Technicolor : « Pas d’offre de reprise » de l’usine d’Angers

Nous relayons le texte du communiqué de l’intersyndicale de Technicolor.

PARIS : Il n’y a eu pas d’offre de reprise pour l’usine de Thomson Angers, filiale du groupe Technicolor, à l’issue de la date limite fixée au 1er octobre par le tribunal de Nanterre.

Celui doit se prononcer sur la liquidation ou pas de l’entreprise qui emploie 351 salariés, le 11 octobre.

« Il n’y a pas eu d’offres de reprise, mais on est pas encore le 11 octobre. C’est la semaine de la dernière chance, si rien n’est fait, cela sera la liquidation », a déclaré à l’AFP Guillaume Trichard, porte-parole de l’intersyndicale (CGT, CFDT, SUD, Unsa, CFE-CGC).

Dernière usine de production en Europe du groupe français de matériel de télécommunications et audiovisuel Thomson Angers a été placé en redressement judiciaire le 1er juin. Elle a perdu un gros contrat de fourniture à France de Télécom de décodeurs.

La date du 1er octobre fixée par le tribunal, « n’est pas rédhibitoire », a souligné Guillaume Trichard.

Mardi, l’intersyndicale a été reçue par la ministre déléguée aux PME, Fleur Pellerin.

« On a demandé à la ministre de recontacter France Télécom, dont l’Etat est actionnaire », a ajouté le syndicaliste qui indique que l’opérateur historique est « le seul donneur d’ordre potentiel » sur ce site.

Le 5 septembre, Fleur Pellerin avait appelé le Groupe Technicolor à faire preuve de responsabilité et d’exemplarité en mettant en place l’accompagnement nécessaire aux projets de reprise.

Technicolor: période d’observation prolongée pour le site d’Angers

 La société Thomson Angers, filiale du groupe électronique français Technicolor, placée en liquidation judiciaire, a vu sa période d’observation prolongée jusqu’au 11 octobre, jeudi par le tribunal de commerce de Nanterre.

[…]

La ministre déléguée aux PME, Fleur Pellerin, en avait appelé mercredi à la responsabilité du groupe Technicolor, après un échange mardi avec son directeur général, Frédéric Rose.
« La ministre a appelé le Groupe Technicolor à faire preuve de responsabilité et d’exemplarité en mettant en place l’accompagnement nécessaire aux projets de reprise afin de permettre, à court terme, le maintien de la période d’observation par le tribunal, et à moyen terme, la montée en charge de ces projets », indique un communiqué.
Fleur Pellerin a également échangé avec Stéphane Richard, PDG du Groupe France Telecom Orange, qui s’est engagé à se mobiliser en tant que donneur d’ordre potentiel sur ce site.
Dernière usine de production en Europe du groupe français de matériel de télécommunications et audiovisuel, le site, qui emploie 351 salariés, a été placé en redressement judiciaire le 1er juin.

La dépêche AFP in extenso sur France24

Emploi : le gouvernement rencontre syndicats et direction d’Alcatel-Lucent

En plus de la rencontre déjà prévue avec la direction d’Alcatel-Lucent, Fleur Pellerin s’entretiendra mardi 4 septembre avec les organisations syndicales de l’équipementier. Au cœur des discussions : les très probables suppressions d’emplois en France.

L’équipementier franco-américain n’en finit plus de se restructurer. En juillet, Alcatel-Lucent a ainsi annoncé 5.000 suppressions d’emplois d’ici fin 2013 ? Combien concerneront l’Europe et plus précisément encore la France ?

La suite sur ZDNet

Note de la rédactrice

N’y aurait-il pas moyen pour le gouvernement de s’appuyer sur le rapport du sénateur Bockel pour légiférer et exclure définitivement les matériels chinois des réseaux des opérateurs français ? On pourrait ainsi faire d’une pierre deux coups : améliorer la sécurité de nos réseaux de télécommunications, et retrouver de l’emploi chez les équipementiers européens, actuellement en fâcheuse posture.  Trois coups même : si les commandes reviennent, les acteurs pourront à nouveau investir dans la R&D, afin que l’Europe ne devienne pas un de ces jours complètement exclue de la compétition technologique mondiale.

Certes, les anciennes pratiques de la commande d’État lorsque France Télécom était un monopole piloté par un Ministère ont eu mauvaise presse ces dernières années (tout ce qui n’allait pas dans le sens de la pensée néo-libérale pur sucre étant juste bon pour le mépris)… mais de mémoire, il me semble que nous n’étions pas complètement ringards en matière de télécommunications, et que la France eut même pendant quelques années le plus beau réseau du monde. Nos équipementiers étaient alors tellement performants que les États-Unis ont édicté des règles pour protéger leur marché et leurs industriels. Certes, au pays de la concurrence pure et parfaite, ce n’est pas bien du tout. Mais il est sans doute plus qu’urgent non seulement de sortir de cette pensée unique, et d’ouvrir les yeux sur la réalité du monde, qui est d’abord une vaste guerre commerciale à l’échelle de la planète. On y meurt plus lentement que sous les bombes, mais non moins sûrement. Alors, protégeons nous !

Technicolor : les personnels demandent la reconversion du site d’Angers et interpellent le gouvernement

Suite à la réunion du 23 août dernier du groupe de travail sur la reconversion industrielle de l’usine d’Angers, l’intersyndicale de Technicolor estime que les jours sont comptés vers ce qui pourrait être un drame humain, si rien n’est fait pour éviter la liquidation judiciaire qui pourrait être prononcée le 6 septembre par le Tribunal de commerce de Nanterre.  Elle aboutirait au licenciement des 351 salariés et à la fermeture du site.

Télécharger le communiqué de l’intersyndicale Technicolor :  CP_IntersyndicaleTechnicolor_27aout2012_FINAL

 

Motorola supprime 4 000 emplois et réoriente sa stratégie

Racheté par Google, Motorola a annoncé la suppression de 4000 postes, principalement hors des États-Unis. Le groupe a indiqué vouloir se concentrer sur quelques modèles haut-de-gamme.

Lire la suite sur l’Expansion.com

Le rachat de l’équipementier par Google n’aura donc pas permis de préserver les emplois chez Motorola. Il a en revanche permis à Google de mettre la main sur pas moins de 17 000 brevets… et de maîtriser la fabrication de mobiles tournant sous Androïd. L’équipementier va désormais se concentrer sur une gamme courte de terminaux haut de gamme.

L’objectif de Google est bien évidemment de maîtriser les éléments de l’écosystème lui permettant de concurrencer efficacement Apple, qui semble avoir pris une longueur d’avance avec l’iPhone et l’Ipad, et les nombreuses applications et contenus disponibles via l’Apple Store.

Les géants américains se livrent une guerre sans merci, où les rachats comme les partenariats ne constituent pas des garanties de protection des emplois.

Nokia, qui rappelons le a abandonné Symbian au profit de Windows Mobile et d’un partenariat avec Microsoft, 3ème larron américain en embuscade, annonce de son côté une nouvelle stratégie de partenariats exclusifs avec les opérateurs de télécoms pour le lancement de ses terminaux sous Windows Phone 8, comme l’avait fait Apple au démarrage de l’iPhone.  En France, cela s’était assez rapidement terminé, suite à une plainte de SFR et Bouygues Telecom auprès de l’Autorité de la Concurrence, et la mise en œuvre d’une telle stratégie dans l’hexagone semble donc compromise.

On ne peut en tous cas qu’espérer le redressement du dernier constructeur de mobile en Europe, pour préserver bien sûr les emplois qui restent dans ce secteur, et pour conserver en Europe des savoir-faire  en matière de téléphonie mobile, alors que le leadership en la matière s’est déplacé d’une part Outre-Atlantique, et d’autre part en Asie.

Technicolor : Vector préféré à JPMorgan comme nouvel actionnaire de référence

Les actionnaires de Technicolor, groupe technologique français en difficulté, ont tranché mercredi 20 juin pour l’offre de recapitalisation présentée par la société d’investissement américaine Vector Capital, la préférant à celle de sa compatriote JPMorgan Chase. Cette dernière était pourtant favorite.
Les deux investisseurs, qui s’étaient affrontés par voie de presse dans les semaines précédant l’assemblée générale, ont été invités à préciser les modalités de leur offre lors de l’assemblée générale, qui s’est étirée sur cinq heures. C’est au final une proposition amendée de Vector Capital – précisant que les actions unitaires seront émises à un prix unitaire de 2 euros – qui a été adoptée à 91,61 % par les actionnaires du groupe français.
Fin mai, le conseil d’administration avait annoncé qu’il comptait recommander la première offre de JPMorgan, qui permettait de lever 158 millions d’euros, aux actionnaires lors de l’assemblée générale. Le conseil avait toutefois accepté d’inscrire également à l’ordre du jour de l’assemblée générale les résolutions proposées par Vector Capital.

Lire la suite dans Le Monde du 20 juin 2012

L’usine Technicolor d’Angers placée en redressement judiciaire

L’usine, qui emploie 351 salariés, bénéficie d’une période d’observation de six mois à l’issue de laquelle le tribunal se prononcera à nouveau sur sa survie.

L’usine Technicolor d’Angers (ex-Thomson), qui emploie 351 salariés, a été placée vendredi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre, avec une période d’observation de six mois, a-t-on appris de source judiciaire. Le tribunal a arrêté au 15 avril la date de cessation de paiement et fixé la consignation devant être acquittée par Technicolor à deux millions d’euros pour financer la période d’observation.

Afin d’examiner le bilan économique de l’usine, une nouvelle audience est prévue le 28 juin à 9H00. La direction de Technicolor avait annoncé vendredi dernier le dépôt de bilan de son usine d’Angers, spécialisée dans la production de décodeurs numériques, qui est aussi son dernier site de production en Europe. L’usine de fabrication de décodeurs numériques, lourdement endettée, n’a pas réussi à résister à la concurrence asiatique qui a incité Technicolor à se tourner, pour l’avenir, vers des pays à bas coûts comme la Chine et l’Indonésie.

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Pour les salariés, « c’est Technicolor qui envoie son activité au Vietnam et en Chine, c’est à Technicolor d’assumer ses actes », avait affirmé Mme Coquereau (secrétaire du CE). Une quinzaine de salariés étaient présents jeudi devant le tribunal, derrière une banderole proclamant « non à la faillite programmée ». […]

Mardi, l’intersyndicale de Technicolor avait été reçue par Fleur Pellerin, ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif.

Article complet à lire dans l’Expansion

 

Technicolor : la défaite du « produire français »

Pour Montebourg et Bayrou, Technicolor est devenu le symbole de la désinstrualisation. L’entreprise, qui fabrique des « box » ADSL, va fermer son usine d’Angers, sa dernière usine en France. Les fournisseurs d’accès Internet, même Orange, préfèrent faire fabriquer leurs modems à l’étranger.

Lire la suite sur Marianne

Orange n’y est pas épargné… et nous avons nous-mêmes été choqués que notre entreprise abandonne les dernières Livebox réellement « made in France »… A suivre.

 

La Commission contre l’Europe ?

Alternatives Économiques nous a ouvert ses colonnes pour une tribune qui reprend les propos que nous avions publié en communiqué de presse, et que nous reprenons ici in extenso.

Cinq opérateurs téléphoniques – France Télécom, Deutsche Telekom, Telecom Italia, Telefonica et Vodafone – se réunissent régulièrement (sous le nom d’Euro 5) pour réfléchir à la normalisation technique des réseaux mobiles de 4e génération (4G). Le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, s’est mis en tête que ces réunions constituaient les prémices d’un cartel. L’établissement de normes communes est pourtant absolument indispensable au bon fonctionnement des télécoms : ceux qui ont eu la mauvaise surprise de ne pas pouvoir utiliser leur téléphone portable aux Etats-Unis en raison de normes différentes outre-Atlantique en savent quelque chose.

De plus, tous les analystes et chercheurs s’accordent pour constater que, dans le domaine des réseaux, la coopération entre opérateurs et équipementiers en vue de définir des normes communes est un élément clé pour innover et s’implanter sur les marchés mondialisés. Dans le passé, les acteurs européens de la téléphonie mobile avaient réussi, en se regroupant, à mettre en place un standard commun – le GSM, puis le 3 GSM – qui a conquis le marché mondial : en 2007, 85 % des abonnés dans le monde utilisaient un téléphone basé sur ce standard et Nokia était encore leader mondial des terminaux mobiles.

Curieusement, la Commission européenne, jusqu’alors favorable à ces comités de normalisation, a fait volte-face. Elle enquête donc sur ces réunions de l’Euro 5, alors même que celles-ci se tiennent en présence d’un avocat et font l’objet de comptes rendus complets à la Commission européenne ! Elle a aussi adressé un questionnaire à la GSMA (évolution du groupement GSM), qui réunit aujourd’hui 800 opérateurs mobiles mondiaux et plus de 200 autres industriels du secteur, fabricants de terminaux, équipementiers, fournisseurs de logiciels et de services, afin de définir des normes pour les réseaux mobiles de quatrième génération.

Ces dernières années, la concurrence  » pure et parfaite  » est devenue l’obsession de la Commission européenne. Cette action est supposée faire baisser les tarifs et profiter ainsi aux consommateurs. Mais ceux-ci seront bientôt virtuels si le chômage continue ses ravages en Europe.

Quel est en effet le résultat de cette obsession concurrentielle dans le domaine des télécoms ? La liquidation de Siemens, Nokia, Ericsson et Alcatel au profit des constructeurs chinois. 32 000 emplois perdus en France chez les opérateurs télécoms depuis 1998, auxquels il faudra ajouter 10 000 délocalisations probables suite à l’arrivée de Free Mobile sur le marché français, toujours au nom de la sacro-sainte concurrence. Tandis que les acteurs américains, tels Google ou Facebook, font désormais la course en tête dans les services de télécommunications. Nous serions pourtant en droit d’attendre de Bruxelles qu’elle défende l’industrie européenne des télécommunications, un secteur stratégique pour nos économies. Mais sa forte croissance à l’échelle mondiale ne profite pour l’instant ni aux entreprises ni aux emplois sur le Vieux Continent.

Depuis, nous avons découvert que l’enquête mandatée par la Commission à été demandée par Apple et Google, comme nous l’avons noté dans cet article de Marianne sur la gestion de la liquidation de Nortel.

Technicolor pourrait avoir trouvé un investisseur

Le groupe français de technologies en difficultés a demandé la suspension de sa cotation, afin d’étudier dans l’après-midi la proposition d’un investisseur qui souhaite acquérir une part minoritaire.

[…]

L’intersyndicale du groupe doit par ailleurs être reçue mercredi par le ministre de l’Industrie Eric Besson, au sujet de la stratégie du groupe. Technicolor (ex-Thomson) a lancé fin 2011 un plan de réduction de ses effectifs en Europe avec 600 suppressions de postes dont 125 en France (44 à Rennes, le reste à Issy-les-Moulineaux).

Le groupe souhaite également se séparer de son dernier site de production français, situé à Angers (330 salariés), et qui fabrique des décodeurs. L’arrêt de cette activité d’ici à juillet a été acté par le groupe et confirmé par son PDG, Frédéric Rose. Technicolor a été le premier fabricant français de téléviseurs dans les années 1990, avant de se réorienter vers les services créateurs de contenu pour le cinéma et la télévision.
La société compte 17.000 salariés dans le monde, dont environ 1.900 en France où elle disposait d’une dizaine de sites de production au début des années 2000.

A lire en texte intégral sur L’Expansion.

Angers, mobilisation chez Technicolor le 24 avril

Dépêche AFP du 10 avril, à lire in extenso sur le site de France 3 :

Les syndicats de Technicolor appellent à la mobilisation le 24 avril

L’intersyndicale de Technicolor a appelé mardi à une nouvelle mobilisation des salariés le 24 avril à Rennes pour défendre l’emploi dans le groupe, qui ne cesse de réduire ses effectifs en France, et notamment sur le site d’Angers où l’avenir de quelque 330 salariés est incertain.

[…]

Un marché stagnant
Michel Vaquin, responsable de Technicolor France, a invoqué plusieurs raisons à cette « décision d’arrêter la fabrication de décodeurs dans l’usine d’Angers », notamment « la suppression du droit de douanes de 14% qui protège la fabrication de décodeurs sur le marché européen ».

« Il y a aussi la stagnation du marché européen aggravée par la décision de France Télécom, en septembre, de mettre fin à un gros contrat » de fourniture de décodeurs, a-t-il expliqué.

La reconversion de l’usine
Avec l’arrivée de Free sur le marché mobile, les opérateurs subissent « une pression très forte sur leurs marges », selon M. Vaquin, et « cherchent pour tout achat d’équipements des prix plus compétitifs, en se tournant vers des pays low cost ». D’où la décision de Technicolor de se concentrer exclusivement sur l’usine de fabrication de décodeurs de Manaus au Brésil, où le marché est « en plein développement et la protection douanière importante », a ajouté M. Vaquin. « On va préparer la reconversion de l’usine avec comme objectif de pérenniser le maximum d’emplois sur les 330 actuels dans le bassin d’emploi d’Angers », a-t-il assuré.

[…]

« Dans les jours qui viennent, nous allons lancer avec des syndicalistes de tout le secteur des télécoms un appel en faveur de l’organisation d’assises de la filière télécoms, qui voit partir ses cols bleus mais aussi désormais ses cols blancs « , indique Guillaume Trichard.

Technicolor a lancé fin 2011 un plan de réduction de ses effectifs en Europe avec 600 suppressions de postes, dont 125 en France: 44 à Rennes et le reste à Issy-les Moulineaux.

De Thomson à Technicolor
« Nous avons entamé des discussions sur un plan de départs volontaires », a expliqué le porte-parole de l’intersyndicale. Technicolor France (ex-Thomson) emploie aujourd’hui quelque 1.900 salariés. Angers est le dernier site de production situé dans l’Hexagone contre une dizaine au début des années 2000.

Premier fabricant français de téléviseurs dans les années 1990, la société, qui compte 17.000 salariés dans le monde, s’est réorientée vers les services créateurs de contenu pour le cinéma et la télévision, autour de la marque Technicolor rachetée fin 2000.

Nous aurons l’occasion de vous reparler de ces assises des télécoms, auxquelles bien sûr la CFE-CGC et l’UNSA Télécoms, opérateurs et équipementiers, participeront activement.

Il est en effet plus qu’urgent de mobiliser l’ensemble des décideurs, industriels et politiques, sur la place des entreprises françaises et européennes dans la filière des télécommunications. Les pages de ce blog sont une longue litanie d’emplois perdus et de compétences délocalisées, alors que les télécommunications sont à la fois :

  • un secteur globalement en croissance dans le monde,
  • un domaine dans lesquels les entreprises françaises ont pendant de longues années développé des compétences de haut niveau et tiré l’innovation, ce qui est forcément bon pour la balance commerciale et pour les emplois, mais aussi pour la compétitivité interne de notre économie,
  • une activité stratégique, aussi essentielle (voire davantage) que les réseaux de transport pour l’ensemble de l’économie française et européenne.

Peut-on raisonnablement envisager de laisser partir tout le savoir faire hors d’Europe, et se retrouver, financièrement et technologiquement, voire sur le plan même de notre sécurité, pieds et poings liés avec des fournisseurs chinois ou brésiliens ? Devons nous baisser les bras et considérer que nous ne pouvons plus être compétitifs dans un secteur porteur d’innovation ?

L’idée nous semble tout simplement inacceptable. Cependant, les dangers ne semblent pas être perçus par ceux qui dirigent (ou le prétendent) les politiques économiques françaises et européennes. Peut-être parce que l’information sur les délocalisations et les licenciements est délivrée de manière morcelée, et que la catastrophe n’est pas visible pour ceux qui se borne à regarder le chiffre d’affaires global du secteur, sans s’interroger sur les bénéficiaires de la valeur ajoutée.

Les assises des télécommunications constitueront l’occasion non seulement de faire un point global sur l’état de la filière, mais aussi d’ouvrir des pistes concrètes pour endiguer l’hémorragie, et refaire de ce secteur d’activité le fleuron qu’il fut dans les années 80/90… hum, juste avant l’ouverture des marchés à la concurrence « pure et parfaite ». Il est clair aujourd’hui que la concurrence non ou mal régulée n’est ni pure, ni parfaite. Et lorsqu’il s’agit d’activités stratégiques pour l’ensemble d’une économie, on ne peut en aucun cas se satisfaire d’une régulation par les seuls prix… qui est pourtant la réalité d’aujourd’hui, et qui fait les ravages que l’on voit.

Ne nous méprenons pas : il ne s’agit pas seulement (même si c’est très important pour les familles qui en vivent et pour lutter contre le chômage qui nous gangrène), de défendre les emplois de la filière. Il s’agit aussi de défendre notre autonomie en matière de télécommunications, vitales pour maîtriser la circulation et la protection des données qui circulent sur ces réseaux et dans les terminaux. Il en va à la fois du respect des lois françaises (qu’on voit déjà régulièrement battues en brèche par des acteurs tels Google ou Facebook), de nos intérêts stratégiques, et de notre capacité à développer des offres innovantes répondant aux attentes de nos concitoyens.

Steve Jobs a-t-il enterré le Web ?

Tout le monde a salué l’industriel de génie qui a su développer des produits qui ont contribué à changer notre quotidien.

Pour autant, reste une question qu’il est permis de poser : « Steve jobs a-t-il enterré le Web ? »

Rappelons que lors du lancement de la 3G, la norme en vigueur pour la data mobile était le Wap… une sorte de Web light. Avec l’avènement de l’IPhone, Steve Jobs a non seulement bousculé l’univers de la téléphonie mais aussi remis en cause le modèle dominant du Web.

Tout utilisateur d’un iPhone, mais aussi aujourd’hui d’un téléphone sous Android peut certes surfer sur Internet mais utilise avant tout des applications téléchargées. Et les principaux éditeurs en ont désormais une sur chacune des principales plates-formes.

C’est le retour de la technologie client-serveur où seules les données essentielles sont transmises sur le réseau puisque l’utilisateur a préalablement installé sur son terminal un logiciel gérant l’interface de navigation…

Ce modèle très en vogue dans les années 90 lorsque les réseaux étaient peu développé avait fortement régressé notamment sur le marché des entreprises par rapport à ce qu’on appelle les applications full web, ou chaque page web est rechargée après chaque action majeure.

Sur les smartphones d’aujourd’hui, il est toujours possible de passer d’une application téléchargée vers le Web. Tout le monde aura constaté la rapidité d’accès à l’information via ces applications, largement supérieure à celle d’un accès via le web. C’est d’ailleurs ce qui a fortement contribué à la réussite de l’IPhone.

Les opérateurs apprécient particulièrement ce modèle car en diminuant le volume des données transmis, il diminue l’engorgement des réseaux mobiles.

L’écosystème mis en place par Apple,  s’il constitue une véritable innovation dans le domaine de la data mobile, n’est pas nouveau.

Il faut se rappeler de la préhistoire de l’Internet, avec les services en ligne tel que AOL (America On line), Compuserve, ou même le premier service MSN de Microsoft, qui proposait aux utilisateurs un environnement propriétaire ou chaque éditeur devait utiliser les outils maisons pour que leurs services soient accessibles.

Ce modèle avait disparu devant l’universalité du Web et du langage HTML… les éditeurs préférant un environnement unique pour développer un seul service.

Les fréquences hertziennes sont des ressources rares, les opérateurs mobiles y sont en situation d’oligopole. C’est leur rigidité qui a empêché le développement de la data mobile. Il aura fallu l’arrivée d’un nouvel  acteur pour que la data mobile se développe vraiment.

Les opérateurs y ont d’ailleurs perdu une part de légitimé mais aussi de la valeur puisque c’est Apple ou Google qui facture directement leur client.

Apple vient de rentrer dans le club très fermé des entreprises réalisant plus de 100 milliards de dollars annuel de chiffre d’affaires.

Assurément, Steve Jobs a remis cause la primauté du Web, mais va-t-il pour autant l’enterrer ?

L’Histoire, et en particulier celle des nouvelles technologies, est un éternel recommencement…

 

Tablette à 1 euro : Monsieur Wauquiez, fermez-la…

Dans une récente interview donnée dans Direct Matin et sur M6, le Ministre de l’Enseignement Supérieur, Monsieur Laurent Wauquiez, se gargarise d’être à l’initiative d’une offre de tablette numérique à « un euro par jour » pendant deux ans pour les étudiants.

Cette offre inclut un iPad 2 ou la Samsung Galaxy Tab et l’abonnement 3G chez Orange.  « En d’autres termes, on fait l’abonnement et la tablette au prix de l’abonnement », déclare le ministre

Il précise que l’opérateur de télécoms « finançait la différence » c’est-à-dire le coût de la tablette et donc que cela ne coûtait « rien au contribuable » !

Et il continue ainsi : « Un étudiant qui a son matériel et un accès à Internet a un atout considérable sur les autres. Le problème, c’est que cela coûte une fortune; pourtant, Internet est un droit pour tous les étudiants »

Monsieur Wauquiez est un coutumier des effets d’annonces sans lendemain…

En octobre 2010, à grand renfort de communication, Monsieur Wauquiez organisait, en tant secrétaire d’Etat à l’emploi, les Assises des centres d’Appels avec l’ensemble des acteurs de la profession.

A l’issue de celles-ci, il se félicitait dans les médias qu’il avait obtenu que 11 000 emplois soient créés d’ici la fin du 1er semestre 2011…

Foutaises ! Aucun emploi n’a été créé… Pire, le 31 janvier 2011, Téléperformance annonçait la mise en place d’un nouveau  plan social entraînant la suppression de 689 emplois en France tandis que la société créait des centaines de postes  à l’étranger…

Les principaux donneurs d’ordres que sont les opérateurs téléphoniques ont poursuivis leur politique de délocalisation des centres d’appels… et aucune obligation de localisation de l’emploi n’a été demandée aux bénéficiaires des licences 4G par son  comparse gouvernemental Monsieur Besson, Ministre de l’Industrie…

Alors Monsieur Wauquiez, combien d’emplois créés par votre initiative ?

Vous avez écarté la société française Archos au prétexte  du prétendu manque de stabilité de sa tablette… Vous avez retenu des acteurs étrangers sans leur demander en contrepartie d’installer leurs usines sur notre territoire et de créer les emplois dont nos concitoyens ont assurément besoin.

Vous avez fait le choix d’être l’agent commercial de sociétés étrangères. Il est choquant que vous utilisiez votre position de Ministre à de telles fins.

En d’autres temps et d’autres mœurs, un ministre assurément plus respectueux de la République, avait dit : « Un ministre, ça ferme sa gueule ; si ça veut l’ouvrir, ça démissionne ».

Monsieur Wauquiez, à vous de choisir…

PS : Ca bouge depuis la rédaction de cette chronique, on apprend ce vendredi matin qu’en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Bouygues Telecom et Archos proposent aux étudiants une tablette à un euro…

Faire de l’attribution des licences 4G une arme anti-offshore

01Net Entreprises relaie l’action  lancée par la CFE-CGC des opérateurs télécoms et des équimementiers :

La CFE-CGC attaque devant le Conseil d’Etat le décret de lancement d’appel à candidatures pour les licences 4G, publié au journal officiel le 15 juin. Pour le syndicat, le gouvernement entend « ponctionner » 2,5 milliards d’euros aux opérateurs sans fixer aucune condition de maintien de l’emploi en France. Le Code des postes et communications électroniques contraint pourtant le ministre de tutelle – Eric Besson en l’occurrence – à veiller à ce point.

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Didier Lombard, fusible de la politique industrielle de STMicroelectronics ?

Lu sur le site de l’UNSA ST Microelectronics et ST Ericcson :

L’UNSA STM&STE soutient la déclaration du syndicat CFE-CGC/UNSA de France Télécom-Orange qui est choqué par la nomination de Didier Lombard à la présidence du Conseil de Surveillance de STMicroelectronics.

Au-delà du sensationnalisme et de la réprobation, l’UNSA STM&STE ne se fait aucune illusion sur le Monopoly des jetons de présence d’une entreprise dont tout le capital est en bourse. Ce capital est plus ou moins directement et minoritairement détenu par les états Français et Italien qui ont de moins en moins de poids face à la pression financière des « private equities ».

La désignation cette semaine de Didier Lombard à la présidence du Comité de Surveillance va-t-elle changer quelque chose à la politique industrielle de STMicroelectronics et de ST-Ericsson ainsi qu’à l’avenir des salariés du groupe en France ? Le Conseil de Surveillance est l’organe qui contrôle la gestion du Directoire et qui rend compte aux actionnaires. Il a des préoccupations principalement financières et donc très éloignées de celles des salariés.

Lire la suite sur le site du syndicat