Xavier Niel rachète l’opérateur sénégalais Tigo

Saga Africa Holdings Limited : c’est le nom du consortium, co-piloté par Xavier Niel, qui vient de racheter le deuxième opérateur télécoms sénégalais, qui contrôle environ 25% du marché, contre un peu plus de 50% pour Orange. Pour développer ses parts de marché, Tigo devrait appliquer les recettes du fondateur de Free qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs : hausse des débits et baisse des prix.

Source : Xavier Niel investit dans l’opérateur télécoms sénégalais Tigo

« En Afrique, Orange bouscule les habitudes dans la banque »

Malgré son énorme potentiel, les banques, africaines et européennes, ont ralenti leur développement d’agences sur le continent, selon une étude du cabinet Nouvelles Donnes. Pendant ce temps, un acteur à la croissance exponentielle a émergé : le service Orange Money de l’opérateur télécoms français. Le géant panafricain Ecobank a commencé à réagir.

Source : « En Afrique, Orange bouscule les habitudes dans la banque »

Égypte: le gouvernement Moubarak impose aux opérateurs l’envoi de SMS de propagande

L’Égypte fournit un cas d’école du rôle des réseaux de télécommunications. Le gouvernement présidé par Hosni Moubarak a d’abord innové en étant le premier au monde à couper à cette échelle l’accès Internet, ainsi que les réseaux de téléphonie mobile, dans la nuit du 27 au 28 janvier.

Une coupure qui a évidemment eu un impact majeur sur l’activité des entreprises. Chez Orange, les 1.200 salariés en Egypte, pour la plupart téléconseillers, n’ont plus été en mesure de répondre aux demandes des clients.

Des manifestants installent un « camp media » place Tahrir au Caire, pour réunir photos et vidéos (photo de RamyRaoof (Flickr) sous licence CC by)

Nouvelle innovation cette semaine, alors que les manifestations continuent pour demander le départ du président au pouvoir depuis 1981: les opérateurs de téléphonie mobile ont été requis de rétablir leurs réseaux et d’envoyer des SMS de propagande gouvernementale à leurs millions d’abonnés.

Vodafone l’a annoncé par communiqué, indiquant que les opérateurs  Mobinil (filiale locale d’Orange), Etisalat et Vodafone, ont dû envoyer ces SMS depuis le début des manifestations. «Nous n’avons pas le pouvoir de répondre aux autorités quant à leur contenu», indique Vodafone, qui a protesté auprès du gouvernement égyptien: rien n’indique aux destinataires de qui émanent ces messages.

L’armée dans les centraux téléphoniques

«En pratique, rapporte Le Monde, l’armée égyptienne a brutalement investi, mercredi, les principaux centraux téléphoniques de Mobinil et de Vodafone. Les militaires ont invoqué un cas d’urgence prévu dans la loi sur les télécommunications pour passer outre la volonté des opérateurs.

Jeudi, Stéphane Richard, le PDG de France Télécom, a aussi admis qu’une clause contenue dans la licence de Mobinil permettait aux autorités de fermer le service. « Quand l’armée arrive dans vos bureaux il n’y a rien de plus que vous puissiez faire », a déploré M. Richard. (…)

Certains de ces SMS invitaient notamment les Egyptiens à « démasquer les traîtres et les criminels » parmi les manifestants qui défilent contre le régime de Hosni Moubarak. Surtout, il semble que tous les messages n’ont pas été diffusés en direction des abonnés. Les opérateurs auraient relayé en priorité les appels au calme. « Jeunesse égyptienne méfie toi des rumeurs et écoute la voix de la raison », auraient ainsi reçus des abonnés du réseau Mobinil.»

Une coupure à 65 millions d’euros

«La coupure d’Internet pendant cinq jours par le gouvernement égyptien devrait coûter à l’Égypte 65 millions d’euros, selon une estimation de l’OCDE, rapporte Le Figaro. L’impact sur le long terme pourrait être plus important, car cette mesure radicale pourrait décourager des sociétés d’investir dans le pays. «Ce sera beaucoup plus difficile à l’avenir d’attirer des entreprises étrangères et de leur assurer que les réseaux resteront fiables», alors que «jusqu’ici, attirer ces sociétés a été une stratégie clé du gouvernement» égyptien, estime l’OCDE.»

Un rapport de l’Onu prévoit une énorme croissance des déchets électroniques

Actu express: chaque année, nous produisons 40 millions de tonnes supplémentaires de déchets électroniques, provenant des téléphones, téléviseurs, ordinateurs et appareils divers. L’Onu vient de publier un rapport, portant sur 11 pays, qui prévoit que cette marée d’e-déchets va fortement progresser: +500% en Inde entre 2007 et 2020, +200 à 400% en Chine et en Afrique du Sud.

Déchets électroniques à GuiyuDéchets électroniques à Guiyu, en Chine, qui passe pour le plus grand site mondial de stockage d’e-déchets. Image Bert van Dijk (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

La téléphonie mobile devrait produire sept fois plus de déchets en 2020 qu’en 2007 en Chine, dix-huit fois plus en Inde. En outre, la proportion de déchets de téléviseurs devrait doubler dans ces deux pays et celle des réfrigérateurs pourrait tripler en Inde.

L’étude invite en urgence à mettre en place des recyclages pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et récupérer d’importantes quantités de métaux, comme l’argent, l’or, le palladium, le cuivre ou l’indium. « Le Brésil, la Colombie, le Mexique, le Maroc et l’Afrique du Sud ont le plus grand potentiel pour établir des technologies de pointe en matière de recyclage », selon le rapport.

Communiqué du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE): Il faut préparer les pays en développement à gérer l’explosion des déchets électroniques

Communiqué en anglais (avec lien sur le rapport)

Rapport Recycling – from E – Waste to Resources (PDF, 120 pages)

L’opérateur mobile indien Bharti va reprendre les activités en Afrique de Zain

Le numéro un indien de la téléphonie mobile, Bharti Airtel, avait manqué l’an dernier sa fusion avec le sud-africain MTN, mais son entrée en Afrique n’aura été que remise: Bharti et le groupe koweïtien Zain ont annoncé leur entrée en négociations exclusives pour les activités en Afrique du second (une quinzaine de pays, hors du Maroc et du Soudan qui sont exclus de la transaction).

Téléphonie mobile en AfriqueImage frerieke (Flickr) sous licence CC by

Et ce dimanche, le quotidien koweïtien Al Raï a annoncé la prochaine signature par Zain d’une lettre d’intention avec Bharti Airtel pour une cession à neuf milliards de dollars (6,6 milliards d’euros).

Bharti, leader sur son marché natal, s’apprête ainsi à réussir une grosse opération internationale qui l’amène sur un continent dont France Télécom avait fait son pré carré: l’opérateur français n’est pas en Inde, mais c’est un nouveau rival de poids qui au contraire entre sur son terrain de prédilection.

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La fusion géante Bharti – MTN n’aura pas lieu

Les deux géants indien et sud-africain ont à nouveau échoué dans leurs négociations. Le troisième opérateur mondial qu’aurait créé leur fusion ne verra pas le jour.

Des mois de négociations se sont terminés par un communiqué début octobre: les deux grandes entreprises ont annoncé mettre fin à leurs pourparlers en vue d’un rapprochement. Le sud-africain MTN a indiqué que « les actionnaires sont informés que MTN et Bharti n’ont pas réussi à conclure une transaction dans le cadre économique, légal et réglementaire au sein duquel opèrent les deux compagnies ».

Bharti Airtel explique de son côté que le gouvernement sud-africain n’était pas en mesure d’accepter le projet dans sa forme actuelle. Et que Bharti continuera à étudier les possibilités de développement à l’international.

Le ministère des finances sud-africain a de son côté déclaré à l’AFP qu’il « n’avait pas à approuver la fusion dans la mesure où les deux firmes étaient d’accord pour ne pas la faire ». Le gouvernement sud-africain possède indirectement 21% du capital de MTN.

Les deux groupes poursuivent leurs développements chacun de son côté: Bharti vient de passer un accord avec Twitter pour permettre aux abonnés du groupe indien d’envoyer leurs messages (« tweets ») par SMS sur Twitter. Tandis que MTN s’associe à l’indien IMImobile pour fournir des contenus comme musique, sports, jeux, actualités etc.

Présentation en français du groupe MTN (fin 2008)

Bharti-MTN: grandes manœuvres Inde-Afrique du Sud dans la téléphonie (27 août 2009)

Bharti-MTN: grandes manœuvres Inde-Afrique du Sud dans la téléphonie

La naissance du troisième groupe mondial de télécoms en nombre de clients est en tractations entre l’indien Bharti Airtel et le sud-africain MTN Group.

Les deux entreprises ont repris leurs discussions sur un rapprochement en mai dernier, et ont annoncé début août les prolonger jusqu’au 31 août. La fusion des deux donnerait un géant de 200 millions de clients en Inde, en Afrique et au Moyen-Orient, troisième mondial derrière China Mobile et Vodafone. En chiffre d’affaires, le nouvel ensemble pèserait 14 milliards d’euros (20 milliards de dollars).

20090827_inde_telephoneImage: Mimi_K (Flickr), sous licence CC by-nc

Mais surtout, cette énorme opération, si elle a lieu (MTN réclame à Bharti, selon le Wall Street Journal, une rallonge d’un milliard de dollars dans l’échange d’actions et de cash sur lequel négocient les deux groupes), avec un montant de l’ordre de 23 milliards de dollars, serait la plus grande jamais menée hors des pays occidentaux.

Une fois de plus, à travers ce grand jeu de Monopoly auquel nous assistons, on ne peut que déplorer que la France ne dispose que d’un opérateur à la taille mondiale déclinante – dont la capacité d’acquisition demeure obérée par la politique de dividendes effrénés à laquelle il est soumis: le free cash-flow de France Télécom n’est plus disponible pour une politique d’expansion sur des acquisitions conséquentes. Tandis que celui de Vivendi, qui en génère organiquement beaucoup, est bloqué par un Vodafone arc-bouté sur ses 48%…

Capgemini et Steria, bientôt plus d’employés en Inde qu’en France

On mesure aussi dans les négociations MTN-Bharti que le poids économique se déplace des économies occidentales vers les économies émergentes. Le paradoxe de l’Inde, pays pauvre mais aussi doté de géants qui ne cessent de prendre du poids sur leur gigantesque marché intérieur comme à l’international, mérite d’être scruté avec attention.

D’autant plus qu’à coups de délocalisations et d’offshore, les entreprises françaises high-tech ne manquent pas de nourrir cette croissance indienne, y compris au détriment des emplois de leur pays d’origine. Les présidents de deux grandes SSII, Capgemini et Steria, indiquaient à l’AFP qu’elles auront bientôt plus d’employés en Inde qu’en France. Rappellons que ces deux entreprises obtiennent régulièrement des contrats publics dont elles ne se privent pas de délocaliser l’exécution.

France Télécom s’implante enfin au Maghreb… mais à quel prix!

Le 29 juin dernier, la presse annonçait que le consortium Orange / Divona Télécom remportait la 3ème licence de téléphonie fixe et mobile 2G/3G en Tunisie.

C’est plutôt une bonne nouvelle pour France Télécom, qui avait échoué en 2006 à entrer au capital de l’opérateur historique Tunisie Télécom, et qui n’avait jusqu’ici aucune implantation au Maghreb. La présence d’une importante diaspora tunisienne en France constitue en effet un atout supplémentaire pour l’opérateur, déjà fortement présent par ailleurs en Afrique, et pourrait même lui permettre de développer des offres innovantes en France pour mieux relier les deux pays.

Land for Sale. It's in Gabes, Tunisia, and the numbers is not the price but the phone number to call...
Land for Sale. It's in Gabes, Tunisia, and the numbers is not the price but the phone number to call...

Image DeCyner (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

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