« Bobines sociales », 7ème édition du festival

Le festival de films documentaires « Bobines sociales » débute aujourd’hui sa 7ème édition, centrée sur les thématiques « Agriculture, travail, et psychiatrie : points de frictions et lieux de résistances ».

Pour les parisiens, le programme des projections et débats est disponible sur le site du festival.

On pourra notamment y voir 3 documentaires particulièrement intéressants,  également disponibles sur Internet en vidéo à la demande (VOD) :

Travailler plus, c’est mortifère

On ne présente plus Gérard Filoche, Inspecteur du travail bien connu pour ses positions très « carrées ». Dans un billet du 8 janvier, il relie à juste titre les suicides au travail chez France Télécom, et le « déshabillage » progressif du Code du Travail de ces dernières années dans une indifférence quasi générale, qui se matérialise notamment par le fait qu’on lui a reproché, en 2008, d’assister à une journée de travail organisée par l’Observatoire du Stress et des Mobilités Forcées à France Télécom-Orange, mis en œuvre par Sud et la CFE-CGC/Unsa.

Depuis, un coin du voile a été levé sur le tabou des suicides au travail. Mais il faudra encore du temps pour que les liens avec l’évolution du droit et surtout les pratiques concrètes des entreprises en matière d’organisation du travail soient admis par tous, et permettent de déboucher sur de vrais changement dans la vie des salariés. C’est l’un des aspects rappelés par les sociologues du travail qui se sont exprimés lors du débat public organisé ce même 8 janvier par l’Observatoire au Conseil Régional d’Ile de France.

En attendant, il appartient à ceux qui sont directement impactés, et aux experts du domaine, qu’ils soient chercheurs, inspecteurs du travail ou syndicalistes, de continuer à démontrer et dénoncer la langue de bois qui prévaut encore trop souvent sur ces questions…

A lire sur Miroir Social, « France Télécom Orange : le grand guignol des prix et labels »

Sur le site Miroir Social, Sébastien Crozier vient de publier un article. En voici le début:

« En avril 2009, Ernst & Young auditait les Centres d’Appels de France Télécom et l’ALRS (Association pour la promotion et le développement du Label Responsabilité Sociale).

La crise sociale à France Télécom est loin d’être terminée. En dépit de la communication de l’entreprise, les négociations sur le stress et les conditions de travail piétinent, ne débouchant au mieux que sur une tardive mise en conformité des pratiques de l’entreprise avec le droit du travail. Les personnels sont toujours dans l’attente de mesures fortes, répondant à leur désarroi en éradiquant les méthodes managériales déficientes, dénoncées par l’audit Technologia et les inspecteurs du travail.

Pendant ce temps, France Télécom et ses principaux dirigeants continuent imperturbablement d’être récompensés par des prix, labels et nominations plus incongrus les uns que les autres. Grand guignol ou camouflet pour les salariés qui souffrent ?
Petit rappel historique (…)

L’article complet

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Thomson ouvre une procédure de sauvegarde

Actu express: Thomson a annoncé cette semaine ouvrir une procédure de sauvegarde, pour conclure la restructuration de sa dette d’ici février 2010. L’entreprise convoquera ses créanciers les 21 et 22 décembre pour voter un plan de restructuration de sa dette.

Une assemblée générale sera réunie le 27 janvier 2010 pour voter le plan de restructuration et le changement de nom de la société.

La dette financière nette estimée s’établissait à 2.170 millions d’euros au 30 septembre. Thomson a enregistré une chute de 19,4% du chiffre d’affaires de ses activités poursuivies au troisième trimestre à taux de change constants à 803 millions d’euros, donnant un recul de 15,4% sur le nouveau périmètre du groupe.

Conclusion sur l’avenir du groupe, autrefois géant du téléviseur, par Philippe Escande des Echos: « Que restera-t-il de Thomson ? Rien si l’opération rate. Le tout sera dispersé d’autant plus facilement qu’il s’agit de filiales indépendantes et que 90% des employés sont à l’étranger. Si le nouveau patron réussit, l’entreprise gardera ses brevets, peut-être ses décodeurs et surtout une activité de services aux grands groupes de télévision ou de cinéma où tout restera à construire. Y compris un nouveau nom. Thomson, qui fut brièvement le numéro un mondial du téléviseur, c’est de toute façon bientôt fini. »

Ajoutons que cette descente aux enfers qui n’en finit pas en évoque d’autres, comme celle d’Alcatel entre autres. Et souhaitons aux membres du conseil d’administration de Thomson, même s’ils ne manquent pas d’autres occupations, comme Didier Lombard (France Télécom est d’ailleurs client de Thomson), de parvenir à tirer d’affaire l’entreprise.

Salariés et sortie de crise : une étude TNS Sofres

TNS Sofres vient de publier une étude sur la relation des employés avec leurs entreprises et le système économique. L’analyse globale de TNS est édifiante. Extraits :

L’étude révèle en tout premier lieu une remise en cause massive du système actuel par les salariés français :

* Les ¾ estiment que la crise a prouvé qu’il apportait plus de problème que de solution
* La même proportion estime que les intérêts des entreprises (ou de leurs dirigeants) et des salariés ne vont pas dans le même sens
* La quasi-totalité se dit choquée par au moins une des caractéristiques du système
* Les termes de profit, de mondialisation, de capitalisme sont massivement associés à des évocations négatives
* L’effet « le système va mal mais dans mon entreprise / administration ça se passe beaucoup mieux » semble moins fort que par le passé

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Stress au travail : traiter les causes, et pas seulement les symptômes!

L’avis d’expert publié le 17 novembre dans LeJournalDuNet sur la prévention du stress et les obligations de l’employeur remet en perspective le cadre législatif européen, transposé dans l’accord national de 2008, qui constitue la base de travail sur laquelle le Ministre Xavier Darcos souhaite pousser les entreprises à négocier.

Le point de vue de Sophie Augier, psychologue du travail, éclaire de manière intéressante et cohérente avec les observations que nous pouvons faire sur le terrain les facteurs et les manifestations du stress.

La conclusion de la tribune en revanche ne laisse pas d’inquiéter :

Le plan d’urgence annoncé par le gouvernement incite les grandes entreprises à lancer des négociations sur la prévention du stress au travail. Si l’identification des facteurs de stress et l’élaboration de mesures de prévention ad hoc doivent être mises en place, en concertation avec les différents acteurs de l’entreprise, il convient de veiller à ce que les méthodes de management ne deviennent pas elles-mêmes objet de négociation. En effet, à défaut de pouvoir circonscrire précisément la notion de stress, l’attention risque de se porter sur les causes, et principalement sur le management. Les employeurs doivent veiller à rester sur le terrain de la santé et de la sécurité des salariés et à ne pas accepter de limiter leur pouvoir décisionnel en matière de techniques de management.

On voit, une fois de plus, qu’une crise, même brutale et incontestable, ne permet pas de déboucher sur le véritable traitement des causes. On en reste une fois de plus au traitement symptomatique du stress, sans s’attaquer aux facteurs qui le génèrent. Alors même que les méthodes de management par le stress ont été abandonnées par les pays anglo-saxons dont elles nous viennent, car elles s’avèrent non seulement dangereuses, mais également contre-productives sur le moyen terme, en France, il ne serait pas possible de les remettre en question.

De nombreuses analyses permettent d’identifier clairement le triptyque meurtrier, non seulement pour les salariés, mais à moyen terme pour les entreprises, et pour la société toute entière :

  • capitalisme financier exigeant à court terme une rentabilité incompatible avec le rythme de la croissance mondiale,
  • concurrence effrénée, poussée par une législation au consumérisme démagogique,
  • globalisation basée sur l’exploitation des différentiels de revenus dans les différentes régions du monde.

Ces trois règles, appliquées par les multinationales cotées en bourse, débouchent sur un management tayloriste, poussé dans des extrêmes jamais vus jusqu’ici, qui génèrent un malaise sans précédent pour les salariés. Sans même parler de suicides, les troubles engendrés – parfaitement identifiés dans l’article – coûtent cher, non seulement aux salariés, mais à la collectivité toute entière.

Tant qu’on n’aura pas traité les causes, les effets délétères subsisteront. Donc, oui, il faut remettre en question les méthodes managériales qui traitent les salariés comme des robots et retirent tout sens au travail. Répétons-le, le stress n’est pas un facteur de productivité, contrairement à ce qu’une certaine idéologie voudrait nous laisser croire. Qui pourrait prétendre que le malaise actuel, perceptible par tous, est un projet de société qu’il faudrait continuer à défendre ? Il convient dès lors de ne pas se cantonner à un simple traitement des effets, mais bien de remettre en question un modèle d’économie qui est à bout de souffle.

Les six erreurs de la direction de France Télécom

Sur e24,  Marie Muzard, spécialiste de la gestion de crise analyse la manière dont France Télécom a traité la question des suicides. Extraits :

le management n’a pas su identifier la crise. Certes, toutes les entreprises sont confrontées au suicide. Plus l’effectif est élevé plus ce risque augmente. C’est ce constat qui a probablement conduit le management de France Télécom à sous estimer la crise et à considérer que les suicides faisaient partie des « pépins » d’une entreprise. […] Pourtant tous les signaux habituels de la crise étaient là : problème qui relève de la santé (c’est déjà un signe très fort annonciateur de crise); terrain de fond miné (le malaise social était perceptible dans les études internes, dénoncé par les syndicats); le choc de culture de l’entreprise (en 10 ans l’entreprise a révolutionné sa culture, tous n’y étaient pas préparés […]); et la multiplication des suicides. Le taux de suicide est rapidement devenu anormalement élevé, même pour un grand groupe. […]

Comment une direction peut elle rester crédible alors que ses décisions sont prises sous la pression et donc totalement subies? La direction doit très vite reprendre l’initiative en montrant qu’elle assume enfin ses responsabilités.

L’article complet sur e24

Notre commentaire

Au delà des éléments de communication pointés à juste titre dans cette analyse, il faut ajouter qu’à ce jour, la direction de l’entreprise ne semble pas avoir pris conscience des causes profondes du malaise, et n’annonce aucun changement de cap en matière de projet industriel. Pour redonner du sens au travail, il faut en effet dégager l’entreprise de l’emprise des marchés boursiers, restreindre les dividendes, et consacrer le cash à la mise en oeuvre d’un vrai projet d’investissement pour le long terme, au sein duquel les personnels pourront retrouver toute leur place.

C’est certainement le bon moment, alors qu’il va falloir déployer les réseaux de fibre optique. Espérons que la direction de l’entreprise saura saisir cette opportunité.

La négation de tous les médiateurs sociaux dans l’entreprise : une politique dévastatrice et délibérée chez France Télécom

Alors que de nombreux médias, et de nombreux français, s’interrogent sur la vague de suicides chez France Télécom, se demandant « comment on a pu en arriver là », on entend ça et là une remise en question des syndicats, qui « n’auraient pas été présents » pour accompagner les salariés et éviter la dégradation dramatique des conditions de travail dans l’entreprise.

Un mécanisme pervers articulé en trois temps

L’examen approfondi de la situation met en évidence une réalité beaucoup plus grave. Les méthodes de gestion de l’entreprise, entièrement calées sur une « culture du chiffre », où l’on ne s’intéresse plus qu’aux cours de bourse et aux indicateurs qui permettront de satisfaire l’exigence, exorbitante, des marchés financiers, a totalement mis de côté le facteur humain. L’idéologie du capitalisme financier semble avoir trouvé au sein de France Télécom un lieu de mise en application de ses fantasmes les plus fous. Sébastien Crozier l’exprime dans une récente interview à itexpresso : « A l’instar de Serge Tchuruk, ex-P-DG d’Alcatel, qui voulait faire une entreprise sans usines, la direction de France Télécom veut faire d’Orange une marque sans salariés ».

Il s’agit donc de marginaliser la parole des personnels en appliquant une politique de déni, qui évacue les alertes syndicales, neutralise les médecins du travail, et supprime les ressources humaines de proximité.

Cones on Steps
Cones on Steps

Image hey mr glen (Flickr) sous licence CC by-nc

On peut ainsi se concentrer sur l’objectif : comprimer chaque année davantage le nombre de salariés, pour améliorer le fameux « cash-flow », que le Conseil d’Administration dédie pour moitié au versement de dividendes. Continue reading « La négation de tous les médiateurs sociaux dans l’entreprise : une politique dévastatrice et délibérée chez France Télécom »

Martin Bouygues s’interroge sur l’avenir de TF1 à l’heure d’Internet

Actu express: scoop des Echos, qui dans un article mis en ligne vendredi, « Martin Bouygues fait plancher ses cadres sur l’avenir du média TV« , annoncent que le PDG du groupe premier actionnaire de TF1 a commandé à une poignée de cadres un rapport interne sur le thème « Face à Internet, que sera la télévision de l’avenir ? ».

Un sujet chaud, note le quotidien économique, alors que l’audience de TF1 glisse doucement et que la montée de la vidéo sur Internet et de la TNT fait concurrence aux émissions hertziennes.

Commandé avant l’été, ce rapport devrait être remis en janvier, selon Les Echos. Il est préparé par « cinq ou six cadres de haut niveau », de Bouygues Batiment, Exprimm (services à l’immobilier), Bouygues Télécom et, pour un seul, TF1.

Rapports Larcher : à relire d’urgence

Les événements de l’été 2009, et en particulier des suicides sur le lieu de travail, ont mis en évidence aux yeux de tous la vraie nature de la tragique situation sociale qui prévaut à France Télécom SA.

L’absence de dialogue social, dénoncée depuis plusieurs années par la CFE-CGC, est désormais admise par plusieurs organisations syndicales, relayée par la Presse et confirmée par le Ministre du Travail :

  • En  ne consultant pas (ou insuffisamment) et en n’informant pas (ou insuffisamment) les CHSCT préalablement à toute décision portant sur la prévention  des risques professionnels et sur l’amélioration des conditions de travail, l’entreprise ne respecte ni les dispositions du code du travail (ses art L 4611-1 à L 4614-16) ni celles de la Convention Collective Nationale des Télécommunications.
  • L’employeur n’assure pas à ses personnels des conditions d’hygiène, de sécurité et de travail satisfaisantes et conformes aux exigences du code du travail (ses art L 1151-1 à L 1152-6 et L 4121-1 à L 4121-5 notamment) et de la Convention Collective Nationale des Télécommunications.
  • L’employeur ne respecte pas les dispositions conventionnelles relatives au stress au travail (ANI du 2 juillet 2008 et Convention Collective Nationale des Télécommunications).
  • L’employeur ne respecte pas les droits garantis aux comités d’établissements par le code du travail en matière d’information et de consultation sur les problemes généraux concernant les conditions de travail (son art L 2323-27).
  • L’employeur refuse de négocier loyalement les dispositions collectives applicables aux personnels et destinées à prendre en compte les conséquences sociales des réorganisations de l’entreprise (la GPEC par exemple).

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Pour Hondelatte & co sur RTL, les suicides dans l’entreprise ne sont pas l’affaire des syndicats

Suicides à France Télécom selon RTL: «Syndicats, circulez, y a rien à voir»: sous ce titre éloquent, Grégory Salle, de l’association Acrimed (Action-critique-médias) rend compte d’un « débat » de quelques minutes sur RTL le 8 septembre. Dans « On refait le monde » de Christophe Hondelatte, la fin de l’émission a été consacrée ce jour-là aux suicides à France Télécom, et au rôle des syndicats.

Un festival de sous-café du commerce, lancé par un Hondelatte qui questionnait: « il y a eu 22 suicides depuis janvier 2008, dont 6 suicides depuis mi-juillet sur l’ensemble des personnels France Télécom. Avec un débat qui a quand même fait douter certains syndicats : est-ce qu’on peut faire un usage revendicatif de ces suicides, est-ce que ces suicides ont des explications liées aux conditions de travail, est-ce qu’on peut s’emparer syndicalement, politiquement d’ un suicide pour en faire un combat syndical ? »

Le débat commençait bien (« s’emparer », « un » suicide, pour un peu les syndicats étaient les responsables…), la suite, avec Jean-Luc Mano, Alain-Gérard Slama, Anne-Sophie Mercier et Ivan Rioufol, fut ce qu’on pouvait en attendre avec pareil lancement.

Dans ce défilé de propos douteux voire d’une mauvaise foi caricaturale, tout est à lire dans l’article d’Acrimed. Signalons juste ces deux fleurons:

– « Il y a quand même quelque chose qui ne tourne pas rond,  et je trouve que France Telecom de toute façon pousse un petit peu trop ses tarifs » (Alain-Gérard Slama).

– « Moi je ne pense pas qu’on puisse en faire un, moi non plus je vois pas comment on peut en faire un combat syndical, c’est trop complexe, trop intime, trop délicat. En revanche, il peut y avoir une réflexion sur des méthodes de management qui peuvent être particulièrement atroces de la part de petits chefaillons (…) Peut-être qu’il y aurait une réflexion à avoir dans les écoles de commerce » (Anne-Sophie Mercier, Charlie-Hebdo).

France Télécom: vers un nouveau «contrat social»?

Chronologie des événements et rappel des premières mesures annoncées suite à la vague de suicides chez l’opérateur. Nous les commenterons davantage dans un prochain article.

Le jeudi 10 septembre, s’est tenue une réunion exceptionnelle du CNSHSCT (Comité National Santé Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail) de France Télécom Orange sur les risques psycho-sociaux dans l’entreprise (communiqué).

Le PDG, Didier Lombard, a annoncé mandater la direction des ressources humaines du groupe « pour faire des propositions concrètes et précises pour répondre aux attentes des salariés ».

Rencontre Xavier Darcos - Didier Lombard
Rencontre Xavier Darcos - Didier Lombard

Il a notamment été décidé de suspendre jusqu’au 31 octobre « toutes les mobilités des personnes concernées par des projets de réorganisation afin de réexaminer les conditions de leur mise en œuvre », d’ouvrir, dès le 18 septembre, « une négociation avec les partenaires sociaux afin de décliner dans le Groupe France Télécom l’accord national interprofessionnel sur le stress ». Continue reading « France Télécom: vers un nouveau «contrat social»? »

L’observatoire du stress censuré sur l’intranet de France Télécom

Actu express: Eco89 / Rue89 le signale dans un article titré « Le stress censuré sur l’intranet de France Télécom », le site de l’observatoire du stress et des mobilités forcées France Télécom est bloqué en accès interne pour les salariés de l’opérateur depuis sa création en 2007.

Un renvoi aux poubelles du Net au même titre que la pornographie, justifié par la direction auprès du journaliste de Rue89 par la « méthodologie discutable » selon elle des études de l’observatoire. Pour la « méthodologie » du dialogue et de l’auto-examen chez certains managers, on en reparlera…

Sur ce blog

« Orange stressé » vient de paraître aux éditions La Découverte (24 septembre 2009)

Derrière le malaise à France Télécom, délocalisations et stress (15 septembre 2009)

La litanie des suicides à France Télécom: à quand la remise en cause d’une politique toxique? (13 septembre 2009)

« Orange stressé » vient de paraître aux éditions La Découverte

Pour comprendre la réalité du management par le stress, Yvan du Roy a mené l’enquête auprès de salariés, de syndicalistes, de médecins et d’experts de la santé au travail.

Relatant le vécu quotidien des salariés de France Télécom, il retrace l’historique de l’opérateur depuis sa privatisation, et montre comment l’entreprise a basculé dans la course au profit financier de court terme, où le personnel est considéré comme une charge, et, notamment sur les plateaux d’appels, littéralement comme une « armée de robots » pilotés par des applications informatiques qui ne leur laissent aucun répit.

Recherche de la productivité maximale, mais aussi volonté à peine voilée de pousser les salariés vers la sortie,  au travers de fermetures de sites et de réorganisations permanente dont l’efficacité opérationnelle reste à démontrer. Les salariés sont contraints à des reconversions brutales, souvent déqualifiantes, et à des déplacements quotidiens de plus en plus lourds pour rejoindre les locaux de l’entreprise, qui se concentrent dans les grandes agglomérations.

Le journaliste s’est notamment appuyé sur les travaux de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées à France Télécom, une association mise en place en 2007 par la CFE-CGC/UNSA et SUD pour comprendre et agir contre les causes du stress dans l’entreprise.  Pierre Morville (CFE-CGC/UNSA) et Patrick Ackermann (SUD) ont postfacé l’ouvrage.

Yvan du Roy présente son livre dans une interview vidéo réalisée par Bachchich :


Derrière le malaise à France Télécom, délocalisations et stress

Actu express: au journal télévisé de Public Sénat hier, sur l’épidémie de suicides à France Télécom, étaient interrogés en plateau Sébastien Crozier, élu CFE-CGC UNSA France Télécom Orange, et Patrick Légeron, psychiatre et coauteur d’un rapport sur le stress au travail (rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail) en mars 2008.

Derrière la situation actuelle, pointe Sébastien Crozier, la crise de confiance dans l’entreprise d’hommes et de femmes qui ont vu les délocalisations déferler alors que le secteur est florissant: chez l’opérateur, 30.000 emplois supprimés en cinq ans, et lorsque a été créé par deux syndicats l’Observatoire du stress, la première réaction de la direction de FT a été de bloquer l’accès à son site web pour les salariés de l’entreprise.


JT de 22 h du 14 septembre (les deux intervenants en plateau: à partir de 20 minutes).

Sur le blog

La litanie des suicides à France Télécom: à quand la remise en cause d’une politique toxique?

Rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail. Par Philippe Nasse et Patrick Légeron