Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la France

Elle était attendue depuis des mois. Jeudi 18 juin, le premier ministre Manuel Valls a présenté lors d’une conférence de presse rien de moins que la stratégie numérique de la France : une série de mesures visant à exposer les ambitions du gouvernement en la matière. La journée a été riche puisque M. Valls s’est aussi vu remettre un rapport du Conseil national du numérique, issu d’une consultation publique et visant à donner des recommandations pour la prochaine grande loi sur le numérique prévue pour l’automne.

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Pour en savoir plus, vous pouvez consulter aussi :

D’après ce qui a été annoncé hier dans les médias, les citoyens sont invités à poursuivre leurs contributions, qui devraient être intégrées au projet de loi sur le numérique qui sera mis à l’étude à la rentrée.

A suivre donc…

Les démocraties européennes face à la tentation de la « boîte noire »

Dans Le Monde du 2 juin, une Tribune de Bernard Benhamou, Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique :

En l’espace de quelques années, l’Internet est devenu l’épine dorsale de nos sociétés ainsi qu’un levier majeur de transformation économique, sociale et culturelle. Les révélations d’Edward Snowden et les attaques menées sur les réseaux ont mis en lumière les nouveaux défis auxquels sont confrontés les États, les acteurs économiques et les citoyens eux-mêmes, pour préserver leur souveraineté numérique.

Plus récemment, les débats autour de la loi sur le renseignement ont mis en évidence la nécessaire maîtrise que devront acquérir les responsables politiques pour faire face aux enjeux issus des technologies. En effet, les architectes du réseau pourraient bientôt faire évoluer les formes mêmes de nos sociétés et à terme modifier le modèle démocratique européen.

Au moment où les instruments de la souveraineté sont devenus indiscernables des outils technologiques, développer auprès des citoyens une culture des choix technologiques deviendra une exigence démocratique. Une culture d’autant plus nécessaire qu’elle sera seule à même d’éviter que les mécanismes qui régissent nos sociétés ne deviennent à leur tour des « boîtes noires » pour les citoyens.

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Bernard Benhamou est l’un des invités de l’Université d’été de la CFE-CGC Orange. Il interviendra le 22 juin pour nous éclairer et débattre sur la question de la collecte des données et de la cybersurveillance.

Loi Renseignement : Le Medef peine à trouver une position commune

Petite rétrospective concernant la Loi sur le renseignement, dans L’Usine Digitale. Extrait :

Alors que la loi sur le Renseignement sera soumise mardi 5 mai au vote de l’Assemblée nationale, le Medef ne s’est pas fait de religion sur son opportunité. Le sujet divise les fédérations et les sensibilités. Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président de l’organisation patronale nous confie tout de même son sentiment personnel.

[…]

L’une des fédérations du Medef, le Syntec numérique, est vent debout contre le projet. Elle sonnait l’alerte dès le 18 mars dernier dans un communiqué de presse intitulé « Projet de loi renseignement : vers un Patriot act à la française ? ». Depuis, son président, Guy Mamou-Mani, se montre des plus virulents. Le 14 avril, il déclarait aux Echos : « Les entreprises que je représente n’ont pas vocation à devenir des auxiliaires de police« .

Les hébergeurs, sous la bannière #Nipigeons, Niespions, ont lancé une pétition contre la loi et menacent de délocaliser leur datacenters. Ils ont convaincus un certain nombre d’éditeurs, de start-up, de FAI. Stéphane Richard, le président d’Orange, plus prudent compte-tenu de sa tutelle, a estimé que les dispositifs d’analyse automatique de données « doivent rester techniquement sous le contrôle des opérateurs ». Il plaide pour « plus de dialogue avec le gouvernement. »

Retrouver le texte intégral dans L’Usine Digitale, ainsi que les autres articles du dossier sur la loi, dans le menu de gauche.

Les impacts de cette nouvelle  Loi sur le renseignement seront évoqués lors de l’Université d’été les 22 é& 23 juin prochains.

Le gouvernement recule sur le contrôle des données personnelles des chômeurs

Le gouvernement a annoncé ce mardi avoir retiré un amendement au projet de loi sur le dialogue social visant à permettre à certains agents de Pôle emploi d’accéder aux données personnelles (comptes bancaires, factures de téléphone…) des chômeurs suspectés de fraudes. Déposé vendredi par le gouvernement, l’amendement «va être retiré», car «le ministre s’est rendu compte que ça n’avait pas été suffisamment concerté», a indiqué l’entourage du ministre du Travail, François Rebsamen. «Il s’agissait de donner à Pôle emploi les mêmes moyens de contrôle que les Urssaf», a expliqué cette source, précisant que le ministre ne souhaitait pas que cet amendement soit «interprété comme une volonté de stigmatiser les chômeurs».

L’article complet dans Libération – 26 mai 2015

La conclusion de l’article est particulièrement intéressante :

Pôle emploi a détecté 89 millions d’euros de fraude sur les neuf premiers mois de 2014, selon le dernier bilan disponible. En 2013, 100 millions d’euros de fraude avaient été détectés, un montant qui reste faible par rapport aux 30 milliards d’euros d’allocations chômage versés cette année là. Et par rapport, plus encore, à la fraude fiscale, estimée à 60 milliards d’euros au minimum.

Le fait que le Ministère ait souhaité mettre en œuvre une telle mesure reste particulièrement inquiétant, non seulement en termes de stigmatisation des demandeurs d’emplois, ce qui est vraiment un comble compte tenu du contexte actuel, mais aussi par la volonté d’étendre toujours plus le contrôle de l’État sur les citoyens.

Là où il faut modérer le propos, c’est qu’au moins il est clairement annoncé… alors que les objets connectés, applications ou sites web qui traquent vos données le font rarement de manière explicite. Et ce qui ouvre une lueur d’espoir, c’est qu’on peut faire reculer le gouvernement sur de telles décisions. Il faut donc se mobiliser sur la préservation de nos données personnelles, de toute nature et qui que ce soit qui les collecte.

Notre Université d’été 2015 permettra de mieux comprendre ce qui est à l’œuvre. Vous pouvez aussi suivre la série commencée sur ce blog sur le « Big Data ».

Rapport sur la transformation numérique

En janvier dernier, une mission gouvernementale sur la transformation numérique de l’économie française était confiée à Philippe Lemoine, Président du Forum d’Action Modernités et Président de la Fondation internet nouvelle génération, par les ministres de Bercy et la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique.
À l’issue de 9 mois de travaux, au cours desquels plus de 500 personnes ont travaillé ensemble sur la question de la transformation numérique de l’économie, le rapport de la mission Lemoine a officiellement été remis vendredi 7 novembre 2014 à Emmanuel Macron, Marylise Lebranchu, Thierry Mandon et Axelle Lemaire à l’occasion d’une présentation publique à Bercy.

Le rapport est consultable en ligne, où il est également possible de commenter les différentes mesures proposées. A vos claviers, et n’hésitez pas à nous faire part, sur ce blog, de vos avis éclairés sur les proposition des rapporteurs.

A voir aussi, sur la question de l’insertion numérique, le travail de l’association « Connexions solidaires« , qui organise ce jour un forum sur le sujet.

Quand le concours de selfies de la BCE dérape

Ce n’est pas si souvent que Les Échos et la Banque Centrale Européenne nous fournissent l’occasion d’un gros éclat de rire !

Mur de selfie de la BCE (http://game-10.new-euro-banknotes.eu/)
Mur de selfies de la BCE
(http://game-10.new-euro-banknotes.eu/)

 

Les internautes ont vite détourné le concours de « selfies » de la Banque centrale européenne pour le lancement de son nouveau billet de dix euros.
Mobiliser les internautes européens, mais à quel prix ? C’est le dilemme auquel se trouve confrontée la Banque centrale européenne (BCE) face au détournement de son concours « selfie avec le nouveau billet de 10 euros » . Depuis le 23 septembre dernier, date de mise en circulation du billet, le régulateur européen propose aux internautes de faire figurer leurs selfies avec la coupure sur un « mur » en ligne (le wall de leur site internet). Le hashtag #mynew10 créé pour l’occasion est finalement devenu viral, un mois et demi plus tard… mais pas pour les bonnes raisons. Un type de « bad buzz » auquel Mario Draghi ne s’attendait probablement pas.

Article à lire en texte intégral dans Les Échos

NDLR : c’est formidable comme nos « élites » exploitent naïvement les nouvelles technologies de l’information…

La nouvelle pensée magique, c’est de croire qu’il suffit d’adopter les codes du 2.0 pour que les peuples suivent comme un seul homme. Une fois de plus, ils se montrent déconnectés de la vie réelle et quotidienne des citoyens qu’ils prétendent gouverner, et oublient que le fond importe autant, sinon plus, que la forme du message !

Sauvons les emplois chez Bouygues Telecom par un rapprochement avec Orange !

Suite aux interventions dans les médias de Monsieur Montebourg, la CFE-CGC d’Orange et de Bouygues Telecom, ainsi que l’ADEAS adressent une lettre ouverte à Manuel Valls, Premier ministre :

Télécharger la version pdf : Courrier Premier Ministre – CFE-CGC Telecom- Bouygues et Orange

Continue reading « Sauvons les emplois chez Bouygues Telecom par un rapprochement avec Orange ! »

La souveraineté numérique, de Pierre Bellanger

Un livre de Pierre Bellanger, « la Souveraineté numérique », souligne la gravité des enjeux liés à la nouvelle économie, en termes de destruction d’emplois autant que d’indépendance nationale.

Il fait aussi couler pas mal d’encre dans la presse. Pour vous faire une idée avant (peut-être) de lire le texte intégral, voici quelques articles :


Quand Bellanger (Skyrock) évoque les menaces d… par Challenges

Une défiance farouche ?

Le dernier baromètre du CEVIPOF sur la confiance politique fait également le point sur l’état d’esprit général des Français face au contexte économique, au futur et à leur environnement.

Les résultats sont à la fois inquiétants et peu surprenants compte tenu des perspectives  actuellement offertes (ou pas justement) aux Français pour retrouver une société porteuse d’espoir et de mieux vivre.

Comme on le verra, les Français sont moins défiants qu’on ne pourrait le croire vis à vis des gens qu’ils connaissent. Mais ils ont la hantise de l’inconnu, une perte de confiance spectaculaire dans les élites politiques… et des perceptions parfois étonnamment contradictoires lorsqu’il s’agit d’évaluer leur degré de maîtrise de leur propre destin, et l’influence de ce qui se passe à l’extérieur de leur environnement immédiat ou de leur pays. Leur évidente difficulté à établir une analyse lucide et politique de la situation fait malheureusement le lit du populisme et des extrémismes, toujours dangereux pour le « vivre ensemble ».

Voir les transparents de présentation des résultats.

Alcatel-Lucent allège son plan social en France

Finalement, le patron d’Alcatel-Lucent Michel Combes a mis de l’eau dans son vin. Les suppressions d’emplois programmées en France dans le cadre du plan de redressement Shift s’élèveront à 700, et non plus à 900. Cette décision a été prise alors que les syndicats se plaignaient de l’intransigeance de leur direction depuis l’annonce faite en octobre de 10.000 suppressions de postes dans le monde. Arnaud Montebourg leur a prêté main-forte en demandant publiquement une révision du volet français du plan .

Auparavant, le ministre avait appelé les opérateurs du pays au patriotisme économique.

[…]

En revanche, les fermetures et cessions de sites sont confirmées. Et le nombre de suppressions d’emplois programmées sur le site d’Orvault près de Nantes augmente.

Ce site de 483 salariés est politiquement sensible, car proche de Nantes, la ville du Premier Ministre. Il doit être cédé à horizon 2015. Les syndicats réclamaient son maintien dans le périmètre du groupe, puisque 250 spécialistes de la 4G travaillent dans son département R&D. La direction leur a coupé l’herbe sous le pied en annonçant mercredi que 170 ingénieurs 4G d’Orvault allaient être embauchés par la société de services informatiques Altran, qui pourra ainsi offrir de la R&D externalisée à Alcatel-Lucent et à d’autres, sur place. […] Les syndicats jugent cette externalisation d’autant plus surprenante que le très haut débit mobile est un pilier de la stratégie industrielle d’Alcatel-Lucent.

Lire l’article complet dans Les Échos

Voir aussi, dans Ouest France, une partie des propositions formulées par les organisations syndicales pour sauvegarder l’emploi.

Monsieur Montebourg, nous demandons de la cohérence !

Le 25 octobre, la CFE-CGC a écrit au Ministère du redressement productif pour demander la baisse du dividende, au profit de l’investissement et de l’emploi dans le groupe Orange en France.

Télécharger le courrier de la CFE-CGC :
Courrier_Ministere_redressement_productif_emplois_et_dividende_25octobre2013.pdf

Pour rappel :

  • Au titre de l’exercice 2013, Orange versera pour la 3ème fois un dividende supérieur à ses bénéfices.
  • En 2013, Orange aura supprimé 3 500 emplois en France. Et si 4 000 embauches sont prévues entre 2013 et 2015, 11 000 départs interviendront dans le même temps, soit un solde net de 7 000 suppressions d’emploi.
  • En 2013, la filière des télécommunications françaises (opérateurs, équipementiers, distributeurs et centres d’appels) a perdu plus de 10 000 emplois.

Le 9 décembre, Monsieur Montebourg nous adresse une fin de non recevoir

Télécharger la réponse du Ministère :
2013_12_05_-_Réponse_Ministre_Redressement_Productif_Orange-dividende-emploi.pdf

En substance, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes :

  • Orange « se situe dans la moyenne basse des grands opérateurs européens concernant le niveau de dividende versé », qui en outre « a représenté la même part de la valeur ajoutée (14%) en 2011 et 2012 ».
  • Orange investit fortement (5,8 milliards d’euros en 2012), notamment dans la fibre et la 4G.
  • Enfin, le courrier mentionne les 4 000 embauches prévues, et les 5 000 contrats d’alternance… en omettant cependant de comptabiliser les départs intervenant sur la même période.

Selon ce courrier, signé de la main du Ministre, ni la politique du dividende définie par le Conseil d’Administration d’Orange, ni celle de l’emploi, ne constituent un quelconque problème.

Le 10 décembre, Monsieur Montebourg évoque 12 500 emplois sacrifiés dans le secteur des télécoms

Quelle n’a pas été notre surprise d’entendre nos arguments repris par le Ministre lors de son interview sur RTL :


EADS : Montebourg veut des mesures de compensation par rtl-fr

Dans cette interview, le Ministre

  • rappelle, au sujet d’EADS, que l’État a un droit de regard sur la politique de l’emploi menée dans les entreprises dont il est actionnaire.
  • reprend presque exactement les chiffres de notre courrier du 25 octobre concernant les suppressions d’emplois dans la filière française des télécommunications, en lien avec la polémique ouverte sur Twitter avec Xavier Niel après l’annonce de l’inclusion gratuite de la 4G dans les forfaits de FreeMobile. (à partir de 2’20 dans la vidéo).

Voir aussi, bien que les chiffres y soient mal repris (inversion entre Orange et SFR) :

Ou encore :

Nous demandons de la cohérence à notre actionnaire de référence !

Monsieur Montebourg, alors que vous partagez nos constats dans vos interventions parlées, comment pouvez-vous soutenir la politique de dividende d’Orange dans vos courriers ?

Nous attendons de la cohérence de la part du gouvernement.

Si comme vous l’indiquez sur RTL, vous souhaitez en priorité défendre l’emploi, meilleur garant du pouvoir d’achat des Français, il apparaît raisonnable que l’État soutienne, au moins momentanément, une suspension du dividende, en contrepartie d’une politique d’embauche plus offensive dans le groupe Orange en France.

Ce message a également été twitté @Montebourg, @Matignon, @Moscovici

Le licenciement automatique bientôt inscrit dans la loi ?

Mieux protéger les salariés tout en ouvrant de nouvelles « possibilités d’adaptation indispensables aux entreprises ». C’est ce que promet le gouvernement avec sa « loi sur l’emploi » en préparation, qui reprend les termes de l’accord conclu entre le patronat et trois syndicats le 11 janvier. Cet accord interprofessionnel simplifie à l’extrême plusieurs procédures de licenciement, sans possibilité de recours en justice. Les mesures sur les mobilités risquent même de légaliser le harcèlement organisationnel. Des juristes dénoncent « un véritable chantage à l’emploi » et « un boulevard pour procéder à des licenciements ». Basta ! vous explique pourquoi.

Un article d’Yvan Du Roy, qui connaît bien France Télécom, et qui d’ailleurs en parle dans cet article, à lire sur Basta!