités pour les entreprises françaises ?

Parmi les « 34 plans de reconquête industrielle » lancés par le gouvernement français en juillet 2014, figurait en bonne place un plan dédié au Big Data, poursuivant l’objectif ambitieux de « faire de la France la référence mondiale dans ce domaine ». Co-piloté par François Bourdoncle, Président du cabinet de conseil FB&Cie, et Paul Hermelin, PDG de Capgemini, il propose une feuille de route, articulée en trois points : renforcer l’offre de technologies et de services (en développant la formation, en favorisant l’innovation ouverte, en soutenant les start-ups), lancer des projets sectoriels publics et privés, et faire évoluer le contexte réglementaire et législatif.

De fait, si l’ogre américain se pose en précurseur incontesté du Big Data, tant pour l’investissement dans cette technologie que pour son adoption, les spécialistes français du secteur présentent certains arguments, tandis que les entreprises de l’hexagone commencent peu à peu à exploiter le filon.

Les start-ups françaises ont des idées… mais ce sont les géants américains qui disposent des données

Comme le montre l’infographie ci-dessous, issue d’une récente étude Xerfi, le secteur du Big Data associe les géants de l’IT, les mastodontes du digital (Google, Apple, Facebook, Amazon, désormais identifiés sous le sigle GAFA) et une foule de start-ups spécialisées dans un domaine ou un autre.

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Si on met de côté les intégrateurs, la plupart des spécialistes français du secteur sont des start-ups, et non des grands groupes. Cela ne les empêche pas d’enregistrer de belles réussites, à tous les étages de la chaîne de valeur du Big Data : la production et la collecte des données, avec plusieurs leaders sur le marché des objets connectés, tels que Withings, Netatmo ou encore Parrot, le traitement et l’analyse, avec des spécialistes comme 1000mercis ou fifty-five, et la mise en oeuvre de nouvelles applications, à l’instar de Criteo, qui séduit les annonceurs du monde entier avec son service de reciblage publicitaire (un internaute s’intéresse à un produit sur un site A, sans l’acheter ; lorsqu’il visite un site B, il voit apparaître une bannière publicitaire pour ce même produit, avec redirection vers le site A).

Alimenté par une formation de qualité, le tissu vivace des start-ups françaises part toutefois avec un handicap certain, un constat qui vaut d’ailleurs pour l’ensemble de l’Europe : la plus grande part des données est aux mains des entreprises américaines, notamment les fameux GAFA qui contrôlent les services grand public les plus développés de l’univers numérique. Sur le plan mondial, seule la Chine est capable de rivaliser, avec des acteurs comme le moteur de recherche Baidu, la plateforme de e-commerce Alibaba ou le spécialiste des services Web Tencent.

Aussi, pour favoriser le développement du Big Data de l’Hexagone, les principaux acteurs français plaident pour une libéralisation des données personnelles, notamment via l’assouplissement d’un cadre juridique qu’ils trouvent trop restrictif. Par ailleurs, de grandes entreprises envisagent la mise en commun de leurs données, à l’image de l’expérimentation Mesinfos menée, depuis 2012, par la Fing, en collaboration avec des acteurs de divers secteurs comme AXA, la Banque Postale, la Société Générale, Intermarché ou Orange, qui a permis de créer de nouveaux services autour des « selfdata ».

Les entreprises françaises avancent (doucement) dans l’exploitation du Big Data

La maturité des entreprises françaises en matière d’exploitation du Big Data reste encore limitée. Comme d’habitude, les données statistiques varient d’une étude à l’autre, en fonction des périmètres d’analyse, mais le cabinet Markess fournit un panorama assez exhaustif : 75% des décideurs interrogés affirment avoir une bonne connaissance du sujet et, si seuls 11% indiquent avoir déjà mené un projet lié au Big Data, 37% mentionnent avoir des réflexions ou des projets en cours.

L’étude Ernst & Young nous permet de comprendre pourquoi le « Big Data bang » n’a pas encore eu lieu en France, en remontant 10 freins à la mise en œuvre des projets, étayés par autant de chiffres :

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Ajoutons à cela un coût encore assez dissuasif, et on comprend mieux pourquoi, malgré un frémissement, le Big Data n’a pas réellement décollé en France. Si les cabinets d’études et autres think tanks ne sont pas avares de propositions pour susciter ce décollage, de nombreuses interrogations demeurent encore. Sans parler des risques associés, pour les acteurs économiques comme pour les citoyens… qui feront l’objet du prochain article.