Culture estivale : la pose de câbles sous-marins à bord du René Descartes

On l’oublie souvent, mais France Télécom est l’un des principaux acteurs mondiaux de la pose de câbles sous-marins de télécommunications : il détient environ 20% des 800 000 kilomètres de câbles  déployés sous les différents océans de la planète.

Le site Ariase vous propose un historique des câbles sous-marins, et une visite du René Descartes, le plus gros des navires câbliers de France Télécom Marine.

C’est parti pour une petite balade en mer ? La pose de câbles sous-marins à bord du René Descartes

Culture estivale : la vie digitale des Français

Poursuite de notre compilation d’études de TNS/Sofres.

Les moyens de communication électroniques et leurs nouvelles interfaces sont au cœur de la réflexion, marketing notamment, pour les salariés des opérateurs de télécommunications, des équipementiers et des fournisseurs de contenus. Révisons donc ensemble comment ils sont perçus et utilisés par nos concitoyens.

Le prochain épisode de « culture estivale » sera consacré aux enjeux corporate et d’image des entreprises.

Bonne lecture. N’hésitez pas à ouvrir le débat dans les commentaires de ce billet.

 

Google, un opérateur téléphonique… ou pas

En se lançant dans la téléphonie par IP (VoIP), fin août avec l’ouverture de Google Call, qui ajoute le téléphone à la messagerie Gmail, Google n’est pas seulement entré en collision frontale avec Skype: le géant de la recherche – et de la publicité – en ligne arrive dans le monde de la téléphonie côté opérateurs, et plus seulement comme fournisseur de logiciel.

Sur ce dernier plan, avec son système d’exploitation pour téléphone Android, fourni aux équipementiers qui le veulent, rappelons que Google concurrence Apple et son iPhone. L’arrivée de Google dans la VoIP n’est pas passée inaperçue, comme la plupart des mouvements du géant américain: un million d’appels ont été passés dans les 24 heures qui ont suivi.

Au passage, elle a soulevé quelques questions, comme: Google ne devient-il pas un opérateur analogue aux entreprises de téléphonie… et à ce titre, relevant des mêmes régulations? (un sujet débattu notamment sur eWeek)

Conclusion d’un analyste de Gartner: si la FCC (Federal Communications Commission), le régulateur américain, risquait de ranger Google parmi les opérateurs, l’entreprise abandonnerait immédiatement son offre de VoIP pour l’éviter.

Au même moment, la rumeur (démentie par l’intéressée) a couru que Facebook allait lancer son téléphone – comme Google avec Android, pas un matériel mais un système d’exploitation. Les liens entre les géants du Net et la téléphonie n’en sont qu’à leurs débuts…

Edit du 5 octobre :

Finalement, Facebook pourrait lancer son système de téléphonie en partenariat avec Skype (voir l’article de ZDNet)

Les limites de la concurrence dans les télécoms

Le Monde daté du 20 septembre publie un article d’Olivier Voirin (DuVarroy Consulting), qui expose de manière claire des concepts souvent oubliés lorsqu’on ne voit les télécoms que sous l’angle dogmatique de la concurrence. Cette vision dogmatique est également populiste, en ce sens qu’elle donne une vision simpliste des règles de fonctionnement du marché des télécoms, en faisant l’impasse sur l’une des données clefs du métier d’opérateur : le fait qu’il s’agit d’une activité essentiellement basée sur les coûts fixes, avec des niveaux d’investissement élevés, qui nécessitent donc de sécuriser les ressources des opérateurs.

Toute la démonstration est intéressante, l’un des paradoxes soulevés par les conclusions du papier est particulièrement croustillant… ou déplorable, selon le point de vue qu’on adopte :

Aucun des nouveaux acteurs du fixe n’a investi de façon significative dans la partie terminale du réseau, considérant que le prix du dégroupage de la ligne cuivre offrait une opportunité bien plus intéressante. La conséquence de cette situation est qu’aucun des acteurs actuels ne dispose des ressources pour mettre en place le réseau du futur, la fibre, en remplacement de la paire de cuivre. Ni l’opérateur historique qui ne dispose ni des ressources venant de ses clients résidentiels du fait de la baisse des prix, ni de celles de la vente en gros en raison des prix orientés vers les coûts du dégroupage et des tarifs d’interconnexion, ni ses concurrents qui pour acquérir des parts de marché ont fixé leur niveau de prix (30 euros) au minimum. Le marché s’est ainsi équilibré à un niveau de prix qui ne permet pas la modernisation des réseaux. La conséquence est paradoxale : l’ouverture à la concurrence, avec des contraintes réglementaires asymétriques portant uniquement sur le propriétaire du réseau, d’une activité dynamique, rentable, d’un intérêt social et économique évident, pour laquelle dans les années 1990 la France disposait d’acteurs industriels puissants, a eu comme conséquence de créer une situation dans laquelle aucun des acteurs n’est capable de financer l’infrastructure sur laquelle il peut développer son service sans le secours de la puissance publique, au niveau local ou national.

Selon nous, il manque un élément d’analyse, tout aussi paradoxal : concernant l’opérateur historique, le montant exorbitant du dividende (supérieur au bénéfice consolidé pour l’exercice 2009 rappelons-le, tandis-que l’engagement de maintenir le niveau du dividende pour les 3 prochains exercices, 2010-2012, privera l’entreprise de 11 milliards d’euros de fonds propres) contribue à l’asphyxie de ses capacités d’investissement dans les nouveaux réseaux.  Le niveau aberrant de ce dividende est pour l’essentiel le fait de … l’État, actionnaire principal (27% du capital), et dont on sait qu’il cherche désespérément à renflouer ses caisses, et fait pression sur le Conseil d’Administration de France Télécom pour s’assurer des recettes. Pour financer le déploiement du réseau de fibre ? et redistribuer aux concurrents une partie du CA de l’opérateur historique, lui aussi soumis à la concurrence ?

Étonnant, non ?

A lire :

Non à la hausse de la TVA sur le triple play, oui à la création de 25.000 emplois

Face à la hausse de la TVA sur les abonnements Internet + Télévision décidée par le gouvernement français, les organisations syndicales des fournisseurs d’accès à internet (FAI) proposent une solution alternative, qui permet :

  • de faire rentrer les 500 millions d’euros attendus sur la hausse de TVA dans les comptes de la nation, et sans doute davantage si l’on applique le coefficient multiplicateur des économistes keynésiens,
  • de créer 25 000 emplois en France ou en Europe francophone dans le secteur des télécoms,
  • de limiter l’augmentation de l’abonnement triple play à 0,50 euros / mois au lieu des 2 à 3 euros déjà annoncés par les principaux fournisseurs d’accès qui répercuteront la TVA.

Il suffit pour cela d’interdire les délocalisations d’emplois aux entreprises qui exploitent des ressources appartenant au patrimoine national, telles que les fréquences hertziennes des licences de téléphonie mobile, ou encore le service universel de téléphonie actuellement opéré par France Télécom.

Une telle obligation ne crée aucune distorsion de concurrence (alors que la hausse de TVA, qui ne s’appliquera pas à Canal + en crée une vis à vis des FAI qui distribuent des abonnements TV), et ne risque donc pas de se voir recalée par la Commission européenne, ni par l’OMC.

La Commission européenne valide les subventions à France Télévisions

… mais la question des taxes sur les opérateurs télécoms, traitée séparément, ne serait pas encore tranchée.

drapeau européen

Rémy Pflimlin, qui va succéder en août à Patrick de Carolis à la présidence de France Télévisions, s’est vu aujourd’hui retirer une épine du pied: la Commission européenne vient d’annoncer ce mardi qu’elle « approuve le mécanisme de financement à long terme de France Télévisions » (ainsi qu’une décision similaire sur RTVE, le groupe espagnol public de radio et TV).

En clair, elle autorise les subventions d’Etat au groupe audiovisuel public, qu’elle juge conformes aux règles de l’Union européenne.

La Commission indique avoir pris cette décision « notamment au vu des mécanismes en place pour éviter la surcompensation des coûts de la mission de service ».

La loi française qui a réformé l’audiovisuel public « prévoit une compensation financière pour la suppression des messages publicitaires, qui représentaient, avant la réforme, 25 à 30% des recettes annuelles de France Télévisions », rappelle Bruxelles.

« La Commission est satisfaite de l’engagement fourni par les autorités françaises que la subvention annuelle sera calculée en fonction des coûts du service public à encourir par France Télévisions et que la recette des taxes introduites par la réforme ne sera pas affectée à cette aide et n’en déterminera pas le montant (…).

La taxe sur les messages publicitaires sera payée par les chaînes de télévision [privées] et celle sur les communications électroniques par les fournisseurs de services comme, par exemple, les portails Internet et les opérateurs de câble ou satellite. Le produit de ces taxes va dans les coffres de l’Etat, sans affectation formelle.  »

La légalité de la taxe télécoms toujours examinée

Cependant, la légalité aux yeux de la Commission de la taxation des communications électroniques n’est, semble-t-il, quant à elle pas encore tranchée. L’AFP précise à propos de la décision sur France Télévisions que la procédure entamée par la Commission contre la taxation des télécoms « peut déboucher en dernier recours sur un renvoi de la France devant la justice européenne ».

L’Agence France-Presse, dans une autre dépêche consacrée à RTVE, mentionne que la Commission « examine en revanche toujours, dans une procédure parallèle, la légalité d’une taxe instaurée parallèlement sur le secteur des télécoms, et censée participer au financement des aides publiques versées à RTVE, a précisé un porte-parole ».

A lire aussi

Taxe télécoms pour l’audiovisuel public: quelle taxe pour compenser quelle publicité? – 9 février 2010

L’aide d’Etat de 2002 à France Télécom légale, juge le tribunal de l’Union européenne – 28 mai 2010

Crise: des marchés numériques en « recul historique » en 2009

L’Idate a publié son DigiWorld, «état du monde numérique», qui montre un recul de 1,5% des marchés analysés, parallèle à la baisse du PIB mondial. Seules les services télécoms se sont maintenus, grâce aux pays émergents.

La dixième édition du DigiWorld Yearbook, rapport sur les marchés télécoms-Internet-médias dans le monde, vient d’être publiée par l’Idate. L’année 2009 a été marquée par «un recul historique en valeur, de -1,5%», indique  Didier Pouillot responsable du projet DigiWorld Yearbook.

Parmi les six segments qui composent le « DigiWorld », un seul, celui des services de télécommunications, a connu une légère croissance, de 1,8%. Cela grâce aux pays émergents, la plupart des pays avancés ayant connu un recul marqué dans ce secteur aussi.

DigiWorld tableaux - source IdateSource: Idate

2009, chute brutale dans les équipements et l’informatique

La baisse d’ensemble de 1,5% est à nuancer selon les domaines et les régions. Pour les équipements télécoms, la baisse mondiale a été de 4,5%, et même de  10% en Europe. Côté géographique, l’Amérique du Nord et l’Europe baissent (-3,7% et -3,3%). L’Asie-Pacifique par contre est en hausse de 1,1%, et l’ensemble Amérique latine, Afrique et Moyen-Orient de +3,8%.

Cependant, observe l’Idate,  le développement des accès et des usages s’est poursuivi, et 2009 a «à nouveau constitué une année très faste pour l’augmentation des parcs mobile (550 millions de nouveaux clients dans le monde) et même une année record pour les accès haut débit (66 millions de nouveaux abonnés)».

Décuplement des téléphones portables en 10 ans

Dixième édition du  DigiWorld, ce rapport revient sur la décennie et note:
– un décuplement du parc mobile mondial, passé de 477 millions de téléphones fin 1999 à près de 4,5 milliards à fin 2009,
– le déploiement à très large échelle du haut débit, qui, tout juste naissant il y a 10 ans, raccorde aujourd’hui plus de 450 millions de foyers dans le monde,
– le basculement d’un parc TV encore quasi exclusivement analogique à la fin des années 1990 vers un parc numérique pour près de 50% des foyers TV aujourd’hui.

Le DG de l’Idate, Yves Gassot, souligne trois tendances de 2009 «particulièrement structurantes pour les mois à venir»:

1. Les premières congestions sur les réseaux cellulaires sous l’effet du poids croissant des smartphones et des dongles pour PC et netbooks.
2. La croissance des flux vidéo joue un rôle prépondérant dans l’essor du trafic sur l’Internet (+40 à +60% par an selon les estimations).
3. Le poids croissant des réseaux sociaux dans le temps passé sur le Net, dans l’évolution des pratiques et dans leur pouvoir de prescription avec un modèle économique de plus en plus dominé par des stratégies de plateformes.

Les limites de l’expression sociale sur les intranets de SFR et de France Télécom

Actu Express: Miroir social note avec à propos que les opérateurs, prompts à promouvoir le web participatif auprès de leurs clients,  sont nettement moins enthousiastes lorsqu’il s’agit de le mettre en pratique sur leurs intranets d’entreprise.

On peut aussi rappeler une fois de plus que le forum sur le stress, «Réagir ensemble» et l‘Observatoire du stress créés à l’initiative de la CFE-CGC/UNSA et SUD chez France Télécom-Orange sont également censurés depuis les accès internet de l’entreprise. Les déclarations médiatiques au sujet d’une ouverture vers un meilleur dialogue social n’y ont toujours rien changé…

Carlos Slim, propriétaire du quatrième opérateur mobile mondial et homme le plus riche du monde

Actu express: Bill Gates, fondateur de Microsoft, était classé par le magazine américain Forbes comme l’homme le plus riche du monde. Cette année, il n’est «que» deuxième, après le Mexicain Carlos Slim, à la troisième place l’an dernier et maintenant classé première fortune mondiale – avec 500 millions de dollars d’avance – par Forbes.

Carlos Slim
Carlos Slim (octobre 2007), photo Agência Brasil sous licence CC by Brésil

Carlos Slim, 70 ans, est à la tête d’une fortune estimée à 53,5 milliards de dollars. Il possède de nombreuses entreprises, mais son coup le plus important fut son rachat en 1990, avec des associés, de la compagnie publique mexicaine de téléphone Telmex (Telefonos de Mexico) pour 1,7 milliard de dollars. Il la développe par acquisitions et l’a scindé entre Telmex et América Movil (téléphone mobile).

Ce dernier serait le quatrième opérateur mondial de téléphonie mobile, avec 194,3 millions d’abonnés mobiles (PDF) en septembre 2009.

En Europe, une personne sur deux utilise Internet quotidiennement

Actu Express: L’usage d’Internet fait maintenant partie du quotidien pour la moitié des Européens : c’est ce que souligne le portail européen de la Société de l’Information, sur la base d’une analyse spécifique des dernières statistiques d’Eurostat.

En France, comme dans la moyenne européenne :

  • les plus jeunes sont les plus utilisateurs : 69 % des 15-24 ans utilisent Internet quotidiennement ou presque, pour 50% dans la population globale (15-74 ans).
  • les hommes (46%) achètent davantage que les femmes (43%) sur Internet.

La synthèse en Français avec les tableaux de chiffres comparatifs est disponible en pdf ou en .doc sur le site Europa.

Orange rachète Sunrise

Actu express : Orange et Sunrise vont fusionner leurs activités fixes et mobiles en Suisse, qui ne comptera donc à terme plus que deux opérateurs : Swisscom, opérateur historique, et le nouvel ensemble, dont la marque n’est pas encore définie.

Coût de l’opération pour France Télécom : 1,5 milliards d’euros, pour 75% du capital. TDC, l’opérateur danois détenant Sunrise en conserve temporairement 25%.

Selon Romandie news, qui s’inquiète par ailleurs des conséquences pour les employés et les clients :

Le nouvel ensemble affiche un chiffre d’affaires cumulé de 3,1 milliards de francs pour 2008, loin derrière les 12 milliards de Swisscom. En revanche, il se pose en concurrent plus solide en termes de clients, contrôlant 38% du marché de la téléphonie mobile avec 3,4 millions d’abonnés et 13% de celui de l’accès à internet et du téléphone fixe avec 1,1 million d’abonnés.

[…]

Les synergies attendues de la fusion sont chiffrées à 3,2 milliards de francs. Au niveau opérationnel, les économies devraient atteindre 200 millions de francs par an, pour des coûts d’intégration cumulés de 140 millions. Les synergies liées aux investissements atteindront 570 millions entre 2010 et 2015. Elles permettront d’économiser 65 millions chaque année.

Alcatel-Lucent, des milliers de suppressions d’emploi et un bénéfice symbolique

Après neuf trimestres de suite de pertes depuis la création par fusion de l’entreprise, pour la première fois, Alcatel-Lucent a annoncé un bénéfice pour le deuxième trimestre 2009, de 14 millions d’euros – lié à des éléments exceptionnels et donc surtout symbolique. D’autant plus que le chiffre d’affaires reste en recul, de 4,8%, à 3,9 milliards d’euros.

Alcatel
Alcatel

Image Wikimedia sous licence GFDL

C’est une mince consolation pour ce qui restera un des plus grands exemples de gâchis du tout-financier. À Alcatel-Lucent, on totalise à ce jour 18.500 suppressions d’emploi engagées. Le cas d’Alcatel montre que même des fleurons (Gérard Larcher en 1995, dans son rapport sur « L’avenir de France Télécom: un défi national« , relevait qu’Alcatel occupait « les premiers rangs mondiaux »), des géants de l’industrie ne sont pas à l’abri: même les industries les plus modernes, à valeur ajoutée et créatrices de nouveaux métiers, sont en crise.

Pour plus d’informations sur l’entreprise et ses enjeux, voir le site du syndicat CFE-CGC d’Alcatel-Lucent.

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