La Loi renseignement, une menace pour la démocratie et la vie privée

Pour ceux qui souhaitent poursuivre le questionnement engagé pendant l’Université d’été de cette semaine, Yannick Chatelain résume les principaux enjeux de la Loi Renseignement.

Et si du coup vous voulez savoir comment vous protéger des incursions dans votre vie privée, vous pouvez lire son ouvrage « Surfez couvert ! Protéger et défendre sa vie privée numérique » aux éditions Ellipses.

Amazon, Uber: le travail en miettes et l’économie du partage des restes

Attention à ne pas trop s’enflammer pour les nouvelles formes de micro-travail ou de travail semi-amateur qu’essaient de généraliser les entreprises du secteur numérique.

Assez largement évoquée lors de notre Université d’été, la question de la réorganisation du travail et du partage de la richesse liée à l’apparition de nouvelles formes de travail permises par le numérique commence à devenir un vrai sujet de réflexion et de préoccupation, assez bien évoqué dans cet article de Slate.fr

Loi renseignement : Bruxelles met en garde les parlementaires français

Dépêche AFP reprise dans Le Point.fr :

Le premier vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans estime que le projet de loi renseignement actuellement débattu en France « pourrait soulever d’importantes questions de droit », dans un courrier adressé à des députés et dont l’Agence France-Presse a eu copie jeudi. « Ce projet de loi pourrait soulever d’importantes questions de droit. Toutefois, conformément à sa pratique habituelle, la Commission ne s’estime pas compétente pour commenter la législation nationale d’un État membre tant que la procédure intérieure n’est pas achevée ni la loi en question adoptée », écrit Frans Timmermans dans ce courrier adressé aux députés Philippe Juvin et Thierry Solère.
Les deux parlementaires avaient annoncé début mai qu’ils saisissaient l’UE de ce projet de loi qui « viole », selon eux, la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Pour eux, « le projet de loi français met à la disposition de la puissance publique des pouvoirs exorbitants, qui vont au-delà de la légitime action de prévention et de répression du terrorisme ». Juvin est élu au Parlement européen depuis 2009 et porte-parole de la délégation française du Parti populaire européen (PPE) et Thierry Solère est député des Hauts-de-Seine proche de Bruno Le Maire. La Charte des droits fondamentaux s’impose aux États membres, quand ils mettent en oeuvre la législation de l’UE.

Députés et sénateurs français sont parvenus mardi en commission mixte paritaire (CMP) à un accord sur ce projet de loi controversé. Le texte, défendu notamment au nom de la lutte antiterroriste par le gouvernement, mais cible de critiques sur le risque de « surveillance de masse », passera en lecture définitive à l’Assemblée le 24 juin.

Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la France

Elle était attendue depuis des mois. Jeudi 18 juin, le premier ministre Manuel Valls a présenté lors d’une conférence de presse rien de moins que la stratégie numérique de la France : une série de mesures visant à exposer les ambitions du gouvernement en la matière. La journée a été riche puisque M. Valls s’est aussi vu remettre un rapport du Conseil national du numérique, issu d’une consultation publique et visant à donner des recommandations pour la prochaine grande loi sur le numérique prévue pour l’automne.

Lire la suite sur Le Monde Pixels

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter aussi :

D’après ce qui a été annoncé hier dans les médias, les citoyens sont invités à poursuivre leurs contributions, qui devraient être intégrées au projet de loi sur le numérique qui sera mis à l’étude à la rentrée.

A suivre donc…

Comment les métadonnées permettent de vous surveiller (expliqué en patates)


Comment les métadonnées permettent de vous… par lemondefr

Une petite vidéo pédagogique très bien faite, avec les chouettes dessins de Martin Vidberg sur le blog Pixels du Monde.
Les « métadonnées », vous l’aurez compris, c’est le terme français pour « Big Data ».

A lundi à L’Université d’été de la CFE-CGC Orange !

Loi renseignement : députés et sénateurs trouvent un accord

L’affaire aura été rondement menée. Convoquée ce mardi à 12 h 30, la commission mixte paritaire (CMP) chargée de plancher sur le très controversé projet de loi sur le renseignement a mis moins de deux heures à se mettre d’accord. Si la version adoptée le 5 mai par les députés et celle votée le 9 juin par les sénateurs ne diffèrent pas fondamentalement — toutes deux consacrent une extension inédite des moyens légaux à la disposition des services de renseignement, et instaurent des dispositifs de surveillance massive des réseaux des opérateurs et des hébergeurs —, quelques points de divergence restaient en débat. Mais l’heure était plutôt à l’«unanimisme», a constaté Cécile Cukierman, sénatrice communiste de la Loire et seule opposante au texte à siéger dans cette CMP.

Lire la suite dans Libération

PS : vous pouvez toujours nous dire ce que vous pensez de cette loi en répondant à notre court sondage en ligne. Merci d’avance pour vos contributions !

Le Big data : un tournant majeur pour l’humanité ?

Interview de Gilles Babinet, entrepreneur dans le numérique, sur le rôle du Big Data dans l’économie numérique d’aujourd’hui dans le cadre de son ouvrage : « Big Data, penser l’homme et le monde autrement ».

Gilles Babinet interviendra mardi 23 juin à l’Université d’été de la CFE-CGC Orange pour débattre de ces thèmes. Vous pourrez également y trouver son livre.

Vous et la Loi sur le renseignement

La Loi sur le Renseignement vient d’être amendée en Commission Mixte Paritaire par le Sénat, et votée le 9 juin par la Haute Assemblée.

Elle a fait l’objet de nombreuses prises de positions dans les médias.

Et vous, qu’en pensez-vous ?
online-pollPour participer à ce sondage anonyme : il suffit de vous connecter ici pour répondre à 8 questions courtes, jusqu’au 18 juin 2015.

Les résultats seront présentés et commentés lundi 22 juin, pendant l’Université d’été de la CFE-CGC Orange. Ils seront également restitués sur le blog Télécoms, Média & Pouvoirs, et dans le dossier de synthèse que nous publierons à la rentrée sur le site www.cfecgc-orange.org.

5ème Université d’été de la CFE-CGC Orange les 22 et 23 juin 2015

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Enjeux de la numérisation de nos vies

Les universités d’été de la CFE-CGC Orange ont pour objectif de prendre du recul afin de réfléchir sur des sujets clefs pour notre secteur d’activité, avec l’aide d’universitaires, chercheurs, et acteurs du marché.

Cette année, nous avons souhaité faire le point sur les enjeux de l’exploitation des données engendrées par la multiplication des outils numériques, que nous aborderons sous 4 angles particuliers :

  • Exploitations du « Big Data » : état des lieux, enjeux, acteurs, intérêts et risques, régulation possible, segmentation des exploitations (ciblage commercial, sécurité et surveillance, exploitations citoyennes au bénéfice de la collectivité).
  • Cybersécurité : enjeux de la loi sur le renseignement.
  • Données personnelles dans l’environnement professionnel : quid des données collectées par les outils numériques mis à disposition par l’employeur ? (droit et bonnes pratiques)
  • Digitalisation du travail et du dialogue social : quelles pistes d’évolution ?

 

Notre questionnement vise à éclairer les questions suivantes :

Comment respecter un juste équilibre entre liberté et sécurité ?

Quelles pistes pour une exploitation des données au bénéfice de l’intérêt collectif ?

Quelles protections contre les exploitations mettant en risque les salariés, les citoyens et leurs libertés ?

Invitation presse

Les journalistes sont cordialement invités à participer à cette Université d’été, qui se déroule au Novotel Porte d’Italie – 22 rue Voltaire – Le Kremlin Bicêtre (métro ou tram Porte d’Italie).

Pour confirmer votre présence aux débats et aux tables de presse organisées lundi et mardi, merci de contacter Jean-Claude Minet (pdfcoordonnées et programme détaillé à télécharger ici).

 

Sur ce blog, vous pouvez également retrouver une série d’articles éclairant les débats que nous approfondirons avec nos intervenants. Suivez le tag « Université d’été« 

Et si l’on payait pour Facebook ?

Le blog Big Browser relaie l’intéressante tribune d’une sociologue américaine, Zeynep Tufekci. Extrait :

Et alors que les inquiétudes vont grandissantes sur les enfreintes à la vie privée qu’induit cet hyper-ciblage publicitaire, Zeynep Tufekci postule que beaucoup de gens « seraient contents de pouvoir payer plus de 20 cents par mois à Facebook ou à Google pour ne pas [les] surveiller, pour un meilleur chiffrement [des communications] et pour [les] traiter comme [des] client[s] dont les préférence et la vie privée comptent »« Si rien que le quart des 1,5 milliard d’utilisateurs de Facebook acceptaient de payer un dollar [0,9 €] par mois […], cela rapporterait plus de 4 milliards de dollars par an. » 

Et elle remet en cause le fait que les internautes refuseraient catégoriquement de payer pour les services « gratuits » qui actuellement ne servent qu’à collecter nos données personnelles.

La question est intéressante, et pourra être évoquée lors de l’Université d’été de la CFE-CGC Orange les 22 & 23 juin prochains…

Les démocraties européennes face à la tentation de la « boîte noire »

Dans Le Monde du 2 juin, une Tribune de Bernard Benhamou, Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique :

En l’espace de quelques années, l’Internet est devenu l’épine dorsale de nos sociétés ainsi qu’un levier majeur de transformation économique, sociale et culturelle. Les révélations d’Edward Snowden et les attaques menées sur les réseaux ont mis en lumière les nouveaux défis auxquels sont confrontés les États, les acteurs économiques et les citoyens eux-mêmes, pour préserver leur souveraineté numérique.

Plus récemment, les débats autour de la loi sur le renseignement ont mis en évidence la nécessaire maîtrise que devront acquérir les responsables politiques pour faire face aux enjeux issus des technologies. En effet, les architectes du réseau pourraient bientôt faire évoluer les formes mêmes de nos sociétés et à terme modifier le modèle démocratique européen.

Au moment où les instruments de la souveraineté sont devenus indiscernables des outils technologiques, développer auprès des citoyens une culture des choix technologiques deviendra une exigence démocratique. Une culture d’autant plus nécessaire qu’elle sera seule à même d’éviter que les mécanismes qui régissent nos sociétés ne deviennent à leur tour des « boîtes noires » pour les citoyens.

Lire la suite dans Le Monde

Bernard Benhamou est l’un des invités de l’Université d’été de la CFE-CGC Orange. Il interviendra le 22 juin pour nous éclairer et débattre sur la question de la collecte des données et de la cybersurveillance.

Les objets connectés dans la santé : bientôt tous mesurés ?

La présentation faite par Jean-Luc Errant, fondateur de Cityzen Sciences (spécialiste du textile connecté), nous parle de meilleures conditions de vie pour ceux qui ont des pathologies chroniques, de prévention des TMS (Troubles musculo-squelettique) au travail, et de manière plus générale, de prévention des risques.

Mais moi, ça me fait quand même froid dans le dos… Est-ce que demain, la Sécu m’obligera à porter un T-shirt connecté pour vérifier que mon activité physique est suffisante par rapport à mon profil de risque, faute de quoi elle ne me remboursera plus les traitements médicaux correspondants ? (qu’on appellera dans le futur non plus des « médicaments de confort », mais des « médicament de flemme », que la collectivité ne saurait prendre en charge, ça va de soi !!)

Comment ça, j’ai mauvais esprit ?

Loi Renseignement : Le Medef peine à trouver une position commune

Petite rétrospective concernant la Loi sur le renseignement, dans L’Usine Digitale. Extrait :

Alors que la loi sur le Renseignement sera soumise mardi 5 mai au vote de l’Assemblée nationale, le Medef ne s’est pas fait de religion sur son opportunité. Le sujet divise les fédérations et les sensibilités. Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président de l’organisation patronale nous confie tout de même son sentiment personnel.

[…]

L’une des fédérations du Medef, le Syntec numérique, est vent debout contre le projet. Elle sonnait l’alerte dès le 18 mars dernier dans un communiqué de presse intitulé « Projet de loi renseignement : vers un Patriot act à la française ? ». Depuis, son président, Guy Mamou-Mani, se montre des plus virulents. Le 14 avril, il déclarait aux Echos : « Les entreprises que je représente n’ont pas vocation à devenir des auxiliaires de police« .

Les hébergeurs, sous la bannière #Nipigeons, Niespions, ont lancé une pétition contre la loi et menacent de délocaliser leur datacenters. Ils ont convaincus un certain nombre d’éditeurs, de start-up, de FAI. Stéphane Richard, le président d’Orange, plus prudent compte-tenu de sa tutelle, a estimé que les dispositifs d’analyse automatique de données « doivent rester techniquement sous le contrôle des opérateurs ». Il plaide pour « plus de dialogue avec le gouvernement. »

Retrouver le texte intégral dans L’Usine Digitale, ainsi que les autres articles du dossier sur la loi, dans le menu de gauche.

Les impacts de cette nouvelle  Loi sur le renseignement seront évoqués lors de l’Université d’été les 22 é& 23 juin prochains.

Des technologies de l’empathie… aux technologies de la manipulation

Bientôt, non seulement nos systèmes techniques seront dotés de personnalités, mais il sauront aussi prendre en compte la personnalité de ceux avec lesquels nous interagissons, rapporte Aviva Rutkin (blog, @realavivahr) pour le New Scientist. Par exemple, en nous aidant à être plus empathiques dans nos manières de communiquer…
Demain, le « correcteur comportemental »
C’est ce que propose dès à présent Crystal Knows qui présente son application comme « la meilleure amélioration apportée à l’e-mail depuis le correcteur orthographique » et qu’on pourrait qualifier de « correcteur comportemental ».

Lire la suite sur le blog d’InternetActu

Cet article illustre de manière très concrète un type d’utilisation qui peut être faite des données personnelles que nous éparpillons sur le net, consciemment ou non, et démontre l’exactitude des interrogations d’un philosophe comme Eric Sadin. La révolution du BigData est un bouleversement plus fondamental de nos sociétés que la révolution  industrielle, car elle a une influence puissante sur nos comportements et notre manière de penser.

Saurons-nous encore penser par nous même lorsque tous les éléments de nos vies seront numérisés ? Serons-nous encore des humains… ou des marionnettes manipulées par des algorithmes ?

Une des questions que nous nous poserons lors de l’Université d’été de la CFE-CGC Orange, les 22 & 23 juin prochains.

Le gouvernement recule sur le contrôle des données personnelles des chômeurs

Le gouvernement a annoncé ce mardi avoir retiré un amendement au projet de loi sur le dialogue social visant à permettre à certains agents de Pôle emploi d’accéder aux données personnelles (comptes bancaires, factures de téléphone…) des chômeurs suspectés de fraudes. Déposé vendredi par le gouvernement, l’amendement «va être retiré», car «le ministre s’est rendu compte que ça n’avait pas été suffisamment concerté», a indiqué l’entourage du ministre du Travail, François Rebsamen. «Il s’agissait de donner à Pôle emploi les mêmes moyens de contrôle que les Urssaf», a expliqué cette source, précisant que le ministre ne souhaitait pas que cet amendement soit «interprété comme une volonté de stigmatiser les chômeurs».

L’article complet dans Libération – 26 mai 2015

La conclusion de l’article est particulièrement intéressante :

Pôle emploi a détecté 89 millions d’euros de fraude sur les neuf premiers mois de 2014, selon le dernier bilan disponible. En 2013, 100 millions d’euros de fraude avaient été détectés, un montant qui reste faible par rapport aux 30 milliards d’euros d’allocations chômage versés cette année là. Et par rapport, plus encore, à la fraude fiscale, estimée à 60 milliards d’euros au minimum.

Le fait que le Ministère ait souhaité mettre en œuvre une telle mesure reste particulièrement inquiétant, non seulement en termes de stigmatisation des demandeurs d’emplois, ce qui est vraiment un comble compte tenu du contexte actuel, mais aussi par la volonté d’étendre toujours plus le contrôle de l’État sur les citoyens.

Là où il faut modérer le propos, c’est qu’au moins il est clairement annoncé… alors que les objets connectés, applications ou sites web qui traquent vos données le font rarement de manière explicite. Et ce qui ouvre une lueur d’espoir, c’est qu’on peut faire reculer le gouvernement sur de telles décisions. Il faut donc se mobiliser sur la préservation de nos données personnelles, de toute nature et qui que ce soit qui les collecte.

Notre Université d’été 2015 permettra de mieux comprendre ce qui est à l’œuvre. Vous pouvez aussi suivre la série commencée sur ce blog sur le « Big Data ».