E-commerce: un milliard d’euros de manque à gagner pour le fisc français en 2014

La commission des Finances du Sénat a publié cette semaine un rapport d’octobre 2009 du cabinet d’études Greenwich Consulting, intitulé « Evaluer l’impact du développement d’Internet sur les finances de l’Etat » (synthèse du rapport, version complète – 134 pages).

Carte d'EuropeUne carte d’Europe de 1640, par Changhua Coast Conservation Action (Flickr), sous licence CC by-nc-sa

Ce rapport estime que le dumping fiscal entre pays européens pourrait provoquer en 2014 un milliard d’euros de manque à gagner sur l’e-commerce pour le fisc français, dont 400 millions pour les jeux en ligne ouverts maintenant à la concurrence. Le rapport évalue à 400 millions d’euros les sommes qui ont échappé à l’Etat en 2008.

Le Luxembourg, l’Irlande, pays « moins-disants » recherchés

Le sénateur Jean Arthuis souligne dans une interview à L’Expansion que «depuis 2008, le Luxembourg a obtenu de l’Union européenne que le produit de la TVA sur les services immatériels soient affectés au budget de l’Etat où est implantée l’entreprise. Résultat, toutes les entreprises du secteur se sont précipitées vers des pays à la fiscalité plus avantageuse, comme le Luxembourg où la TVA n’est que de 15% contre 19,6% en France. Pour le fisc français, ce sont des centaines de millions d’euros qui sont perdus chaque année en raison de cette exception luxembourgeoise qui n’a aucune justification.»

Les auteurs du rapport notent que «les multinationales, principalement américaines, ont une approche globale du marché européen. Un siège social paneuropéen consolide la majorité du chiffre d’affaire et des bénéfices (ex. : eBay en Suisse, Amazon au Luxembourg, Expedia en Irlande). L’enjeu fiscal repose alors principalement sur la taxation du capital, et notamment l’Impôt sur les Sociétés, optimisé par le jeu des prix de transfert et des établissements stables.

L’exemple d’Amazon: 100 M€ de TVA évadée

Ces mécanismes ne sont pas propres au e-commerce mais leur effet est amplifié par la grande mobilité des fonctions, des biens et des risques (…) Ainsi, aujourd’hui, selon notre analyse, Amazon capte un volume d’affaire de 930 M€ en France, alors que la filiale française ne déclare qu’un chiffre d’affaire de 25 M€, au titre de prestations de services logistiques, rémunérées par la holding luxembourgeoise (soit une perte de recette de TVA de l’ordre de 100 M€).

Un projet d’harmonisation de l’assiette de l’IS (Assiette Commune Consolidée de l’IS – ACCSIS) est sur la table pour consolider au niveau européen les bénéfices et les répartir en fonction du nombre de salariés, des biens, de la masse salariale etc. Le Luxembourg et l’Irlande s’opposent à ce jour à ce projet, bloquant les décisions.»

A partir de 2015, les règles de territorialité sur le e-commerce direct vont changer, puisque ce sera alors la TVA du pays de consommation qui sera appliquée, « réduisant significativement les pratiques déloyales exposées. La mise en application sera l’enjeu fondamental, puisqu’il s’agira de déterminer la localisation du consommateur entre adresse de facturation, adresse de livraison et adresse IP.»



Baromètre Acsel: 76% des internautes se connectent tous les jours

L’Acsel (Association de l’économie numérique, qui regroupe des entreprises et des organismes voulant « réfléchir collectivement à l’impact des technologies émergentes dans le développement de l’économie et les évolutions des usages et des comportements ») vient de publier son premier baromètre sur la confiance des Français dans le numérique.

Ce baromètre réalisé par l’Idate indique que 68% des Français se connectent régulièrement à Internet. 76% des internautes se connectent tous les jours. Près de neuf internautes sur 10 (89%) réalisent des démarches administratives en ligne, notamment les déclarations d’impôts (60%) et la gestion des comptes de sécurité sociale (46%) et de Pôle Emploi (45%).

85% des internautes ont déjà acheté sur internet et 80% l’utilisent pour consulter leurs comptes bancaires. En moyenne, un internaute français a douze comptes en ligne, dont 2 ou 3 adresses mail, 2 pseudos pour les utilisateurs de forums et un compte sur 4 sites de commerce.

Enquête réalisée en ligne en octobre 2009 auprès de 700 internautes et au téléphone auprès de 300 non-internautes, selon la méthode des quotas.

Les trois quarts des Français considèrent que l’accès à Internet devrait être un droit fondamental

D’après une étude internationale menée par Globescan pour la BBC, les Français apparaissent convaincus de l’utilité d’Internet, et plus de la moitié ne pourraient plus s’en passer. Ils semblent cependant relativement lucides quand aux apports de ce nouveau média.

Gigabit Internet Cafe
Gigabit Internet Cafe

Image Lee Jordan (via Flickr) sous licence CC by-sa

Sans surprise, les services les plus appréciés sont la recherche d’informations de toutes sortes (44%) et la communication (32%), très largement avant les contenus distractifs (13%), l’achat en ligne (7%) ou la création de contenus (4%).

Selon le commentaire de Globescan, ils se montrent plus circonspects que les autres Européens sur le fait qu’Internet augmente leur liberté, et moins d’un tiers pensent que c’est un un lieu sûr pour exprimer leurs opinions. Seuls les Allemands et les Sud Coréens se montrent plus réticents sur ces points.

Plus de la moitié sont favorable à une régulation d’Internet par l’État, comme les autres Européens interrogés.

Ils sont partagés, à peu près en trois tiers, sur les principaux problèmes posés par Internet. Les contenus pornographiques et violents arrivent en tête, la fraude en second, et les atteintes à la vie privée en troisième position avec 26%.

Trois plus d’internautes français sur les réseaux sociaux en 2009

En France, il y a davantage d’internautes, qui se connectent plus longtemps, a mesuré Médiamétrie. En décembre 2009, 34,7 millions d’internautes se sont connectés, soit 65% des Français de 11 ans et plus, et +45,2% en 5 ans. 19,8 millions d’internautes en moyenne se connectent tous les jours (+12,5% par rapport à 2008). Les internautes passent en moyenne 1h20 par jour sur internet (près de 10 minutes de plus en un an).

Ecran et mains d'internautePhoto SFB579 (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

Les réseaux sociaux ont continué l’an dernier une très forte croissance: en un an, on compte 3 fois plus d’internautes inscrits sur les réseaux sociaux et +112% de temps passé sur ces sites. Facebook, 5ème site en audience et 7ème en temps passé, a reçu près de 21 millions de visiteurs uniques en décembre. Twitter compte 1,6 million de visiteurs uniques le même mois.

Au troisième trimestre 2009, 16% des Français disposent d’un smartphone, parmi lesquels 73% se déclarent utilisateurs de l’internet mobile. Fin décembre on dénombrait 11,4 millions de mobinautes en France. La part des accès à Internet via PC reste dominante, mais celle des accès mobiles augmente pour représenter près de 2% des visites des sites. L’iPhone représente plus des deux tiers du trafic des sites. Android en représente 2,2% (0,1% il y a 1 an).

Communiqué Médiamétrie: Année Internet 2009 : propulsion dans l’ère du temps réel

A lire aussi

Audience: Médiamétrie va mesurer l’Internet mobile – 13 février 2010

En 2009, le e-commerce européen a crû de 22% – 2 février 2010

43% des Français ont déjà regardé la télé sur un ordinateur ou un appareil nomade – 27 janvier 2010 ¬

Un rapport de l’Onu prévoit une énorme croissance des déchets électroniques

Actu express: chaque année, nous produisons 40 millions de tonnes supplémentaires de déchets électroniques, provenant des téléphones, téléviseurs, ordinateurs et appareils divers. L’Onu vient de publier un rapport, portant sur 11 pays, qui prévoit que cette marée d’e-déchets va fortement progresser: +500% en Inde entre 2007 et 2020, +200 à 400% en Chine et en Afrique du Sud.

Déchets électroniques à GuiyuDéchets électroniques à Guiyu, en Chine, qui passe pour le plus grand site mondial de stockage d’e-déchets. Image Bert van Dijk (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

La téléphonie mobile devrait produire sept fois plus de déchets en 2020 qu’en 2007 en Chine, dix-huit fois plus en Inde. En outre, la proportion de déchets de téléviseurs devrait doubler dans ces deux pays et celle des réfrigérateurs pourrait tripler en Inde.

L’étude invite en urgence à mettre en place des recyclages pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et récupérer d’importantes quantités de métaux, comme l’argent, l’or, le palladium, le cuivre ou l’indium. « Le Brésil, la Colombie, le Mexique, le Maroc et l’Afrique du Sud ont le plus grand potentiel pour établir des technologies de pointe en matière de recyclage », selon le rapport.

Communiqué du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE): Il faut préparer les pays en développement à gérer l’explosion des déchets électroniques

Communiqué en anglais (avec lien sur le rapport)

Rapport Recycling – from E – Waste to Resources (PDF, 120 pages)

En 2009, le e-commerce européen a crû de 22 %

Le e-commerce serait-il dopé par la crise?

C’est le motif principal invoqué par Kelkoo, commanditaire de l’étude, et cela fait partie des explications plausibles : les consommateurs ont pu chercher via ce canal à obtenir de meilleurs prix, ou encore à s’éviter des déplacement inutiles et coûteux.

D’autres facteurs sont certainement à prendre en compte :

  • développement de l’accès un peu partout en Europe, et en particulier de l’accès haut débit,
  • maturité des utilisateurs de plus en plus familiarisés avec l’usage des services en ligne,
  • levée des freins liés à la sécurité des paiements, qui constituaient il y a encore cinq ans un facteur de défiance majeur à l’égard du commerce en ligne, et sur lesquels tant les banques que les sites de commerce ont fait un travail non négligeable, de sécurisation comme de pédagogie.

Quoiqu’il en soit, les chiffres sont là, et la France y est en très bonne place :

  • en 2009, les ventes en ligne ont augmenté de 33% par rapport 2008, pour atteindre un chiffre d’affaires de 24,7 milliards d’€, soit 17% du CA européen du commerce en ligne, ce qui place la France en 3ème position européenne sur le plan du CA, derrière le Royaume-Uni (42,7 milliards d’€) et l’Allemagne (33,4 milliards d’€),
  • les cyberacheteurs français ont un panier moyen de 995 € (moyenne européenne: 872 €) par commande et un prix moyen de 50 € (moyenne européenne: 44 €) par produit,
  • pour 2010, le rapport prévoit 32,5 milliards d’€ de CA pour le e-commerce français, soit une augmentation de 31%, correspondant à 6,3% de toutes les ventes de détail nationales (4,7% en 2009).

Pour en savoir plus, on peut consulter:

L’e-publicité a résisté à la crise avec +6% en 2009

En 2009, le marché de la communication online a progressé de 6% pour atteindre 2,11 milliards d’euros nets. Cette progression est quatre fois moindre que celle de 2008, mais est supérieure à celle de la presse écrite (-2,8% selon Yacast).

C’est ce qui ressort de la 3ème édition de l’Observatoire de l’e-Pub, publiée par le Syndicat des Régies Internet (SRI), l’UDECAM (Union des Entreprises de Conseil et d’Achat  Médias) et Capgemini Consulting. Cette étude mesure des résultats contrastés selon les canaux:

– Le Search (liens sponsorisés) conforte sa position de premier segment d’investissement online avec une croissance de 10% par rapport à 2008 et un montant investi de 880 millions d’euros nets.

– Deuxième segment en valeur avec 580 millions d’euros nets de CA, le Display (publicité graphique) baisse de 6% en 2009. La part du Display vendue à la performance (coût par acquisition, coût par clic…) a ainsi fortement progressé pour atteindre 20% du Display total.

– Les annuaires online ont subi l’effet de la crise économique avec un semestre de retard, avec quand même une croissance de 7% en 2009 bénéficiant, comme en 2008, du transfert du modèle papier vers le numérique.

– L’affiliation totalise un chiffre d’affaires de 157 millions d’euros en 2009 avec une progression de +12% sur l’année.

– L’e-mailing a connu une année difficile (-20% soit 104 millions d’euros nets de chiffre d’affaires) avec une forte pression sur les prix et une conversion vers un modèle de vente essentiellement à la performance, indique l’étude.

– Les comparateurs de prix ont progressé de +12% (101 millions d’euros de chiffre d’affaires)

– Le mobile connaît la plus forte croissance du marché de la communication online, +30%, avec 23 millions d’euros nets de chiffre d’affaires.

Les entreprises commencent à adopter massivement les nouveaux usages du Web 2.0

Actu express: Si les entreprises ont longtemps été le moteur d’adoption des nouveaux terminaux et services de télécommunications,  la tendance s’est nettement renversée depuis une bonne décennie. Depuis la démocratisation du téléphone mobile, et plus encore depuis la naissance des outils collaboratifs sur Internet, ce qu’on appelle communément Web 2.0, c’est le grand public qui tire les usages et finit par les imposer en entreprise.

Si cela bouleverse la vision et le métier des responsables de systèmes d’informations, c’est vital pour ces nouveaux services de s’implanter en entreprises : c’est en effet bien souvent l’exploitation dans ces dernières qui permet de trouver des modèles économiques viables pour les pérenniser.

C’est ce que souligne l’IDC, qui publie un bilan d’adoption des applications du Web 2.0 en entreprise :

Selon les dernières enquêtes réalisées par IdC en France comme dans d’autres pays européens, les nouveaux usages d’Internet, liés à l’avènement du Web 2.0, tendent à se répandre de plus en plus dans les entreprises. Ils contribuent largement à soutenir la croissance du marché mondial des applications collaboratives, estimé à 7,7 milliards de dollars en 2009 (+ 12 %) et qui devrait dépasser les 10 milliards à l’horizon 2012.

Le CNRS et l’Inria veulent une réflexion sur l’éthique dans les TIC

Actu express: le CNRS et l’Inria viennent d’annoncer, lors de la présentation publique de deux rapports(1), leur recommandation commune de la création rapide d’un comité d’éthique sur la recherche dans les sciences et technologies du numérique.

Le COMETS (comité d’éthique du CNRS) a ainsi établi « une cartographie des grands dossiers concernés: protection de la vie privée; impact sur l’homme; droits des robots ; risques (sanitaires, technologiques, ou environnementaux); formation et travail; échanges économiques; vie collective; information et connaissances ».

Expérience de physique
Expérience de physique

Image Melyviz (Flickr) sous licence CC by-sa

Tandis que l’Inria a mentionné « le développement d’outils de profilage, la bioinformatique et la détection de maladies génétiques, la médecine numérique, l’étude des virus informatique, la gouvernance d’internet, les échanges internationaux de données sur l’humain, le droit de la société numérique… »

Les deux rapports préconisent la mise en place dès cette année d’un comité d’éthique sur la recherche dans les sciences et technologies du numérique, comité qui « pourrait être commun à l’ensemble des organismes de recherche travaillant dans ce domaine ».

Michel Cosnard, PDG de l’Institut national de la recherche en informatique et automatique (Inria), a déclaré, rapporte l’AFP, que « l’éthique du web, il aurait fallu y réfléchir il y a cinq à dix ans », en citant le « droit à l’oubli » réclamé par des utilisateurs de Facebook: « Qui a tiré la sonnette d’alarme au moment où des gens développaient les premiers logiciels de Facebook? »

(1) Rapport sur la création d’un comité d’éthique en sciences et technologies du numérique, Inria, mai 2009 (PDF, 31 pages). Rapport Pour une éthique de la recherche en Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication, CNRS – apparemment pas encore publié, à venir sur la page des publications du COMETS.

A lire aussi

Facebook modifie ses règles de confidentialité… et les photos du PDG deviennent publiques – 17 décembre 2009

En Europe, une personne sur deux utilise Internet quotidiennement – 8 décembre 2009

La mort de Michael Jackson, événement planétaire qui montre l’omniprésence des réseaux – 6 juillet 2009

Internet et téléphone mobile, outils du développement – 6 juillet 2009

La vie privée, un problème de vieux cons? – 10 juin 2009

Radio numérique terrestre: brouillage sur les ondes

Le lancement de la radio numérique terrestre en France se fera-t-il progressivement comme celui de la TNT, ou va-t-il s’enliser? Les rapports et propos contradictoires montrent un flou croissant sur le sujet, sur fond de grande incertitude économique.

Rapport Tessier: remise en cause du calendrier et des modalités

En novembre a été remis au CSA le rapport de Marc Tessier sur la radio numérique terrestre («Les perspectives de financement du projet de radio numérique terrestre»). Pour le moins sceptique, l’ancien PDG de France Télévisions estime qu’il «est encore temps de s’interroger sur l’opportunité du projet». Quel serait le modèle économique de la radio numérique terrestre (RNT), se demande-t-il, alors que les investissements nécessaires seraient de 600 millions à un milliard d’euros en dix ans?

Vieux récepteurs radios: autrefois à la pointe du progrès...
Vieux récepteurs radios: autrefois à la pointe du progrès...

Image Elsie esq. (Flickr) sous licence CC by

Continue reading « Radio numérique terrestre: brouillage sur les ondes »

Observatoire sociétal du téléphone mobile : 5ème édition

Actu express: L’AFOM (Association Française des Opérateurs Mobiles) et TNS Sofres publient le 5ème Observatoire du mobile en France.

AFOM / TNS Sofres
AFOM / TNS Sofres

Quelques points clefs extraits du communiqué de presse de l’AFOM:

  • En 2009, 79% des Français de 12 ans et plus sont équipés d’un téléphone mobile personnel ou
    professionnel (comme en 2008). 10% de Français sont par ailleurs « mobile only » (pas de ligne fixe).
  • Un mobile à chaque âge : 70% des 12-24 ans ont un mobile multifonctions qui leur permet de se divertir alors que les 40 ans et plus adoptent plutôt un téléphone de base. Les 12-24 ans sont la tranche de la population la plus équipée en smartphones (15%).
  • Pour les 12-24 ans, c’est un objet ludique, personnel, doté d’une forte dimension affective et un objet de mode qui peut-être joli. Alors que pour les 40 ans et plus, le mobile est avant tout un objet utilitaire qui assure les fonctions de base de la communication.
  • L’opinion sur la dangerosité des mobiles et des antennes relais fluctue avec le temps et les annonces médiatiques.
    Concernant l’usage du mobile, en novembre 2009, 25% des Français pensent que l’on n’a pas la preuve d’un danger, mais que l’on manque encore de recul – ce qui correspond à la position des autorités sanitaires. 25% pensent que l’on ne sait pas vraiment car les scientifiques ne sont pas d’accord entre eux.
    A propos des antennes, 32% des Français pensent que l’on ne sait pas vraiment car des scientifiques disent que les antennes-relais sont dangereuses et d’autres disent qu’elles ne le sont pas. 31% des Français pensent que l’on n’a pas aujourd’hui la preuve d’un danger, mais que l’on manque de recul.
  • Au global, 82% des Français pensent que le mobile est une bonne chose pour la société française, et notamment pour les personnes âgées (81%), mais pas pour les adolescents (58%). Ces derniers cependant plébiscitent le mobile (91% des 12-17 ans), et 81% en sont équipés.

L’étude complète sur le site de l’AFOM, qui propose également un résumé de la présentation et des interviews, ainsi que les archives de l’Observatoire.

Salariés et sortie de crise : une étude TNS Sofres

TNS Sofres vient de publier une étude sur la relation des employés avec leurs entreprises et le système économique. L’analyse globale de TNS est édifiante. Extraits :

L’étude révèle en tout premier lieu une remise en cause massive du système actuel par les salariés français :

* Les ¾ estiment que la crise a prouvé qu’il apportait plus de problème que de solution
* La même proportion estime que les intérêts des entreprises (ou de leurs dirigeants) et des salariés ne vont pas dans le même sens
* La quasi-totalité se dit choquée par au moins une des caractéristiques du système
* Les termes de profit, de mondialisation, de capitalisme sont massivement associés à des évocations négatives
* L’effet « le système va mal mais dans mon entreprise / administration ça se passe beaucoup mieux » semble moins fort que par le passé

Getting Close
Getting Close

Image hey mr glen (Flickr) sous licence CC by-nc

Continue reading « Salariés et sortie de crise : une étude TNS Sofres »

L’accès Internet haut débit progresse en Europe

A l’occasion de la parution de son dernier benchmark sur le haut débit, la Commission européenne se félicite de la poursuite de la croissance en dépit de la crise économique. Son communiqué mentionne :

  • 11 millions de nouvelles lignes fixes en 1 an,
  • 24% des Européens connectés en haut débit en juillet 2009, contre 21,6% un an auparavant
  • 54% de croissance pour le haut débit mobile, qui n’atteint cependant que 4,2% de pénétration globale
  • 80% des accès haut débit à 2 Mbps et plus, en croissance de 5% sur un an.

L’examen du rapport montre que la France reste bien positionnée sur le haut débit fixe…

  • 29,2% de la population équipée, en 7ème position sur ce critère, et au dessus de la moyenne européenne. La grande majorité des lignes est en DSL.
Source : Commission européenne - Novembre 2009
Source : Commission européenne - Novembre 2009
  • 3,1% de croissance annuelle des équipement, en 8ème position ex-aequo avec l’Allemagne et loin devant le UK (1,5%), ce qui est très honorable compte tenu du taux de pénétration déjà atteint.
  • en nombre de lignes haut débit, la France reste seconde avec près de 19 millions de lignes, derrière l’Allemagne, plus peuplée, qui en compte 24 millions.

…moins bien sur le haut débit mobile :

  • 1,9% de pénétration, en dessous de la moyenne européenne,
  • 1,2  million de cartes ou clefs dédiées aux services de données.

L’Autriche, la Suède et le Portugal dépassent 10% de pénétration. On peut noter que la Suède, déjà dans le peloton de tête du haut débit fixe, poursuit la course en tête sur le mobile.

Les opérateurs historiques perdent du terrain

Globalement, le dégroupage, et en particulier le dégroupage total, continue de progresser dans l’ensemble de l’Europe, les opérateurs historiques ne détenant plus que 45,2% de parts de marché, contre 45,7% en juillet 2008.

France Télécom fait un peu mieux avec 46,2%, en dépit d’une concurrence très active (rappelons que Free est considéré comme l’acteur le plus agressif, qui a imposé le tarif de référence de 29,99 € / mois), et d’une réglementation pénalisante, qui lui interdit d’utiliser ses bases de clients mobiles pour se renforcer dans l’ADSL, contrairement à SFR et Bouygues Telecom.

Le rapport de la Commission montre d’ailleurs que sur 1,9 millions de nouvelles lignes haut débit, les opérateurs alternatifs français en réalisent 1,1 million, soit 58%. C’est inquiétant pour l’avenir, et justifie pleinement la démarche de l’opérateur auprès de l’Arcep et du Conseil de la Concurrence pour bénéficier des mêmes droits que ses concurrents.

En effet, si la concurrence, qui constitue aujourd’hui l’alpha et l’omega de toutes les instances de régulation en Europe, a sans aucun doute des effets positifs pour le consommateur, encore faut-il qu’elle soit régulée de manière équitable.
Et qu’elle ne se développe pas au détriment des emplois. Mais ceci est un autre débat, que nous avons déjà abordé, et sur lequel nous aurons certainement l’occasion de revenir.

Grande-Bretagne: Internet dépasse la télévision en dépenses publicitaires

Après le Danemark, la Grande-Bretagne a vu au premier semestre 2009, pour la première fois, le chiffre d’affaires brut de la publicité sur Internet dépasser celui des recettes publicitaires à la télévision.

Publicité sur écran
Publicité sur écran

Image murilo campos (Flickr) sous licence CC by-sa

Selon les données de l’IAB (Internet Advertising Bureau), la publicité en ligne en Angleterre aurait représenté de janvier à juin 1,75 milliard de livres sterling, en hausse de 4,6%, alors que l’ensemble du chiffre d’affaires de la publicité a baissé de 16,6% pendant ce semestre. Internet représente maintenant au Royaume-Uni 23,5% de la publicité, devant la TV à 21,9% avec 1,64 milliard de livres sterling.

Chez nous, rapporte Neteco.com, «l’IAB France annonçait pour sa part un budget global en ligne de 1,96 milliard d’euros pour le premier semestre (+8,1%), très proche des montants investis au Royaume-Uni. Le online ne figure toutefois qu’à la troisième place au rang des supports privilégiés par les annonceurs, derrière la presse et la télévision. Peut-être parce qu’en Angleterre, les chaines du service public sont d’ores et déjà dépourvues de publicités?»

En France en 2008, Internet représentait 8,3% du mix media et monterait à 9,7% en 2009, sous la moyenne mondiale, de 11,7% l’an dernier et 13% cette année, selon une étude GroupM de décembre dernier rapportée par le Journal du Net.

Le plus gros marché publicitaire en ligne mondial, celui des Etats-Unis, a baissé de 5% au 1er semestre, à 10,9 milliards de dollars.

Rapports Larcher : à relire d’urgence

Les événements de l’été 2009, et en particulier des suicides sur le lieu de travail, ont mis en évidence aux yeux de tous la vraie nature de la tragique situation sociale qui prévaut à France Télécom SA.

L’absence de dialogue social, dénoncée depuis plusieurs années par la CFE-CGC, est désormais admise par plusieurs organisations syndicales, relayée par la Presse et confirmée par le Ministre du Travail :

  • En  ne consultant pas (ou insuffisamment) et en n’informant pas (ou insuffisamment) les CHSCT préalablement à toute décision portant sur la prévention  des risques professionnels et sur l’amélioration des conditions de travail, l’entreprise ne respecte ni les dispositions du code du travail (ses art L 4611-1 à L 4614-16) ni celles de la Convention Collective Nationale des Télécommunications.
  • L’employeur n’assure pas à ses personnels des conditions d’hygiène, de sécurité et de travail satisfaisantes et conformes aux exigences du code du travail (ses art L 1151-1 à L 1152-6 et L 4121-1 à L 4121-5 notamment) et de la Convention Collective Nationale des Télécommunications.
  • L’employeur ne respecte pas les dispositions conventionnelles relatives au stress au travail (ANI du 2 juillet 2008 et Convention Collective Nationale des Télécommunications).
  • L’employeur ne respecte pas les droits garantis aux comités d’établissements par le code du travail en matière d’information et de consultation sur les problemes généraux concernant les conditions de travail (son art L 2323-27).
  • L’employeur refuse de négocier loyalement les dispositions collectives applicables aux personnels et destinées à prendre en compte les conséquences sociales des réorganisations de l’entreprise (la GPEC par exemple).

Continue reading « Rapports Larcher : à relire d’urgence »