Gravity, Skyline : les médias français face aux GAFA

La semaine dernière, se sont succédé deux annonces d’importance pour le marché de la publicité média : tout d’abord, une coalition, menée par les groupes Les Echos et Lagardère Active (Europe 1, Paris Match, Elle…) et composée d’acteurs des médias (M6, Conde Nast, L’Equipe, Prisma, des groupes de presse quotidienne régionale…), de SFR, du distributeur Fnac-Darty et de SoLocal, maison mère des Pages Jaunes, lançait Gravity, une plateforme commune d’achat d’espace publicitaire en ligne. Deux jours plus tard, Le Monde et Le Figaro présentaient leur propre alliance, nommée Skyline.

Dénonçant cette stratégie dans un communiqué, l’association La Quadrature du Net invitait les journalistes de ces groupes « à refuser que leur travail soit associé à la marchandisation de la vie privée de leurs lecteurs ».

Ce n’est pas parce qu’un projet est français et se présente comme une réponse à la captation de données et de valeur opérée par Google et d’autres géants numériques états-uniens qu’il est acceptable. Contrer un mauvais modèle par un mauvais modèle ne rend pas ce dernier vertueux, et l’Alliance Gravity comme Skyline portent en elles à la fois des dangers pour la vie privée et la sécurité des données personnelles des Français (comme tout silo centralisateur de données personnelles), et une inquiétante absence de vision d’avenir.

Sources :
Publicité: les éditeurs de presse s’allient contre Google et Facebook
« Le Monde et Le Figaro lancent une place de marché privée commune »
Gravity, Skyline : les groupes de presse s’alignent sur les géants du Web pour exploiter la vie privée de leur lectorat

Pour le CNNum, la moralisation de la vie publique passe aussi par le numérique

Considérant que la confiance dans la vie publique ne passe pas que par la moralisation de la politique, le Conseil national du numérique a décidé d’apporter sa pierre à l’édifice.

(…) si la confiance dans la vie publique repose sur une moralisation des comportements personnels, elle se fonde aussi sur notre capacité collective à mieux impliquer les citoyen-ne-s dans l’action publique, et donc à impulser la transformation numérique de notre gouvernance.

Source : Projets de loi rétablissant la confiance dans l’action publique : le Conseil national du numérique s’autosaisit

Assemblée nationale : ces députés hérauts de la cause numérique

Exit Axelle Lemaire, Nathalie Kosciusko-Morizet ou Lionel Tardy. Autour du secrétaire d’État au Numérique Mounir Mahjoubi, les nouveaux porte-voix du numérique à l’Assemblée nationale se nomment Bruno Bonnell, Cédric Villani ou Jean-René Cazeneuve. Revue d’effectifs.

Source : Les députés champions du numérique : les gagnants et les battus

La civic tech est-elle soluble dans l’élection ?

Enseignant-chercheur à l’UTC de Compiègne, Clément Mabi travaille notamment sur la participation politique en ligne et les usages citoyens du numérique. Il est donc bien placé pour nous parler des civic tech, en s’interrogeant notamment sur l’avenir de ces technologies et dispositifs au-delà d’une utilisation ponctuelle dans le cadre des échéances électorales.

Voici un résumé vidéo de la longue interview qu’il a accordée à Ariel Kyrou, dont la version complète est écoutable en podcast ou consultable en pdf dans l’article Clément Mabi, les civic tech – Trois familles pour réinventer la démocratie via le numérique.

Qwant passe au machine learning / deep learning avec Nvidia

Le Français Qwant s’équipe en supercalculateurs Nvidia DGX-1. Des machines à base de GPU Testla, adaptées au monde du deep learning.

Nvidia, déjà réputé dans l’univers du jeu vidéo pour ses cartes graphiques intégrant des processeurs spécialisés dans les calculs parallèles massifs, développe avec assez de réussite ses propres solutions matérielles et logicielles de véhicules autonomes – fussent-ils des voitures ou des drones – pour se trouver des partenaires de renom comme Bosch et Toyota.

Il sera intéressant de voir ce que donnera l’alliance de cet outsider de l’intelligence artificielle avec le moteur de recherche français qui se veut une alternative éthique à Google lorsque ce dernier utilise déjà ses propres processeurs TPU dédiés aux réseaux neuronaux.

Vidéos :

Sources :

Il faut adapter le droit pour punir la « vengeance pornographique »

Dans une tribune au « Monde », deux doctorantes lauréates du prix Guy Carcassonne rappellent que des images suggestives prises avec le consentement d’un partenaire sont parfois diffusées en ligne par des amants éconduits, et que le droit doit être plus précis en la matière.

Source : Il faut adapter le droit pour punir la « vengeance pornographique »

La future loi antiterroriste du gouvernement soulève de vives inquiétudes

Dévoilé cette semaine dans la presse, l’avant-projet de cette loi consiste essentiellement à pérenniser dans le droit commun les dispositions exceptionnelles de l’état d’urgence.

Le texte contient des mesures spécifiques à la sphère numérique.

Source : La future loi antiterroriste du gouvernement soulève de vives inquiétudes

Microsoft et Facebook vont ils révolutionner le recrutement ?

Big Data, intelligence artificielle et bots s’imposent peu à peu dans les entreprises, y-compris dans le cadre des RH. Les deux géants de l’IT possèdent ainsi toutes les cartes en main pour devenir, à moyen terme, des acteurs majeurs du marché du recrutement.

Source : Microsoft et Facebook vont ils ubériser le recrutement ?

Netflix estime qu’il n’a plus besoin de la neutralité du Net

Alors que la neutralité de Net est fortement remise en cause aux Etats-Unis, le patron de Netflix, Reed Hastings, estime que son entreprise ne serait pas handicapée par l’abandon d’un principe qu’il avait pourtant ardemment défendu il y a quelques années. Oui mais voilà, aujourd’hui, Netflix est un géant du Web…

Ce n’est pas notre premier enjeu à l’heure actuelle. Nous pensons que la neutralité du Net est incroyablement importante mais qu’elle n’est aussi capitale pour nous parce que nous sommes assez gros pour obtenir les accords que nous voulons.

Source : Devenu un poids lourd, Netflix estime qu’il n’a plus besoin de la neutralité du net

Voyage en e-Estonie

Depuis fin 2014, l’Estonie propose un statut d’e-résident, afin d’attirer les entrepreneurs autour des promesses de l’économie dématérialisée. 20 000 personnes ont déjà effectué cette démarche d’une redoutable simplicité, qui permet de créer son entreprise en une demi-journée et de la piloter depuis l’autre bout du monde.

La carte d’e-Résident, accompagnée d’un lecteur avec port USB qui permet de la brancher sur un ordinateur

Source : Comment je suis devenu e-Estonien

La Maif se dote d’une charte pour « un numérique humain et éthique »

Certes, d’autres  groupes se sont déjà dotés de documents similaires, mais les engagements autour de la thématique « placer les technologies numériques au service de l’homme » sont suffisamment neufs et intéressants pour qu’on les mentionne.

La révolution numérique que nous vivons comporte un certain nombre de risques, au regard des libertés individuelles (usages des données, utilisation de l’intelligence artificielle), mais aussi en termes de coûts sociaux, avec des possibles destructions d’emplois. Nous voulons affirmer que notre conception de la transformation digitale n’ira pas à l’encontre des valeurs fondamentales que porte la Maif.

Source : La Maif se dote d’une charte pour « un numérique humain et éthique »

Protection des données : quelles incidences pour l’entreprise ?

Applicable à compter de mai 2018, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) va impacter l’ensemble de la vie juridique de l’entreprise. Les avocats Eric Caprioli et Isabelle Cantero évoquent les conséquences de cette réglementation européenne.

Source : Quelles incidences de la protection des données personnelles sur le droit de l’entreprise ?

CNNum : un manifeste pour influencer les choix numériques du gouvernement

Alors que Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’Etat au Numérique, vient de se voir notifier officiellement ses attributions, son ancienne maison, le Conseil national du numérique, lui fait un petit cadeau de bienvenue. Il prend la forme d’un manifeste cosigné par 70 personnalités appartenant aux trois générations de membres du CNNum. Mettent huit grands sujets au cœur du débat, il a pour but « d’interpeller l’exécutif sur l’urgence d’une politique publique à la hauteur de la transformation numérique du pays ».

Source : Découvrez le manifeste du Conseil national du numérique