La génération Z veut entreprendre!

Parmi les révisions de l’été que nous proposent moult sites, voici une vidéo intéressante sur les aspirations de la génération Z. Dans leur quête de sens et l’attente d’entreprises plus humaines et qui les accueille mieux, nul doute que leurs aspirations sont partagées par grand nombre de salariés de tous âges.

Vous pouvez retrouver l’étude complète sur le site de BNP Paribas, partenaire de The Boson Project pour ces travaux.

Uber tente d’éviter un procès qui pourrait remettre en cause son modèle économique

 

Uber $20 ride credit gift card
L.A. Foodie via Flickr – CC BY 2.0

Habitué des tribunaux, Uber joue encore plus gros que d’habitude. Jeudi 6 août, à San Francisco, la société américaine de transport urbain va tenter d’obtenir l’annulation d’une class action (action en nom collectif) qui pourrait remettre en cause son modèle économique. La procédure porte sur le statut de travailleurs indépendants de ses chauffeurs. Les plaignants estiment qu’ils auraient dû bénéficier du statut de salariés, avec toutes les obligations que cela implique pour leur employeur.

Dans la Silicon Valley, le recours à cette main-d’œuvre est au cœur de tout un pan de la révolution numérique : l’économie à la demande, aussi surnommée l’économie des petits boulots. Comme Uber, nombre de start-up se sont lancées en limitant les embauches. Elles ont levé des dizaines, voire des centaines de millions de dollars sur la promesse de collaborateurs à bas coûts et extrêmement flexibles.

On les connaît sous l’appellation de « travailleurs 1099 », en référence au formulaire fiscal qu’ils doivent remplir. Ils s’improvisent chauffeurs de taxis, arpentent les allées des supermarchés, font le ménage à domicile ou livrent achats et repas. Ils ne perçoivent pas de salaire fixe mais sont rémunérés à la tâche. Et ils ne bénéficient d’aucun avantage social. Ni assurance santé, ni retraite, ni chômage, ni congés payés…

Lire la suite dans Le Monde (article complet réservé aux abonnés)

Ce que l’on peut en retenir, c’est que de nombreuses start-up sont actuellement confrontées à ce problème juridique : le lien qu’elles établissent avec les collaborateurs qui fournissent le service est régulièrement requalifié par les tribunaux, et contraignent les entreprises à les embaucher comme salariés.

La remise en cause du salariat, dont les médias nous rebattent les oreilles ces temps-ci (sous l’amicale pression du Medef et consorts ?), pourrait donc bien se heurter à un mur juridique ! D’autant qu’en France, le projet de loi « Justice du 21ème siècle« , qui vient d’être validé par le Conseil des Ministres, intègre des dispositions permettant des actions de groupe en matière de lutte contre les discriminations. Les « exclus du salariat » disposeront donc sans doute d’une arme juridique supplémentaire. (voir aussi l’article de Libération)

 

Economie collaborative : le casse-tête de la législation

Alors qu’UberPop a cessé son activité en France sous la pression des taxis et de l’Etat, la question d’une réglementation de l’économie collaborative, qui révolutionne le travail et bouscule des secteurs entiers, se fait de plus en plus pressante. Un chantier complexe à la fois sur le plan technique et politique. Explications.

Un intéressant article à lire dans La Tribune, sur un sujet abordé lors de notre Université d’été sur les enjeux de la numérisations de nos vies, et dont les organisations syndicales doivent se saisir de toute urgence pour que le numérique ne devienne pas le synonyme d’une énorme régression en matière de droits et de protection sociale pour les travailleurs, éventuellement doublée d’une nouvelle jungle pour le consommateur et d’une grande perplexité pour le citoyen.

Sans doute l’occasion de rappeler, une fois de plus, que le progrès technique ne vaut que s’il est accompagné d’un progrès social équivalent.

Sur le même sujet, vous pouvez lire aussi, toujours dans La Tribune : Travail : le numérique met-il fin au salariat ?

Amazon, Uber: le travail en miettes et l’économie du partage des restes

Attention à ne pas trop s’enflammer pour les nouvelles formes de micro-travail ou de travail semi-amateur qu’essaient de généraliser les entreprises du secteur numérique.

Assez largement évoquée lors de notre Université d’été, la question de la réorganisation du travail et du partage de la richesse liée à l’apparition de nouvelles formes de travail permises par le numérique commence à devenir un vrai sujet de réflexion et de préoccupation, assez bien évoqué dans cet article de Slate.fr

Payer plus cher ses salariés, c’est rentable : la preuve

Petit intermède bien sympathique, à partager le plus largement possible !

Payer plus cher ses salariés, c'est rentable : la preuve from Xerfi Canal TV on Vimeo.

C’est intéressant de constater que de plus en plus de recherches démontrent que bien traiter ses personnels sur tous les plans (rétribution, protection sociale, organisation et conditions de travail), c’est rentable économiquement. Une idée à faire prospérer, des formules à implémenter d’office dans les tableurs excel de ceux qui nous dirigent rivés sur les colonnes de chiffres !!

Détecter le risque de burn-out

Détecter le risque de BURN OUT from Xerfi Canal TV on Vimeo.

Un cadrage assez intéressant pour identifier ce qu’est le burn-out, quels en sont les facteurs de risque, et comment l’éviter.
L’analyse de Philippe Zawieja, chercheur associé aux MINES Paris Tech, met en évidence la prédominance du contexte, qui va ensuite affecter plus ou moins les personnes en fonction de leurs caractéristiques personnelles.

A compléter sans doute par la lecture de son ouvrage, « Le burn-out », paru dans la collection Que sais-je ?
ouvrage

En complément : l’émission de France Inter « La tête au carré » du 22 avril « La société du burn out » fait intervenir le même Philippe Zawieja, avec Jean-François Marmion et Marie Pezé.

Numericable-SFR : la CFE-CGC dénonce une « mise en péril » des salariés

Dans son numéro en kiosques demain et disponible dès aujourd’hui au format numérique, « Marianne » s’intéresse au cas Patrick Drahi, le puissant patron de Numericable-SFR gagné par « l’ivresse des sommets ». Son arrivée à la tête de SFR et les méthodes de management qui y ont été mises en place dans la foulée suscitent en tout cas des remous. Au point de faire sortir de sa réserve habituelle un syndicat comme la CFE-CGC…

Sur le site de Marianne, vous pouvez lire une synthèse de l’article dont la version intégrale est dans le numéro papier de Marianne, et le texte intégral du courrier adressé à sa direction par la section CFE-CGC de SFR.

Vous pouvez également retrouver ce courrier sur le blog de la CFE-CGC SFR.

Il va sans dire que tout notre soutien va aux salariés de SFR-Numéricable et à tous ceux qui les défendent !

Le bonheur au travail

Ce documentaire diffusé sur Arte, et disponible pendant 7 jours en « replay » prend la question « côté face », et démontre qu’il est possible de manager autrement. Le développement durable appliqué aux humains ?
Souhaitons que ce documentaire fasse réfléchir et incite de nombreuses entreprises à réviser leurs idées reçues pour, enfin, « passer à autre chose ».

On sait baisser le chômage sans croissance : méthode et conséquences

Une analyse intéressante de Xerfi, qui au passage détruit quelques idées reçues… ou dévoile des éléments que se gardent bien de nous dire ceux qui prônent le modèle allemand ou anglais…

Si on veut sortir de ces alternatives, il faut impérativement modifier le modèle économique global, pour mieux partager non seulement le travail, mais aussi les revenus ! Car le dysfonctionnement majeur à notre époque, c’est bien l’accroissement des inégalités, qui ne cessent de se creuser. Ce sont elles qu’il faut en priorité s’attacher à réduire pour que le partage du travail ne signifie pas obligatoirement paupérisation des classes ouvrières et moyennes, comme c’est actuellement le cas, tandis que les plus riches continuent pour leur part de s’enrichir.

Cash Investigation : « Les secrets inavouables de nos téléphones portables »

Cash investigation

Savez-vous qu’il est possible qu’un enfant chinois de 13 ans, travaillant 16 heures par jour soit « caché » derrière votre smartphone ? Et que votre téléphone portable est fabriqué avec plusieurs minerais qui proviennent du nord-est de la République démocratique du Congo, en prise à des massacres depuis 20 ans.

Une enquête édifiante, à (re)voir en replay sur le site de France 2

Pour s’interroger, s’indigner, différer peut-être l’achat d’un nouveau smartphone… et interroger nos directions d’entreprises  : voulons nous continuer à faire notre business avec la sueur des enfants et le sang des mineurs ?

Bien sûr, ça fâche et ça dérange. Mais n’est-il pas temps d’ouvrir les yeux, pour qu’enfin  ça puisse changer ? Car ne nous faisons pas d’illusion : aujourd’hui, ce sont les enfants chinois et les mineurs d’Afrique qui s’épuisent et meurent pour fabriquer nos smartphones. Mais ne nous faisons pas d’illusion : si nous ne faisons rien, demain,  nos propres enfants seront soumis aux mêmes conditions de travail.  A moins qu’ils n’aient plus de travail du tout… Est-ce ce que nous voulons ?

Et si, chez les opérateurs et les équipementiers européens, nous commencions à plancher sur le smartphone éthique et durable ?

L’e-commerce en ligne de mire en Allemagne

Alors que le géant américain du commerce en ligne Amazon fait face depuis presque un an à un conflit social dans deux de ses sites allemands, c’est au tour de son concurrent germanique Zalando d’être publiquement dénoncé pour ses conditions de travail.

Étoile montante de la vente en ligne en Europe, Zalando traverse une tempête en Allemagne après la diffusion lundi 14 avril d’un reportage télévisé dénonçant les conditions de travail dans l’un de ses centres de logistique. Ce documentaire d’une vingtaine de minutes, retransmis par la chaîne RTL, relate l’infiltration incognito d’une journaliste au sein du principal site de traitement logistique de la société allemande, à Erfurt (Centre), où 2 000 salariés empaquettent et envoient quotidiennement des milliers de produits commandés d’un clic sur le Net.

[…]

Le marchand Amazon est aussi en proie à des difficultés sociales outre-Rhin. Les salariés de deux sites allemands du groupe étaient de nouveau en grève jeudi dans le cadre d’un conflit salarial. Les salariés des centres de logistique de Leipzig (Est) et de Bad Hersfeld (Ouest) ont été appelés à cesser le travail toute la journée par le syndicat des services Verdi. Un porte-parole de Verdi a affirmé que le mouvement était « bien » suivi dans la matinée, mais sans donner de chiffre de participation.

En Allemagne, Amazon emploie 9 000 salariés, dans huit centres logistiques et deux centres de service client. Ils sont actuellement payés selon la grille des salaires du secteur de la logistique, et Verdi réclame qu’ils le soient selon les salaires en vigueur dans la distribution, plus élevés.

Lire le texte intégral de l’article dans Le Monde

Notre commentaire :

Comme chaque (r)évolution industrielle,  l’économie digitale a sa face négative, qui se dévoile chaque jour un peu plus.

Ce qui est particulièrement regrettable dans notre « époque moderne », c’est que la plupart des mutations se traduisent par un recul social sans précédent, en termes de conditions de travail comme de rémunération des salariés. L’augmentation  parallèle du chômage facilite ce recul : elle rend certains travailleurs fatalistes,  et favorise les discours de banalisation de cette dégradation (écouter la récente émission de Mermet : Un petit boulot, c’est mieux que pas de boulot).

« Droit à la déconnexion » en France, les Anglo-Saxons ricanent

Un accord de branche signé récemment dans le secteur du numérique prévoit un « droit à la déconnexion » pour les cadres en forfait-jour, une innovation qui a suscité ces derniers jours des moqueries « anti-frenchies » dans les médias anglo-saxons.

L’accord, signé par la Fédération Syntec (métiers de l’ingénierie, du numérique, des études et du conseil), la fédération Cinov (métiers de la prestation intellectuelle du Conseil, de l’Ingénierie et du Numérique) et les syndicats CFDT et CFE-CGC le 1er avril porte sur les forfaits-jours, dispositif qui permet de rémunérer principalement des cadres sans se baser sur leurs horaires hebdomadaires.

Pour respecter une durée de repos minimale, il innove en évoquant noir sur blanc une « obligation de déconnexion » des outils informatique (mails, portables, etc.).

Lire la dépêche de l’AFP l’Express, ou Les Échos plus complets

Précisons que l’étonnante signature du Syntec, qui n’est pas connu pour offrir les conventions collectives les plus favorables aux salariés, fait suite à une série de contentieux, où quelques entreprises du secteur ont eu à payer des rappels d’heures supplémentaires conséquents. La précédente rédaction de la convention collective n’était pas assez précise selon la Cour de cassation.

D’après cet article de Courrier Cadres, d’autres secteurs pourraient être concernés :  cadres au forfait jour, il est encore temps de vérifier la légalité de votre contrat de travail ! Promis, on ne dira rien aux médias anglais !

Enfin une chaire de sociologie du travail au Collège de France

Pierre-Michel Menger, sociologue, a récemment été élu au Collège de France, où il propose cette année un cours intitulé : « Le travail, sa valeur et son évaluation », que vous pouvez suivre en audio ou en vidéo sur le site web du Collège de France.

Il était également l’invité de « La marche de l’histoire » du 27 janvier, pour une émission sur le temps de travail / temps de loisirs :