La filière télécoms en France #1 : l’emploi menacé dans un secteur stratégique

En cette période d’élection présidentielle, les TIC sont, ou devraient être considérés comme un secteur clef de l’économie. Différents lobbies tentent de capter l’intérêt des candidats, avec plus ou mois de succès, comme on peut le lire dans l’analyse détaillée d’Olivier Ezratty, présentée en 6 épisodes sur son blog, sous le titre « Les clivages de la présidentielle sur le numérique »  (le dernier référence tous les autres, mais bien sûr il vaut mieux commencer par le premier).

A la suite de nos travaux d’analyse sur l’emploi chez les opérateurs, que nous mettrons à jour dès que les données annuelles de l’Arcep seront publiées, nous avons voulu aller un peu plus loin et présenter nos propres constats et propositions. Ce premier épisode est consacré aux constats. Le second sera consacré aux leviers d’action que nous avons identifiés. N’hésitez pas à commenter !

Soulignons tout d’abord que la Fédération Française des Télécoms (syndicat professionnel des opérateurs) s’est également cette année livrée à un constat chiffré, réalisé avec le concours d’Arthur D.Little dont voici une synthèse des chiffres clefs du marché.

Les chiffres des emplois induits dans la filière proviennent de l’INSEE, et mériteraient une petite analyse, qualitative (identification et segmentation des codes activités sélectionnés) et historique, que nous n’avons pas eu le temps de réaliser. Mais on voit que la part des équipementiers est extrêmement « light » par rapport à celle des opérateurs.

Les équipementiers européens sont en danger de mort

Les équipementiers français et européens (équipements de réseaux pour les opérateurs télécoms et terminaux pour le grand public) ne cessent de perdre du terrain au profit d’acteurs essentiellement asiatiques, et d’Apple concernant les terminaux grand public innovants (voir par exemple les derniers chiffres publiés par le cabinet IDC sur ce dernier point), et conséquemment des emplois : pas un mois sans qu’on annonce des compressions de personnel chez Alcatel-Lucent, Sagem, Nokia, etc.

La filière télécoms, qui fut florissante en France dans les années 70/80 (peut-être au prix d’un protectionnisme exagéré) est en voie de disparition. A l’époque, l’opérateur historique France Télécom, et auparavant les PTT, s’imposaient de faire les développements technologiques en partenariat avec les équipementiers français, et autour des travaux du CNET, qui a depuis été démantelé, jugé « non rentable » sous la gouvernance de Didier Lombard à France Télécom, et il n’existe plus de pôle de R&D performant pour faire de la recherche prospective dans le domaine des télécommunications en France. Rappelons que la technologie ADSL, diffusée dans le monde entier, était un pur produit des ingénieurs du CNET…

Les opérateurs français délocalisent de plus en plus d’emplois

Délocalisations massives des centres d’appels…

Extrait de notre article Dogme de l’hyper concurrence + consumérisme = délocalisations et décroissance.

L’Allemagne, qui emploie 600 000 téléconseillers sur son territoire, est « naturellement » protégée par la barrière linguistique. L’usage de la langue française dans de nombreux pays à faible coût salarial explique que la France n’en aie que 250 000 sur son sol national.

L’Angleterre quant à elle a 700 000 salariés dans cette activité. Il conviendrait d’aller regarder de plus près ce qui a été fait dans ce pays, pourtant très « libéral » pour préserver les emplois.

Les opérateurs de télécommunications sont les premiers employeurs et/ou donneurs d’ordre dans le domaine des centres d’appels. On estime qu’ils délocalisent au moins 30 000 emplois dans ce métier spécifique. Le gouvernement s’était engagé à agir, mais n’a absolument rien fait malgré ses promesses (plus aucun article sur les tags « centres d’appels » ou « délocalisations » sur le site gouvernemental depuis les promesses de 2010 et nous confirmons qu’aucun plan d’action concret n’a été engagé depuis)

…mais aussi de la R&D

Aucun chiffre officiel sur le sujet, et pour cause, le débat est trop honteux ! Mais, de l’intérieur de France Télécom, nous savons qu’une part de plus en plus importante de la R&D est délocalisée, via des filiales ou des sous-traitants, particulièrement en Inde et en Europe de l’Est (pour des raisons de coûts de main d’œuvre) et au Caire (deal au moment de l’implantation d’Orange en Égypte).

Ni le gouvernement, ni le régulateur
n’assument leurs missions de préservation de l’emploi en France

Ces deux acteurs ignorent superbement cette mission, pourtant inscrite dans le Code des Télécommunications français.

Modalités d’attribution de la licence 4G : aucune contrainte sur l’emploi dans le cahier des charges d’attribution de la licence mobile

Extrait de notre Communiqué CFE-CGC & UNSA Telecoms – licence 4G – 9 juin 2011

L’article L32-1 alinéa I paragraphe 3 du Code des postes et communications Électroniques précise « La fonction de régulation du secteur des communications électroniques est indépendante de l’exploitation des réseaux et de la fourniture des services de communications électroniques. Elle est exercée au nom de l’État par le ministre chargé des communications électroniques et par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes. »

Et de poursuive dans son alinéa II : « Dans le cadre de leurs attributions respectives, le ministre chargé des communications électroniques et l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes prennent, dans des conditions objectives et transparentes, des mesures raisonnables et proportionnées aux objectifs poursuivis et veillent :

1° A la fourniture et au financement de l’ensemble des composantes du service public des communications électroniques ;

2° A l’exercice au bénéfice des utilisateurs d’une concurrence effective et loyale entre les exploitants de réseau et les fournisseurs de services de communications électroniques ;

3° Au développement de l’emploi, de l’investissement efficace dans les infrastructures, de l’innovation et de la compétitivité dans le secteur des communications électroniques… »

Or dans le projet de décision de l’Arcep il est successivement indiqué :

« Le nombre de lauréats, ainsi que leur quantité de fréquences et leur positionnement, seront définis de façon endogène par la procédure, sur la base des offres que formuleront les candidats au regard des trois critères de sélection (valorisation des fréquences, engagement d’accueil des MVNO, engagement renforcé de couverture départementale). »

« le candidat doit s’assurer qu’il indique pour chacune de ses offres :

– un montant financier exprimé en euros ;

– s’il souscrit ou non à l’engagement d’accueil des MVNO ;

– s’il souscrit ou non à l’engagement lié à l’aménagement du territoire. »

Si le projet de décret est signé en l’état, un constat simple s’impose : aucune obligation sur l’emploi…

Le Ministre méconnait à la fois les dispositions législatives (évoquées ci-dessus) mais aussi l’article 5 du préambule de la Constitution de 19463, qui fait partie du bloc de constitutionnalité et qui dispose que  « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi. ».

Opération « tablette à 1 euro » pour les étudiants :
le ministère écarte délibérément Archos, le seul fabricant français de tablettes

Voir la chronique de Sébastien Crozier : Tablette à 1 euro : Monsieur Wauquiez, fermez-la…

Ne parlons pas de l’État actionnaire…

Premier actionnaire de France Télécom-Orange avec 27% du capital (réparti par moitiés entre l’Agence des Participations de l’État et le Fonds d’Investissement Stratégique), l’État, dont les représentants siègent au Conseil d’administration de l’entreprise, ne fait rien pour dynamiser la stratégie de développement des télécommunications en France, qu’il s’agisse de l’investissement dans les nouveaux réseaux ou dans la R&D (quasiment plus de « R », juste des développements avec un ROI court terme). Le seul objectif de l’État semble être de siphonner les résultats de l’entreprise via un dividende exorbitant, dont il touche près d’un milliard d’euros par an.

En 2009, les dividendes ont été supérieurs au résultat net consolidé du Groupe…

Extrait de notre blog dédié à l’actionnariat des personnels du Groupe France Télécom-Orange : Des dividendes trop élevés sont dangereux pour l’entreprise et pour ses personnels.

Le retour du dividende à 0,50 € demandé par l’ADEAS permettrait de revenir au ratio de distribution de 2004, qui apparaissait beaucoup plus raisonnable.

… et en 2010, s’ils n’en représentent que 76%, ils restent supérieurs au bénéfice net courant

Extrait de notre Lettre de l’Épargne et de l’Actionnariat Salariés – juillet 2011

À 1,40 euros par action, le dividende représente pour 2010 76% du résultat net consolidé, et 3 fois le bénéfice net des comptes sociaux (résultat net de l’exercice : 1 067 millions d’euros, dividendes distribués sur l’exercice : 3 708 millions d’euros). Le dividende est payé par le report à nouveau, c’est-à-dire par les bénéfices d’exercices antérieurs, qui devraient être consacrés à l’investissement actuel ou futur.

… ni de l’État fiscal

Extrait de notre lettre ouverte à Christine Lagarde en mars 2011, qui résume l’essentiel de nos critiques sur le rôle de l’Etat vis-à-vis de France Télécom-Orange

17 taxes et 9 redevances pèsent sur les opérateurs de télécommunications, et plus particulièrement l’opérateur historique. Pour le moment, France Télécom paie seul la totalité de l’IFER (Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux, mise en place pour remplacer la taxe professionnelle) pour le secteur des télécommunications9.

Free Mobile : quelques enseignements intéressants en matière de « community management »

Pour changer un peu des polémiques sur Free Mobile, intéressons-nous à la riposte des autres opérateurs, et plus particulièrement à la manière dont Bouygues Telecom a géré le dialogue avec ses clients dans les réseaux sociaux, dans un moment de crise tout à fait particulier, le discours de Xavier Niel ayant littéralement incité les consommateurs à la violence vis à vis des opérateurs mobiles « historiques ».

10 minutes d’interview vidéo du « Community Manager » de BT, et 10 enseignements synthétisés par le rédacteur de l’article.  Prêts ? c’est sur Le blog de Greg

Free mobile : une arrivée pas si fracassante que ça ?

Ce qui est intéressant avec l’arrivée de Free Mobile, c’est que le « buzz », plus important que jamais, fournit de la matière à l’analyse du phénomène, en quantité et très rapidement. Aujourd’hui, Boursier.com se fait l’écho des désappointements des consommateurs, déçus par les délais, la qualité (voire l’absence) de service :

Du côté des usagers, la gueule de bois a fait suite à l’euphorie des premiers jours : Absence de portabilité, retard de livraison des cartes SIM, service clientèle débordé, certains utilisateurs crient à l’arnaque, comme ce client  » free adsl depuis 2005″ dont l’inscription est « dans l’impasse depuis le 11 janvier ».  » Inacceptable « , juge-t-il dans message posté sur le Twitter de Xavier Niel.

« Plus de 3 semaines que j’attends ma carte SIM. Pourtant j’avais déjà Free mais cette fois je n’ai pas tout compris ! » , ajoute cet abonné sur la page Facebook de Free Mobile. Sur le réseau social, une utilisatrice toujours dans l’attente, a donc tenté de passer par le « 3244 ». « Certes des tarifs compétitifs, c’est bien mais si le reste suit, c’est beaucoup mieux », prévient-elle. « C’est vraiment de l’amateurisme, comment n’ont-ils pu prévoir un tel engouement ? », s’interroge encore un nouvel abonné sur le réseau social.

Au delà des griefs factuels, et en lien avec nos précédentes positions sut la question, le terme « d’amateurisme » frappe : les consommateurs voudraient que ce soit à la fois, rapide, efficace, impeccablement professionnel, et pas cher, voire gratuit.

Dans le même temps, en tant que syndicalistes nous sommes bien placés pour le savoir, lorsqu’ils sont salariés, ils se plaignent (très souvent à juste titre) d’être de moins en moins nombreux pour assumer une quantité de travail toujours croissante, de moins en moins bien rémunérés, de moins en moins bien formés, et au final de ne pas avoir les moyens de faire « du travail bien fait » qui leur permettrait de se sentir bien dans leur vie professionnelle. L’analyse des suicides en milieu professionnel montre que ce sont les salariés les plus investis, les plus professionnels, qui sont les plus déstabilisés par cette déconstruction du travail.

A bien y regarder, le ressenti du consommateur et du travailleur se font écho, ils sont les deux facettes d’une même réalité, qui interroge sur cette société du toujours plus, toujours plus vite, pour toujours moins cher (mais quand même toujours plus de profits pour certains), qui forcément aboutit à du « toujours plus bâclé », tout aussi frustrant pour le client que pour le salarié…

Est-ce cette vie que nous voulons ? Est-elle satisfaisante ? Ne faut-il pas rechercher un nouvel équilibre ? Des méthodes de travail où l’on se donnerait le temps de bien faire les choses ? Cela s’appelle aussi l’efficience, et c’est souvent au final moins coûteux que de réparer ce qui a été mal fait dans un processus bâclé (mais tout le monde fait semblant de croire que le bâclé est plus rentable, comptant sur le fait que « ça passera » peut-être comme ça, que le client ne le verra pas, ou aura la flemme de réclamer, ou qu’en maniant le bâton un peu plus fort, on parviendra à ce que les personnels fassent « vite et bien »).  Du côté du salarié, ce serait surtout moins frustrant. Heureux au travail, il éprouverait sans doute moins le besoin de consommer sans discernement (et donc de chercher des tarifs toujours plus bas), ou pire, d’insulter les salariés des autres entreprises, pour se défouler de ses propres frustrations…

Pour revenir à Free Mobile, l’article de Boursier.com mentionne que certains clients reviennent chez leur opérateur d’origine, mais aussi que l’ensemble des acteurs a revu ses offres « low cost », pour les alléger davantage, sans doute une fois de plus au détriment de la qualité, ce qui engendrera de nouvelles frustrations, des personnels comme des clients.

Ce qui ne reviendra pas, c’est toute la valeur perdue. Les tarifs ont définitivement pris un coup dans l’aile, sans doute pour le bonheur des consommateurs, mais combien de salariés perdront leur emploi, ou devront travailler toujours plus vite au détriment de leur qualité de vie professionnelle ? Et combien d’heures perdues pour traiter des résiliations puis des réabonnements pour les mêmes clients, alors que pendant ce temps ils auraient pu se consacrer à d’autres tâches plus gratifiantes, et plus porteuses de valeur, tant pour leurs clients que pour leur entreprise ?

La folie Free, symbole d’une schizophrénie française

Ils sont Free ? Ils n’ont pas tout compris… Plaisanterie mise à part, le million de Français qui, en un mois, ont déjà souscrit aux offres alléchantes du 4 opérateur mobile ne se doutent pas toujours à quel point ils favorisent la délocalisation d’emplois et d’investissements, phénomène qu’ils déplorent par ailleurs. L’engouement spectaculaire pour Free Mobile est révélateur d’une schizophrénie, celle qui oppose, en nous, le consommateur et le producteur, l’agent économique et le citoyen. L’un est arrimé à son pouvoir d’achat, l’autre est attaché à l’emploi. L’un arbitre en faveur de produits et services importés moins chers, l’autre déplore que son pays offre si peu d’emplois nouveaux. Conflit d’intérêts légitimes duquel le consommateur sort presque toujours vainqueur… à court terme.

Lire la suite dans Les Echos du 13/02/2012

Ceux qui nous lisent ici régulièrement verront sans doute la filiation avec notre tribune du 27 janvier dernier dans… La Tribune, que vous pouvez lire ici dans sa version intégrale.

Monsieur Pécresse prend la même volée de bois vert que nous en commentaire de son article, qu’il s’agisse d’aficionados de Free ou d’internautes aux opinions économiques pour le moins « orientées », lorsqu’elles ne font pas tout simplement l’impasse sur une partie des réalités, et nous ne pouvons donc que lui exprimer notre solidarité.

Nous nous réjouissons que la presse économique se fasse le relais de vérités sans doute désagréables à entendre pour certains, mais cependant salutaires, et dont on peut espérer à ce titre qu’elles soient désormais entendues. L’important, c’est que le débat ait lieu, pour que chacun puisse se faire son opinion.

Rappelons par exemple que nous avons été les premiers à dénoncer le niveau des dividendes à France Télécom, dès 2007 lorsqu’ils ont commencé à s’envoler, en 2009 au travers de notre association du personnel actionnaire, et bien sûr en 2010 lorsqu’ils ont dépassé le niveau des bénéfices. Au départ, nous avons été raillés, parfois traités de menteurs alors que nos chiffres provenaient des documents de référence officiels de l’entreprise. Il a fallu attendre le début de cette année pour que le régulateur se rallie à notre position, que le PDG de France Télécom assure que le niveau du dividende n’était pas « gravé dans le marbre » et pour finir que les analystes financiers reprennent, presque mot pour mot, nos revendications de privilégier l’investissement au détriment du dividende.

Nous maintenons que la baisse du dividende est une priorité à France Télécom. Nous déplorons qu’il ait fallu attendre l’arrivée de Free Mobile pour que régulateur et Direction de l’entreprise s’en préoccupent.

Nous demandons aussi que la régulation du secteur des télécoms se préoccupe de l’emploi, comme la loi d’ailleurs le prévoit,  et pas seulement de stimuler la concurrence au profit du consommateur. Nous proposons à tous les Français, citoyens ou leaders d’opinion, une réflexion sur le juste équilibre qu’il convient de trouver entre l’emploi, qui se raréfie dangereusement, et le pouvoir d’achat, dont la baisse des prix n’est pas la composante unique : un salaire décent en est selon nous le meilleur garant.

Nous espérons cette fois être entendus avant que nous mêmes ou nos lecteurs ne soient partis rejoindre la cohorte des chômeurs : les chiffres disent désormais clairement que même les plus qualifiés, porteurs de cette valeur ajoutée qu’on prétendait conserver chez nous pendant qu’on délocaliserait seulement les usines, ne trouvent plus leur place dans la société française contemporaine.

Racheter son entreprise pour ne pas subir la crise

Ce sont les nouveaux patrons de Fibrosud. Ils nous accueillent dans une salle de réunion qui ressemble à n’importe quelle autre. Ils sont six et ont décidé, en décembre 2011, de racheter les outils de travail pour ne pas laisser tomber un site qui, ils en sont certains et entendent le prouver, est rentable. Leur boulot, c’est d’assurer « la réparation et de la maintenance de tout ce qui est derrière une ligne téléphonique : fax, terminal de paiement, box Internet, etc. », comme le raconte François Perabo, responsable de la qualité et de la sécurité, l’un des six cadres qui relancent l’activité.

Lire la suite sur le site du Monde

Nous souhaitons de tout cœur la réussite à ce groupe de salariés, et une longue vie à Fibrosud.

Ne pas se laisser manger par les fonds de pension, préserver les emplois, conserver les compétences, recycler et maintenir le matériel, autant de luttes plus indispensables que jamais… même dans le secteur des télécommunications, qui, bien qu’en croissance financière, détruit des emplois en France.

Les opérateurs alternatifs « scandalisés » par l’offre pour MVNO de Free Mobile

Lu sur BusinessMobile.fr :

Alternative Mobile qui regroupe plusieurs MVNO comme Virgin et Prixtel, parle de « mascarade » à propos des tarifs de gros proposés par Free.

Ce jeudi, Free Mobile a finalement publié les composantes de ses offres pour les opérateurs virtuels, conformément à ses engagements liés à sa licence 3G. Il s’agit de permettre à un MVNO de louer le réseau du nouvel entrant pour lancer ses propres offres et in fine d’animer la concurrence.

Outre un ticket d’entrée de 2 millions d’euros, puis 2 euros par carte SIM et par mois, les tarifs proposés Free Mobile facturera à peu près les mêmes prix aux MVNO light et aux Full MVNO avec une minute de voix à 5 centimes et le Mo de data à 5 centimes également.

Par contre, la différence est plus grande pour les SMS avec 4,35 centimes par messages pour les MVNO classiques (3,35 cts à partir du 1er juin) contre 1 centime par message pour les Full MVNO.

Le même support répond à une question cruciale que je me posais ces derniers jours, dans un autre article :

Reste la question de la pertinence de devenir MVNO de Free Mobile aujourd’hui. Rappelons que son réseau ne couvre qu’une partie de la population et qu’un MVNO ne peut prétendre à utiliser le roaming d’Orange qui complète le réseau de Free.

Bref, les MVNO intéressés devront soit attendre que le réseau s’étende, soit utiliser un autre fournisseur pour avoir une couverture satisfaisante. Interrogé par nos soins sur cette question, Anthony Poyac, directeur général de Prixtel déclare :

« Cela n’aura du sens que lorsque Free aura une vraie couverture, ce qui n’est pas le cas pour le moment. Mais cela peut en effet représenter une opportunité pour plus tard ».

Mon esprit rationnel est rassuré. Cela laisse en outre le temps aux MVNOs de faire valoir leurs grief auprès du régulateur, qui ne devrait pas manquer de leur faire droit, en bon aficionados de la concurrence. Et peut-être ces MVNOs voudront également en savoir plus sur la réelle couverture du réseau Free Mobile, pour aujourd’hui et pour demain…

ADSL : Free condamné pour pratiques commerciales trompeuses

Extrait d’un article du 8 février dans Les Echos :

Le fournisseur d’accès bridait la bande passante de ses abonnés non dégroupés. Il écope d’une amende de 100.000 euros.

C’est une vieille affaire qui remonte à la surface. Free a été condamné à 100 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris «pour des pratiques commerciales trompeuses commises au détriment de ses abonnés», a annoncé la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans un communiqué.

Les services de Bercy avaient reçu en 2007 de nombreuses plaintes de la part de consommateurs. En effet, le fournisseur d’accès à Internet limitait le débit ADSL de ses clients non dégroupés alors qu’il commercialisait une forfait «Internet haut débit illimité». Cette pratique, qui a depuis cessé, s’explique par le fait que, dans ces zones, Free ne disposait pas de ses propres équipements et louait des capacités de réseau à France Télécom. Il reposait donc entièrement sur l’opérateur historique. Pour économiser de l’argent, Free aurait préféré brider la bande passante de certains clients.

Lire la suite sur le site des Echos

Notre commentaire : Xavier Niel ne serait-il donc pas le « chevalier blanc » du consommateur ? Et que va-t-il donc faire à ses clients mobiles dont, pour l’essentiel, le trafic est acheminé sur le réseau… de l’opérateur historique ? L’illimité sera-t-il lui aussi « bridé »,  afin de faire des économies ?

A suivre…

A lire aussi, sur le site du Point : Comment la répression des fraudes a coincé Free

Le feuilleton « Free Mobile a-t-il allumé ses antennes » continue

Paru dans Ecrans / Libération du 3 février 2012 :

Hier, selon nos informations, SFR a écrit à l’ARCEP, le régulateur des télécoms. Ce courrier était accompagné d’environ 3000 mesures, faites sous le contrôle d’huissiers dans cinq villes, dans l’Ouest (Caen, Nantes, …) et également à Paris. L’opérateur ne s’est pas contenté de détecter si les antennes de Free Mobile étaient allumées. Des appels ont été passés, selon les protocoles habituellement utilisés pour contrôler les obligations de couverture des opérateurs. Il s’agit de vérifier non seulement si le réseau Free est capté par le mobile équipé d’une puce Free, mais si les appels aboutissent dans une proportion significative, et si la communication est de bonne qualité.

[…]

Jean-Ludovic Silicani, le patron de l’Arcep, avait programmé cette campagne concernant Free dès le 25 janvier. De son côté, Eric Besson est monté lui aussi au créneau. Last but not least, le syndicat CFE-CGC/Unsa de France Télécom est revenu à la charge il y a deux jours pour demander l’ouverture d’une procédure de sanction. Sébastien Crozier, le porte-parole du syndicat, conteste l’autorisation d’émettre donnée à Free Mobile et réclame une enquête contradictoire, déniant au nouvel opérateur le droit de poursuivre l’exploitation de son service. Jamais, selon un proche du dossier, dans la longue histoire de l’ouverture du secteur télécom à la concurrence, « la violence des attaques contre un opérateur, n’a atteint ces sommets ».

Vous pouvez lire l’article complet sur le site Ecrans.

Un petit commentaire : si la violence des attaque contre un opérateur n’a jamais atteint ces sommets, c’est sans doute parce que la violence des attaques portées par un nouvel entrant contre les opérateurs en place, accusés d’avoir pris leurs clients pour des « pigeons » ou des « vaches à lait », n’avait non plus jamais atteint ces sommets. Qui sème le vent…

Faire de l’attribution des licences 4G une arme anti-offshore

01Net Entreprises relaie l’action  lancée par la CFE-CGC des opérateurs télécoms et des équimementiers :

La CFE-CGC attaque devant le Conseil d’Etat le décret de lancement d’appel à candidatures pour les licences 4G, publié au journal officiel le 15 juin. Pour le syndicat, le gouvernement entend « ponctionner » 2,5 milliards d’euros aux opérateurs sans fixer aucune condition de maintien de l’emploi en France. Le Code des postes et communications électroniques contraint pourtant le ministre de tutelle – Eric Besson en l’occurrence – à veiller à ce point.

Lire la suite sur 01Net

Culture estivale : la pose de câbles sous-marins à bord du René Descartes

On l’oublie souvent, mais France Télécom est l’un des principaux acteurs mondiaux de la pose de câbles sous-marins de télécommunications : il détient environ 20% des 800 000 kilomètres de câbles  déployés sous les différents océans de la planète.

Le site Ariase vous propose un historique des câbles sous-marins, et une visite du René Descartes, le plus gros des navires câbliers de France Télécom Marine.

C’est parti pour une petite balade en mer ? La pose de câbles sous-marins à bord du René Descartes

Les plus grands consommateurs de biens culturels sont… les pirates

Plusieurs études démontrent que les pirates sont également les meilleurs clients de produits culturels. A l’heure où Hadopi sévit, elles remettent en cause l’efficacité des mesures répressives.

« La piratage nuit à la création artistique ». C’est du moins ce que sont obligés de mentionner les fournisseurs d’accès à Internet dans leurs publicités. En réalité, c’est l’inverse, selon plusieurs études – toujours plus nombreuses – en France comme à l’étranger.

Parmi elles, celle menée par la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi), chargée de la lutte contre le piratage sur Internet, qui montre que les pirates sont ceux qui achètent le plus de biens culturels.

Lire la suite sur le site de La Tribune

L’étude menée par Hadopi

Rien de très nouveau en effet, hors le fait que l’étude menée par l’Hadopi elle-même le confirme…

Mais en France, le ridicule ne tue pas… en l’occurrence, malheureusement, car il y a fort à parier que rien ne soit remis en cause dans la politique de contrôle des internautes. De là à penser que la défense des droits d’auteur n’était pas le but essentiel… A suivre !

Culture estivale : le web a 20 ans

La « Toile » fête ses vingt ans. La filière Internet représente près de 3 % du PIB mondial. Un poids qui devrait s’accroître, au regard des évolutions attendues, comme le développement des objets connectés.

A l’occasion de cet anniversaire,  La Tribune fait le point sur le développement d’Internet, et en donne les principaux chiffres clefs. Lorsqu’elles sont indiquées, nous vous en redonnons les sources

Et si vous vous interrogiez sur ce que sera le web 3.0, les spécialistes n’ont pas encore tranché : pour certains, ce sera l’Internet des objets, pour d’autres ce sera l’ère des données, avec en particulier ce qu’on appelle désormais le « Big data« , qui permet d’analyser en profondeur des masses colossales d’informations. Big data = big brother ? C’est la question que pose, à juste titre, l’auteur de l’article.

Bonne lecture.

Didier Lombard, fusible de la politique industrielle de STMicroelectronics ?

Lu sur le site de l’UNSA ST Microelectronics et ST Ericcson :

L’UNSA STM&STE soutient la déclaration du syndicat CFE-CGC/UNSA de France Télécom-Orange qui est choqué par la nomination de Didier Lombard à la présidence du Conseil de Surveillance de STMicroelectronics.

Au-delà du sensationnalisme et de la réprobation, l’UNSA STM&STE ne se fait aucune illusion sur le Monopoly des jetons de présence d’une entreprise dont tout le capital est en bourse. Ce capital est plus ou moins directement et minoritairement détenu par les états Français et Italien qui ont de moins en moins de poids face à la pression financière des « private equities ».

La désignation cette semaine de Didier Lombard à la présidence du Comité de Surveillance va-t-elle changer quelque chose à la politique industrielle de STMicroelectronics et de ST-Ericsson ainsi qu’à l’avenir des salariés du groupe en France ? Le Conseil de Surveillance est l’organe qui contrôle la gestion du Directoire et qui rend compte aux actionnaires. Il a des préoccupations principalement financières et donc très éloignées de celles des salariés.

Lire la suite sur le site du syndicat

Didier Lombard recruté par STMicroelectronics

Lu dans ChannelNews du 4 mai 2011 :

Depuis son départ définitif de France Télécom au mois de mars on pensait que Didier Lombard (69 ans révolus) songeait enfin à prendre sa retraite. Il n’en est rien puisqu’on vient d’ apprendre que l’ancien PDG de

l’opérateur historique a été nommé président du conseil de surveillance, pour une période de 3 ans, de ST Microelectronics. Une nomination qui n’avait pas été annoncée initialement par le fabricant franco-italien de semi-conducteurs ainsi que le reconnaît un de ses portes-parole.

Après une vague de suicides sans précédent chez France Télécom, Didier Lombard avait été forcé de céder ses fonctions opérationnelles à Stéphane Richard en mars 2010, conservant toutefois la présidence du groupe jusqu’en février 2011….

…On notera tout de même que l’Etat est actionnaire de STMicroelectronics qui vient donc de recruter l’ancien polytechnicien.

Réaction de la CFE-CGC/UNSA à la nomination de Didier Lombard à la tête de ST Microeletronics :

« Pour la CFE-CGC/UNSA France Télécom-Orange, la nomination de Didier Lombard à la Présidence du Conseil de Surveillance dont le FSI et le CEA sont les actionnaires de référence (27% dont 10,9% chacun via l’intermédiaire d’un holding conjointe avec le Trésor italien), est une insulte pour les 100 000 personnels de France Télécom, en particulier à la veille de l’enterrement de l’un des leurs. »

C’est une honte pour la France que le gouvernement de notre République ait choisi Didier Lombard comme représentant d’un des fleurons de notre Industrie, alors que celui est responsable de la plus violente crise sociale et de la destruction de 30 000 emplois pendant son passage à France Télécom. »

Didier Lombard cumule les honneurs et les euros

Extrait de l’article de Libération du 5 mai 2011 :

L’ex-patron de France Télécom prend la tête du conseil de surveillance de STMicroelectronics.

Didier Lombard méritait-il une telle récompense ? Moins de deux mois après avoir quitté la présidence de France Télécom, carbonisé par la vague de suicides, il a été nommé mardi soir, président du conseil de surveillance du fabricant de puces STMicroelectronics. Cette nomination intervenue la veille de l’enterrement du salarié de FT qui s’est immolé par le feu à Mérignac (Gironde), scandalise les syndicats. « Du foutage de gueule », s’indigne-t-on chez Sud.  » C’est une insulte aux salariés (…) et une honte pour la République » , ajoute Sébastien Crozier, de la CGC-Unsa…

…Les syndicats sont d’autant plus furieux que STMicro est contrôlé par les Etats italiens et français…

…Le gouvernement s’était pourtant indigné, ainsi que le Medef et les syndicats, du fait que Lombard réactive son contrat de travail en mars, après avoir quitté la présidence de FT. Avant de démissionner, vu l’ampleur du scandale. L’affaire avait révélé l’avidité de l’ancien patron, qui avait pu conserver ses 280 000 stock-options….

….il touchait déjà 520 000 € par an. Auxquels vont s’ajouter 61 000 € grâce à sa promotion à la présidence du conseil de STMicro.