Orange-Bouygues Telecom : en cas d’échec, des risques pour l’emploi sur l’ensemble de la filière télécoms

Lors de la présentation des (bons) résultats 2015 d’Orange, Stéphane Richard a démenti tout accord avec Bouygues Telecom, affirmant que « quelques semaines supplémentaires sont nécessaires pour prendre une décision ».

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Appelant de ses vœux l’aboutissement de la négociation, il s’est fendu d’un avertissement quant aux conséquences sociales d’un possible échec, mettant ainsi un peu de pression supplémentaire sur les divers intervenants du dossier.

S’il n’y a pas de consolidation, oui, je considère en effet qu’il y a des risques pour l’ensemble de la filière, et notamment sur le plan social. Depuis deux ans, on a quand même eu pas mal de réductions d’effectifs, notamment chez Bouygues Telecom. Qui peut certifier qu’il n’y en aura pas d’autres à l’avenir ?

Pas vraiment une découverte si l’on considère l’évolution de l’emploi de la filière télécoms sur les dernières années, mais un rappel utile à l’heure où le marché français s’apprête peut-être à vivre son évènement le plus important depuis… l’arrivée de Free Mobile en 2012.

Source : Rachat de Bouygues Telecom : des inquiétudes sur l’emploi

Orange : et maintenant la Fintech !

Après l’acquisition de Groupama en janvier, Orange s’intéresse désormais à la Fintech, à travers des prises de participations minoritaires dans les activités de jeunes pousses de la finance. La dernière en date est KissKissBankBank, spécialiste tricolore du crowdfunding. Deux articles dévoilent et analysent les contours d’une stratégie qui n’en est qu’à ses prémisses.

kisskissbankbank

Sources :
Crowdfunding, cash to goods, blockchain… les contours d’Orange banque se précisent
Pourquoi Orange investit dans KissKissBankBank

Orange – Bouygues Télécom : vers un Yalta des clients et des salariés ?

Ou comment le démantèlement annoncé de Bouygues Télécom devrait se traduire par d’incroyables accords entre Orange, SFR et Free pour se partager les clients (pour éviter qu’Orange dépasse 50% de parts de marché, ses concurrents pourraient récupérer l’ensemble des clients low cost de la nouvelle entité)… et les salariés, dont « plusieurs milliers » pourraient passer chez Free. Y a-t-il un moment où on va nous demander notre avis ?

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Source : Rachat de Bouygues Telecom par Orange : l’Etat veut imposer des conditions drastiques

Mariage Orange-Bouygues Telecom : l’Arcep se montrera « vigilante »

Lors d’une audition par la Commission des affaires économiques du Sénat, Sébastien Soriano, le patron du régulateur français des télécoms, a rappelé que son institution prendra garde à ce que l’opérateur historique ne soit pas en position d’étouffer la concurrence.

Source : Mariage Orange-Bouygues Telecom : l’Arcep se montrera « vigilante »

Souhaitons que les recommandations ne soient pas trop dogmatiques : la concurrence n’a pas que des effets positifs, loin de là ! (voir sur ce blog : Free Mobile : un bilan globalement négatif … pour la collectivité)

Et sur certains marchés, s’il y a peu de concurrence, c’est parce qu’il y a peu à gagner, avec parfois des investissements conséquents à faire. Et sur ces marchés là, heureusement que l’opérateur historique assume ses responsabilités, sinon il n’y aurait plus personne !

Mariage Orange/Bouygues Telecom : Stéphane Richard ne veut pas que les discussions s’éternisent

Le PDG d’Orange estime qu’une annonce sur la possibilité d’un accord, ou pas, pourrait intervenir fin février ou mi-mars.

Source : Mariage Orange/Bouygues Telecom : Stéphane Richard ne veut pas que les discussions s’éternisent

Et il réaffirme, devant les micros, qu’il ne devra y avoir aucune suppression d’emploi. On plussoie…

Orange vers une banque 100% mobile avec le concours de Groupama Banque

orange groupama

Voilà 10 jours qu’Orange et Groupama Banque ont annoncé être entrés en négociations exclusives pour nouer un partenariat, qui devrait déboucher sur l’acquisition par l’opérateur de 65% de la filiale bancaire de l’assureur et aboutir à la création d’une banque 100% mobile, baptisée « Orange Banque ». Le lancement de cette dernière est prévu pour début 2017 en France, avant d’autres marchés européens comme l’Espagne ou la Belgique. Ses services couvriront les activités de banque au quotidien, l’épargne, ainsi que les crédits et l’assurance. 100% mobile, l’offre sera cependant soutenue par le réseau de proximité des 850 boutiques de l’opérateur et par les 3 000 agences des réseaux Groupama et Gan.

Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une volonté de diversification des activités d’Orange qui figure parmi les points-clés du plan stratégique Essentiels2020. Au moment de la présenter, Stéphane Richard estime qu’ « Orange bénéficie d’une combinaison d’atouts essentiels et uniques pour réussir le lancement d’une banque innovante 100% mobile : une marque forte incarnant des valeurs clés comme la sécurité et la fiabilité, un solide réseau de distribution, et surtout la confiance de 28 millions de clients. Cette légitimité dans l’univers des services financiers s’est déjà concrétisée avec le succès de Orange Money sur la zone Afrique Moyen-Orient, et plus récemment avec le lancement réussi de Orange Finanse en Pologne ». C’est d’ailleurs en ayant à l’esprit les bons résultats enregistrés par sa filiale bancaire en modèle low-cost lancée en Pologne fin 2014 que le PDG d’Orange affirme : « Si j’osais le mot, je dirais que nous voulons être le Free de la banque en se situant volontairement moins cher que ce qui existe aujourd’hui et aussi transparent sur les conditions de tarification ».

Depuis une semaine, de nombreux articles d’analyse ont été écrits sur le sujet :

Au-delà d’une stratégie qui paraît a priori pertinente, il faut maintenant voir comment cette opération sera mise en œuvre concrètement. Ainsi, le volet emploi de cette opération n’a, semble-t-il, pas vraiment été évoqué pour l’instant. Désormais avertis de l’impact assez désastreux du digital sur les emplois du secteur bancaire (600 000 licenciements au niveau mondial depuis 2008), nous ne manquerons pas de suivre cela de près.

Macron n’est pas opposé à un retour à trois opérateurs – Business – Numerama

Des rumeurs évoquant un rachat de Bouygues Telecom par Orange ont émergé cette semaine. Interrogé sur ce point, le ministre de l’économie Emmanuel Macron a fait comprendre qu’il n’était pas absolument contre un retour à trois opérateurs.

Source : Macron n’est pas opposé à un retour à trois opérateurs – Business – Numerama

Rachat de Bouygues Telecom et TF1 par Orange : une affaire sérieuse ?

Une offensive d’Orange envers les actifs télécoms et médias du groupe de Martin Bouygues est jugée très crédible par nombre d’observateurs. De quoi relancer les spéculations sur le retour d’un marché français des télécommunications à trois acteurs.

Source : Rachat de Bouygues Telecom et TF1 par Orange : une affaire sérieuse ?

Fusion de Nokia et Alcatel-Lucent

Le géant finlandais s’apprête à racheter l’équipementier franco-américain. D’après un communiqué commun des deux sociétés, les actionnaires de Nokia détiendront 66,5 % du groupe et ceux d’Alcatel-Lucent 33,5 %. L’accord avec Nokia pour une offre publique d’échange valorise Alcatel-Lucent à 15,6 milliards d’euros. Les deux conseils d’administration ont approuvé les termes de l’opération qui devrait être finalisée au premier semestre 2016.

Après avoir abandonné la fabrication des terminaux, les deux anciens leaders européens fusionnent pour faire face aux concurrents chinois (Huawei et ZTE) qui s’implantent de plus en plus dans les réseaux des opérateurs télécoms européens.

Il n’y aurait pas de réductions d’emplois à la clef. Souhaitons-le : les « purges » ont déjà été sévères, tant chez Nokia que chez Alcatel ces dernières années.

Souhaitons aussi que la mise en œuvre de la fusion fonctionne mieux que le rapprochement entre Alcatel et Lucent : nous avons besoin de conserver en Europe des fabricants d’équipements de réseaux pour préserver la souveraineté numérique de notre continent, et nous garantir que toutes les données qui transitent dans nos réseaux de télécommunications ne servent pas à constituer de gigantesques outils de surveillance en dehors de notre continent…

Monopoly: la fusion Comcast–NBC Universal sur les rails

Si Numericable ou Free rachetait TF1, cela donnerait une idée à notre échelle française de l’énorme fusion en cours aux Etats-Unis, où le câblo-opérateur et fournisseur d’accès Internet Comcast s’apprête à fusionner avec le groupe audiovisuel NBC Universal (NBCU), un des quatre grands «networks» américains.

Image Steve Garfield (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

L’autorité des télécoms et de l’audiovisuel, la FCC (Federal Communications Commission) et le ministère de la Justice ont annoncé cette semaine leur accord sous conditions à cette fusion qui donnera naissance à un ensemble valorisé à 30 milliards de dollars, moyennant plusieurs engagements.

NBC continuera à être diffusé aussi sur d’autres réseaux que celui de Comcast, lequel de son côté diffusera toujours des programmes venus de concurrents de NBCU. Parallèlement, Comcast devra continuer à diffuser des programmes n’émanant pas de NBC Universal.

Engagements variés

Comcast s’est en outre engagé sur d’autres points, comme fournir du Net à prix réduit (10 dollars par mois) pour 2,5 millions de foyers pauvres, développer des chaînes pour les minorités, donner de l’accès haut débit à des écoles, etc.

GE (General Electric), qui possède actuellement 80% de NBCU, formera d’abord une coentreprise autour du groupe audiovisuel, dont il aura 49% et Comcast 51%, avant de monter dans les sept ans à la propriété complète de NBCU. Vivendi, qui détenait 20% de NBCU et en a cédé une partie, en vendra le reste d’ici peu.

Cette fusion prochaine a reçu une pluie de critiques, y compris chez les parlementaires, qui ont organisé des auditions au Congrès. À la FCC, quatre des commissaires ont voté pour la fusion et un cinquième contre: Michael Copps s’est inquiété du risque de péages, de priorités à certains contenus et de coup contre la production de contenus indépendants.

Crainte d’un « grand essorage »

Libération cite Susan Crawford, ancienne conseillère de Barack Obama pour les questions technologiques, qui dénonce la fusion dans un livre à venir, «The Big Squeeze» («le Grand Essorage»):

«Comcast va devenir un géant qui pourra extorquer toujours plus d’argent aux téléspectateurs et de concessions au gouvernement. Pour faire autoriser cette fusion, Comcast avait employé pas moins d’une centaine de lobbyistes et dépensé quelque 100 millions de dollars [74 millions d’euros, ndlr], souligne cette experte. Et ce n’est qu’un début, cet accord va donner à Comcast un pouvoir sans équivalent.»

Monopoly: la fusion Comcast – NBC Universal sur les rails

Si Numericable ou Free rachetait TF1, cela donnerait une idée de l’énorme fusion en cours aux Etats-Unis, où le câblo-opérateur et fournisseur d’accès Internet Comcast s’apprête à fusionner avec le groupe audiovisuel NBC Universal (NBCU), un des quatre grands « networks » américains.

L’autorité des télécoms et de l’audiovisuel, la FCC (Federal Communications Commission)

http://www.fcc.gov/Daily_Releases/Daily_Business/2011/db0118/DOC-304134A1.pdf

et le service de la concurrence du ministère de la Justice (Department of Justice)

http://www.justice.gov/iso/opa/atr/speeches/2011/at-speech-110118.html

ont annoncé cette semaine leur accord à cette fusion qui donnera naissance à un ensemble valorisé à 30 milliards de dollars, moyennant plusieurs engagements

NBC continuera à être diffusé aussi sur d’autres réseaux que celui de Comcast, lequel de son côté diffusera toujours des programmes venus de concurrents de NBCU.

La nouvelle co-entreprise, contrôlée par Comcast, s’est engagée à ce que les programmes de la chaîne de télévision NBC, l’un des quatre grands réseaux nationaux, continuent à être diffusés par des concurrents de Comcast. Parallèlement, Comcast devra continuer à diffuser des programmes n’émanant pas de NBC Universal.

Comcast s’est en outre engagé sur d’autres points, comme fournir du Net à prix réduit (10 dollars par mois) pour 2,5 millions de foyers pauvres, développer des chaînes pour les minorités, donner de l’accès haut débit à des écoles, etc.

GE (General Electric), qui possède actuellement 80% de NBCU, formera d’abord une coentreprise autour du groupe audiovisuel, dont il aura 49% et Comcast 51%, avant de monter dans les sept ans à la propriété complète de NBCU. Vivendi, qui détenait 20% de NBCU et en a cédé une partie, en vendra le reste d’ici peu.

Cette fusion prochaine a reçu une pluie de critiques, y compris chez les parlementaires, qui ont organisé des auditions au Congrès. À la FCC, quatre des commissaires ont voté pour la fusion et un cinquième contre: Michael Copps

http://www.fcc.gov/Daily_Releases/Daily_Business/2011/db0118/DOC-304134A3.pdf

s’est inquiété publiquement du risque de péages, de priorités à certains contenus et de coup contre la production de contenus indépendants.

Libération

http://www.ecrans.fr/Comcast-NBC-Universal-un-ogre,11804.html

cite Susan Crawford,

http://scrawford.net/blog/date/2011/01/

ancienne conseillère de Barack Obama pour les questions technologiques, qui dénonce la fusion dans un livre à venir, « The Big Squeeze » (« le Grand Essorage »): « Comcast va devenir un géant qui pourra extorquer toujours plus d’argent aux téléspectateurs et de concessions au gouvernement. Pour faire autoriser cette fusion, Comcast avait employé pas moins d’une centaine de lobbyistes et dépensé quelque 100 millions de dollars [74 millions d’euros, ndlr], souligne cette experte. Et ce n’est qu’un début, cet accord va donner à Comcast un pouvoir sans équivalent. »

« Transformer Le Monde en un quartier d’Orange »

C’est par cette jolie phrase que Michel Puech termine son article « Le monde du Minitel se paye Le Monde« , publié sur son blog « A l’œil », où il rappelle, fort à propos, l’histoire du Minitel, qui entre autre chose permit à son époque de générer de confortables revenus pour les deux principaux candidats au rachat du quotidien Le Monde, Xavier Niel et Claude Perdriel.

Comment ? Via le système « kiosque », dont nous rappelons les principes de fonctionnement dans notre communiqué « Orange se doit d’être un opérateur neutre vis-à-vis des contenus« , où la CFE-CGC/UNSA prend nettement position contre le rachat du quotidien Le Monde par Orange, fut-ce seulement en tant que partenaire d’un autre candidat, en l’occurrence Claude Perdriel.

Car si en effet presse et Minitel parvinrent à faire bon ménage, c’est justement en proposant à l’ensemble de la presse un système d’intermédiation financière permettant l’achat de contenus à l’unité par tout utilisateur, que France Télécom se chargeait de facturer pour reverser, en toute sécurité, ses royalties à la presse.

Que certains aient dévoyé le système en l’utilisant pour faire de la « messagerie rose » est une autre histoire. Il n’en reste pas moins que le principe d’intermédiation fut efficace pour conserver à chaque acteur son rôle et son indépendance, tout en assurant la rémunération des deux parties. C’est le modèle que nous défendons aujourd’hui. Pour qu’il n’y ait pas d’amalgame entre  Télécoms, média et pouvoir, ce qui ne pourrait qu’être préjudiciable tant à chacun des acteurs qu’à toute la collectivité.

Orange rachète Sunrise

Actu express : Orange et Sunrise vont fusionner leurs activités fixes et mobiles en Suisse, qui ne comptera donc à terme plus que deux opérateurs : Swisscom, opérateur historique, et le nouvel ensemble, dont la marque n’est pas encore définie.

Coût de l’opération pour France Télécom : 1,5 milliards d’euros, pour 75% du capital. TDC, l’opérateur danois détenant Sunrise en conserve temporairement 25%.

Selon Romandie news, qui s’inquiète par ailleurs des conséquences pour les employés et les clients :

Le nouvel ensemble affiche un chiffre d’affaires cumulé de 3,1 milliards de francs pour 2008, loin derrière les 12 milliards de Swisscom. En revanche, il se pose en concurrent plus solide en termes de clients, contrôlant 38% du marché de la téléphonie mobile avec 3,4 millions d’abonnés et 13% de celui de l’accès à internet et du téléphone fixe avec 1,1 million d’abonnés.

[…]

Les synergies attendues de la fusion sont chiffrées à 3,2 milliards de francs. Au niveau opérationnel, les économies devraient atteindre 200 millions de francs par an, pour des coûts d’intégration cumulés de 140 millions. Les synergies liées aux investissements atteindront 570 millions entre 2010 et 2015. Elles permettront d’économiser 65 millions chaque année.

Vivendi reprend l’opérateur brésilien GVT

Actu express: la bataille entre Vivendi et l’espagnol Telefonica pour prendre le contrôle du brésilien GVT (Global Village Telecom), opérateur de télécoms et fournisseur d’accès à Internet, se termine par la victoire du groupe français.

Vendredi 13 novembre, Vivendi a annoncé détenir potentiellement 57,5 % du capital et des droits de vote de GVT (communiqué, en PDF). Le groupe va lancer une offre d’achat sur le solde des titres. Le coût total de l’acquisition sera de 2,8 milliards d’euros.

GVT, rapporte Le Figaro, « est encore un petit opérateur avec 2,3 millions de lignes ouvertes au 30 juin, dont 600 000 abonnés ADSL, sur une population brésilienne de 191 millions d’habitants. Mais avec une croissance de 27 % de ses ventes au troisième trimestre et une marge opérationnelle du même ordre, le retour sur investissement paraît assuré.

Les Français se sont donc résignés à revaloriser de 30 % leur première offre déposée en septembre. À l’époque, ils espéraient rafler le petit opérateur pour 2 milliards d’euros. » Le même article du Figaro observe que les investisseurs doutent cependant de l’intérêt de l’opération: ce lundi, l’action Vivendi a connu la plus forte chute du CAC 40.