Grande-Bretagne: Internet dépasse la télévision en dépenses publicitaires

Après le Danemark, la Grande-Bretagne a vu au premier semestre 2009, pour la première fois, le chiffre d’affaires brut de la publicité sur Internet dépasser celui des recettes publicitaires à la télévision.

Publicité sur écran
Publicité sur écran

Image murilo campos (Flickr) sous licence CC by-sa

Selon les données de l’IAB (Internet Advertising Bureau), la publicité en ligne en Angleterre aurait représenté de janvier à juin 1,75 milliard de livres sterling, en hausse de 4,6%, alors que l’ensemble du chiffre d’affaires de la publicité a baissé de 16,6% pendant ce semestre. Internet représente maintenant au Royaume-Uni 23,5% de la publicité, devant la TV à 21,9% avec 1,64 milliard de livres sterling.

Chez nous, rapporte Neteco.com, «l’IAB France annonçait pour sa part un budget global en ligne de 1,96 milliard d’euros pour le premier semestre (+8,1%), très proche des montants investis au Royaume-Uni. Le online ne figure toutefois qu’à la troisième place au rang des supports privilégiés par les annonceurs, derrière la presse et la télévision. Peut-être parce qu’en Angleterre, les chaines du service public sont d’ores et déjà dépourvues de publicités?»

En France en 2008, Internet représentait 8,3% du mix media et monterait à 9,7% en 2009, sous la moyenne mondiale, de 11,7% l’an dernier et 13% cette année, selon une étude GroupM de décembre dernier rapportée par le Journal du Net.

Le plus gros marché publicitaire en ligne mondial, celui des Etats-Unis, a baissé de 5% au 1er semestre, à 10,9 milliards de dollars.

Interview à PC Inpact de Sébastien Crozier

Actu express: dans PC INpact d’hier lundi, une interview de Sébastien Crozier, du syndicat CFE-CGC/UNSA Télécoms d’Orange, autour de la quatrième licence de téléphonie mobile. Quelques extraits:

« Plusieurs rapports récents démontrent que la présence de 4 opérateurs mobiles ou plus, demandée par la Commission Européenne dans les grands pays d’Europe, n’est pas forcément viable économiquement. Le récent projet de fusion entre T-Mobile et Orange en Angleterre illustre parfaitement le phénomène, et l’idéologie de « la main invisible du marché » montre clairement ses limites. »

« On peut aussi imaginer que Free – comme Bouygues – ne restera pas longtemps encore indépendant : ils peuvent agir pour le compte d’opérateurs comme Telefonica ou T-mobile. »

« Il faut noter en particulier que les comparaisons tarifaires de l’OCDE excluent de leur comparatifs tarifaires les numéros d’appel offerts dans le cadre des forfaits (par exemple les 3 numéros que vous appelez le plus souvent, et qui représentent 40 % de vos communications), ou encore les forfaits de SMS illimités, et les tarifs des cartes pré-payées… qui sont souvent les plus bas, notamment pour ceux qui appellent peu. »

« La concurrence favorise aussi l’innovation. Mais l’innovation n‘est pas le monopole des opérateurs. L’iPhone a sans doute fait plus pour l’Internet mobile en 18 mois que les 3 opérateurs en 10 ans. »

Pied de nez à l’idéologie libérale en Angleterre: fusion entre Orange et T-Mobile

France Télécom et Deutsche Telekom viennent d’annoncer leurs négociations exclusives pour signer d’ici la fin octobre la fusion en Grande-Bretagne de leurs filiales Orange UK et T-Mobile UK. L’ensemble réunissant les numéros trois et quatre de la téléphonie mobile deviendrait ainsi numéro un outre-Manche. La future marque unique Orange, achetée 50 milliards d’euros en 2000 par France Télécom, comptera ainsi 28,4 millions de clients, soit 37% du marché anglais du mobile, devant l’actuel leader O2 (27,7%) et Vodafone (24,7%), indique l’AFP.

Cabines dominos
Cabines dominos

Image doug88888 (Flickr) sous licence CC by

Continue reading « Pied de nez à l’idéologie libérale en Angleterre: fusion entre Orange et T-Mobile »

Bharti-MTN: grandes manœuvres Inde-Afrique du Sud dans la téléphonie

La naissance du troisième groupe mondial de télécoms en nombre de clients est en tractations entre l’indien Bharti Airtel et le sud-africain MTN Group.

Les deux entreprises ont repris leurs discussions sur un rapprochement en mai dernier, et ont annoncé début août les prolonger jusqu’au 31 août. La fusion des deux donnerait un géant de 200 millions de clients en Inde, en Afrique et au Moyen-Orient, troisième mondial derrière China Mobile et Vodafone. En chiffre d’affaires, le nouvel ensemble pèserait 14 milliards d’euros (20 milliards de dollars).

20090827_inde_telephoneImage: Mimi_K (Flickr), sous licence CC by-nc

Mais surtout, cette énorme opération, si elle a lieu (MTN réclame à Bharti, selon le Wall Street Journal, une rallonge d’un milliard de dollars dans l’échange d’actions et de cash sur lequel négocient les deux groupes), avec un montant de l’ordre de 23 milliards de dollars, serait la plus grande jamais menée hors des pays occidentaux.

Une fois de plus, à travers ce grand jeu de Monopoly auquel nous assistons, on ne peut que déplorer que la France ne dispose que d’un opérateur à la taille mondiale déclinante – dont la capacité d’acquisition demeure obérée par la politique de dividendes effrénés à laquelle il est soumis: le free cash-flow de France Télécom n’est plus disponible pour une politique d’expansion sur des acquisitions conséquentes. Tandis que celui de Vivendi, qui en génère organiquement beaucoup, est bloqué par un Vodafone arc-bouté sur ses 48%…

Capgemini et Steria, bientôt plus d’employés en Inde qu’en France

On mesure aussi dans les négociations MTN-Bharti que le poids économique se déplace des économies occidentales vers les économies émergentes. Le paradoxe de l’Inde, pays pauvre mais aussi doté de géants qui ne cessent de prendre du poids sur leur gigantesque marché intérieur comme à l’international, mérite d’être scruté avec attention.

D’autant plus qu’à coups de délocalisations et d’offshore, les entreprises françaises high-tech ne manquent pas de nourrir cette croissance indienne, y compris au détriment des emplois de leur pays d’origine. Les présidents de deux grandes SSII, Capgemini et Steria, indiquaient à l’AFP qu’elles auront bientôt plus d’employés en Inde qu’en France. Rappellons que ces deux entreprises obtiennent régulièrement des contrats publics dont elles ne se privent pas de délocaliser l’exécution.

France Télécom s’implante enfin au Maghreb… mais à quel prix!

Le 29 juin dernier, la presse annonçait que le consortium Orange / Divona Télécom remportait la 3ème licence de téléphonie fixe et mobile 2G/3G en Tunisie.

C’est plutôt une bonne nouvelle pour France Télécom, qui avait échoué en 2006 à entrer au capital de l’opérateur historique Tunisie Télécom, et qui n’avait jusqu’ici aucune implantation au Maghreb. La présence d’une importante diaspora tunisienne en France constitue en effet un atout supplémentaire pour l’opérateur, déjà fortement présent par ailleurs en Afrique, et pourrait même lui permettre de développer des offres innovantes en France pour mieux relier les deux pays.

Land for Sale. It's in Gabes, Tunisia, and the numbers is not the price but the phone number to call...
Land for Sale. It's in Gabes, Tunisia, and the numbers is not the price but the phone number to call...

Image DeCyner (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

Continue reading « France Télécom s’implante enfin au Maghreb… mais à quel prix! »