12 livres en 12 mois pour comprendre la transformation numérique

livreLe passage d’une année à une autre est souvent l’occasion des bilans. Durant la période des fêtes, L’Usine Digitale nous a proposé une sélection de 12 romans, essais, chroniques, etc. parus en 2015, qui apportent des éclairages particuliers sur la transformation numérique de nos vies.

Vous ne les avez sans doute pas encore tous lus, alors voilà la liste de ces ouvrages avec, pour chacun, un lien vers l’article qui le présente succinctement :

  • L’âge du faire : le sociologue Michel Lallement nous emmène à la rencontre des makers, et s’intéresse à cette nouvelle façon de produire, loin du schéma de l’entreprise classique.
  • La déconnexion des élites : la journaliste Laure Belot mesure la nouvelle fracture numérique existant entre les élites politiques, intellectuelles et économiques et le reste de la société, et en évalue les conséquences.
  • A qui profite le clic ? : dans cet essai, les juristes Valérie-Laure Benabou et Judith Rochfeld s’interrogent sur les questions de la propriété intellectuelle et du partage de la valeur à l’ère de la création numérique.
  • A quoi rêvent les algorithmes ? : le sociologue Dominique Cardon nous livre sa réflexion sur le pouvoir croissant des algorithmes et, au-delà de la seule technique, les questions morales, sociales et politiques qu’ils soulèvent.
  • On m’avait dit que c’était impossible : Jean-Baptiste Rudelle, fondateur de Criteo, le spécialiste français du reciblage publicitaire, nous raconte l’épopée de sa société, qui séduit désormais des annonceurs du monde entier.
  • La France du bon coin : pour rédiger ce rapport, le consultant David Ménascé est allé à la rencontre de ces gens, de plus en plus nombreux, qui, après leur journée de travail, deviennent des micro-entrepreneurs dans le cadre de l’économie collaborative.
  • Les développeurs : le chercheur Paris Chrysos s’intéresse à ces pièces maîtresses de la transformation digitale qui, surfant entre tâches rémunérées et bénévolat, inventent un nouveau rapport au travail.
  • Bienvenue dans le capitalisme 3.0 : les journalistes Sandrine Cassini et Philippe Escande livrent une synthèse des enjeux posés par la révolution digitale actuellement en cours.
  • L’âge de la multitude (2e édition) : cette 2ème édition du classique d’Henri Verdier et Nicolas Colin est l’occasion de (re)découvrir comment les milliards d’individus qui forment la « multitude » sont devenus la clé du succès des organisations post-révolution numérique.
  • Bovary 21 : dans ce roman contant l’histoire d’une madame Bovary des temps ultramodernes, Georges Lewi critique les abus du monde du marketing et la manipulation liée aux réseaux sociaux.
  • Le monde est clos et le désir infini : nous faisant voyager au cœur des mécanismes qui ont fait advenir la société moderne, l’économiste Daniel Cohen explique pourquoi l’humanité aspire intensément à une croissance de plus en plus fugitive.
  • La gouvernance par les nombres : le juriste Alain Supiot nous montre comment les nombres qui structurent notre vision du monde ont soumis les lois à un « calcul d’utilité », faisant en sorte qu’elles servent des « harmonies économiques ».

Bonne lecture !

« L’homme n’est pas un ordinateur qu’on allume le matin et qu’on éteint le soir »

Beatriz Arantes est chercheuse pour Steelcase, le spécialiste américain du mobilier de bureau et aménagement des espaces de travail. Elle vient de réaliser une étude dans laquelle elle s’intéresse aux connaissances apportées par les neurosciences sur l’attention au travail. Elle y vérifie ce que l’on pressentait tous intuitivement : l’idée d’un travail continu est une aberration. Pour bien fonctionner, et être efficace et créatif, le cerveau a besoin de plages de repos et de détente.

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Retrouvez son interview dans L’Usine Nouvelle.

Après France Télécom, Numericable-SFR ?

Les représentants CFE-CGC Orange et Numericable-SFR
alertent le gouvernement.

Face à la situation très préoccupante des salariés de Numericable-SFR, qui rappelle de manière très inquiétante les prémices de la crise sociale intervenue en 2009 chez France Télécom, les représentants CFE-CGC d’Orange et de Numericable-SFR alertent le gouvernement afin qu’il intervienne au plus vite pour travailler à l’apaisement d’un contexte potentiellement porteur de conséquences néfastes pour l’entreprise Numericable-SFR et pour ses salariés.

En PJ, la lettre ouverte adressée à :

  • Madame Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique
  • Monsieur Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique
  • Madame Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social

 

Télécharger :
– le communiqué en PDF
pdfCdP_CFE-CGC_Orange_et_Numericable-SFR_alerte_au_gouvernement.pdf
– la lettre ouverte aux Ministres
pdfCFE-CGC_Orange_et_Numericable-SFR_Lettre_ouverte_aux_Ministères_2décembre2015.pdf

« Nobody », le spectacle de Cyril Teste

L’Humeur Vagabonde reçoit Cyril Teste, metteur en scène et homme de théâtre, pour son spectacle « Nobody » jusqu’au 21 novembre à Monfort, puis au 104 à Paris, puis au théâtre du Nord

Source : Le metteur en scène et homme de théâtre Cyril Teste / France Inter

Argument du spectacle « Nobody »

Jean Personne est consultant en restructuration d’entreprise. Intelligence, charisme et assurance de mise. Soumis aux lois du benchmarking, lui et ses collègues notent, évaluent, évincent à l’autre bout du monde comme de l’autre côté du couloir. À viser l’efficacité et la concurrence, on oublie l’affect et on altère la confiance. Héros cynique d’un jeu dont il n’a pas le contrôle, à la fois acteur de l’éviction des autres et de sa déchéance, Jean perd pied et s’enfonce dans une torpeur, monde flottant où se déversent ses peurs et les réminiscences de sa vie privée. Entre documentaire et fiction, Nobody incise en tension, avec humour et lucidité, la violence sourde d’un système qui infiltre nos structures intimes.

Sans doute à aller voir si le spectacle passe près de chez vous : l’occasion d’une mise à distance salutaire pour prendre du recul sur ce que nous vivons au quotidien, et mieux en combattre l’inhumanité…

Pour en savoir plus, écouter l’émission de Kathleen Evin.

Atos envoie ses salariés indésirables au placard

Par Michaël Hajdenberg Au sein d’Atos, la multinationale dirigée par l’ancien ministre de l’Économie Thierry Breton, des consignes sont envoyées aux (…)

Source : Atos envoie ses salariés indésirables au placard – Altermonde-sans-frontières

Où l’on peut voir que les manquements à la loi et aux principes officiellement énoncés par les dirigeants, dès lors que ces derniers sont pris « la main dans le pot de confiture », sont, forcément, la conséquence d’une mauvaise interprétation par les managers qui ont mal relayé… alors que, bien évidemment, ils n’ont justement que trop bien relayé les intentions de leur Direction.

Un rejet des responsabilités vieux comme le monde, auquel il ne faut bien sûr pas se laisser prendre, mais qu’il faut combattre avec la dernière énergie : ce que les salariés attendent de leurs dirigeants, mais aussi les citoyens de leurs élus, ce n’est pas un langage politiquement correct, mais bien l’application du droit, et le respect des engagements comme des personnes… Un combat de longue haleine !

Le digital labor / France Inter

Le digital labor désigne le travail invisible qui se manifeste au travers de nos traces numériques : ces contenus générés par les utilisateurs, qui finissent par nourrir les profits des industriels. Mais quels sont les enjeux de cette réflexion?

Source : Le digital labor / France Inter

Une émission fort intéressante avec pour invités :

  • Antonio Casilli – Sociologue
  • Valérie Peugeot – Chercheuse à Orange Labs, en charge des questions de prospective au sein du laboratoire de sciences humaines et sociales (et invitée de notre Université d’été 2015)
  • Marie-Anne Dujarier – Sociologue du travail, maitre de conférences Sorbonne Panthéon, chercheuse au laboratoire Lise, CNRS au Cnam

A écouter et réécouter sans modération, pour poursuivre la réflexion…

RH : vers une hot-line collaborateur à toute heure ?

ITV de Ludovic Guilcher, DRH Groupe adjoint d’Orange : « Notre enjeu est de repenser la valeur ajoutée de la fonction RH pour concilier digital et humain »

Source : RH : vers une hot-line collaborateur à toute heure ?

Le contenu du papier va très au-delà de ce que suggère le titre, et mérite d’être lu en entier, analysé et médité. Il pose la question de la mise en convergence (possible ? pas possible ?) entre les attentes de l’employeur et celles des salariés face à la numérisation du travail et des apprentissages.

Comme tout ce qui touche à ces processus de numérisation du travail, le rôle des managers est fortement questionné, leur adhésion recherchée, sans pour autant que soit clairement explicité le bénéfice concret qu’ils peuvent en attendre, pour eux-mêmes et pour leurs équipes.

Il convient aussi de voir ce qu’au delà des beaux discours l’entreprise est capable de concrétiser sur le terrain : il y a souvent loin des intentions aux réalisations… et ici en l’occurrence est en partie passée sous silence la collecte massive d’informations sur les salariés de l’entreprise… sous couvert de leur proposer un parcours de formation plus adapté par exemple.

Serons nous, comme dans les réseaux sociaux publics tels que Facebook (ou LinkedIn ici cité), entièrement « pistés » et « décortiqués » via les big data, sans savoir exactement ce qui est collecté sur nous, dans quel but, avec quelle interprétation et quelle exploitation ? Comment serons nous informés et formés sur la compréhension des enjeux et des conséquences possibles ?

Serons nous sommés d’adhérer sans restriction ou aurons nous le pouvoir, en tant que salariés, de décider d’une phase d’observation avant que de « plonger » corps et âmes dans la « digitalisation au travail », ou d’une mise en retrait après test ? Ceux qui le feront n’en seront-ils pas sanctionnés, ne serait-ce que dans leurs parcours professionnels, alors que rien aujourd’hui ne démontre que cette « digitalisation » soit réellement un facteur de progrès pour l’entreprise et pour ses personnels ? Ou que de n’y pas totalement adhérer empêcherait de remplir efficacement et avec compétences ses missions professionnelles ? Voire que des salariés plus doués pour le « faire-savoir » ne prennent le pas sur des salariés plus doués pour le « faire » et le « produire », qui reste cependant au cœur des enjeux de l’entreprise ?

Toutes ces questions restent ouvertes, et c’est à nous, organisations syndicales représentant les personnels, de nous en saisir pour que la numérisation ne nous avale pas tous crus…

Le PDG d’Orange prône l’instauration d’un contrat unique

Interrogé en marge du Sommet de l’économie organisé par Challenges, Stéphane Richard estime que le syndicalisme français ne s’occupe que de ceux qui ont un emploi.

Source : Le PDG d’Orange prône l’instauration d’un contrat unique

Une voix de plus à la rescousse du Medef, et une pierre dans le jardin des syndicalistes…

Pierre Gattaz: « le CDI tel qu’il est fait, est très inquiétant »

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a de nouveau remis en cause mardi le statut actuel du contrat à durée indéterminée (CDI) et souhaité que la future réforme du code du travail s’inspire fortement du rapport Combrexelle.

Source : Pierre Gattaz: « le CDI tel qu’il est fait, est très inquiétant »

Le net bruisse ce matin des déclarations du Medef, qui continue inlassablement son travail de sape du contrat et du code du travail… avec (malheureusement) un certain succès du côté du gouvernement… dont on se demande de plus en plus quels intérêts il défend. Mais ceci est une autre histoire.

Notons au passage que le Medef prétend en particulier que « les chefs d’entreprises, notamment des petites et moyennes entreprises (PME), renonceraient à embaucher pour cette raison. »… bien que le Medef représente essentiellement les grands boites… Manipulation ?

Quant au caractère « anxiogène » du CDI pour les patrons, peut-être devrions nous envisager une grande collecte parmi les (de plus en plus rares) salariés en CDI afin de leur offrir une cure antistress ?

Baromètre Cegos « Climat social et qualité de vie au travail »

Source : Baromètre Cegos « Climat social et qualité de vie au travail » – Actualité RH, Ressources Humaines

Climat social 2015 : 1 salarié sur 4 dit avoir déjà subi un problème psychologique grave ou été victime de harcèlement moral au cours de sa carrière
Le Groupe Cegos a dévoilé les résultats de la 17ème édition de son baromètre « Climat social et qualité de vie au travail ».
Pour cette édition 2015, 1204 personnes (750 salariés, 307 managers et 147 Directeurs ou Responsables des Ressources Humaines d’entreprises du secteur privé de plus de 100 salariés) ont été interrogées au cours des mois de juillet et août.
Ce Baromètre 2015 reflète sous de nombreux aspects la complexité ambiante entourant le monde du travail. Les mutations à l’œuvre (et en premier lieu l’impact de la digitalisation) paraissent globalement acceptées par les salariés et les managers. Mais l’ampleur et la rapidité de ces changements font planer des risques sérieux en matière de santé au travail.

On peut retrouver la synthèse du communiqué de la Cegos sur le site myRHline, et les baromètres des années précédentes sur le site de la Cegos.

Quelques remarques rapides sur le contenu de cette synthèse, qui mérite d’être lue en détail :

  • Il faut continuer de combattre la surcharge de travail, qu’on soit manager, simple salarié ou évidemment syndicaliste. Toute la difficulté est évidemment de pouvoir dire « non » quand on est en poste, alors que le chômage menace, et constitue de fait un moyen de pression implicite ou explicite sur les salariés.
  • Sur la digitalisation qui augmente la charge de stress et brouille toujours plus la frontière entre vie professionnelle et vie privée, l’étude en reste toujours aux constats, certes réels, tandis que peu de solutions consistantes ou crédibles sont mises en place dans les entreprises : le sujet reste entier, et il est urgent que les organisations syndicales s’en saisissent, pour ne pas laisser les employeurs façonner seuls le monde du travail d’aujourd’hui et demain.
  • Sur la question du climat social, les modalités de management qui favorisent un bon climat peuvent être immédiatement mises en œuvre par les animateurs d’équipe. Pas toujours simple, car il faut simultanément se remettre en question, et faire accepter de telles modalités par les Directions d’entreprises, trop souvent plus promptes à mettre la pression sur les objectifs à atteindre par les équipes sans se préoccuper de la brutalité générée par cette pression.
  • Sur la perte de confiance des managers et des salariés sur la capacité des organisations syndicales à les défendre, les responsabilités sont sans doute partagées, et chacun devrait balayer devant sa porte… Les représentants du personnel qui n’abordent pas toujours les sujets sous le bon angle (il faut parfois aller demander l’application du droit aux Juges, tandis que d’autres problématiques nécessitent une médiation subtile pour trouver leurs solutions). Et les Directions d’entreprise, trop souvent totalement rigides, obnubilées par les résultats à court terme et leur pouvoir de décision, qui ne laissent aucune place à une négociation « gagnant / gagnant » sur le moyen et long terme. Un vrai sujet quoiqu’il en soit pour les organisations syndicales…

La CFE-CGC de Numericable-SFR écrit au Conseil d’Administration pour l’alerter sur la situation dramatique de l’entreprise

Face à la politique financière ahurissante d’Altice (voir notamment ce précédent billet) et à ses retentissements inquiétants pour le fonctionnement au quotidien de l’entreprise et pour sa pérennité, la section CFE-CGC de Numéricable-SFR a décidé d’écrire une lettre ouverte au Conseil d’Administration de Numericable-SFR, présidé par Michel Combes, dont nous reproduisons le texte ci-dessous, avec l’autorisation des intéressés.

Vous pouvez également en télécharger la version tract pdf: Lettre Ouverte de la CFE-CGC au CA Numericable-SFR

Les salariés de NUMERICABLE-SFR assistent médusés aux parties de poker de Monsieur DRAHI, bien loin des difficultés quotidiennes auxquelles ils font face depuis de longs mois.
Près de 50 milliards de dettes ont désormais été contractées. Cette frénésie d’achats a été rendue possible sans aucun problème pour ALTICE puisque les banques ont suivi les yeux fermés.
Néanmoins, un événement majeur s’est produit fin septembre.
Le marché inquiet de la situation économique mondiale et une note d’analyse de GOLDMAN SACHS sur l’endettement d’ALTICE ont fait peur aux financiers jusqu’alors enthousiastes.
ALTICE a dû proposer dans l’urgence le taux de rémunération incroyable de 11% par an auprès de prêteurs pour que ces derniers acceptent de le suivre dans son dernier achat aux Etats-Unis. A l’époque du rachat de SFR le taux était de 4,5%.
Les actions d’ALTICE et de NUMERICABLE ont chuté lourdement, entrainant une flopée d’articles mettant en doute le devenir du modèle de croissance par endettement, dit LBO.
Mieux encore, c’est la compétence même du management d’ALTICE à digérer en si peu de temps, autant de rachats, qui est désormais en question !
ALTICE, qui jusqu’alors ne parlait que d’achats, s’est opportunément empressé de rassurer ses financiers en jurant qu’il n’y aurait plus de nouvelles acquisitions avant deux ans. ALTICE va désormais se concentrer sur la bonne exécution des synergies

ALORS, RIEN NE VA PLUS ?
L’impact sur NUMERICABLE-SFR a été immédiat. L’agence de notation MOODY’S a réduit le lundi 5 octobre à la catégorie «très spéculative» l’endettement de NUMERICABLE-SFR et presse ALTICE d’accélérer son désendettement par des réductions supplémentaires de coûts. Une chose est certaine, ALTICE a besoin de Cash et SFR sera mis fortement à contribution.
Ce mercredi 15 octobre, vous annonciez d’ailleurs un versement d’un dividende de 2,5 milliards aux actionnaires de NUMERICABLE-SFR soit 90% pour ALTICE, payé à hauteur de 1,6 Milliards par endettement !
Les 900 millions restants seront pris sur la trésorerie du Groupe. La justification avancée à ce dividende extraordinaire est l’exceptionnelle rapidité de la croissance de nos résultats qui ne justifie pas que l’on attende que l’argent soit bien rentré en caisse pour vous le verser !
Face aux 2,5 Milliards de dividendes versés aux actionnaires, qu’avez-vous prévu pour les salariés qui ont largement contribué à ces résultats exceptionnels ?
La CFE-CGC vous suggère fortement un versement exceptionnel de 10.000€ pour les 15.800 salariés du Groupe NUMERICABLE-SFR, soit une enveloppe de 158 Millions. Vous voyez, la fille à Papa sait rester raisonnable…
Emprunter pour payer des dividendes, c’est vrai que c’est de la saine gestion ! Emprunter pour NUMERICABLE-SFR au moment où sa notation crédit est considérée comme très spéculative ne nous permettra pas d’accéder à des taux favorables comme vous l’indiquez. Au contraire, nous devrons payer des taux d’intérêts exorbitants, digne du crédit revolving et vous le savez parfaitement.
Réemprunter alors que notre dette est déjà considérable, est dangereux pour notre avenir.
SFR doit payer au prix fort les emplettes internationales d’ALTICE : qui est la fille et qui est le papa, M. DRAHI ?
Où en est votre engagement d’avril 2014 de ne pas demander de dividendes afin de permettre à SFR de maintenir ses investissements et de rembourser la dette déjà contractée ?

RIEN NE VA PLUS !
Tous ces éléments sont inquiétants pour NUMERICABLE-SFR.
Contrairement à ce qui a été dit, les premiers mois d’expérience chez NUMERICABLE-SFR ne donnent pas vraiment confiance en la réussite de la méthode DRAHI vendue au marché.
Réduire encore de manière massive les coûts chez SFR nous parait dangereux pour l’avenir même de l’Entreprise tant elle casse l’outil de production.
Imposer de manière autiste une « méthode » sans écouter l’expérience des salariés pour la faire évoluer et l’adapter à notre réalité est un exercice voué à l’échec.
A l’heure actuelle, les fameuses « synergies » détruisent de la valeur en interne et ce dans toutes les Directions. Elles touchent tous les salariés mais aussi tous nos clients :

1) Problèmes de management et de budget
– Les budgets réduits au minimum commencent à remettre en cause le service rendu de plusieurs directions opérationnelles. Dans tous les cas nous sommes à des années lumières des moyens nécessaires pour réussir les ambitions affichées : PERDU
– La latitude décisionnelle des salariés et des managers est réduite de jour en jour, « c’est comme ça et pas autrement » : PERDU
– Les achats d’ALTICE ont le dernier mot, et les décisions prises en comité d’investissement peuvent être remises en cause du jour au lendemain : PERDU
De telles décisions, comme d’arrêter des projets, le manque de perspectives, des objectifs individuels et collectifs inatteignables et la pression constante, engendrent une grave dégradation des conditions de travail et une multiplication des démissions. Combien de départ ? Combien d’arrêt de travail ? : PERDU

2) Problèmes d’outils
-Certains outils de reporting hors service empêchent des remontées sur l’état réel des déploiements et des ventes. Le maintien de plusieurs sociétés au sein de NUMERICABLE-SFR, nécessite le maintien de multiples outils informatiques et la mise en place de flux considérables entre les différentes sociétés qui alourdissent le travail opérationnel de beaucoup de salariés : PERDU

3) Problèmes avec nos clients, nos fournisseurs, les autorités gouvernementales :
– Les clients Grand Public ont dit stop aux hausses de prix et au refus de subventionner les mobiles. Près de 1,7 millions d’entre eux nous ont quittés depuis le début d’année et l’image de SFR s’est encore fortement dégradée : PERDU
– Certains fournisseurs demandent désormais des paiements en avance pour toute prestation et livraison à SFR : PERDU
– Le terme « fibre » utilisé par NUMERICABLE-SFR semble remis en cause par l’ARCEP : PERDU
– Les collectivités locales dénoncent le non-respect du déploiement de leur Fibre par NUMERICABLE-SFR : PERDU

La performance financière exceptionnelle des premiers mois risque d’être le miroir aux alouettes. Sur 1,1 Milliards de synergies, une partie est faite en ralentissant les ventes, les achats, les subventions de terminaux et le déploiement du réseau. Ce ne sont pas des économies pérennes mais bien une perte qu’il faudra comptabiliser plus tard.
Quand les autres opérateurs retrouvent la croissance de leur EBITDA en gagnant des clients, NUMERICABLE-SFR le fait en en perdant.
Au final, que de promesses non tenues auprès des salariés, des clients, des instances et des autorités !
C’est le jeu me direz-vous ?
Le jeu de refuser la réalité, de ne pas prendre en compte l’intérêt social, de dénigrer ses forces vives.
La CFE-CGC a souhaité être constructive et a porté une confiance toute relative au projet industriel ambitieux de la construction d’un opérateur convergent haut débit tel que vous nous l’aviez présenté.
La CFE-CGC a un syndicalisme pragmatique, cohérent face aux réalités du marché.
Les salariés nous alertent sur vos méthodes pour cacher la vérité, à nous tous, salariés du Groupe NUMERICABLE-SFR. Oui, nous, les salariés, toujours trop nombreux et toujours trop payés aux yeux de M. DRAHI, comme il se plaît à le répéter à l’envie.
La CFE-CGC comptait sur votre droiture.
Jusqu’à présent vous n’avez pas vraiment joué le jeu, si ce n’est celui de flamber auprès des banques et des marchés financiers. Bien, et maintenant ?

Les salariés sont épuisés et démotivés.
Toutes les directions et le management subissent une pression terrible, sans moyen, et font face jour après jour à de nouvelles difficultés sans voir le bout du tunnel.
Vos engagements auprès des salariés n’ont pas été tenus, vos engagements auprès des autorités réglementaires et du gouvernement risquent de ne plus l’être.

Pour rappel vos 4 engagements forts :
1. Engagement sur le maintien de l’emploi : votre politique vise manifestement à dégoûter les salariés jusqu’à les faire fuir de l’Entreprise.
2. Présidence du Conseil d’Administration par M. DRAHI lui-même : il a déjà été remplacé par Michel COMBES, arrivé dans les conditions qu’on connaît.
3. Taux d’endettement inférieur à 3,5 fois EBITDA: nous risquons d’approcher les 5 si vous continuez à faire de SFR votre nouvelle Banque interne.
4. Cotation du Groupe NUMERICABLE-SFR à Paris : Pour combien de temps encore, quand on voit le déménagement d’urgence opéré pour ALTICE vers les Pays Bas ?

EST CE LA CHRONIQUE D’UNE PERTE ANNONCÉE ?
Vouloir gagner des fortunes en construisant un grand Empire est sans doute un jeu excitant mais il vous donne aussi des responsabilités sociales.
Les salariés, eux, ne sont pas là pour jouer.
Ils attendent tout comme la CFE-CGC une réponse pour ce qui concerne le versement exceptionnel de 10 000 €.

Olivier Passet, Xerfi – De la mondialisation sauvage à l’automatisation barbare – Politique éco – xerficanal-economie.com

Source : Olivier Passet, Xerfi – De la mondialisation sauvage à l’automatisation barbare – Politique éco – xerficanal-economie.com

Comme souvent, en quelques minutes, Olivier Passet nous permet de prendre du recul sur les phénomènes à l’œuvre pour nous poser les bonnes questions, en l’occurrence : retrouver une croissance porteuses d’emplois…

Repenser le travail à l’ère numérique : le pari du rapport Mettling

Les mutations du travail portées par le numérique sont au coeur du rapport Mettling bientôt remis à la ministre du Travail, Myriam El Khomri

Source : Repenser le travail à l’ère numérique : le pari du rapport Mettling

Un sujet à suivre, dans la droite ligne des questions que nous avons évoquées lors de notre université d’été 2015 « Enjeux de la numérisation de nos vies », dont nous aurons bientôt l’occasion de reparler…

J’ai réalisé que j’étais exploité (et que je ne pouvais rien y faire) – Rue89 – L’Obs

Source : J’ai réalisé que j’étais exploité (et que je ne pouvais rien y faire) – Rue89 – L’Obs

Une manière amusante d’évoquer le dernier livre de Dominique Cardon & Antonio A. Casilli : « Qu’est-ce que le Digital Labor ? », dont vous pouvez retrouver des extraits sur INAglobal.