La responsabilité sociale de France Télécom

Dans La Tribune de ce jour, Jean-Marc Le Gall, professeur associé au Celsa et conseil en stratégies sociales, fait quelques constats que la CFE-CGC/UNSA a mis en évidence depuis de (trop) longs mois. Extraits :

« Le groupe s’engage à agir en permanence comme un employeur responsable », peut-on lire dans le Rapport responsabilité d’entreprise et développement durable 2008 de France Télécom-Orange publié en juin dernier. Engagement attendu dans un tel rapport, puisque la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) est l’intégration volontaire par l’entreprise de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes, dont font partie ses salariés. Pourtant, confronté à la dramatique actualité sociale de cette entreprise, il est difficile de prendre cet engagement au sérieux.

Risquons une hypothèse : si le bilan économique du président de France Télécom était aussi mauvais que son bilan social, il aurait quitté l’entreprise comme Michel Bon en 2002, ou il aurait été remercié par son actionnaire principal. Sans aucun doute, il y a encore loin de la responsabilité économique à la responsabilité sociale. Des dirigeants d’entreprise s’efforcent pourtant de rapprocher ces deux dimensions, comme Frank Riboud qui a décidé que le bonus des dirigeants de Danone devait porter pour moitié à la fois sur des réalisations tenant à cette RSE et sur les résultats économiques. Responsabilité oblige.

L’article mentionne également le livre d’Yvan du Roy, Orange Stressé, et nous ne pouvons qu’adhérer à l’analyse de Monsieur Le Gall.

En tant que salariés de l’entreprise et en tant que syndicalistes, nous espérons que les réalités enfin dévoilées, et surtout prises au sérieux par une part de plus en plus large de la société française, vont conduire à de réels changements dans le pilotage des entreprises. Pour une fois, il n’est pas exagéré de dire que c’est… vital!

Lire l’article dans son intégralité sur le site de La Tribune.

La mise à mort du travail

France 3 diffuse ce soir à 20h35 et mercredi soir à 23h05 un documentaire qui semble éclairant sur ce qui est (enfin) en train de devenir un vrai sujet de société. Voici un extrait de la présentation de Telerama :

L’idée des auteurs – le producteur, Christophe Nick, et le réalisateur, Jean-Robert Viallet – n’était pas de faire un énième film sur la souffrance au travail, ni de stigmatiser des patrons voyous ou des salariés réfractaires à toute évolution, mais de montrer ces souffrances (c’est le premier volet) et d’en comprendre les causes (deuxième et troisième volets). Comment ? En analysant à travers le prisme de deux entreprises mondialisées (Carglass et Fenwick) la manière dont l’organisation du travail est surdéterminée par les deux contraintes macroéconomiques que sont l’actionnariat et la libre concurrence. En démontrant comment les logiques de rentabilité pulvérisent les liens sociaux et humains dans l’entreprise et sont en train de tuer le travail lui-même en le réduisant à sa seule composante économique.

Pour en savoir plus, la page web dédié à cette série documentaire par France 3.

Les salariés d’EADS en pleine crise de confiance

Comme le note avec un humour au vitriol un lecteur des Echos qui est sans doute un salarié d’EADS,  les dirigeants d’entreprises semblent découvrir avec stupéfaction que leurs salariés sont démotivés…  Les alertes, qu’elles viennent du monde syndical, médical ou des consultants RH n’ont pourtant pas manqué ces dernières années. Mais personne n’avait envie de les écouter.

La crise qui a éclaté chez France Télécom aura au moins eu le mérite de soulever le couvercle. Les enquêtes se multiplient, les déclarations de dirigeants, politiques ou d’entreprises, aussi. Quelles mesures concrètes seront prises pour endiguer la souffrance au travail, pour restaurer la confiance entre les salariés et leurs entreprises ? Pour l’instant, c’est la grande inconnue. Les pratiques bancaires ont été dénoncées à hauts cris par les plus hauts représentants politiques de la planète lorsque la crise financière a éclaté. Le sommet de Pittsburg a accouché d’une dénonciation des bonus des traders, mais pour le reste, rien ou presque n’a changé, tout particulièrement en France.

Le monde actuel est devenu d’une totale ambiguïté. De tous les scandales qui éclatent chaque jour dans les médias, on ne sait jamais lesquels engendreront un vrai changement des règles ou des comportements : dans bien des cas, quelques déclarations véhémentes tiennent lieu d’unique remède.

Les dirigeants d’EADS disent qu’ils veulent vraiment tenir compte de l’enquête réalisée par Gallup. Seuls les salariés pourront dire, dans quelques mois ou un peu plus, si les choses ont vraiment changé.

Le commentaire de l’enquête et la réaction des dirigeants d’EADS sont à lire dans Les Echos du 21 octobre.

Estrosi presse La Poste de veiller au bien-être de ses salariés

Christian Estrosi invite les directeurs territoriaux de La Poste à se soucier du bien être des salariés… mais aussi à défendre le projet d’évolution du statut de l’entreprise.

S’exprimant devant les directeurs territoriaux du groupe, il a assigné en outre à ceux-ci un objectif relatif au « bien-être » des postiers au moment où La Poste se prépare à affronter la fin de son monopole dans la distribution du courrier.

« Lorsqu’on est face à des changements aussi considérables, la dimension humaine est plus que jamais essentielle ! » a-t-il dit.

« Un objectif, ça se mesure: je souhaite que chaque année, des intervenants extérieurs à La Poste évaluent le bien-être des postiers, » a-t-il ajouté.

L’intervention de Christian Estrosi est à relier à la situation à France Télécom, un groupe confronté à des suicides chez des salariés qui vivent mal la transformation de leur activité.

La dépêche Reuters au complet sur le site du Nouvel Obs.

France Télécom: un cas d’école dans un système mortifère

Sur Mediapart, le philosophe Pierre Dardot et le sociologue Christian Laval reviennent à travers l’affaire France Télécom sur la fabrique du «sujet néolibéral» et ses effets.

Quelques extraits pour vous mettre l’eau à la bouche :

Périodiquement on redécouvre, pour l’oublier bien vite, que quelque chose « ne tourne pas rond » dans le monde du travail. Les suicides en série au Technopôle de Renault ne sont pourtant pas si lointains.. Sociologues et psychanalystes ont longuement décrit et analysé les diverses formes prises par la « crise du travail ». Mais « la souffrance au travail » dont on parle beaucoup aujourd’hui ne tombe pas du ciel, elle ne relève pas seulement d’un traitement thérapeutique en forme d’ « accompagnement psy », elle résulte avant tout de pratiques et de dispositifs qui ont profondément modifié l’organisation des entreprises et les relations professionnelles.

A cet égard, le cas de France Télécom – qui s’appellera bientôt Orange pour faire oublier son ancrage national- est tragiquement exemplaire. Voici une entité qui est passée en quelques années de l’univers du monopole de service public à celui de la multinationale de plain-pied dans le capitalisme mondialisé et financiarisé. Cela s’est fait à coup de changements de statut, d’ouvertures du capital  et de privatisations menés par tous les gouvernements de droite comme de gauche depuis 1990. L’histoire de France Télécom, c’est en réduction et en caricature,  l’histoire du déploiement implacable d’une logique de concurrence généralisée qui fait se rejoindre les horizons les plus lointains des marchés globalisés et les subjectivités les plus intimes des salariés. France Télécom  c’est donc notre histoire collective qui se lit dans l’histoire d’une entreprise et de ses salariés. Pour tout dire, on a là affaire à un cas d’école de l’expérimentation néolibérale.

Une analyse remarquable et bien argumentée, à lire en intégralité sur Mediapart.

La négation de tous les médiateurs sociaux dans l’entreprise : une politique dévastatrice et délibérée chez France Télécom

Alors que de nombreux médias, et de nombreux français, s’interrogent sur la vague de suicides chez France Télécom, se demandant « comment on a pu en arriver là », on entend ça et là une remise en question des syndicats, qui « n’auraient pas été présents » pour accompagner les salariés et éviter la dégradation dramatique des conditions de travail dans l’entreprise.

Un mécanisme pervers articulé en trois temps

L’examen approfondi de la situation met en évidence une réalité beaucoup plus grave. Les méthodes de gestion de l’entreprise, entièrement calées sur une « culture du chiffre », où l’on ne s’intéresse plus qu’aux cours de bourse et aux indicateurs qui permettront de satisfaire l’exigence, exorbitante, des marchés financiers, a totalement mis de côté le facteur humain. L’idéologie du capitalisme financier semble avoir trouvé au sein de France Télécom un lieu de mise en application de ses fantasmes les plus fous. Sébastien Crozier l’exprime dans une récente interview à itexpresso : « A l’instar de Serge Tchuruk, ex-P-DG d’Alcatel, qui voulait faire une entreprise sans usines, la direction de France Télécom veut faire d’Orange une marque sans salariés ».

Il s’agit donc de marginaliser la parole des personnels en appliquant une politique de déni, qui évacue les alertes syndicales, neutralise les médecins du travail, et supprime les ressources humaines de proximité.

Cones on Steps
Cones on Steps

Image hey mr glen (Flickr) sous licence CC by-nc

On peut ainsi se concentrer sur l’objectif : comprimer chaque année davantage le nombre de salariés, pour améliorer le fameux « cash-flow », que le Conseil d’Administration dédie pour moitié au versement de dividendes. Continue reading « La négation de tous les médiateurs sociaux dans l’entreprise : une politique dévastatrice et délibérée chez France Télécom »

Impunément, travailler tue

Sur le blog de Gilles Raveau :

“Sinistres mais révélateurs, les suicides à France Telecom ne doivent pas devenir l’arbre qui cache la forêt. Car, depuis des dizaines d’années, des salariés meurent deux fois. Physiquement, puis symboliquement. Ils meurent car ils travaillent. Ensuite, ils meurent du silence et du mépris ; de l’absence de reconnaissance pénale, médicale et publique, des causes professionnelles de leurs décès.” C’est ce qu’explique très bien ce magnifique texte signé dans le cadre de l’initiative de la Fondation Copernic “travailler tue impunément”.

La suite sur le blog de Gilles Raveau

Pour Hondelatte & co sur RTL, les suicides dans l’entreprise ne sont pas l’affaire des syndicats

Suicides à France Télécom selon RTL: «Syndicats, circulez, y a rien à voir»: sous ce titre éloquent, Grégory Salle, de l’association Acrimed (Action-critique-médias) rend compte d’un « débat » de quelques minutes sur RTL le 8 septembre. Dans « On refait le monde » de Christophe Hondelatte, la fin de l’émission a été consacrée ce jour-là aux suicides à France Télécom, et au rôle des syndicats.

Un festival de sous-café du commerce, lancé par un Hondelatte qui questionnait: « il y a eu 22 suicides depuis janvier 2008, dont 6 suicides depuis mi-juillet sur l’ensemble des personnels France Télécom. Avec un débat qui a quand même fait douter certains syndicats : est-ce qu’on peut faire un usage revendicatif de ces suicides, est-ce que ces suicides ont des explications liées aux conditions de travail, est-ce qu’on peut s’emparer syndicalement, politiquement d’ un suicide pour en faire un combat syndical ? »

Le débat commençait bien (« s’emparer », « un » suicide, pour un peu les syndicats étaient les responsables…), la suite, avec Jean-Luc Mano, Alain-Gérard Slama, Anne-Sophie Mercier et Ivan Rioufol, fut ce qu’on pouvait en attendre avec pareil lancement.

Dans ce défilé de propos douteux voire d’une mauvaise foi caricaturale, tout est à lire dans l’article d’Acrimed. Signalons juste ces deux fleurons:

– « Il y a quand même quelque chose qui ne tourne pas rond,  et je trouve que France Telecom de toute façon pousse un petit peu trop ses tarifs » (Alain-Gérard Slama).

– « Moi je ne pense pas qu’on puisse en faire un, moi non plus je vois pas comment on peut en faire un combat syndical, c’est trop complexe, trop intime, trop délicat. En revanche, il peut y avoir une réflexion sur des méthodes de management qui peuvent être particulièrement atroces de la part de petits chefaillons (…) Peut-être qu’il y aurait une réflexion à avoir dans les écoles de commerce » (Anne-Sophie Mercier, Charlie-Hebdo).

France Télécom: vers un nouveau «contrat social»?

Chronologie des événements et rappel des premières mesures annoncées suite à la vague de suicides chez l’opérateur. Nous les commenterons davantage dans un prochain article.

Le jeudi 10 septembre, s’est tenue une réunion exceptionnelle du CNSHSCT (Comité National Santé Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail) de France Télécom Orange sur les risques psycho-sociaux dans l’entreprise (communiqué).

Le PDG, Didier Lombard, a annoncé mandater la direction des ressources humaines du groupe « pour faire des propositions concrètes et précises pour répondre aux attentes des salariés ».

Rencontre Xavier Darcos - Didier Lombard
Rencontre Xavier Darcos - Didier Lombard

Il a notamment été décidé de suspendre jusqu’au 31 octobre « toutes les mobilités des personnes concernées par des projets de réorganisation afin de réexaminer les conditions de leur mise en œuvre », d’ouvrir, dès le 18 septembre, « une négociation avec les partenaires sociaux afin de décliner dans le Groupe France Télécom l’accord national interprofessionnel sur le stress ». Continue reading « France Télécom: vers un nouveau «contrat social»? »

L’observatoire du stress censuré sur l’intranet de France Télécom

Actu express: Eco89 / Rue89 le signale dans un article titré « Le stress censuré sur l’intranet de France Télécom », le site de l’observatoire du stress et des mobilités forcées France Télécom est bloqué en accès interne pour les salariés de l’opérateur depuis sa création en 2007.

Un renvoi aux poubelles du Net au même titre que la pornographie, justifié par la direction auprès du journaliste de Rue89 par la « méthodologie discutable » selon elle des études de l’observatoire. Pour la « méthodologie » du dialogue et de l’auto-examen chez certains managers, on en reparlera…

Sur ce blog

« Orange stressé » vient de paraître aux éditions La Découverte (24 septembre 2009)

Derrière le malaise à France Télécom, délocalisations et stress (15 septembre 2009)

La litanie des suicides à France Télécom: à quand la remise en cause d’une politique toxique? (13 septembre 2009)

« Orange stressé » vient de paraître aux éditions La Découverte

Pour comprendre la réalité du management par le stress, Yvan du Roy a mené l’enquête auprès de salariés, de syndicalistes, de médecins et d’experts de la santé au travail.

Relatant le vécu quotidien des salariés de France Télécom, il retrace l’historique de l’opérateur depuis sa privatisation, et montre comment l’entreprise a basculé dans la course au profit financier de court terme, où le personnel est considéré comme une charge, et, notamment sur les plateaux d’appels, littéralement comme une « armée de robots » pilotés par des applications informatiques qui ne leur laissent aucun répit.

Recherche de la productivité maximale, mais aussi volonté à peine voilée de pousser les salariés vers la sortie,  au travers de fermetures de sites et de réorganisations permanente dont l’efficacité opérationnelle reste à démontrer. Les salariés sont contraints à des reconversions brutales, souvent déqualifiantes, et à des déplacements quotidiens de plus en plus lourds pour rejoindre les locaux de l’entreprise, qui se concentrent dans les grandes agglomérations.

Le journaliste s’est notamment appuyé sur les travaux de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées à France Télécom, une association mise en place en 2007 par la CFE-CGC/UNSA et SUD pour comprendre et agir contre les causes du stress dans l’entreprise.  Pierre Morville (CFE-CGC/UNSA) et Patrick Ackermann (SUD) ont postfacé l’ouvrage.

Yvan du Roy présente son livre dans une interview vidéo réalisée par Bachchich :


Derrière le malaise à France Télécom, délocalisations et stress

Actu express: au journal télévisé de Public Sénat hier, sur l’épidémie de suicides à France Télécom, étaient interrogés en plateau Sébastien Crozier, élu CFE-CGC UNSA France Télécom Orange, et Patrick Légeron, psychiatre et coauteur d’un rapport sur le stress au travail (rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail) en mars 2008.

Derrière la situation actuelle, pointe Sébastien Crozier, la crise de confiance dans l’entreprise d’hommes et de femmes qui ont vu les délocalisations déferler alors que le secteur est florissant: chez l’opérateur, 30.000 emplois supprimés en cinq ans, et lorsque a été créé par deux syndicats l’Observatoire du stress, la première réaction de la direction de FT a été de bloquer l’accès à son site web pour les salariés de l’entreprise.


JT de 22 h du 14 septembre (les deux intervenants en plateau: à partir de 20 minutes).

Sur le blog

La litanie des suicides à France Télécom: à quand la remise en cause d’une politique toxique?

Rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail. Par Philippe Nasse et Patrick Légeron

France Télécom : le problème, c’est la génération bonus!

Florence Noiville, journaliste au Monde et auteur de « J’ai fait HEC et je m’en excuse » ne mâche pas ses mots. Interrogée par Marianne 2 sur la situation à France Télécom, elle dit notamment :

Partout où l’on pousse à bout le principe MMPRDC, « Make more profit, the rest we don’t care ». Partout, cette maximisation du profit se fait au détriment de la dimension humaine. Faire sortir une personne de la masse salariale est considéré comme une victoire. L’humain devient l’ennemi, une source de coûts à contenir le plus possible. Mais la charge de travail ne baisse pas, le stress est plus grand et le sentiment de culpabilité de voir ses camarades partir alors qu’on reste se développe.

L’interview au complet sur Marianne 2.

La litanie des suicides à France Télécom: à quand la remise en cause d’une politique toxique?

Une vingtaine de suicides en un an et demi, des arrêts maladie en hausse de 50% depuis cinq ans, +30% en un an de visites chez des médecins du travail, dont plusieurs ont démissionné devant leurs propres conditions de travail inacceptables…

Terrible série que ces suicides d’agents France Télécom égrenés jour après jour dans la presse: à Lannion fin août, à Besançon le 11 août, à Marseille le 13 juillet, où dans sa lettre d’adieu celui qui allait mettre fin à ses jours dénonçait «l’urgence permanente» et «la surcharge de travail». Sans parler des tentatives de suicide, plus nombreuses (12,5 fois plus de tentatives que d’actes réussis en France) et non médiatisées elles, à l’exception du geste spectaculaire d’un technicien de Troyes qui s’est poignardé le 9 septembre.

Une vingtaine de suicides depuis février 2008, et il aura fallu celui, sur son lieu de travail vendredi 11 septembre, d’une salariée à Paris, pour que les pouvoirs publics s’émeuvent des conséquences toxiques d’une politique de ressources humaines. Rappelons que dans notre pays, depuis quinze ans le suicide tue plus que l’accident automobile.

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Licenciements: quand la violence sociale amène des ripostes désespérées

La montée des licenciements, et surtout l’absence d’avenir social qui pèse sur les futurs licenciés, s’accompagne de plus en plus régulièrement de menaces de destruction – on n’en est cependant pas au degré de violence physique récemment observé en Chine, où un cadre a été lynché à mort par les ouvriers de l’usine sidérurgique auxquels il annonçait une vague de licenciements.

Bonbonnes de gaz
Bonbonnes de gaz

Image _boris (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

Menaces de faire exploser une usine: la moitié des Français comprennent sans approuver

Le 31 juillet, les salariés de l’équipementier automobile New Fabris ont accepté la prime de départ de 12.000 euros qui leur était proposée, et ont abandonné leur menace de faire exploser leur entreprise, à Châtellerault (Vienne). Quelques jours plus tôt, leur stratégie « de la bonbonne de gaz » avait été reprise par des salariés de Nortel, à Châteaufort (Yvelines), qui y ont trouvé de guerre lasse le moyen de capter enfin l’attention des médias et du ministre de l’Industrie Christian Estrosi, alors que leur grève depuis le 6 juillet passait inaperçue.

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