Chiffres du chômage : quand le compte n’est pas bon

Le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les chiffres du chômage récemment publié par deux sénateurs appelle à revoir la méthode de comptage des demandeurs d’emploi. Les indicateurs, ni pertinents, ni fiables, de Pôle Emploi sont notamment dans le collimateur.

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Source : Chiffres du chômage: un rapport accable les calculs de Pôle emploi

La faim du travail

Comme d’habitude, l’équipe de Data Gueule, émission de format court produite par France 4, propose de nombreux chiffres, dans cette vidéo portant évoquant notamment la diminution progressive du nombre d’emplois sous l’effet de la robotisation. S’y ajoutent les propos, toujours inspirés et inspirants, du philosophe Bernard Stiegler qui rappelle le statut de pharmakon (à la fois poison et remède) de la technologie numérique, qui contribue à la disparition de l’emploi, mais est susceptible de permettre la naissance d’une société nouvelle pour peu qu’on sache s’en emparer et la prendre par le bon bout.

Une France fracturée et inquiète pour son avenir

C’est le constat dressé par France Stratégie, Commissariat général à la stratégie et à la prospective rattaché au Premier Ministre, dans son rapport « Lignes de faille – Une société à réunifier », qui croise études statistiques, sondages sur la vision de l’avenir des Français et regard d’une vingtaine de chercheurs.

L’organisme dresse ainsi le portrait d’une population qui se perçoit comme profondément divisée et inégale (en matière de richesse, de classe sociale, de situation professionnelle, d’âge, de dynamisme territorial, ou encore d’origines) et tenaillée par la peur d’une détérioration de son avenir individuel et collectif. Pourtant, les chiffres concernant ces critères, « pour être souvent insatisfaisants, ne justifient pas à eux seuls une telle noirceur », affirme France Stratégie. L’organisme estime que la cause principale de ce décalage doit être recherchée dans le fonctionnement des institutions économiques, politiques et sociales, dans lesquelles les Français ont perdu confiance : ces dernières gagneraient à  (re)devenir « à la fois fidèles aux principes qui les inspirent et efficaces dans leur façon de les mettre en œuvre ».

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Source : Les institutions, un remède au pessimisme français ?

Fusions-acquisitions dans le secteur des TMT en France

Transactions dans le secteur TMT : après une année 2015 record portée par les méga deals dans les télécoms, l’activité de M&A reste soutenue en 2016

Source : Fusions-acquisitions dans le secteur des TMT en France

Toujours utiles pour avoir une vision synthétique des opérations de fusions / acquisitions menées dans le secteur des télécoms et médias, l’analyse de PWC parue en juillet reste un doc de référence.

La moitié des grands comptes français auraient des projets Big Data en cours

Selon une récente étude réalisée par IDC pour Atos France, 51% des entreprises françaises de plus de 1000 salariés disposeraient désormais d’une solution Big Data en production ou s’apprêteraient à en mettre une en place au cours des 12 prochains mois. Cela ferait de la France « un des pays les plus avancés d’Europe de l’Ouest » dans ce domaine.

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Source : Projets Big Data en France : la fin de la puberté

SFR tombe dans le rouge au premier semestre et perd des abonnés

L’opérateur SFR, filiale du groupe de médias et télécoms Altice, affiche une perte une perte nette de 84 millions d’euros au premier semestre de 2016. Une contre-performance qui contraste avec le bénéfice net de 828 millions d’euros constaté un an plus tôt. Pour autant, il s’agit de résultats meilleurs qu’attendus ce qui permet au titre SFR de bondir de plus de 5 % en début de séance à Paris.

Source : SFR tombe dans le rouge au premier semestre et perd des abonnés

Après l’annonce du gigantesque plan de départs qui va concerner 5 000 salariés, le cynisme des marchés boursiers est toujours aussi consternant.

Vécu du travail : reconnaissance, conflits de valeurs, insécurité et changements dans le travail

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Ce numéro de Synthèse.Stat’ présente des indicateurs relatifs à la reconnaissance et l’évaluation du travail, aux (…)

Source : Vécu du travail : reconnaissance, conflits de valeurs, insécurité et changements dans le travail – Synthèse.Stat’ – Synthèse.Éval’ – Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social

Dernière publication de la DARES, avec les données téléchargeables pour ceux qui souhaitent travailler dessus.

Avec les GAFA en figure de proue, le digital devient le premier média publicitaire en France, devant la télévision

Avec une croissance de 6% d’une année sur l’autre (selon le 16ème Observatoire de l’e-pub SRI), le marché digital de la publicité a le vent en poupe en France, passant même pour la première fois devant la télévision au 1er trimestre 2016 (avec 30% de parts de marché contre 29,7%).

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La croissance de la publicité digitale n’est pas homogène pour l’ensemble du marché avec une tendance à un marché à deux vitesses. D’un côté, une croissance forte pour les grandes plateformes du social, du search ou de l’e-commerce évoluant en univers relativement fermés en termes de monétisation de leurs inventaires et de leur data. De l’autre côté, des acteurs plus « classiques » de la publicité qui subissent la concurrence croissante de ces plateformes en termes d’investissements médias.

Derrière ces « grandes plateformes », qui concentrent plus des deux tiers des investissements digitaux, on retrouve bien évidemment les GAFA, en particulier Google et Facebook.

Source : Les géants du Net s’octroient les deux tiers du marché français de la publicité digitale

Observatoire sur la couverture et la qualité des services mobiles : Orange toujours en tête

Comme chaque année, l’Arcep vient de publier les résultats de son enquête d’évaluation de la qualité de service des opérateurs mobiles en France métropolitaine.

La hiérarchie des enquêtes de 2014 et 2015 se confirme. Orange affiche les meilleurs résultats sur l’ensemble de l’enquête. Bouygues Telecom et SFR affichent des performances assez proches, toutefois moins bonnes. (…) Enfin, Free Mobile obtient des résultats sensiblement moins bons sur un grand nombre d’indicateurs.

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L’ensemble des résultats est à retrouver sur le site de l’Arcep.

Les opérateurs télécoms en 5 graphiques : actualisation avec les données 2015

Comme chaque année, nous actualisons les graphiques qui permettent d’appréhender, de manière synthétique, les principaux indicateurs clefs des opérateurs de télécommunications en France.

Vous pouvez également retrouver nos analyses des données 2008, 2010, 2011, 2012, 2013 et 2014.

Ces indicateurs proviennent de l’Observatoire des marchés consolidé par l’Arcep, régulateur français des télécoms, les chiffres étant tirés des séries annuelles depuis 1998, dont nous intégrons les actualisations rétroactives dans nos graphiques. Nous les complétons par l’analyse des données présentées par France Télécom-Orange dans son document de référence 2015.

Ils ne concernent que les opérateurs de télécommunications, hors activité des autres acteurs de la filière, et le marché français.

Appelé, début 2016, à faire le point sur l’état du marché un an après son investiture à la tête de l’Arcep, Sébastien Soriano affirmait : « On marche sur un mur. On côtoie en permanence deux risques : celui d’une guerre des prix qui saperait la capacité d’investissement du secteur, et celui d’une concurrence insuffisante, qui se traduirait par une hausse des prix, mais également par une baisse des investissements. » De fait, il semblerait qu’en 2015, le marché français ait, tant bien que mal, géré assez correctement ce numéro de funambulisme… à l’exception très notable de la préservation des emplois du secteur… dont le nouveau président de l’Arcep ne semble pas se préoccuper davantage que ses prédécesseurs. Pourtant, la préservation de l’emploi dans la filière fait partie des missions du régulateur au même titre que la protection du consommateur et des équilibres du marché concurrentiel !

Des revenus à leur plus bas niveau depuis le début du siècle, mais une baisse contenue à 2% en 2015

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Pour trouver plus bas que le revenu global 2015 des opérateurs télécoms (35,9 milliards d’euros), il faut remonter à 2001, époque à laquelle les données de consommation (nombre d’abonnés, trafic) étaient évidemment tout autres. Certes, avec 2% de baisse annuelle, les opérateurs ont été mieux lotis que lors des quatre années précédentes. Mais, dans la situation actuelle, les leviers de croissance peinent à émerger.

Cela est particulièrement vrai pour les services mobiles (-3,2%), qui représentent plus de la moitié de la baisse de revenus enregistrée. Les opérateurs continuent de payer leurs stratégies de guerre des prix des années passées, malgré la signature tacite d’un armistice en 2015, avec une baisse de prix moyenne de 5,5% seulement contre plus de 10% en 2014 et plus de 26% en 2013 (selon l’étude de l’Arcep sur l’évolution des prix des services mobiles). Mais, alors que le nombre d’abonnés semble désormais stagner (+0,6%), une hausse des tarifs paraît difficile à envisager, de sorte que les opérateurs ne profitent pas de l’explosion constante du trafic (encore +83% en 2015 !) d’une data sous-monétisée.

Un niveau d’investissement record, dopé par les achats de licences, mais pas seulement

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Bonne nouvelle : il faut remonter à 2012 pour observer un niveau d’investissement proche de celui de 2015, millésime durant lequel les opérateurs ont établi un nouveau record en dépensant près de 10,6 milliards d’euros. Cette forte augmentation (+50,2% par rapport à 2014 !) est pour partie liée à l’attribution des licences 700 MHz à la fin de l’année, pour un montant de 2,8 milliards d’euros (alors qu’il n’y avait pas eu d’opération de ce genre en 2014).

Néanmoins, hors achat de fréquences, les dépenses d’investissements d’infrastructures ont, elles aussi, contribué à ce record en atteignant 7,8 milliards d’euros, soit une progression annuelle de 10,5% à périmètre constant. Les investissements dans les réseaux très haut débit (+12,8%) ont porté l’essentiel de cette croissance, notamment pour la mise en place de la boucle locale fixe et des réseaux 3G et 4G.

Et pourtant… les opérateurs poursuivent encore et toujours leur politique de réduction d’effectifs

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En 2015, ce sont encore plus de 3 900 postes qui ont été supprimés dans le secteur des télécoms, engendrant une nouvelle baisse de 3,2% des effectifs. Par rapport à ses concurrents, Orange, qui représente toujours 82% des effectifs du secteur, a été plutôt « sage » en se délestant de « seulement » 2,6% de ses effectifs, contre 6,0% (!) pour l’ensemble des autres opérateurs. L’accalmie des années 2010-2012, liée aux embauches négociées par les organisations syndicales d’Orange, n’est désormais plus qu’un lointain souvenir : sous l’impulsion des politiques de rationalisation des coûts des différents opérateurs, le secteur français des télécoms compte désormais un peu plus de 118 000 employés, contre près de 130 000 fin 2012.

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Si une réactualisation des chiffres communiqués courant 2015 avait permis à Orange de finir l’année 2014 juste au-dessus de la barre des 100 000 employés en France, il n’en sera assurément rien pour 2015 : avec près de 2 600 suppressions d’emplois enregistrées, l’opérateur historique ne compte plus que 97 400 employés dans l’Hexagone. La réduction des effectifs se poursuit toujours de façon « naturelle », avec le non-remplacement d’un certain nombre de départs en retraite : en 2015, en plus d’un millier de ruptures de contrats de diverses sortes (démissions, licenciements, etc.), Orange a enregistré près de 3 600 départs en retraite, qu’un peu moins de 2 400 embauches en CDI n’ont pas compensés. Ce mouvement n’est pas près de s’inverser, l’opérateur historique tablant sur le départ à la retraite de 30 000 salariés sur la période 2013-2020, dont la plus grande partie ne sera pas remplacée.

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Toutes proportions gardées, la situation semble encore pire du côté des opérateurs alternatifs, qui ont vu leurs effectifs amputés de plus de 1 300 unités en 2015. Si Free annonce un peu plus de 450 emplois créés, Bouygues Télécom en a supprimé 870. Quant à SFR, en l’absence d’un document de référence, il est bien difficile d’avoir une idée précise de la situation. Selon les organisations syndicales, il y a eu 837 départs non remplacés depuis le rachat par Numéricable (soit 9% des effectifs), et des plans de départ sont d’ores et déjà annoncés.

Les Français travaillent-ils vraiment moins que les autres Européens ?

La semaine dernière, une étude réalisée par cabinet de recherches économiques Coe-Rexecode, considéré comme proche des organisations patronales, affirmait notamment : « la durée effective du travail des salariés à temps complet en France est la plus basse de tous les pays de l’Union Européenne ».

Allant au-delà des réactions épidermiques suscitées par cette étude sur les réseaux sociaux, Les Décodeurs du Monde se sont penchés sur la question, soulignant des « incohérences » qui rendent la méthodologie de Coe-Rexecode « suspecte ». Par ailleurs, le redressement de ces chiffres en ne considérant plus seulement les salariés à temps complet, mais aussi les temps partiels et les indépendants, fait remonter la France au-dessus de pays comme l’Espagne, le Royaume-Uni ou l’Italie. Enfin, comment se fait-il que le cabinet Coe-Rexecode ne se préoccupe absolument pas de la question de la productivité, pour laquelle la France occupe le 5ème rang européen ?

Où l’on vérifie donc encore une fois qu’on peut justifier n’importe quelle affirmation quand on emploie les bons chiffres.

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Source : Les Français travaillent-ils vraiment moins que les autres Européens ?