Détecter le risque de burn-out

Détecter le risque de BURN OUT from Xerfi Canal TV on Vimeo.

Un cadrage assez intéressant pour identifier ce qu’est le burn-out, quels en sont les facteurs de risque, et comment l’éviter.
L’analyse de Philippe Zawieja, chercheur associé aux MINES Paris Tech, met en évidence la prédominance du contexte, qui va ensuite affecter plus ou moins les personnes en fonction de leurs caractéristiques personnelles.

A compléter sans doute par la lecture de son ouvrage, « Le burn-out », paru dans la collection Que sais-je ?
ouvrage

En complément : l’émission de France Inter « La tête au carré » du 22 avril « La société du burn out » fait intervenir le même Philippe Zawieja, avec Jean-François Marmion et Marie Pezé.

L’e-commerce en ligne de mire en Allemagne

Alors que le géant américain du commerce en ligne Amazon fait face depuis presque un an à un conflit social dans deux de ses sites allemands, c’est au tour de son concurrent germanique Zalando d’être publiquement dénoncé pour ses conditions de travail.

Étoile montante de la vente en ligne en Europe, Zalando traverse une tempête en Allemagne après la diffusion lundi 14 avril d’un reportage télévisé dénonçant les conditions de travail dans l’un de ses centres de logistique. Ce documentaire d’une vingtaine de minutes, retransmis par la chaîne RTL, relate l’infiltration incognito d’une journaliste au sein du principal site de traitement logistique de la société allemande, à Erfurt (Centre), où 2 000 salariés empaquettent et envoient quotidiennement des milliers de produits commandés d’un clic sur le Net.

[…]

Le marchand Amazon est aussi en proie à des difficultés sociales outre-Rhin. Les salariés de deux sites allemands du groupe étaient de nouveau en grève jeudi dans le cadre d’un conflit salarial. Les salariés des centres de logistique de Leipzig (Est) et de Bad Hersfeld (Ouest) ont été appelés à cesser le travail toute la journée par le syndicat des services Verdi. Un porte-parole de Verdi a affirmé que le mouvement était « bien » suivi dans la matinée, mais sans donner de chiffre de participation.

En Allemagne, Amazon emploie 9 000 salariés, dans huit centres logistiques et deux centres de service client. Ils sont actuellement payés selon la grille des salaires du secteur de la logistique, et Verdi réclame qu’ils le soient selon les salaires en vigueur dans la distribution, plus élevés.

Lire le texte intégral de l’article dans Le Monde

Notre commentaire :

Comme chaque (r)évolution industrielle,  l’économie digitale a sa face négative, qui se dévoile chaque jour un peu plus.

Ce qui est particulièrement regrettable dans notre « époque moderne », c’est que la plupart des mutations se traduisent par un recul social sans précédent, en termes de conditions de travail comme de rémunération des salariés. L’augmentation  parallèle du chômage facilite ce recul : elle rend certains travailleurs fatalistes,  et favorise les discours de banalisation de cette dégradation (écouter la récente émission de Mermet : Un petit boulot, c’est mieux que pas de boulot).

Manifeste pour l’industrie de Gabriel Colletis et Pierre Grou

Malheureusement, Le Monde ne publie pas la version intégrale de ce manifeste en accès public. Certains de nos membres faisant partie des signataires, nous nous permettons d’en retranscrire le texte intégral :

Aucun pays ne peut se développer ou même rester un pays avancé sans base productive. C’est pour l’avoir ignoré que certains pays s’enfoncent dans le chaos et que d’autres sont sur la pente du déclin.
Les pertes d’emplois et la disparition de pans entiers de l’industrie ne concernent pas seulement certains secteurs ou bassins d’emploi. Elles ont des effets dévastateurs sur toute l’économie, hypothéquant son avenir et celui des générations futures. Elles mettent ainsi en péril la démocratie.

Continue reading « Manifeste pour l’industrie de Gabriel Colletis et Pierre Grou »

Le secteur des télécoms en 5 graphiques : notre analyse des données Arcep

Le régulateur des télécoms vient de mettre à jour le fichier des séries chronologiques de l’Observatoire des marchés, avec les chiffres de 2010. Dans le même temps, France Télécom, en préambule à son Assemblée Générale des actionnaires 2011, a publié son document de référence 2010.

L’ensemble de ces données permet d’actualiser notre analyse de 2009, en 5 graphiques clefs qui parlent d’eux-mêmes, surtout lorsqu’on les juxtapose.

Les revenus des opérateurs sur le marché final ont cru de 83% en 12 ans…

… mais le secteur a perdu 21% de ses emplois, soit plus d’un emploi sur 5.

France Télécom reste le champion de la suppression d’emploi,
avec près d’1 emploi sur 3 supprimé en 12 ans…

… mais depuis 2007, les opérateurs alternatifs détruisent aussi des emplois.

Quant à l’investissement, s’il a connu une belle poussée en 2000 et 2001, le soufflé est vite retombé.

A quoi devait servir la libéralisation du marché ?

Parmi les nombreuses promesses de la libéralisation du marché des télécommunications, on peut retenir, en vrac :

  • le développement global du marché
  • la diversification de l’offre et l’innovation
  • la baisse des prix au profit du consommateur
  • le développement de l’investissement et de l’emploi.

La relecture du bilan fait en 2000 par le Ministère des Finances de l’époque laisse cependant transparaître le caractère idéologique de cette libéralisation, l’un des premiers critères évalué étant… l’ouverture réelle à la concurrence, par l’analyse des parts de marché et du nombre d’opérateurs de réseaux ayant demandé une licence.

L’analyse positive de l’emploi proposée par le Ministère, la seule que nous ayons lue sur ce thème, repose malheureusement sur des chiffres erronés, en l’occurrence des prévisions de l’IDATE, beaucoup plus optimistes que les comptages réels de l’ARCEP (180 000 emplois prévus en 2000 sur le secteur, 154 500 décomptés en réalité pour cette même année, et une chute continue depuis).

La croissance du marché est au rendez-vous… mais on peut s’interroger sur ses sources et sur ses bénéfices

La croissance du marché est spectaculaire et résiste même aux années de crise, avec pour corollaire positif l’élargissement de l’accès aux télécommunications, qui augmentent significativement leur pénétration dans les foyers français.

Mais si depuis 1998 l’offre de services s’est réellement élargie et diversifiée, accompagnée d’une baisse des prix en faveur des consommateurs, nous partageons l’interrogation de Wikipedia : « Il est très difficile de déterminer si la chute des prix et l’apparition de nouveaux services est imputable à la libéralisation du secteur ou aux progrès techniques réalisés pendant la période« .

Quant à la qualité de service, elle est régulièrement perçue comme dégradée par les consommateurs, qui ont du mal à comprendre pourquoi il arrive aujourd’hui que le téléphone ou Internet ne marchent plus. Simplement parce que, pour se démarquer de la concurrence, il convient de sortir de plus en plus de services, et de plus en plus vite. Sans donc avoir eu le temps de les peaufiner… ni de former ceux qui les vendent ou qui en gèrent le SAV.

« France Télécom, malade à en mourir » sur Arte

Actu express: Arte a programmé hier une soirée « Télécoms, fiascos et réussites« . Elle se composait de deux documentaires, dont le premier, « France Télécom, malade à en mourir« , rend compte des méthodes inhumaines qui ont conduit à l’épidémie de suicides.

Ce film donne la parole à plusieurs salariés ou anciens salariés de l’opérateur historique. Ils ont témoigné de ce qui les amené à la dépression voire à la tentation d’en finir: déménagement forcé, mise au placard pendant des années, situation kafkaïenne d’un salarié abandonné dans un bureau vidé de tout équipement et des autres employés…

page web d'Arte sur la soirée télécoms

Leurs témoignages, ainsi que plusieurs analyses, comme celui d’une psychiatre et du spécialiste du harcèlement au travail Christophe Dejours, aident à comprendre comment la décision d’une poignée de technocrates a abîmé des milliers de vies et poussé certains à la mort.

Faire partir 22.000 personnes en quelques années n’a pas été indolore, loin de là. On a pu revoir le tristement fameux propos sur « la mode du suicide » de Didier Lombard, alors à la tête de l’opérateur historique.

La seconde partie de soirée sur la chaîne, « Télécoms, le grand chambardement« , montrait plus largement l’évolution vers la privatisation et la concurrence en France, en Allemagne et en Espagne. Le documentaire rappelait qu’avant la Commission européenne de Jacques Delors, ce mouvement a été enclenché en Grande-Bretagne par Margaret Thatcher.

Il montre aussi que la gestion de la libéralisation n’a pas connu en Espagne et en Allemagne la brutalité qu’ont vécu les salariés de l’opérateur historique français.

Ces deux documentaires sont visibles gratuitement pour une semaine sur le site d’Arte, puis seront accessibles en téléchargement payant.

A lire aussi

Rentrée littéraire : les difficultés de la vie d’entreprise en vedette – 6 septembre 2010

Censure: l’Observatoire du stress enfin accessible chez France Télécom – 25 août 2010

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La litanie des suicides à France Télécom: à quand la remise en cause d’une politique toxique? – 13 septembre 2009

Les limites de la concurrence dans les télécoms

Le Monde daté du 20 septembre publie un article d’Olivier Voirin (DuVarroy Consulting), qui expose de manière claire des concepts souvent oubliés lorsqu’on ne voit les télécoms que sous l’angle dogmatique de la concurrence. Cette vision dogmatique est également populiste, en ce sens qu’elle donne une vision simpliste des règles de fonctionnement du marché des télécoms, en faisant l’impasse sur l’une des données clefs du métier d’opérateur : le fait qu’il s’agit d’une activité essentiellement basée sur les coûts fixes, avec des niveaux d’investissement élevés, qui nécessitent donc de sécuriser les ressources des opérateurs.

Toute la démonstration est intéressante, l’un des paradoxes soulevés par les conclusions du papier est particulièrement croustillant… ou déplorable, selon le point de vue qu’on adopte :

Aucun des nouveaux acteurs du fixe n’a investi de façon significative dans la partie terminale du réseau, considérant que le prix du dégroupage de la ligne cuivre offrait une opportunité bien plus intéressante. La conséquence de cette situation est qu’aucun des acteurs actuels ne dispose des ressources pour mettre en place le réseau du futur, la fibre, en remplacement de la paire de cuivre. Ni l’opérateur historique qui ne dispose ni des ressources venant de ses clients résidentiels du fait de la baisse des prix, ni de celles de la vente en gros en raison des prix orientés vers les coûts du dégroupage et des tarifs d’interconnexion, ni ses concurrents qui pour acquérir des parts de marché ont fixé leur niveau de prix (30 euros) au minimum. Le marché s’est ainsi équilibré à un niveau de prix qui ne permet pas la modernisation des réseaux. La conséquence est paradoxale : l’ouverture à la concurrence, avec des contraintes réglementaires asymétriques portant uniquement sur le propriétaire du réseau, d’une activité dynamique, rentable, d’un intérêt social et économique évident, pour laquelle dans les années 1990 la France disposait d’acteurs industriels puissants, a eu comme conséquence de créer une situation dans laquelle aucun des acteurs n’est capable de financer l’infrastructure sur laquelle il peut développer son service sans le secours de la puissance publique, au niveau local ou national.

Selon nous, il manque un élément d’analyse, tout aussi paradoxal : concernant l’opérateur historique, le montant exorbitant du dividende (supérieur au bénéfice consolidé pour l’exercice 2009 rappelons-le, tandis-que l’engagement de maintenir le niveau du dividende pour les 3 prochains exercices, 2010-2012, privera l’entreprise de 11 milliards d’euros de fonds propres) contribue à l’asphyxie de ses capacités d’investissement dans les nouveaux réseaux.  Le niveau aberrant de ce dividende est pour l’essentiel le fait de … l’État, actionnaire principal (27% du capital), et dont on sait qu’il cherche désespérément à renflouer ses caisses, et fait pression sur le Conseil d’Administration de France Télécom pour s’assurer des recettes. Pour financer le déploiement du réseau de fibre ? et redistribuer aux concurrents une partie du CA de l’opérateur historique, lui aussi soumis à la concurrence ?

Étonnant, non ?

A lire :

Les dérives des nouveaux modes de management

L’émission de France Culture « Du grain à moudre » a organisé le 13 juillet dernier un débat en direct intitulé « Les dérives des nouveaux modes de management« , avec :

Michel Yahiel, président de la ANDRH, Ancien DRH de la ville de Paris
Danielle Linhart, sociologue Directrice de recherches au CNRS
Jean Marc Daniel, directeur de la revue Sociétal, Professeur d’économie
Gérard Doublet, conseiller en ressources humaines et management des organisations

On y parle (évidemment ?) de France Télécom, et les participants à la dernière Université d’été de la CFE-CGC/UNSA auront reconnu

Vous pouvez écouter l’émission via le site « tous les podcasts« .

Université d’été de la CFE-CGC/UNSA les 5 et 6 juillet prochains

Chaque année, la CFE-CGC/UNSA France Télécom-Orange organise une université d’été, ouverte aux salariés du Groupe France Télécom, et des branches « communication et médias ».

C’est l’occasion de faire le point sur une sélection de sujets clefs dans le domaine de l’économie, et plus particulièrement de l’économie numérique, avec une approche sociétale qui permet aux participants de prendre du recul par rapport à leur pratique professionnelle ou syndicale, au travers d’interventions et de débats avec des experts.

La manifestation se déroule à Paris. Il reste encore 2 jours pour s’inscrire. Le programme et les modalités d’inscription sont disponibles sur le site de la CFE-CGC/UNSA.

Pour vous mettre l’eau à la bouche, vous pouvez lire sur Alternatives Économiques une petite note de lecture à propos du livre « La trahison des économistes » de Jean-Luc Gréau, économiste, qui interviendra le 5 juillet à l’Université d’été.

Pour relancer l’économie : et si on fermait la Bourse ?

Le Monde Diplomatique, jamais en retard d’une fine analyse, livrait dans son numéro de février un excellent papier de Frédéric Lordon, économiste et auteur de La Crise de trop. Reconstruction d’un monde failli. Excellent, argumenté, avec une pointe d’humour caustique tout à fait plaisante, il sera bientôt en ligne dans son intégralité.

Le papier s’ouvre sur une évocation de France Télécom :

Il a fallu la « mode du suicide » si délicatement diagnostiquée par M. Didier Lombard, président-directeur général (PDG) de France Télécom, pour offrir l’occasion, mais si peu saisie dans le débat public, de se souvenir de ce dégât quotidien de la finance actionnariale dont les injonctions à la rentabilité financière sont implacablement converties par les organisations en minimisation forcenée des coûts salariaux, destruction méthodique de toute possibilité de revendication collective, intensification épuisante de la productivité et dégradation continue des conditions matérielles, corporelles et psychologiques du travail.

Pour illustrer les « extravagantes demandes du capitalisme » (dixit), il aurait pu aussi parler des dividendes versés aux actionnaires de France Télécom pour l’exercice 2009,  supérieurs aux bénéfices de l’entreprise ! Sa démonstration en tous cas ne fait que conforter nos analyses, que vous pouvez retrouver sur ce blog et celui de l’ADEAS, Association pour la Défense de l’Epargne et de  l’Actionnariat des Salariés de France Télécom-Orange.

Pour notre part, nous répondons trois fois « oui » aux suggestions de Frédéric Lordon. Qui au pouvoir aura le courage de s’en emparer ?

A lire:

L’ Esprit de Philadelphie : la justice sociale face au marché total

Alain Supiot, Directeur de l’IEA de Nantes, Professeur de Droit et membre de l’Institut Universitaire de France, vient de publier cet ouvrage aux éditions du Seuil, qui, selon Mediapart :

apporte un éclairage saisissant sur les causes les plus profondes des dysfonctionnements et de la crise de nos sociétés actuelles. Cela peut se résumer en une formule, que suggère le titre de l’ouvrage: nos sociétés ont rompu avec «l’esprit de Philadelphie». […] A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les vainqueurs ont dessiné des règles financières et monétaires, pour assurer la stabilité du monde et le développement économique, notamment au travers des accords de Bretton Woods, contresignés le 22 juillet 1944 par les délégués représentant l’ensemble des 44 nations alliées. Ces accords furent précédés, le 10 mai 1944, d’une déclaration adoptée par l’Organisation internationale du travail et connue sous le nom de Déclaration de Philadelphie. Elle est, en quelque sorte, le pendant social des accords financiers de Bretton Woods.

On peut consulter le texte intégral de la Déclaration de Philadelphie sur le site de l’aidh (l’éducation aux droits de l’homme en français).

Nous vous proposons, avant d’ajouter cet ouvrage à votre bibliothèque, d’écouter les entretiens de Mediapart avec Alain Supiot, via Dailymotion, en deux parties :

Comment vendre à la découpe le service public

Le Monde Diplomatique a publié en décembre dernier un excellent dossier d’analyse sur l’idéologie et les méthodes qui président à la suppression progressive des services publics en Europe. Illustré par différents exemples de privatisation de services, il pose d’excellentes questions sur les missions de l’État.

Le dossier est désormais en ligne sur le site du Monde Diplomatique. A lire d’urgence…

De l’Etat-providence à l’Etat manager

Le Monde Diplomatique de décembre consacre tout un dossier au thème « Comment vendre à la découpe le service public » .

Particulièrement éclairant sur les stratégies adoptées par l’idéologie libérale pour démanteler toutes les activités qui appartiennent au patrimoine national, et font partie des services indispensables à la vie quotidienne des citoyens. L’éditorial de Serge Halimi « Une dette providentielle… » permet de bien comprendre comment se boucle le discours idéologique pour rendre le processus « incontournable ».

Les auteurs de ce dossier étaient les invités de l’émission radio de Daniel Mermet « Là bas si j’y suis », le 8 décembre, dont on peut écouter le podcast.

En complément, on peut aussi relire sur le site du Diplo, l’article de la sociologue Danièle Linhart : « Comment l’entreprise usurpe les valeurs du service public« .

A lire d’urgence pour ne pas se laisser abuser par la « pensée unique » !

Renseignements téléphoniques: plus de concurrence, plus cher, pour moins d’appels

Parmi les dernières statistiques qu’a publiées récemment l’Arcep, on trouve ce passage sur les renseignements téléphoniques: leur revenu «s’élève à 40 millions d’euros au deuxième trimestre 2009 et progresse de 3,7% par rapport à celui du deuxième trimestre 2008. Le nombre des appels vers les services de renseignements (27 millions d’appels) ainsi que le volume des minutes qu’ils génèrent (58 millions de minute) sont en recul d’environ 15% sur un an au deuxième trimestre 2009.»

Beau paradoxe apparent: malgré cette forte baisse des appels, le chiffre d’affaires qu’ils génèrent augmente (cette année – depuis l’ouverture de la concurrence, il a chuté de plus de moitié). C’est une nouvelle réussite du dogme de la concurrence à tout va: la hausse des tarifs compense la baisse de la demande…

20091115_renseignements_telephoniques_2Les demoiselles du téléphone, image Wikipédia sous licence CC by-sa

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Mobilisation des salariés d’Alcatel: l’Arcep interpellée

Pour protester contre le plan de 4.000 suppressions d’emploi en Europe chez Alcatel Lucent, les salariés de tout le continent se sont mobilisés mardi 10 novembre. Des rassemblements ont eu lieu dans neuf pays (France, Allemagne, Italie, Espagne, Roumanie, Belgique, Pays-Bas, Autriche et Irlande).

Téléphones Alcatel
Téléphones Alcatel

Image CesarCardoso (Flickr) sous licence CC by

En France, trois manifestations ont eu lieu: une devant la Maison de l’Europe à Rennes, une autre à Paris devant le siège de l’Arcep et une troisième devant le Parlement européen. Cette mobilisation a eu lieu à l’appel de l’intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT). Son tract (PDF) explique les raisons d’interpeller l’Arcep. Continue reading « Mobilisation des salariés d’Alcatel: l’Arcep interpellée »

France Télécom: un cas d’école dans un système mortifère

Sur Mediapart, le philosophe Pierre Dardot et le sociologue Christian Laval reviennent à travers l’affaire France Télécom sur la fabrique du «sujet néolibéral» et ses effets.

Quelques extraits pour vous mettre l’eau à la bouche :

Périodiquement on redécouvre, pour l’oublier bien vite, que quelque chose « ne tourne pas rond » dans le monde du travail. Les suicides en série au Technopôle de Renault ne sont pourtant pas si lointains.. Sociologues et psychanalystes ont longuement décrit et analysé les diverses formes prises par la « crise du travail ». Mais « la souffrance au travail » dont on parle beaucoup aujourd’hui ne tombe pas du ciel, elle ne relève pas seulement d’un traitement thérapeutique en forme d’ « accompagnement psy », elle résulte avant tout de pratiques et de dispositifs qui ont profondément modifié l’organisation des entreprises et les relations professionnelles.

A cet égard, le cas de France Télécom – qui s’appellera bientôt Orange pour faire oublier son ancrage national- est tragiquement exemplaire. Voici une entité qui est passée en quelques années de l’univers du monopole de service public à celui de la multinationale de plain-pied dans le capitalisme mondialisé et financiarisé. Cela s’est fait à coup de changements de statut, d’ouvertures du capital  et de privatisations menés par tous les gouvernements de droite comme de gauche depuis 1990. L’histoire de France Télécom, c’est en réduction et en caricature,  l’histoire du déploiement implacable d’une logique de concurrence généralisée qui fait se rejoindre les horizons les plus lointains des marchés globalisés et les subjectivités les plus intimes des salariés. France Télécom  c’est donc notre histoire collective qui se lit dans l’histoire d’une entreprise et de ses salariés. Pour tout dire, on a là affaire à un cas d’école de l’expérimentation néolibérale.

Une analyse remarquable et bien argumentée, à lire en intégralité sur Mediapart.