Les opérateurs télécoms en 5 graphiques : ajout des données 2016

Comme chaque année, nous actualisons les graphiques qui permettent d’appréhender, de manière synthétique, les principaux indicateurs clefs des opérateurs de télécommunications en France.

Vous pouvez retrouver nos analyses des données 2008, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014 et 2015.

Ces indicateurs proviennent de l’Observatoire des marchés consolidé par l’Arcep, régulateur français des télécoms, les chiffres étant tirés des séries annuelles depuis 1998, dont nous intégrons les actualisations rétroactives dans nos graphiques. Nous les complétons par l’analyse des données présentées par Orange dans son document de référence 2016.

Ils ne concernent que les opérateurs de télécommunications, hors activité des autres acteurs de la filière, et le marché français.

Lors de sa conférence semestrielle du milieu de l’année 2016, Sébastien Soriano, le Président de l’Arcep avait exhorté les opérateurs français à « casser leur tirelire », fantasmant au passage sur le niveau de leurs marges, supposées leur donner toute latitude pour investir massivement dans les réseaux. Au moment de dresser le bilan de l’année 2016, il a dû constater « une sorte de réveil de l’investissement », une expression cavalière pour saluer le record battu en la matière par les opérateurs durant l’année écoulée. Obsédé par le retard de la France « en matière de connectivité », Sébastien Soriano affirme que « ce qui compte, ce sont les réseaux », déplorant ainsi les dépenses d’Orange et, surtout, SFR dans le cadre de leur stratégie de convergence télécoms-médias. Le message passe mal chez les opérateurs, alors que les revenus ont du mal à suivre, même si leur baisse a été contenue en 2016. Les emplois, eux, continuent à disparaître, mais, comme à l’accoutumée, ce n’est pas la préoccupation du régulateur, qui vit sans doute loin de la planète « chômage » et de l’augmentation constante de la charge de travail pour ceux qui ont encore la chance d’avoir un poste. Car il faut travailler toujours plus pour séduire et conserver des clients courtisés par plus d’opérateurs que le marché ne peut en nourrir.

Confrontés au marasme du marché français et aux contraintes qu’y impose le régulateur, les opérateurs qui travaillent à l’international sont de plus en plus tentés par un déplacement de leurs activités à l’étranger : SFR essaie de trouver son eldorado aux Etats-Unis, tandis qu’Orange construit notamment ses châteaux en Espagne, où la régulation est nettement plus favorable et la rentabilité bien meilleure. A terme, le risque est donc fort que la politique contraignante de l’Arcep sur le marché français incite purement et simplement les opérateurs à y réduire la voilure ! Bingo, Monsieur Soriano !

Un niveau record d’investissement hors achats de licences

Si le graphique montre une diminution des dépenses des opérateurs en 2016 (8,9 milliards d’euros contre 10,6 en 2015), ce n’est qu’un trompe-l’œil. De fait, l’attribution des licences 700 MHz en fin d’année était venue gonfler le millésime 2015. Comme il n’y a pas eu d’opération de ce genre en 2016, la comparaison doit donc plutôt s’établir en se basant sur les dépenses hors achats de fréquences. On constate alors que les 7,8 milliards d’euros d’investissements réalisés par les opérateurs en 2015 sont dépassés (de 13,4%), et qu’on atteint ainsi un niveau record.

En faisant en sorte de rattraper son retard dans les infrastructures mobiles, SFR a pris une large part à cette croissance. Et sur le marché fixe, tous les opérateurs ont affiché en 2016 leur volonté d’accélérer dans la fibre. Au total, les réseaux très haut débit fixes et mobiles ont accaparé 34% des dépenses, et sont responsables de 57% de la progression des investissements observée par rapport à 2015.

Pour 2017, les opérateurs devraient poursuivre leurs déploiements et donc leurs investissements : 7 à 8 millions de connexions THD fixes supplémentaires sont attendues au cours des trois prochaines années, ainsi que 10 000 nouveaux sites 4G.

Des revenus toujours en baisse… mais moins que les années précédentes

-6,9% en 2013, -3,2% en 2014, -1,8% en 2015, -0,9% en 2016 (et même -0,6% hors services à valeur ajoutée)… Certes, il y a du mieux, ou plutôt du moins mauvais. Mais avec un total de 35,7 milliards d’euros en 2016, les revenus des opérateurs télécoms n’en atteignent pas moins leur plus bas niveau depuis 2001.

On note quelques motifs de relative satisfaction. Ainsi, la baisse des revenus fixes (-0,5%) est la moins importante depuis le début de leur déclin en 2011. De leur côté, les revenus mobiles (-0,8%) résistent plutôt bien à une guerre des prix qui a repris son cours en 2016 après quelques mois d’armistice, à un rythme toutefois moins intense que précédemment (-1,6% en 2016 contre -4,9% en 2015, -10,6% en 2014 et -26,6% en 2013, selon l’étude de l’Arcep sur l’évolution des prix des services de communications électroniques).
Mais le nombre d’abonnés stagne (+1,2% en 2016). Et si la consommation de la data explose (encore 86% de croissance en volume en 2016 !), elle est sous-monétisée via des forfaits toujours plus généreux. Ainsi, la course aux promotions laisse malheureusement penser que la data n’a pas de valeur, alors que le déploiement des réseaux entraîne des milliards d’euros de dépenses…

Malgré l’augmentation des revenus mobiles observée au 4ème trimestre 2016 (après 22 trimestres consécutifs de baisse), il est donc permis de douter d’une amélioration en 2017, au regard de la situation très (trop) concurrentielle du marché français. Quid de la rentabilité, dans ce contexte ? Les opérateurs la recherchent désormais dans des activités connexes, à l’instar du nouveau service Orange Bank,  qui ouvre de nouvelles perspectives de rebond à l’opérateur historique… mais dont les retours sur investissements ne sont cependant attendus que dans plusieurs années, si tout se passe bien.

Suivant désormais un (triste) rythme de croisière, les suppressions d’emplois continuent

Depuis 2013, une perte annuelle de 3000 à 4000 emplois constitue la norme sur le marché français des télécoms. En 2016, plus de 3100 postes ont été supprimés, engendrant une nouvelle baisse de 2,6% des effectifs. En 5 ans, plus de 14 000 emplois ont disparu sous l’impulsion des politiques de rationalisation des coûts des opérateurs : le secteur français des télécoms ne compte désormais qu’un peu plus de 115 000 employés. En 2016, Orange, qui représente 83% des effectifs du secteur, a été plus « sage » que ses concurrents en se délestant « seulement » de 1,2% de ses effectifs, contre 9,1% (!) pour l’ensemble des autres opérateurs.

Avec un peu plus de 1200 suppressions d’emplois enregistrées en 2016, Orange ne compte plus que 96 200 employés dans l’Hexagone. Pour réduire ses effectifs de façon « naturelle », sans plan social, Orange s’appuie sur sa pyramide des âges, tablant sur le départ à la retraite de 30 000 salariés sur la période 2013-2020, dont une grande partie ne sera pas remplacée. Ainsi, en 2016, en plus d’environ 500 ruptures de contrats diverses (démissions, licenciements, etc.), Orange a enregistré un peu plus de 4500 départs à la retraite (+28% par rapport à 2015). Avec 3000 embauches en CDI, même si le chiffre est en nette augmentation par rapport à 2015 (+27%), les départs ne sont compensés qu’aux 3/5èmes.

Toutes proportions gardées, la situation est bien pire du côté des opérateurs alternatifs, qui se sont délestés de plus de 1900 salariés au total en 2016. A priori, Free continue à embaucher, et Bouygues Télécom et SFR à tailler dans leurs effectifs, même s’il est bien difficile d’avoir une idée précise de la situation. Mais tout cela n’est rien à côté du plan de licenciement que SFR va mettre en œuvre à partir du 2ème semestre 2017, qui devrait, selon les derniers chiffres aboutir au « départ volontaire » de près de 3300 salariés.

 

Terrorisme : la France veut « contraindre les grands opérateurs à agir » sur le numérique

En réaction à l’attentat de Manchester, Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement a annoncé un renforcement du renseignement territorial, mais aussi numérique.

« Il y a aussi le renseignement numérique, avec les réseaux sociaux qui ont une responsabilité. Nous devons, au niveau européen, contraindre les grands opérateurs à agir ».

Comment compte-t-il s’y prendre ? A suivre.

Source : Attentat à Manchester : la France veut « contraindre les grands opérateurs à agir » sur le numérique

Orange et SFR boycottent l’émission de Cyril Hanouna

Comme de nombreuses autres marques, les deux opérateurs téléphoniques français se sont retirés des annonceurs partenaires de « Touche Pas à Mon Poste », suite à la diffusion d’une séquence homophobe dans l’émission animée par Cyril Hanouna sur C8.

Source : Par respect pour leurs valeurs, Orange et SFR boycottent l’émission de Cyril Hanouna

Adieu SFR, bonjour Altice

Créée en 1987, la Société Française du Radiotéléphone s’appellera bientôt Altice, du nom de sa maison-mère, qui va apposer sa marque sur (presque) tous ses actifs dans le monde d’ici à fin 2018. Attendu, ce changement a été officialisé en milieu de semaine dernière par Patrick Drahi, qui présente son groupe comme « une grande famille », unie par les mêmes « valeurs ». Qu’en pensent les milliers de collaborateurs dont Altice veut se séparer en France ?

Source :
SFR change de nom et deviendra Altice
Quand Drahi veut faire d’Altice « une grande famille »

Presse : Bouygues Telecom dans les pas de SFR

Marchant sur les traces de SFR, Bouygues Telecom a annoncé ce lundi un accord avec le distributeur de presse numérique LeKiosk pour proposer gratuitement à ses abonnés mobiles une sélection de 1000 titres en version numérique.

Source : Presse numérique : Bouygues Telecom sur les traces de SFR

Neutralité du net : les Etats-Unis enclenchent le processus de sortie

La Commission fédérale des communications (FCC) américaines vient d’annuler une décision de 2015 qui obligeait les fournisseurs d’accès à traiter l’ensemble des services en ligne à égalité. L’administration Trump entend ainsi relancer les investissements des opérateurs dans les infrastructures.

Source : Le régulateur des télécoms américain remet en cause la neutralité du Net

Bruxelles épingle Altice sur le rachat de Portugal Telecom

Déjà pris en flagrant délit de faux départ par l’Autorité de la concurrence dans le cadre de la fusion entre SFR et Numéricable, Altice est cette fois accusé par la Commission européenne d’avoir procédé à la prise de contrôle de l’opérateur Portugal Telecom avant d’avoir obtenu un feu vert pour son rachat.

Source : Bruxelles épingle Altice sur le rachat de Portugal Telecom

Orange projette d’acquérir Business & Decision

L’opérateur est entré en négociation exclusive avec la société de conseil et d’ingénierie pour acquérir 67% du capital de cette dernière. Cette acquisition viendrait renforcer les activités française et internationale d’Orange Business Services dans la gouvernance et l’analyse des données.

Dans un communiqué de presse, la CFE-CGC Orange s’est félicitée de ce projet.

Source : Orange prêt à acquérir Business & Decision

Télécoms : quelle stratégie pour le nouveau gouvernement ?

L’Etat joue aujourd’hui un rôle majeur dans le paysage français des télécoms. Aussi, l’élection d’un nouveau Président suscite forcément de nombreuses questions quant à sa ligne de conduite dans ce domaine, alors qu’il va être amené à trancher sur plusieurs dossiers structurants pour l’avenir du secteur. Citons la poursuite du plan Très haut débit, la possible consolidation du secteur et… la vente (ou pas) de sa participation de près de 23 % au capital d’Orange. Sur ce dernier sujet, voici un extrait de l’interview donnée par Emmanuel Macron le 13 avril dernier au site Electron Libre.

Orange n’est ni une entreprise du secteur nucléaire ou de la défense, ni une entreprise assurant un service public en monopole. Conformément à la doctrine de l’État actionnaire que j’ai souvent exposée lorsque j’étais ministre de l’Économie, la participation de l’État dans une entreprise comme Orange peut évoluer. Cependant, l’État joue chez Orange un rôle de stabilisation de l’actionnariat dans un contexte où le secteur connait des évolutions importantes.

Sources :
Télécoms : les dossiers chauds du président Macron
L’Etat pourrait réduire sa part dans Orange

Télécoms : le casse-tête de la monétisation des nouveaux réseaux

Un article qui résume bien la situation dans laquelle se trouvent désormais les opérateurs français : en s’opposant dans une guerre de la data qui les incite à intégrer toujours plus de données dans leurs forfaits, ils laissent à penser que ces dernières n’ont pas de valeur, alors que le déploiement des réseaux les oblige pourtant à dépenser des milliards d’euros…

Source : Télécoms : le casse-tête de la monétisation des nouveaux réseaux

Fibre optique : SFR assigne Orange en justice

En 2011, les deux opérateurs s’étaient partagé la couverture en fibre optique des zones moyennement denses, dans le cadre d’un accord prévoyant qu’Orange investisse dans un peu plus de 75% d’entre elles, tandis que SFR se chargeait des zones restantes. Mais dans la foulée de son rachat par Patrick Drahi en 2014, SFR a voulu renégocier cet accord à la hausse. Orange s’y refuse, estimant d’ailleurs que son concurrent n’a pas réussi à couvrir les zones qui lui étaient réservées. Pour obliger l’opérateur historique à cette renégociation, SFR a maintenant décidé de l’assigner en justice.

Source : SFR attaque Orange en justice sur le déploiement de la fibre optique

SFR devient l’unique diffuseur des coupes d’Europe de football

Le groupe de Patrick Drahi a une nouvelle fois cassé sa tirelire pour s’approprier les droits de diffusion de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa de football pour la période 2018-2021. En déboursant 350 millions d’euros par an (contre 160 millions pour les contrats actuels), il rajoute un nouveau joyau à son offre de contenus, et prive BeIN Sports, Canal+ et, dans une moindre mesure, M6, de ces prestigieux produits d’appel.

Source : SFR rafle les droits de la Ligue des champions de football

Marché B2B : SFR, BT et Verizon réclament 2,7 milliards d’euros à Orange

Les trois opérateurs ont saisi le tribunal de commerce de Paris pour réclamer des réparations à Orange, auxquels ils reprochent des pratiques anticoncurrentielles sur le marché entreprises.

Les concurrents de l’opérateur historique lancent donc les grandes manœuvres, concomitamment à la consultation de l’Arcep sur la possible ouverture du réseau d’Orange aux petits » opérateurs du marché B2B, mesure soutenue en début de semaine par l’Autorité de la Concurrence via un communiqué.

Source : Trois opérateurs réclament 2,7 milliards d’euros à Orange

Vers un nouveau siège social pour Orange ?

L’opérateur a présenté en comité central d’entreprise un projet de déménagement de son siège social actuel pour s’installer à partir de 2020 dans un vaste complexe abritant 54 000m² de bureaux à Issy-les-Moulineaux. Dans ce scénario, deux autres sites parisiens disparaîtraient également, environ 2200 collaborateurs au total étant amenés à faire leurs cartons.

Ce projet va faire l’objet de discussions avec les représentants du personnel, qui doivent donner leur avis, de nombreuses voix, dont celle de la CFE-CGC Orange, s’élevant déjà pour critiquer l’opération.

D’après Sébastien Crozier, « il y a un consensus pour considérer que ce n’est pas un bon projet ». D’une part, il juge que la localisation des nouveaux locaux va globalement accroître les temps de transport des salariés, ce qui pèsera, selon lui, sur leur efficacité. D’autre part, il se montre méfiant sur l’augmentation de la taille des open spaces. Et surtout, il dénonce le système de bureaux partagés, jusqu’ici envisagé « dans des proportions inacceptables ».

Source : Orange se prépare à changer de quartier général