Europe open-eyed to open internet : et l’emploi ?

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Source : Europe open-eyed to open internet — Medium

Pour les anglophones : la réponse de Sébastien Soriano, président de l’Arcep, régulateur français des télécoms, à la lettre ouverte de la World Wide Web Fondation à propos de la neutralité du net en Europe.

Le propos est intéressant… et rejoint des analyses maintes fois faites, notamment et de longue date chez Orange, sur la captation au profit de quelques grands acteurs (toujours les fameux Google, Apple, Facebook, Amazon), non seulement du bénéfice économique (en partie « sur le dos » des opérateurs de télécoms sans l’investissement desquels leur activité serait juste… impossible), mais aujourd’hui d’une masse de données sur les internautes du monde entier, qui continuera de contribuer aux bénéfices économiques des mêmes, mais pose désormais un réel défi démocratique, régulièrement souligné par les observateurs du secteur (les gouvernements eux-mêmes doivent recourir à ces acteurs pour obtenir certaines données nécessaires à leurs analyses ou à la mise en œuvre de leurs politiques).

Une fois de plus cependant, ces analyses mettent en avant la concurrence, toujours elle, comme le rempart ultime d’une démocratie de l’accès à internet par les consommateurs. L’emploi et les travailleurs, ceux qui font que les réseaux fonctionnent au quotidien, sont toujours exclus du débat…

Qu’en sera-t-il demain de nos réseaux, de leur qualité et de leur couverture, alors que, concurrence « oblige » (mais aussi rapacité financière et irréalisme de certains montages financiers, qui pourraient eux aussi être régulés), les emplois chez les opérateurs de télécoms, et dans l’ensemble de la filière, disparaissent chaque année de manière de plus en plus massive, en France et en Europe ?

Que reste-t-il de nos équipementiers ? Quels grands acteurs des contenus avons-nous encore et dans quelle situation économique sont-ils ? Ne parlons même pas des services Internet de communication, du mail aux réseaux sociaux, qui sont tous détenus par des acteurs outre Atlantique…

Trop de concurrence tue la concurrence, et il faudrait songer à réguler pour maintenir l’emploi et les compétences, seuls garants de la présence future des industries européennes sur le marché mondial de l’Internet. Que sera la « net neutrality » (et partant la liberté de penser et d’agir) si réseaux, services et données finissent dans une poignée de mains concentrant tous les pouvoirs, tandis que l’activité opérationnelle sera gérée par des algorithmes et des robots ?

Messieurs les régulateurs de tous poils, pensez-y, il est grand temps !

 

A lire aussi (et en français cette fois), du même : Hackons les GAFAs !

Neutralité du net, l’Europe tranche enfin

Souvent évoqué dans les débats relatifs à la régulation d’internet, le principe de neutralité du net n’est pas toujours clair quant à ses implications pour les différents acteurs, qu’il s’agisse des fournisseurs d’accès à internet (FAI) ou des utilisateurs.

Source : Neutralité du net, l’Europe tranche enfin | Florence Guthfreund-Roland

Avec en prime une petite vidéo de l’Arcep pour nous expliquer…

Marché B2B : l’Arcep épingle Orange

Décidé à favoriser l’émergence de concurrents sur le marché B2B, dominé par un duopole constitué d’Orange (beaucoup) et de SFR (un peu), l’Arcep vient d’épingler l’opérateur historique. Il lui reproche de ne pas « respecter ses obligations de non-discrimination et de transparence en matière d’accès à ses infrastructures de génie civil », nuisant ainsi aux affaires de ses concurrents alternatifs.

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Source : Télécoms d’entreprise : le régulateur épingle Orange

SFR souhaite supprimer 5 000 emplois, soit un tiers de ses effectifs

Selon nos informations, la directrice des ressources humaines du groupe a confirmé, mardi, que le groupe avait pour objectif de ramener l’effectif de 14 300 à 9 000 salariés d’ici la fin 2017.

Source : SFR souhaite supprimer 5 000 emplois, soit un tiers de ses effectifs

Patrick Drahi ne tiendra donc pas les engagements qu’il avait pris lors du rachat de SFR… et la demande de vigilance formulée l’an dernier à l’État par la CFE-CGC, au travers d’une lettre conjointe des syndicats d’Orange et de SFR, n’a visiblement pas été prise au sérieux.

Comment prétendre prôner le dialogue social au travers d’une « Loi Travail » quand il est foulé aux pieds tous les matins, toujours au détriment des salariés qui produisent la richesse ?

L’emploi dans les télécom est laminé par une concurrence féroce, impulsée par une idéologie destructrice, défendue par Bruxelles, mais jamais remise en cause par nos gouvernements nationaux, même quand ils se prétendent « sociaux démocrates ».

Comment envisager d’inverser la courbe du chômage si l’État et le régulateur des télécoms ne se préoccupent pas davantage de maintenir les emplois existants dans ce secteur ? Rappelons que chez Orange aussi, la décrue des emplois est vertigineuse, même si elle intervient sans licenciement de masse.

Comment faire entendre enfin l’urgence de changer de paradigme économique pour enrayer une situation de plus en plus préoccupante ?

Le chômage poursuit obstinément sa croissance, écartant toujours plus d’actifs de la vie économique et sociale de notre pays. Quant aux personnels en activité, ils sont mis sous pression, à la fois par l’intensification du travail (car ce n’est pas le volume de travail qui baisse, mais la voracité pour le profit qui est à l’œuvre), et la constante menace de se retrouver demain exclu du jeu.

Comment ne pas voir que c’est un jeu perdant/perdant, pour les comptes sociaux de la nation, pour la consommation, pour la qualité des produits et services fournis aux clients finaux, pour la capacité d’innovation des entreprises françaises, et donc au global pour la croissance ? Quand nos gouvernements et nos régulateurs enrayeront-ils cette infernale spirale de l’échec annoncé ?

 

La Cnil met en demeure Microsoft pour que Windows 10 arrête de traquer votre vie privée

Dès le lancement de Windows 10, durant l’été 2015, tous les spécialistes avaient dénoncé la propension du système d’exploitation de Microsoft à aspirer les données personnelles de ses utilisateurs.
Un an plus tard (!), la CNIL vient de se pencher sur la question et a constaté plusieurs « graves manquements » : des données collectées non pertinentes ou excessives, une absence de demande de consentement des utilisateurs pour le ciblage publicitaire, une absence d’information et de possibilité de s’opposer au dépôt de cookies et, cerise sur le gâteau, un transfert des données personnelles aux Etats-Unis se basant sur le Safe Harbor, accord invalidé par la Cour de Justice de l’Union européenne en octobre 2015 (au profit du Privacy Shield) !
Le régulateur a donc mis en demeure Microsoft de mettre fin sous trois mois à ces traitements illicites de données personnelles. Cependant, en cas de refus, le risque encouru par la société de Redmond reste limité, la Cnil ne pouvant pas infliger d’amende supérieure à 150 000 euros…

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Source : Windows 10 : la Cnil donne 3 mois à Microsoft pour être moins intrusif

Nouveau monde, nouvelles règles

« Ce qui est bon pour General Motors est bon pour l’Amérique », entendait-on dans les années 1950. Plus d’un demi-siècle plus tard, il conviendra de notre côté de l’Atlantique de dire : « Ce qui est bon aujourd’hui pour la FNAC sera peut-être bon demain pour Canal+, G7, AccorHotels ou d’autres. » Car en annonçant en cette mi-juillet qu’elle autorisait le rachat de Darty par la FNAC et qu’elle n’exigeait, pour valider cette OPA, que le nouvel ensemble ne cède qu’une poignée de magasins à des rivaux et non plusieurs dizaines comme certains s’y attendaient, l’Autorité de la concurrence a admis que la révolution numérique entamée il y a une vingtaine d’années n’était plus un phénomène marginal mais bien un élément central de la vie des entreprises comme des consommateurs.

Source : Nouveau monde, nouvelles règles

La prise en compte du commerce électronique par l’Autorité de la Concurrence pour évaluer un marché avant de valider une opération de fusion-acquisition est une première. D’importance, comme le souligne cet édito des Échos.

L’Arcep veut désormais réguler (aussi) « par la data »

A l’occasion d’un point à mi-parcours de sa feuille de route 2016, le président de l’Arcep Sébastien Soriano a fait un focus particulier sur le nouveau mode d’intervention qu’il entend développer, la régulation par la data. Il s’agit de s’appuyer sur le crowdsourcing pour enrichir les données de l’Arcep sur la qualité et la couverture des réseaux, en mobilisant les utilisateurs pour faire remonter les problèmes rencontrés et pouvoir, le cas échéant, interpeller les opérateurs. L’information serait par ailleurs répercutée aux utilisateurs eux-mêmes pour leur permettre « de faire des choix éclairés qui contribuent à faire avancer le marché dans la bonne direction », ou, pour parler plus clairement, de changer d’opérateur si celui-ci ne s’améliore pas.

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Source : « L’heure est venue d’une régulation des télécoms par la data », selon le président de l’Arcep

Le gendarme des télécoms appelle les opérateurs français à « casser leur tirelire »

Le président de l’Arcep, Sébastien Soriano, juge que la rentabilité des acteurs du secteur (Orange, SFR, Bouygues et Free) « est aujourd’hui raisonnable » et qu’ils ont les moyens d’investir massivement.

Source : Le gendarme des télécoms appelle les opérateurs français à « casser leur tirelire »

Encore les fantasmes sur les marges… et toujours rien sur l’emploi, qui continue pourtant de se dégrader dangereusement, comme le montre notre suivi des chiffres… du régulateur justement !

Monsieur Soriano prend-il le temps de regarder ces chiffres, et la loi qui lui impose de veiller sur l’emploi autant que sur la concurrence ?

L’Arcep veut voir émerger un 3ème acteur sur le marché des télécoms d’entreprise

L’Arcep et son Président Sébastien Soriano veulent en finir avec le duopole qui domine le marché français des télécoms d’entreprise (Orange Business Services avec 70% de parts de marché, et SFR avec 20%) !

Nous voulons une concurrence réelle sur ce marché. Et cette concurrence, elle doit passer par un troisième opérateur. (…) Pourquoi ? Parce que cette situation ne permet pas d’entretenir une dynamique d’investissement, d’innovation et de tarification suffisamment forte. L’expérience montre qu’au bout d’un moment, les deux gros se regardent toujours en chien de faïence… Notre conviction, c’est que « two is not enough » et que trois acteurs – voire plus – sont nécessaires.

Vouloir instaurer plus de concurrence « au bénéfice des utilisateurs finals » est une idée très louable. Attention cependant à ce que cette ouverture du marché ne se fasse pas au détriment des travailleurs, comme cela a été le cas sur le marché grand public, avec les milliers d’emplois supprimés depuis le lancement de l’offre mobile de Free.

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Source : Soriano : « Dans les télécoms d’entreprise, deux acteurs, ce n’est pas assez »

Les contours de la neutralité du Net en Europe se précisent

Le Berec, organe réunissant les régulateurs des communications électroniques des différents pays d’Europe, a présenté en début de semaine des « lignes directrices » pour garantir la neutralité du Net dans l’Union Européenne.

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Sitôt esquissé, ce projet a été contesté par l’association des opérateurs européens, qui dénonce notamment la volonté du Berec d’encadrer le « zero rating », pratique commerciale très répandue consistant à ne pas comptabiliser dans le décompte de la consommation des données l’accès à un service spécifique (par exemple, le streaming musical), ce qui conduit de facto à favoriser ce dernier par rapport à d’autres services. Un bon volume d’eau devrait donc couler sous les ponts avant l’adoption de telles mesures, mais voilà ce qu’elles pourraient signifier pour le consommateur.

La consolidation du marché européen des télécoms au point mort

C’est Gervais Pellissier, Directeur général adjoint d’Orange en charge des opérations européennes, qui l’affirme selon un article du Financial Times : de nouvelles fusions-acquisitions d’opérateurs ne sont plus à l’ordre du jour en Europe « pour les 12, 18 ou 24 prochains mois ».

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Source : La consolidation du marché européen des télécoms au point mort

Chauffeurs salariés ou travailleurs indépendants ? L’Urssaf attaque Uber

Deux procédures ont été engagées contre Uber par l’Urssaf d’Ile-de-France. Ainsi, le Tribunal des affaires de sécurité sociale est invité à statuer sur le refus de Uber de payer des cotisations à l’Urssaf suite à la requalification par cette dernière du statut des chauffeurs, d’indépendants à salariés. Par ailleurs, arguant d’un lien de subordination entre Uber et ses chauffeurs, l’Urssaf a transmis un procès-verbal de travail dissimulé au procureur de la République de Paris, qui a désormais la possibilité d’ouvrir une enquête.

Faisant suite aux actions déjà intentées contre Uber, notamment aux Etats-Unis, cette procédure témoigne du décalage existant entre la législation et la réalité des usages de la nouvelle économie.

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Source : L’Urssaf attaque Uber pour qu’il finance la sécurité sociale

Téléphoner dans un autre pays de l’UE devient beaucoup moins cher

Source : Téléphoner dans un autre pays de l’UE devient beaucoup moins cher

Cette mesure, adoptée sous la pression de la Commission européenne,  semble a priori un bonne nouvelle pour le consommateur. Mais elle comporte un revers de taille : dans les zones touristiques, les investissements, permanents ou saisonniers, pour améliorer la capacité du réseau à écouler les appels, étaient jusqu’alors financés par le roaming.  Il est donc à craindre que les déploiements dans ces zones soient désormais ralentis, ou leur couverture saisonnière amoindrie.

Dans certaines  zones où la population double ou triple pendant les périodes de fréquentation touristique (exemple typique en France : Lacanau), des infrastructures mobiles viennent compléter les réseaux permanents pour faire face à l’augmentation du trafic. Le financement de ces infrastructures supplémentaires était assuré par les recettes du roaming. S’il sera donc, sur le papier, moins cher pour les touristes de téléphoner depuis ces zones vers leur pays d’origine, dans la pratique, ce ne sera peut-être plus possible d’appeler en raison de la saturation des réseaux, car il n’y aura plus suffisamment de recettes pour financer l’effort de densification des relais.

Notons également que les migrations touristiques se font essentiellement des pays à fort pouvoir d’achat vers les pays à plus faible pouvoir d’achat. Ceux qui sont déjà les plus privilégiés feront donc des économies au détriment des territoires qui avaient besoin de ces ressources pour améliorer leurs infrastructures.

« Toujours plus pour les riches », devise de la Commission européenne ? C’est en tous cas ce que produit sa politique sans discernement, obnubilée par la « concurrence pure et parfaite » (un mythe) sous couvert d’une défense des consommateurs dont les visions sont souvent très « court-termistes »… comme toutes celles exclusivement gouvernées par des approches purement financières.