De l’Etat-providence à l’Etat manager

Le Monde Diplomatique de décembre consacre tout un dossier au thème « Comment vendre à la découpe le service public » .

Particulièrement éclairant sur les stratégies adoptées par l’idéologie libérale pour démanteler toutes les activités qui appartiennent au patrimoine national, et font partie des services indispensables à la vie quotidienne des citoyens. L’éditorial de Serge Halimi « Une dette providentielle… » permet de bien comprendre comment se boucle le discours idéologique pour rendre le processus « incontournable ».

Les auteurs de ce dossier étaient les invités de l’émission radio de Daniel Mermet « Là bas si j’y suis », le 8 décembre, dont on peut écouter le podcast.

En complément, on peut aussi relire sur le site du Diplo, l’article de la sociologue Danièle Linhart : « Comment l’entreprise usurpe les valeurs du service public« .

A lire d’urgence pour ne pas se laisser abuser par la « pensée unique » !

En Europe, une personne sur deux utilise Internet quotidiennement

Actu Express: L’usage d’Internet fait maintenant partie du quotidien pour la moitié des Européens : c’est ce que souligne le portail européen de la Société de l’Information, sur la base d’une analyse spécifique des dernières statistiques d’Eurostat.

En France, comme dans la moyenne européenne :

  • les plus jeunes sont les plus utilisateurs : 69 % des 15-24 ans utilisent Internet quotidiennement ou presque, pour 50% dans la population globale (15-74 ans).
  • les hommes (46%) achètent davantage que les femmes (43%) sur Internet.

La synthèse en Français avec les tableaux de chiffres comparatifs est disponible en pdf ou en .doc sur le site Europa.

Salariés et sortie de crise : une étude TNS Sofres

TNS Sofres vient de publier une étude sur la relation des employés avec leurs entreprises et le système économique. L’analyse globale de TNS est édifiante. Extraits :

L’étude révèle en tout premier lieu une remise en cause massive du système actuel par les salariés français :

* Les ¾ estiment que la crise a prouvé qu’il apportait plus de problème que de solution
* La même proportion estime que les intérêts des entreprises (ou de leurs dirigeants) et des salariés ne vont pas dans le même sens
* La quasi-totalité se dit choquée par au moins une des caractéristiques du système
* Les termes de profit, de mondialisation, de capitalisme sont massivement associés à des évocations négatives
* L’effet « le système va mal mais dans mon entreprise / administration ça se passe beaucoup mieux » semble moins fort que par le passé

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Image hey mr glen (Flickr) sous licence CC by-nc

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Orange rachète Sunrise

Actu express : Orange et Sunrise vont fusionner leurs activités fixes et mobiles en Suisse, qui ne comptera donc à terme plus que deux opérateurs : Swisscom, opérateur historique, et le nouvel ensemble, dont la marque n’est pas encore définie.

Coût de l’opération pour France Télécom : 1,5 milliards d’euros, pour 75% du capital. TDC, l’opérateur danois détenant Sunrise en conserve temporairement 25%.

Selon Romandie news, qui s’inquiète par ailleurs des conséquences pour les employés et les clients :

Le nouvel ensemble affiche un chiffre d’affaires cumulé de 3,1 milliards de francs pour 2008, loin derrière les 12 milliards de Swisscom. En revanche, il se pose en concurrent plus solide en termes de clients, contrôlant 38% du marché de la téléphonie mobile avec 3,4 millions d’abonnés et 13% de celui de l’accès à internet et du téléphone fixe avec 1,1 million d’abonnés.

[…]

Les synergies attendues de la fusion sont chiffrées à 3,2 milliards de francs. Au niveau opérationnel, les économies devraient atteindre 200 millions de francs par an, pour des coûts d’intégration cumulés de 140 millions. Les synergies liées aux investissements atteindront 570 millions entre 2010 et 2015. Elles permettront d’économiser 65 millions chaque année.

«Les Impactés», la crise de France Télécom

Mediapart propose sur son site un documentaire vidéo retraçant la mise en oeuvre d’une pièce de théâtre « Les Impactés« , créée en 2007 par la compagnie NAJE à l’initiative des élus du CE de la Direction Territoriale Ile de France de France Télécom.

Caricature ? Non, simple mise en évidence d’une réalité vécue, basée sur une enquête terrain et des témoignages de salariés. La démarche de « théâtre forum », qui invite en fin de spectacle les spectateurs à monter sur scène pour remplacer les comédiens et faire évoluer le scénario est particulièrement intéressante et révélatrice.

A voir sur le site de Mediapart.

Stress au travail : traiter les causes, et pas seulement les symptômes!

L’avis d’expert publié le 17 novembre dans LeJournalDuNet sur la prévention du stress et les obligations de l’employeur remet en perspective le cadre législatif européen, transposé dans l’accord national de 2008, qui constitue la base de travail sur laquelle le Ministre Xavier Darcos souhaite pousser les entreprises à négocier.

Le point de vue de Sophie Augier, psychologue du travail, éclaire de manière intéressante et cohérente avec les observations que nous pouvons faire sur le terrain les facteurs et les manifestations du stress.

La conclusion de la tribune en revanche ne laisse pas d’inquiéter :

Le plan d’urgence annoncé par le gouvernement incite les grandes entreprises à lancer des négociations sur la prévention du stress au travail. Si l’identification des facteurs de stress et l’élaboration de mesures de prévention ad hoc doivent être mises en place, en concertation avec les différents acteurs de l’entreprise, il convient de veiller à ce que les méthodes de management ne deviennent pas elles-mêmes objet de négociation. En effet, à défaut de pouvoir circonscrire précisément la notion de stress, l’attention risque de se porter sur les causes, et principalement sur le management. Les employeurs doivent veiller à rester sur le terrain de la santé et de la sécurité des salariés et à ne pas accepter de limiter leur pouvoir décisionnel en matière de techniques de management.

On voit, une fois de plus, qu’une crise, même brutale et incontestable, ne permet pas de déboucher sur le véritable traitement des causes. On en reste une fois de plus au traitement symptomatique du stress, sans s’attaquer aux facteurs qui le génèrent. Alors même que les méthodes de management par le stress ont été abandonnées par les pays anglo-saxons dont elles nous viennent, car elles s’avèrent non seulement dangereuses, mais également contre-productives sur le moyen terme, en France, il ne serait pas possible de les remettre en question.

De nombreuses analyses permettent d’identifier clairement le triptyque meurtrier, non seulement pour les salariés, mais à moyen terme pour les entreprises, et pour la société toute entière :

  • capitalisme financier exigeant à court terme une rentabilité incompatible avec le rythme de la croissance mondiale,
  • concurrence effrénée, poussée par une législation au consumérisme démagogique,
  • globalisation basée sur l’exploitation des différentiels de revenus dans les différentes régions du monde.

Ces trois règles, appliquées par les multinationales cotées en bourse, débouchent sur un management tayloriste, poussé dans des extrêmes jamais vus jusqu’ici, qui génèrent un malaise sans précédent pour les salariés. Sans même parler de suicides, les troubles engendrés – parfaitement identifiés dans l’article – coûtent cher, non seulement aux salariés, mais à la collectivité toute entière.

Tant qu’on n’aura pas traité les causes, les effets délétères subsisteront. Donc, oui, il faut remettre en question les méthodes managériales qui traitent les salariés comme des robots et retirent tout sens au travail. Répétons-le, le stress n’est pas un facteur de productivité, contrairement à ce qu’une certaine idéologie voudrait nous laisser croire. Qui pourrait prétendre que le malaise actuel, perceptible par tous, est un projet de société qu’il faudrait continuer à défendre ? Il convient dès lors de ne pas se cantonner à un simple traitement des effets, mais bien de remettre en question un modèle d’économie qui est à bout de souffle.

« Plus belle la vie », riche en produits dérivés, se prépare au placement publicitaire

Actu express: la série télévisée « Plus belle la vie » (26 minutes quotidiennes) propose de nombreux produits dérivés, rapporte un grand article des Échos. Romans, livre de cuisine, jeux vidéo, fournitures scolaires à la rentrée 2010… cette série, regardée par plus de 5 millions de téléspectateurs, utilise toutes les possibilités de vendre sa marque.

Mieux, indique le journal économique, « la production se tient aussi prête pour le placement de produits dans les séries télévisées » et elle « s’estime parée, forte d’une expérience menée en 2007 avec le catalogue Quelle ».

"Plus belle la vie", logo de la série TV
"Plus belle la vie", logo de la série TV

Le CSA (au sein duquel Christine Kelly est chargée du dossier) doit édicter les règles du placement produit d’ici la fin de l’année, en transposition d’une directive européenne. Ce qui pour les critiques comme Acrimed sera le « retour de la publicité clandestine ».

La responsabilité sociale de France Télécom

Dans La Tribune de ce jour, Jean-Marc Le Gall, professeur associé au Celsa et conseil en stratégies sociales, fait quelques constats que la CFE-CGC/UNSA a mis en évidence depuis de (trop) longs mois. Extraits :

« Le groupe s’engage à agir en permanence comme un employeur responsable », peut-on lire dans le Rapport responsabilité d’entreprise et développement durable 2008 de France Télécom-Orange publié en juin dernier. Engagement attendu dans un tel rapport, puisque la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) est l’intégration volontaire par l’entreprise de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes, dont font partie ses salariés. Pourtant, confronté à la dramatique actualité sociale de cette entreprise, il est difficile de prendre cet engagement au sérieux.

Risquons une hypothèse : si le bilan économique du président de France Télécom était aussi mauvais que son bilan social, il aurait quitté l’entreprise comme Michel Bon en 2002, ou il aurait été remercié par son actionnaire principal. Sans aucun doute, il y a encore loin de la responsabilité économique à la responsabilité sociale. Des dirigeants d’entreprise s’efforcent pourtant de rapprocher ces deux dimensions, comme Frank Riboud qui a décidé que le bonus des dirigeants de Danone devait porter pour moitié à la fois sur des réalisations tenant à cette RSE et sur les résultats économiques. Responsabilité oblige.

L’article mentionne également le livre d’Yvan du Roy, Orange Stressé, et nous ne pouvons qu’adhérer à l’analyse de Monsieur Le Gall.

En tant que salariés de l’entreprise et en tant que syndicalistes, nous espérons que les réalités enfin dévoilées, et surtout prises au sérieux par une part de plus en plus large de la société française, vont conduire à de réels changements dans le pilotage des entreprises. Pour une fois, il n’est pas exagéré de dire que c’est… vital!

Lire l’article dans son intégralité sur le site de La Tribune.

La mise à mort du travail

France 3 diffuse ce soir à 20h35 et mercredi soir à 23h05 un documentaire qui semble éclairant sur ce qui est (enfin) en train de devenir un vrai sujet de société. Voici un extrait de la présentation de Telerama :

L’idée des auteurs – le producteur, Christophe Nick, et le réalisateur, Jean-Robert Viallet – n’était pas de faire un énième film sur la souffrance au travail, ni de stigmatiser des patrons voyous ou des salariés réfractaires à toute évolution, mais de montrer ces souffrances (c’est le premier volet) et d’en comprendre les causes (deuxième et troisième volets). Comment ? En analysant à travers le prisme de deux entreprises mondialisées (Carglass et Fenwick) la manière dont l’organisation du travail est surdéterminée par les deux contraintes macroéconomiques que sont l’actionnariat et la libre concurrence. En démontrant comment les logiques de rentabilité pulvérisent les liens sociaux et humains dans l’entreprise et sont en train de tuer le travail lui-même en le réduisant à sa seule composante économique.

Pour en savoir plus, la page web dédié à cette série documentaire par France 3.

Les salariés d’EADS en pleine crise de confiance

Comme le note avec un humour au vitriol un lecteur des Echos qui est sans doute un salarié d’EADS,  les dirigeants d’entreprises semblent découvrir avec stupéfaction que leurs salariés sont démotivés…  Les alertes, qu’elles viennent du monde syndical, médical ou des consultants RH n’ont pourtant pas manqué ces dernières années. Mais personne n’avait envie de les écouter.

La crise qui a éclaté chez France Télécom aura au moins eu le mérite de soulever le couvercle. Les enquêtes se multiplient, les déclarations de dirigeants, politiques ou d’entreprises, aussi. Quelles mesures concrètes seront prises pour endiguer la souffrance au travail, pour restaurer la confiance entre les salariés et leurs entreprises ? Pour l’instant, c’est la grande inconnue. Les pratiques bancaires ont été dénoncées à hauts cris par les plus hauts représentants politiques de la planète lorsque la crise financière a éclaté. Le sommet de Pittsburg a accouché d’une dénonciation des bonus des traders, mais pour le reste, rien ou presque n’a changé, tout particulièrement en France.

Le monde actuel est devenu d’une totale ambiguïté. De tous les scandales qui éclatent chaque jour dans les médias, on ne sait jamais lesquels engendreront un vrai changement des règles ou des comportements : dans bien des cas, quelques déclarations véhémentes tiennent lieu d’unique remède.

Les dirigeants d’EADS disent qu’ils veulent vraiment tenir compte de l’enquête réalisée par Gallup. Seuls les salariés pourront dire, dans quelques mois ou un peu plus, si les choses ont vraiment changé.

Le commentaire de l’enquête et la réaction des dirigeants d’EADS sont à lire dans Les Echos du 21 octobre.

Estrosi presse La Poste de veiller au bien-être de ses salariés

Christian Estrosi invite les directeurs territoriaux de La Poste à se soucier du bien être des salariés… mais aussi à défendre le projet d’évolution du statut de l’entreprise.

S’exprimant devant les directeurs territoriaux du groupe, il a assigné en outre à ceux-ci un objectif relatif au « bien-être » des postiers au moment où La Poste se prépare à affronter la fin de son monopole dans la distribution du courrier.

« Lorsqu’on est face à des changements aussi considérables, la dimension humaine est plus que jamais essentielle ! » a-t-il dit.

« Un objectif, ça se mesure: je souhaite que chaque année, des intervenants extérieurs à La Poste évaluent le bien-être des postiers, » a-t-il ajouté.

L’intervention de Christian Estrosi est à relier à la situation à France Télécom, un groupe confronté à des suicides chez des salariés qui vivent mal la transformation de leur activité.

La dépêche Reuters au complet sur le site du Nouvel Obs.

France Télécom: un cas d’école dans un système mortifère

Sur Mediapart, le philosophe Pierre Dardot et le sociologue Christian Laval reviennent à travers l’affaire France Télécom sur la fabrique du «sujet néolibéral» et ses effets.

Quelques extraits pour vous mettre l’eau à la bouche :

Périodiquement on redécouvre, pour l’oublier bien vite, que quelque chose « ne tourne pas rond » dans le monde du travail. Les suicides en série au Technopôle de Renault ne sont pourtant pas si lointains.. Sociologues et psychanalystes ont longuement décrit et analysé les diverses formes prises par la « crise du travail ». Mais « la souffrance au travail » dont on parle beaucoup aujourd’hui ne tombe pas du ciel, elle ne relève pas seulement d’un traitement thérapeutique en forme d’ « accompagnement psy », elle résulte avant tout de pratiques et de dispositifs qui ont profondément modifié l’organisation des entreprises et les relations professionnelles.

A cet égard, le cas de France Télécom – qui s’appellera bientôt Orange pour faire oublier son ancrage national- est tragiquement exemplaire. Voici une entité qui est passée en quelques années de l’univers du monopole de service public à celui de la multinationale de plain-pied dans le capitalisme mondialisé et financiarisé. Cela s’est fait à coup de changements de statut, d’ouvertures du capital  et de privatisations menés par tous les gouvernements de droite comme de gauche depuis 1990. L’histoire de France Télécom, c’est en réduction et en caricature,  l’histoire du déploiement implacable d’une logique de concurrence généralisée qui fait se rejoindre les horizons les plus lointains des marchés globalisés et les subjectivités les plus intimes des salariés. France Télécom  c’est donc notre histoire collective qui se lit dans l’histoire d’une entreprise et de ses salariés. Pour tout dire, on a là affaire à un cas d’école de l’expérimentation néolibérale.

Une analyse remarquable et bien argumentée, à lire en intégralité sur Mediapart.

Les six erreurs de la direction de France Télécom

Sur e24,  Marie Muzard, spécialiste de la gestion de crise analyse la manière dont France Télécom a traité la question des suicides. Extraits :

le management n’a pas su identifier la crise. Certes, toutes les entreprises sont confrontées au suicide. Plus l’effectif est élevé plus ce risque augmente. C’est ce constat qui a probablement conduit le management de France Télécom à sous estimer la crise et à considérer que les suicides faisaient partie des « pépins » d’une entreprise. […] Pourtant tous les signaux habituels de la crise étaient là : problème qui relève de la santé (c’est déjà un signe très fort annonciateur de crise); terrain de fond miné (le malaise social était perceptible dans les études internes, dénoncé par les syndicats); le choc de culture de l’entreprise (en 10 ans l’entreprise a révolutionné sa culture, tous n’y étaient pas préparés […]); et la multiplication des suicides. Le taux de suicide est rapidement devenu anormalement élevé, même pour un grand groupe. […]

Comment une direction peut elle rester crédible alors que ses décisions sont prises sous la pression et donc totalement subies? La direction doit très vite reprendre l’initiative en montrant qu’elle assume enfin ses responsabilités.

L’article complet sur e24

Notre commentaire

Au delà des éléments de communication pointés à juste titre dans cette analyse, il faut ajouter qu’à ce jour, la direction de l’entreprise ne semble pas avoir pris conscience des causes profondes du malaise, et n’annonce aucun changement de cap en matière de projet industriel. Pour redonner du sens au travail, il faut en effet dégager l’entreprise de l’emprise des marchés boursiers, restreindre les dividendes, et consacrer le cash à la mise en oeuvre d’un vrai projet d’investissement pour le long terme, au sein duquel les personnels pourront retrouver toute leur place.

C’est certainement le bon moment, alors qu’il va falloir déployer les réseaux de fibre optique. Espérons que la direction de l’entreprise saura saisir cette opportunité.

Travailler tue parfois et rend malade souvent

Sur Générations engagées, Laurence Dalboussière livre son analyse de la situation à France Télécom… qui n’est malheureusement qu’emblématique d’un mode de fonctionnement qui se généralise et qu’il convient de changer. Citation :

Mise aux placards et absences de travail pour certain, surcharges de travail pour les autres, précarisation de l’emploi interne ne sont pas réservés à France Télécom.
Si accroître la productivité et les bénéfices de l’entreprise tiennent lieu de stratégie à Orange, ce n’est pas la seule entreprise à être obsédée par le court terme et le versement de gros dividendes. Toutes les entreprises du CAC 40 sont plus ou moins sur la même ligne politique. La plupart des entreprises recherche toujours plus de productivité individuelle avec le minimum d’effectifs.
Le management a instauré le changement, devenu une valeur en soi, comme mode ordinaire de fonctionnement. Le fait de bouger, de changer correspond pour les managers à des pratiques saines et garantes d’efficacité. Pour les salariés, ça se traduit par une insécurité permanente qui fait apparaître toute chose comme arbitraire et par une désocialisation inéluctable. Et n’oublions pas les salariés soumis à des contrats précaires, ou en temps partiel subi, et les chômeurs, qui sont encore plus vulnérabilisés.

Lire l’article complet.

Impunément, travailler tue

Sur le blog de Gilles Raveau :

“Sinistres mais révélateurs, les suicides à France Telecom ne doivent pas devenir l’arbre qui cache la forêt. Car, depuis des dizaines d’années, des salariés meurent deux fois. Physiquement, puis symboliquement. Ils meurent car ils travaillent. Ensuite, ils meurent du silence et du mépris ; de l’absence de reconnaissance pénale, médicale et publique, des causes professionnelles de leurs décès.” C’est ce qu’explique très bien ce magnifique texte signé dans le cadre de l’initiative de la Fondation Copernic “travailler tue impunément”.

La suite sur le blog de Gilles Raveau