La révolution numérique et la fin du capitalisme selon Jeremy Rifkin

Si vous n’avez pas lu le dernier Jeremy Rifkin, voici de quoi vous aider à décider si vous en ferez votre lecture de plage cet été.
Si certaines prévisions apparaissent utopiques, la réflexion sur ce que sera l’ère numérique, qui n’est encore qu’à ses débuts, est forcément intéressante… Et tant qu’à formuler des prophéties autoréalisatrices, celles de Rifkin ne sont pas les plus désagréables !

Manifeste pour l’industrie de Gabriel Colletis et Pierre Grou

Malheureusement, Le Monde ne publie pas la version intégrale de ce manifeste en accès public. Certains de nos membres faisant partie des signataires, nous nous permettons d’en retranscrire le texte intégral :

Aucun pays ne peut se développer ou même rester un pays avancé sans base productive. C’est pour l’avoir ignoré que certains pays s’enfoncent dans le chaos et que d’autres sont sur la pente du déclin.
Les pertes d’emplois et la disparition de pans entiers de l’industrie ne concernent pas seulement certains secteurs ou bassins d’emploi. Elles ont des effets dévastateurs sur toute l’économie, hypothéquant son avenir et celui des générations futures. Elles mettent ainsi en péril la démocratie.

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Manifeste pour sortir du mal être au travail, de Vincent de Gaulejac & Antoine Mercier

Vincent de Gaulejac était notre invité en avril dernier, et vous pouvez revoir la vidéo intégrale de son intervention :

Le livre qu’il a co-écrit avec Antoine Mercier a trois originalités :

  • il synthétise très bien l’analyse du mal-être au travail, qu’il étudie depuis plusieurs années,
  • il permet de faire un « auto-diagnostic » pour évaluer si l’on est soi-même en danger,
  • et surtout il donne des pistes concrètes pour agir, avec quelques règles à s’appliquer individuellement, et surtout des pistes d’action collective pour éradiquer une plaie, que nous sommes si nombreux à connaître qu’il ne peut plus s’agir d’un hasard, et qu’il devient urgent d’agir.

Les analyses et les perspectives qu’il propose se recoupent avec les excellents travaux de Gabriel Colletis, et permettent de comprendre ce qui nous arrive, pourquoi, et comment en sortir.

A lire absolument pour cesser d’être un « pion » dans une société malade de la gestion, et reprendre notre destin en main !

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Lectures de rentrée

L’horizon de la crise économique ne semble pas s’être éclairci avec l’été. Mais plutôt que de rentrer dans la morosité, lisons plutôt quelques ouvrages qui proposent de vraies solutions à la crise structurelle que nous connaissons actuellement.

Tous s’accordent à dire qu’en sortir est l’affaire de tous et de chacun… et nous voyons bien qu’aucune solution « miracle » ne nous est proposée par ceux qui nous dirigent. Comprendre ce qui nous arrive et comment changer notre sort est donc de plus en plus déterminant.  Quelques auteurs éclairent notre chemin.

Colletis

Gabriel ColletisL’urgence industrielle – Le Bord de l’eau – 2012
Ce professeur d’économie sera l’invité de la CFE-CGC/UNSA France Télécom-Orange le 30 septembre prochain. Outre son analyse très pertinente des causes et des méfaits de la désindustrialisation française, il trace la voie d’un changement de cap, et place  « le travail comme articulation du progrès social, de la démocratie et du développement. »

Un changement de perspective concernant le travail, la reconnaissance des compétences des travailleurs, le développement de productions socialement utiles et préservant la nature, et l’ancrage des activités dans les territoires constituent les voies principales du renouveau industriel »

Un manifeste que nous aurions pu écrire nous-mêmes, tant les analyses de ce chercheur recoupent ce que nous avons pu constater au sein de notre entreprise, et les valeurs que nous souhaitons défendre.

Avant le débat, vous pouvez bien sûr lire son livre, mais aussi découvrir son blog sur Mediapart, lire une petite interview, ou encore regarder une vidéo sur Xerfi Canal :

Thomas PikettyLe Capital au XXIe siècle – Le Seuil – 2013
Comme l’a fait Joseph Stiglitz l’an dernier dans « Le prix de l’inégalité » (voir une interview), Thomas Piketty pointe la montée explosive des inégalités, détruisant au passage le mythe de la « méritocratie » censée fonder notre société contemporaine, et propose des pistes pour y remédier.

Un avant-goût du livre dans une interview et une vidéo de présentation par l’auteur :

L’Orange et la Pomme

Le dépeçage d’Orange continue. Le directeur financier de France Télécom a annoncé la vente prochaine d’Orange Suisse pour un montant d’un milliard et demi à 2 milliards…

Cela fait suite à la fusion ratée avec l’opérateur Sunrise. En effet en 2010, la Commission de la concurrence suisse avait refusé d’avaliser l’opération de concentration et la direction de France Télécom avait pris la décision de partir de Suisse.

Plusieurs investisseurs, avant tout des fonds de pensions, ont déjà fait part de leur intérêt pour la reprise d’Orange Suisse…

En 2004, Orange avait déjà vendu ses activités au Danemark à Teliasonera, en 2007 au Pays-Bas à Deutsche Telekom, et renoncé à l’exploitation d’une licence mobile 3 G en Suède au début des années 2000…

Avec le désengagement annoncé en Autriche où France Télécom n’est actionnaire d’Orange Austria qu’à hauteur du tiers de la société, on assiste à un retrait continu d’Europe occidentale.

Les enjeux de cette opération exclusivement financière sont simples : maintenir un niveau de bénéfices permettant le versement des dividendes extravagants à l’Etat, premier actionnaire à 27%.

L’endettement de France Télécom reste à un niveau élevé, de près de 30 milliards.

La Direction d’Orange avait même envisagé le cas échéant de verser un dividende exceptionnel issu de la vente d’Orange Suisse, mais les prévisions alarmantes de baisse des bénéfices la font hésiter…

Une fois de plus, la marque Orange voit son territoire se réduire… Toute ambition d’en faire une marque globale et mondiale semble abandonnée.

L’entreprise semble plus embarquée dans une stratégie dictée par de simples considérations financières court-termistes et cantonnée à participer à un mauvais un jeu de Monopoly.

Peut-on raisonnablement imaginer que le rachat de l’opérateur Congo China Télécom viendra compenser la vente d’Orange Suisse.

Est-ce dans ces pays que la marque Orange déploiera les services innovants de demain ?

Le fondateur de la pomme la plus célèbre du monde est mort ces jours-ci.

Avait-il renoncé à se développer sur des marchés pourtant préemptés par ses concurrents comme par exemple en Corée par Samsung ? Non, jamais…

Il est vrai que celui refusait depuis 15 ans de verser le moindre dividende à ses actionnaires.

Aujourd’hui, Apple dispose sur son compte en banque de quoi croquer  Orange sans faire appel au moindre emprunt…

 

Cinéma à Saint-Denis, « La comédie du travail », du 2 au 8 février

Les Journées cinématographiques dionysiennes « Est-ce ainsi que les hommes vivent? » tiennent leur 11ème édition du 2 au 8 février, à Saint-Denis (93).

Ces Journées portent cette année le titre de « La comédie du travail », qui donne sa thématique à l’édition 2011. C’est aussi une reprise du titre d’un film de 1987 du cinéaste Luc Moullet, sous le patronage duquel est placée cette édition.

Elle propose de dresser le panorama d’un siècle d’évolution des mentalités autour des enjeux, des valeurs et des perspectives du monde du travail, en déclinant une programmation de films et de rencontres.

Au programme, près de 80 films – fictions, documentaires, films expérimentaux, longs et courts métrages, films du patrimoine, inédits et avant-premières. De La sortie de l’usine Lumière à Lyon (1895) des frères Lumière à Toujours moins (2010) de Luc Moullet, pour chercher quels sont les enjeux, les valeurs et les perspectives du monde du travail et comment les cinéastes s’en inspirent, en témoignent, le dénoncent ou le subliment.

Avec une trentaine de personnalités invitées, dont Luc Moullet, Aki Kaurismäki, Jean-Claude Brisseau, Benoît Delépine, Yolande Moreau, Rabah Ameur-Zaïmeche, Gérard Mordillat, Nicolas Philibert, Marcel Hanoun, Cécile Decugis, Marcel Trillat…

Infos pratiques

Calendrier

nous
montrerons, à travers près de 80 films – fictions, documentaires, films expérimentaux,
longs et courts métrages, films du patrimoine, inédits et avant-premières ; de la Sortie
d’usine (1895) des frères Lumière à Toujours moins (2010) de Luc Moullet – quels sont les
enjeux, les valeurs et les perspectives du monde du travail et comment les cinéastes
s’en inspirent, en témoignent, le dénoncent ou le subliment…

« Le chagrin des classes moyennes » et « Les bobards économiques »

Vu sur le  site de la CFE-CGC : deux livres à lire, et un débat le 27 janvier prochain, avec 
  • Nicolas Bouzou, auteur du livre « Le capitalisme idéal » ; il présentera en avant-première son prochain ouvrage « Le chagrin des classes moyennes »,
  • Hervé Nathan et Nicolas Prissette, auteurs du livre « Les bobards économiques »,

Université d’été de la CFE-CGC/UNSA les 5 et 6 juillet prochains

Chaque année, la CFE-CGC/UNSA France Télécom-Orange organise une université d’été, ouverte aux salariés du Groupe France Télécom, et des branches « communication et médias ».

C’est l’occasion de faire le point sur une sélection de sujets clefs dans le domaine de l’économie, et plus particulièrement de l’économie numérique, avec une approche sociétale qui permet aux participants de prendre du recul par rapport à leur pratique professionnelle ou syndicale, au travers d’interventions et de débats avec des experts.

La manifestation se déroule à Paris. Il reste encore 2 jours pour s’inscrire. Le programme et les modalités d’inscription sont disponibles sur le site de la CFE-CGC/UNSA.

Pour vous mettre l’eau à la bouche, vous pouvez lire sur Alternatives Économiques une petite note de lecture à propos du livre « La trahison des économistes » de Jean-Luc Gréau, économiste, qui interviendra le 5 juillet à l’Université d’été.

Bâle III : ce qui fait vraiment peur aux banquiers

Un excellent papier ce matin dans Les Echos.

Un rappel pédagogique des pratiques qui ont amené à la crise financière, qu’après avoir payée en tant que contribuables, puisqu’il a fallu renflouer les banques avec des fonds publics, nous payons maintenant sur le front de l’économie, et notamment de l’emploi, qui se porte très mal.

Mais surtout, un arrachage de masque  dans les règles, comme on peut en juger à la conclusion de l’article :

Dernière critique émise par les professionnels, la création de « coussins contracycliques », ces réserves de fonds propres que les banques devront constituer en haut de cycle pour faire face aux crises, en réduisant la distribution aux actionnaires. En relevant le niveau général des fonds propres, ces coussins viendraient grever là encore la distribution du crédit. Pourtant, une étude de la Banque d’Angleterre montre que si les banques britanniques avaient réduit de 20 % la distribution du résultat à leurs actionnaires entre 2000 et 2008, elles auraient eu suffisamment de fonds propres pour traverser la crise sans avoir recours aux injections de l’Etat.

La réalité, c’est aussi que, pour les banques, l’enjeu n’est pas celui du financement de l’économie, mais bien celui de la rentabilité. Le premier effet des nouvelles normes, c’est de réduire mécaniquement le rendement des fonds propres des banques, le sacro-saint « RoE ». Mais, c’est là encore une des leçons de la crise, on ne peut pas durablement afficher une rentabilité de 15 % quand la croissance mondiale est de 3 %. La rentabilité des banques doit baisser.

Pour relancer l’économie : et si on fermait la Bourse ?

Le Monde Diplomatique, jamais en retard d’une fine analyse, livrait dans son numéro de février un excellent papier de Frédéric Lordon, économiste et auteur de La Crise de trop. Reconstruction d’un monde failli. Excellent, argumenté, avec une pointe d’humour caustique tout à fait plaisante, il sera bientôt en ligne dans son intégralité.

Le papier s’ouvre sur une évocation de France Télécom :

Il a fallu la « mode du suicide » si délicatement diagnostiquée par M. Didier Lombard, président-directeur général (PDG) de France Télécom, pour offrir l’occasion, mais si peu saisie dans le débat public, de se souvenir de ce dégât quotidien de la finance actionnariale dont les injonctions à la rentabilité financière sont implacablement converties par les organisations en minimisation forcenée des coûts salariaux, destruction méthodique de toute possibilité de revendication collective, intensification épuisante de la productivité et dégradation continue des conditions matérielles, corporelles et psychologiques du travail.

Pour illustrer les « extravagantes demandes du capitalisme » (dixit), il aurait pu aussi parler des dividendes versés aux actionnaires de France Télécom pour l’exercice 2009,  supérieurs aux bénéfices de l’entreprise ! Sa démonstration en tous cas ne fait que conforter nos analyses, que vous pouvez retrouver sur ce blog et celui de l’ADEAS, Association pour la Défense de l’Epargne et de  l’Actionnariat des Salariés de France Télécom-Orange.

Pour notre part, nous répondons trois fois « oui » aux suggestions de Frédéric Lordon. Qui au pouvoir aura le courage de s’en emparer ?

A lire:

France Télécom: un dividende aux actionnaires… supérieur au bénéfice

France Télécom vient de présenter ses résultats 2009. On y remarque un chiffre d’affaires en baisse de 3,7 %, (à 45,94 milliards d’euros) et un résultat net également en baisse, avec un décalage criant entre deux chiffres (relevé dans un communiqué du syndicat CFE-CGC/Unsa de France Télécom-Orange – PDF):

la direction prévoit un dividende de 1,40 euro par action pour 2009, soit un versement de 3,65 milliards d’euros aux actionnaires. Cela alors que le résultat net part du groupe en données publiées est de 2,997 milliards contre 4,069 milliards en 2008 (-.26,3%).

Porte-monnaieImage _SoFie (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

Cette politique financière se fera donc au détriment soit de l’endettement, aggravé, soit de l’investissement. La CFE-CGC/UNSA demande au conseil d’administration et aux actionnaires la baisse immédiate du niveau des dividendes (à 0,5 euro au lieu de 1,40). Cette baisse permettrait une réduction des frais financiers de 150 millions d’euros par an. Soit le coût annuel de 3 000 emplois sauvés, tout en maintenant le même niveau de bénéfice.

A noter: si d’autres grandes entreprises comme BNP ou Axa augmentent leur dividende aux actionnaires, elles ont, elles, accru – et dans une plus grande proportion que leur dividende – leur bénéfice en 2009: BNP Paribas augmente son dividende de 50% et a presque doublé son bénéfice net, Axa accroît de 37,5% son dividende et a quadruplé son bénéfice net l’an dernier.

A lire aussi

France Télécom: Didier Lombard abandonne la direction à Stéphane Richard – 2 février 2010

Le petit monde consanguin des «grands patrons» – 30 janvier 2010

Le petit monde consanguin des « grands patrons »

Revue de presse: Le Parisien de jeudi consacrait sa Une et deux autres pages à la pratique courante du cumul des mandats, et parfois des postes, parmi les dirigeants des grandes entreprises françaises. Ce dossier né de l’affaire Proglio à EDF et Veolia cite Daniel Lebègue, président de l’Institut français des administrateurs (IFA): «Cent personnes concentrent dans leurs mains plus de 40% du total des mandats des conseils d’administration des principales entreprises françaises.»

Le Parisien du 28 janvier 2010
La Une du Parisien du 28 janvier 2010

Daniel Lebègue relève que cette concentration n’existe plus ailleurs dans le monde. Il cite entre autres les responsables de General Electric, qui ont reçu pour consigne de n’accepter aucun autre mandat externe. Le cumul pose un problème d’efficacité, relève Le Parisien:

« Un administrateur investi doit consacrer trois jours par mois à son mandat, estime l’IFA (un mois et demi de travail par an). «Comment celui qui dirige une entreprise de 80.000 salariés, qui a les responsabilités d’une dizaine de filiales, peut-il passer deux, quatre, dix jours par mois à travailler pour une autre société?», interroge Daniel Lebègue.

Se pose aussi la question de la « bonne gouvernance ». Elle exige qu’une majorité d’administrateurs soit indépendant vis-à-vis de la société. L’administrateur doit prendre des décisions au nom du seul intérêt social de l’entreprise », relève le responsable de l’IFA, ce qui n’est pas forcément le cas lorsque les administrateurs se recrutent entre eux. »

Autre conséquence de cette consanguinité, qui est une «catastrophe», pour Pierre-Henry Leroy, fondateur du cabinet Proxinvest, ces dirigeants issus des mêmes écoles et fréquentant les mêmes cercles «sont complètement déconnectés de la réalité. Résultat : ils n’ont même pas vu venir la crise financière.»

L’exemple de Didier Lombard

Le Parisien consacre plusieurs encadrés à différents cas de dirigeants cumulards. Dont celui de Didier Lombard, qui outre son poste de PDG de France Télécom siège au conseil d’administration et au conseil stratégique de Thales, est administrateur et président du comité de gouvernance et de nominations de Thomson (devenu maintenant Technicolor), et siège aux conseils de surveillance de ST Microelectronics et de Radiall.

Le quotidien indique que sa rémunération en 2009 a été de 1,655 million d’euros (900.000 € de fixe, 750.210 € de rémunération variable et 3.885 € de rémunération en nature). « Chez Thales, il a perçu 29.000 € en jetons de présence en 2008, et 33.938 € de jetons de présence chez Thomson. Au conseil de surveillance de ST Microelectronics, il a touché 98.250 € de jetons de présence en 2008. Et 7.000 € de jetons de présence chez Radiall.  » Son commentaire au Parisien: « Didier Lombard explique qu’il se ‘consacre à 100% à son entreprise’. Ses autres activités sont réservées aux ‘week-ends et aux jours fériés’. »

Comment vendre à la découpe le service public

Le Monde Diplomatique a publié en décembre dernier un excellent dossier d’analyse sur l’idéologie et les méthodes qui président à la suppression progressive des services publics en Europe. Illustré par différents exemples de privatisation de services, il pose d’excellentes questions sur les missions de l’État.

Le dossier est désormais en ligne sur le site du Monde Diplomatique. A lire d’urgence…

De l’Etat-providence à l’Etat manager

Le Monde Diplomatique de décembre consacre tout un dossier au thème « Comment vendre à la découpe le service public » .

Particulièrement éclairant sur les stratégies adoptées par l’idéologie libérale pour démanteler toutes les activités qui appartiennent au patrimoine national, et font partie des services indispensables à la vie quotidienne des citoyens. L’éditorial de Serge Halimi « Une dette providentielle… » permet de bien comprendre comment se boucle le discours idéologique pour rendre le processus « incontournable ».

Les auteurs de ce dossier étaient les invités de l’émission radio de Daniel Mermet « Là bas si j’y suis », le 8 décembre, dont on peut écouter le podcast.

En complément, on peut aussi relire sur le site du Diplo, l’article de la sociologue Danièle Linhart : « Comment l’entreprise usurpe les valeurs du service public« .

A lire d’urgence pour ne pas se laisser abuser par la « pensée unique » !

Thomson ouvre une procédure de sauvegarde

Actu express: Thomson a annoncé cette semaine ouvrir une procédure de sauvegarde, pour conclure la restructuration de sa dette d’ici février 2010. L’entreprise convoquera ses créanciers les 21 et 22 décembre pour voter un plan de restructuration de sa dette.

Une assemblée générale sera réunie le 27 janvier 2010 pour voter le plan de restructuration et le changement de nom de la société.

La dette financière nette estimée s’établissait à 2.170 millions d’euros au 30 septembre. Thomson a enregistré une chute de 19,4% du chiffre d’affaires de ses activités poursuivies au troisième trimestre à taux de change constants à 803 millions d’euros, donnant un recul de 15,4% sur le nouveau périmètre du groupe.

Conclusion sur l’avenir du groupe, autrefois géant du téléviseur, par Philippe Escande des Echos: « Que restera-t-il de Thomson ? Rien si l’opération rate. Le tout sera dispersé d’autant plus facilement qu’il s’agit de filiales indépendantes et que 90% des employés sont à l’étranger. Si le nouveau patron réussit, l’entreprise gardera ses brevets, peut-être ses décodeurs et surtout une activité de services aux grands groupes de télévision ou de cinéma où tout restera à construire. Y compris un nouveau nom. Thomson, qui fut brièvement le numéro un mondial du téléviseur, c’est de toute façon bientôt fini. »

Ajoutons que cette descente aux enfers qui n’en finit pas en évoque d’autres, comme celle d’Alcatel entre autres. Et souhaitons aux membres du conseil d’administration de Thomson, même s’ils ne manquent pas d’autres occupations, comme Didier Lombard (France Télécom est d’ailleurs client de Thomson), de parvenir à tirer d’affaire l’entreprise.