La mise à mort du travail

France 3 diffuse ce soir à 20h35 et mercredi soir à 23h05 un documentaire qui semble éclairant sur ce qui est (enfin) en train de devenir un vrai sujet de société. Voici un extrait de la présentation de Telerama :

L’idée des auteurs – le producteur, Christophe Nick, et le réalisateur, Jean-Robert Viallet – n’était pas de faire un énième film sur la souffrance au travail, ni de stigmatiser des patrons voyous ou des salariés réfractaires à toute évolution, mais de montrer ces souffrances (c’est le premier volet) et d’en comprendre les causes (deuxième et troisième volets). Comment ? En analysant à travers le prisme de deux entreprises mondialisées (Carglass et Fenwick) la manière dont l’organisation du travail est surdéterminée par les deux contraintes macroéconomiques que sont l’actionnariat et la libre concurrence. En démontrant comment les logiques de rentabilité pulvérisent les liens sociaux et humains dans l’entreprise et sont en train de tuer le travail lui-même en le réduisant à sa seule composante économique.

Pour en savoir plus, la page web dédié à cette série documentaire par France 3.

Quatrième licence: toujours moins… de candidats

Actu express: Plus on se rapproche de l’échéance du 29 octobre pour le dépôt des candidatures à la quatrième licence de téléphonie mobile, plus il semble que Free / Iliad sera le seul candidat, les concurrents potentiels jetant l’éponge les uns après les autres…

Le 20 octobre, Bolloré a annoncé renoncer à se porter candidat, faute de partenaire. Son abandon a suivi de peu ceux de l’opérateur égyptien Orascom et de l’opérateur mobile virtuel Kertel.

Jeudi 22, c’est au tour de Virgin Mobile et de Numericable de jeter l’éponge. Le tandem renonce en « raison des incertitudes pesant sur le déploiement du réseau ». Et souligne que « les points de blocage se multiplient à tous les niveaux », comme « la judiciarisation croissante », « les moratoires de fait imposés par les collectivités locales » et « l’évolution probable de la réglementation concernant le seul d’exposition ».*

antenne mobile
antenne mobile

image: Groupe aménagement numérique des territoires (Flickr) sous licence CC by

Bien parti pour rester seul en lice, Free devra encore convaincre l’Arcep de la qualité de son offre, et espérer que le scepticisme à son encontre manifesté par le président Sarkozy ne l’arrêtera pas in extremis, de même que les recours en justice des trois acteurs actuels, Orange, SFR et Bouygues Telecom.

En parallèle, Orange et SFR risquent d’être « punis » par l’Arcep. Le régulateur des télécoms pourrait leur infliger des amendes record pour ne pas avoir rempli les objectifs de couverture associé à leurs licences 3G : les opérateurs rencontrent d’ores et déjà les difficultés soulignées par Virgin Mobile et Numericable pour déployer leurs antennes.

Rappelons que pendant ce temps, sur un des marchés supposé des plus concurrentiels, la Grande-Bretagne, les numéros 3 et 4 de la téléphonie mobile vont fusionner… En France, combien d’emplois devront encore disparaître dans le secteur des télécoms (plus de 28.000 dans les dix dernières années) pour que l’on reconsidère les dogmes en matière de « bénéfices » de la concurrence?

On peut également s’interroger sur la cohérence d’une réglementation qui d’un côté impose des objectifs de couverture des réseaux, et de l’autre incite au principe de précaution quant au déploiement des antennes. Tout comme sur celle du consommateur d’ailleurs, qui d’un côté veut pouvoir utiliser son mobile, mais refuse de l’autre d’avoir une antenne en face de chez lui.

Capgemini emploie désormais plus d’Indiens que de Français

Actu express: la SSII Capgemini a maintenant plus d’employés en Inde qu’en France. C’est un scoop des Échos, qui révèle que l’entreprise compte plus de 20.100 salariés indiens, une centaine de plus qu’en France. Alors que dans son pays d’origine, Capgemini a gelé ses effectifs, bloquant ici les embauches et «restructurant» là, souligne le quotidien économique, en Inde les recrutements se poursuivent.

Un éditorialiste des Échos estime que «l’Inde n’a rien détruit en France mais elle a capté une nette part de la croissance du marché». Et il relève que «même si l’Inde restera encore longtemps compétitive, les salaires y sont d’ores et déjà orientés à la hausse. En Inde, on s’inquiète d’ailleurs déjà de la délocalisation vers les Philippines.»

La tendance est systémique: chez Atos Origin, où le PDG Thierry Breton annonçait récemment les chiffres du troisième trimestre 2009, l’effectif global poursuit sa décroissance alors qu’en Inde l’entreprise maintient ses recrutements.

Le groupe annonce qu’au 30 septembre 2009 il compte 48.884 personnes contre 50.975 fin décembre 2008. Atos Origin précise que «la politique de gel des recrutements a été maintenue durant le troisième trimestre sauf d’une part pour les ingénieurs jeunes diplômés dans toutes les entités opérationnelles, et d’autre part dans les pays offshore / nearshore en particulier en Inde.»

«En conséquence, le volume de recrutements effectués durant le troisième trimestre de l’année a été de l’ordre d’un millier de collaborateurs dont plus de deux cents en Inde.»

La fusion géante Bharti – MTN n’aura pas lieu

Les deux géants indien et sud-africain ont à nouveau échoué dans leurs négociations. Le troisième opérateur mondial qu’aurait créé leur fusion ne verra pas le jour.

Des mois de négociations se sont terminés par un communiqué début octobre: les deux grandes entreprises ont annoncé mettre fin à leurs pourparlers en vue d’un rapprochement. Le sud-africain MTN a indiqué que « les actionnaires sont informés que MTN et Bharti n’ont pas réussi à conclure une transaction dans le cadre économique, légal et réglementaire au sein duquel opèrent les deux compagnies ».

Bharti Airtel explique de son côté que le gouvernement sud-africain n’était pas en mesure d’accepter le projet dans sa forme actuelle. Et que Bharti continuera à étudier les possibilités de développement à l’international.

Le ministère des finances sud-africain a de son côté déclaré à l’AFP qu’il « n’avait pas à approuver la fusion dans la mesure où les deux firmes étaient d’accord pour ne pas la faire ». Le gouvernement sud-africain possède indirectement 21% du capital de MTN.

Les deux groupes poursuivent leurs développements chacun de son côté: Bharti vient de passer un accord avec Twitter pour permettre aux abonnés du groupe indien d’envoyer leurs messages (« tweets ») par SMS sur Twitter. Tandis que MTN s’associe à l’indien IMImobile pour fournir des contenus comme musique, sports, jeux, actualités etc.

Présentation en français du groupe MTN (fin 2008)

Bharti-MTN: grandes manœuvres Inde-Afrique du Sud dans la téléphonie (27 août 2009)

Angela Merkel contre Google Books

Controversée aux Etats-Unis et critiquée en France par les éditeurs et le ministère de la Culture, la politique de numérisation de livres sans accord préalable des auteurs a été rejetée par la chancelière allemande. Angela Merkel a critiqué l’attitude de Google, à l’occasion de la Foire du Livre de Francfort:

Angela Merkel
Angela Merkel

« Le gouvernement allemand a une position claire: les droits d’auteur doivent être protégés sur internet”, a-t-elle déclaré dans son podcast hebdomadaire, le 10 octobre. “C’est pourquoi nous rejetons la numérisation de livres sans protection du droit d’auteur, comme le fait Google. Le gouvernement pèse de tout son poids pour défendre les écrivains en Allemagne.”

En France, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand avait déclaré par communiqué à propos de Google Books, le 8 septembre, que son ministère a adressé au tribunal américain chargé de trancher l’affaire, « ses observations sur le projet de transaction [entre Google et les représentants des auteurs et éditeurs, aux Etats-Unis], afin de veiller à ce que les termes d’une éventuelle homologation de celle-ci par le juge ne créent aucun précédent susceptible de conforter la politique du fait accompli suivie en l’occurrence par Google.

Dans ses observations, la France soutient que le projet de transaction n’est conforme, ni au droit de la propriété intellectuelle, ni au droit de la concurrence, et qu’il constitue une menace pour la diversité culturelle. C’est également cette argumentation que la France développera lors des auditions qui seront prochainement menées par la Commission européenne sur le même sujet. Le point de vue de la France est partagé par l’Allemagne, qui a engagé une démarche similaire. »

Le procès intenté en France à Google par le groupe d’édition La Martinière, le Syndicat national de l’édition et la Société des Gens de Lettres, devant le TGI de Paris, a de son côté été mis en délibéré au 18 décembre.

Le projet de transaction de Google aux Etats-Unis doit y être examiné par la Justice le 9 novembre.

Google Livres (version en français)

Un milliard de vidéos vues par jour sur YouTube

Actu express: Chad Hurley, cofondateur de YouTube, a annoncé ce  vendredi que le site de partage de vidéos dépasse maintenant le milliard de vidéos vues chaque jour. Un chiffre impressionnant, communiqué trois ans jour pour jour après le rachat de YouTube par Google pour 1,65 milliard de dollars… et alors que la perspective de bénéfices futurs reste hypothétique, rappelle le New York Times.

Grande-Bretagne: Internet dépasse la télévision en dépenses publicitaires

Après le Danemark, la Grande-Bretagne a vu au premier semestre 2009, pour la première fois, le chiffre d’affaires brut de la publicité sur Internet dépasser celui des recettes publicitaires à la télévision.

Publicité sur écran
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Image murilo campos (Flickr) sous licence CC by-sa

Selon les données de l’IAB (Internet Advertising Bureau), la publicité en ligne en Angleterre aurait représenté de janvier à juin 1,75 milliard de livres sterling, en hausse de 4,6%, alors que l’ensemble du chiffre d’affaires de la publicité a baissé de 16,6% pendant ce semestre. Internet représente maintenant au Royaume-Uni 23,5% de la publicité, devant la TV à 21,9% avec 1,64 milliard de livres sterling.

Chez nous, rapporte Neteco.com, «l’IAB France annonçait pour sa part un budget global en ligne de 1,96 milliard d’euros pour le premier semestre (+8,1%), très proche des montants investis au Royaume-Uni. Le online ne figure toutefois qu’à la troisième place au rang des supports privilégiés par les annonceurs, derrière la presse et la télévision. Peut-être parce qu’en Angleterre, les chaines du service public sont d’ores et déjà dépourvues de publicités?»

En France en 2008, Internet représentait 8,3% du mix media et monterait à 9,7% en 2009, sous la moyenne mondiale, de 11,7% l’an dernier et 13% cette année, selon une étude GroupM de décembre dernier rapportée par le Journal du Net.

Le plus gros marché publicitaire en ligne mondial, celui des Etats-Unis, a baissé de 5% au 1er semestre, à 10,9 milliards de dollars.

Martin Bouygues s’interroge sur l’avenir de TF1 à l’heure d’Internet

Actu express: scoop des Echos, qui dans un article mis en ligne vendredi, « Martin Bouygues fait plancher ses cadres sur l’avenir du média TV« , annoncent que le PDG du groupe premier actionnaire de TF1 a commandé à une poignée de cadres un rapport interne sur le thème « Face à Internet, que sera la télévision de l’avenir ? ».

Un sujet chaud, note le quotidien économique, alors que l’audience de TF1 glisse doucement et que la montée de la vidéo sur Internet et de la TNT fait concurrence aux émissions hertziennes.

Commandé avant l’été, ce rapport devrait être remis en janvier, selon Les Echos. Il est préparé par « cinq ou six cadres de haut niveau », de Bouygues Batiment, Exprimm (services à l’immobilier), Bouygues Télécom et, pour un seul, TF1.

Justice: « Texto » est un terme usuel

Actu express: la Cour d’Appel de Paris a confirmé, par arrêt du 23 septembre 2009, que  la marque Texto n’avait pas de valeur juridique,  le mot texto ayant déjà, lors de son dépôt comme marque par SFR en 2001, pris comme sens commun celui de message court par téléphone mobile, synonyme de SMS (Short Message Service).

L’arrêt sur Legalis.net – Cour d’appel de Paris 1ère chambre. Arrêt du 23 septembre 2009. SFR / One Texto

SMS
SMS

Image Mangee (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

230.000 abonnés au très haut débit fixe en France

Actu express: l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) publie son nouveau tableau de bord du très haut débit fixe, avec les chiffres au 30 juin 2009. On compte à cette date en France 230.000 abonnés, soit +35% en un semestre.

Pose de fibre optique
Pose de fibre optique

Image Groupe aménagement numérique des territoires (Flickr) sous licence CC by

L’Arcep estime que plus de 4,5 millions de foyers se situent à proximité d’un réseau en fibre optique. Et que 650.000 foyers (+50% en six mois) sont éligibles à des offres très haut débit en fibre optique jusqu’à l’abonné (FttH), c’est-à-dire qu’ils se trouvent dans des immeubles équipés en fibre optique et raccordés au réseau d’au moins un opérateur.

Communiqué de l’Arcep

Tableau de bord du très haut débit au 30 juin 2009

Sur ce blog

Fibre: et pourquoi pas un service universel? (16 juillet 2009)

Pour Hondelatte & co sur RTL, les suicides dans l’entreprise ne sont pas l’affaire des syndicats

Suicides à France Télécom selon RTL: «Syndicats, circulez, y a rien à voir»: sous ce titre éloquent, Grégory Salle, de l’association Acrimed (Action-critique-médias) rend compte d’un « débat » de quelques minutes sur RTL le 8 septembre. Dans « On refait le monde » de Christophe Hondelatte, la fin de l’émission a été consacrée ce jour-là aux suicides à France Télécom, et au rôle des syndicats.

Un festival de sous-café du commerce, lancé par un Hondelatte qui questionnait: « il y a eu 22 suicides depuis janvier 2008, dont 6 suicides depuis mi-juillet sur l’ensemble des personnels France Télécom. Avec un débat qui a quand même fait douter certains syndicats : est-ce qu’on peut faire un usage revendicatif de ces suicides, est-ce que ces suicides ont des explications liées aux conditions de travail, est-ce qu’on peut s’emparer syndicalement, politiquement d’ un suicide pour en faire un combat syndical ? »

Le débat commençait bien (« s’emparer », « un » suicide, pour un peu les syndicats étaient les responsables…), la suite, avec Jean-Luc Mano, Alain-Gérard Slama, Anne-Sophie Mercier et Ivan Rioufol, fut ce qu’on pouvait en attendre avec pareil lancement.

Dans ce défilé de propos douteux voire d’une mauvaise foi caricaturale, tout est à lire dans l’article d’Acrimed. Signalons juste ces deux fleurons:

– « Il y a quand même quelque chose qui ne tourne pas rond,  et je trouve que France Telecom de toute façon pousse un petit peu trop ses tarifs » (Alain-Gérard Slama).

– « Moi je ne pense pas qu’on puisse en faire un, moi non plus je vois pas comment on peut en faire un combat syndical, c’est trop complexe, trop intime, trop délicat. En revanche, il peut y avoir une réflexion sur des méthodes de management qui peuvent être particulièrement atroces de la part de petits chefaillons (…) Peut-être qu’il y aurait une réflexion à avoir dans les écoles de commerce » (Anne-Sophie Mercier, Charlie-Hebdo).

France Télécom: vers un nouveau «contrat social»?

Chronologie des événements et rappel des premières mesures annoncées suite à la vague de suicides chez l’opérateur. Nous les commenterons davantage dans un prochain article.

Le jeudi 10 septembre, s’est tenue une réunion exceptionnelle du CNSHSCT (Comité National Santé Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail) de France Télécom Orange sur les risques psycho-sociaux dans l’entreprise (communiqué).

Le PDG, Didier Lombard, a annoncé mandater la direction des ressources humaines du groupe « pour faire des propositions concrètes et précises pour répondre aux attentes des salariés ».

Rencontre Xavier Darcos - Didier Lombard
Rencontre Xavier Darcos - Didier Lombard

Il a notamment été décidé de suspendre jusqu’au 31 octobre « toutes les mobilités des personnes concernées par des projets de réorganisation afin de réexaminer les conditions de leur mise en œuvre », d’ouvrir, dès le 18 septembre, « une négociation avec les partenaires sociaux afin de décliner dans le Groupe France Télécom l’accord national interprofessionnel sur le stress ». Continue reading « France Télécom: vers un nouveau «contrat social»? »

Bourse : inconscience ou cynisme ?

Dans Les Echos de ce jour, quatre experts de la gestion de portefeuille boursier présentent leurs valeurs préférées.

Citations :

Didier Bouvignies,   responsable de la gestion chez Rothschild & Cie Gestion :

« Pour mes valeurs favorites, je donnerai France Télécom et Sanofi, car il y a du rendement et le risque est faible. » […] »En dernier lieu, j’évoquerai Air France, car le groupe a pris la mesure de la nécessité de réduire ses coûts. »

Arnaud Tourlet,   gérant actions françaises chez HSBC Private Wealth Managers

« Je citerai enfin une mid-cap : Teleperformance, leader mondial des centres d’appels. L’entreprise est bien gérée, elle n’a pas de dettes. C’est une entreprise de croissance. Elle fait régulièrement des acquisitions et ouvre des centres d’appels dans des pays où la main-d’oeuvre n’est pas chère. C’est une entreprise qui dégage beaucoup de “free cash-flow” et qui se paie un peu moins de dix fois les bénéfices. « 

France Télécom doit proposer un nouveau « contrat social » après 22 000 suppressions d’emplois et 23 suicides,  Téléperformance est en plein plan social, Air France annonce un plan de « départ volontaire » de 1500 personnes.

Mais sur le marché des actions, « tout va très bien, Madame la Marquise »…

L’observatoire du stress censuré sur l’intranet de France Télécom

Actu express: Eco89 / Rue89 le signale dans un article titré « Le stress censuré sur l’intranet de France Télécom », le site de l’observatoire du stress et des mobilités forcées France Télécom est bloqué en accès interne pour les salariés de l’opérateur depuis sa création en 2007.

Un renvoi aux poubelles du Net au même titre que la pornographie, justifié par la direction auprès du journaliste de Rue89 par la « méthodologie discutable » selon elle des études de l’observatoire. Pour la « méthodologie » du dialogue et de l’auto-examen chez certains managers, on en reparlera…

Sur ce blog

« Orange stressé » vient de paraître aux éditions La Découverte (24 septembre 2009)

Derrière le malaise à France Télécom, délocalisations et stress (15 septembre 2009)

La litanie des suicides à France Télécom: à quand la remise en cause d’une politique toxique? (13 septembre 2009)

« Orange stressé » vient de paraître aux éditions La Découverte

Pour comprendre la réalité du management par le stress, Yvan du Roy a mené l’enquête auprès de salariés, de syndicalistes, de médecins et d’experts de la santé au travail.

Relatant le vécu quotidien des salariés de France Télécom, il retrace l’historique de l’opérateur depuis sa privatisation, et montre comment l’entreprise a basculé dans la course au profit financier de court terme, où le personnel est considéré comme une charge, et, notamment sur les plateaux d’appels, littéralement comme une « armée de robots » pilotés par des applications informatiques qui ne leur laissent aucun répit.

Recherche de la productivité maximale, mais aussi volonté à peine voilée de pousser les salariés vers la sortie,  au travers de fermetures de sites et de réorganisations permanente dont l’efficacité opérationnelle reste à démontrer. Les salariés sont contraints à des reconversions brutales, souvent déqualifiantes, et à des déplacements quotidiens de plus en plus lourds pour rejoindre les locaux de l’entreprise, qui se concentrent dans les grandes agglomérations.

Le journaliste s’est notamment appuyé sur les travaux de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées à France Télécom, une association mise en place en 2007 par la CFE-CGC/UNSA et SUD pour comprendre et agir contre les causes du stress dans l’entreprise.  Pierre Morville (CFE-CGC/UNSA) et Patrick Ackermann (SUD) ont postfacé l’ouvrage.

Yvan du Roy présente son livre dans une interview vidéo réalisée par Bachchich :