Audience: Médiamétrie va mesurer l’Internet mobile

Actu express: Médiamétrie publiera en octobre prochain sa première mesure d’audience de l’Internet mobile, qui portera sur l’ensemble du 3ème trimestre et sera ensuite trimestrielle. L’opérateur, qui mesure déjà des audiences de l’audiovisuel et de l’Internet fixe, a été choisi l’an dernier après appel d’offres.

Objectif, permettre le développement de la publicité sur téléphone mobile. A ce jour, 11,8 millions de personnes se connectent à Internet depuis leur téléphone mobile en France. Notre pays compte 44,6 millions d’utilisateurs de téléphone mobile.

L’Association française du multimédia mobile (AFMM), les opérateurs mobiles (SFR, Orange, Bouygues Telecom), Médiamétrie et les acteurs du marché publicitaire ont défini conjointement le dispositif et la méthode de la mesure de l’Internet mobile en France.

« Les données seront transmises de façon anonyme à Médiamétrie par les opérateurs mobiles français », indique l’entreprise. Une qualification de l’audience des sites mesurés sera « réalisée à partir d’un panel de 10.000 mobinautes en cours de constitution ».

En Grande-Bretagne, les premières mesures d’audience de l’Internet mobile viennent d’être publiées par ComScore pour le mois de décembre dernier. Elles ont notamment montré que les dix premiers sites ont fourni à eux seuls 70 % des pages vues et de la durée de navigation, et que le site mobile le plus consulté était Facebook, devant Google.

Autre enseignement de l’étude britannique: les utilisateurs de smartphones ne représentent en décembre que 29% de l’audience Internet mobile anglaise, mais ils comptent pour 47% des pages vues et 51% du temps passé en ligne.

Taxe télécoms pour l’audiovisuel public: quelle taxe pour compenser quelle publicité?

Il y a deux ans, Nicolas Sarkozy créait la surprise en annonçant la prochaine suppression de la publicité sur les chaînes de télévision publiques*. Le 5 janvier 2009, elle entrait partiellement en vigueur avant même d’être votée au Parlement (la loi a été promulguée le 5 mars 2009), le président de France Télévisions, Patrick de Carolis, suivant obligeamment la demande en ce sens de la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel.

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Depuis, la publicité n’est diffusée sur France 2, France 3, France 4 et France 5 que dans la journée, une taxe sur les opérateurs de télécoms et les chaînes privées alimente les caisses de l’Etat pour compenser en partie les recettes perdues, la régie publicitaire France Télévisions Publicité est à vendre et la suppression de la publicité de jour est prévue… ou faut-il écrire « était »? En effet, tout l’édifice vacille fortement ces derniers temps:

« Charge administrative incompatible avec le droit européen »

La Commission européenne n’a en effet pas du tout apprécié la taxe créée sur les opérateurs de télécoms pour compenser les recettes perdues de l’audiovisuel public. Elle y voit « une charge administrative incompatible avec le droit européen » et a ouvert une procédure d’infraction contre la France – entamant un processus qui risque de durer, si l’on va vers un procès devant la Cour de justice européenne, jusqu’à trois ans.

Tout cela « grâce » à une directive européenne du 7 mars 2002, dont l’article 12 limite les taxes administratives pouvant être imposées aux opérateurs télécoms, et n’y inclut pas l’audiovisuel public. La Commission européenne vient d’ailleurs d’entamer une enquête sur l’adoption en Espagne d’une suppression de la publicité sur les chaînes publiques, qui a copié la réforme française en taxant elle aussi les télécoms.

Question: si cette taxe est supprimée, comment seront compensés dans le budget de l’Etat les 300 à 350 millions d’euros qu’elle devait rapporter?

La vente de France Télévisions Publicité pas faite, « loin s’en faut »

Au passage, le Conseil d’Etat, saisi contre la décision de France Télévisions de supprimer la publicité en soirée sans attendre le vote de la loi, pourrait bien juger cette décision illégale – c’est en ce sens en tout cas que l’invite à conclure le rapporteur public.

Alors qu’il y a quelques jours, France Télévisions annonçait entrer en négociations exclusives pour céder 70% du capital de France Télévisions Publicité (qui gère aussi la publicité sur Internet des chaînes, ainsi que celle d’autres chaînes hors secteur public français) à l’alliance formée par Publicis et l’homme d’affaires et de télévisions Stéphane Courbit (voir son interview, au côté de Maurice Lévy, président de Publicis, dans Le Figaro), on vient d’entendre un bémol:

Patrick de Carolis, interrogé par le Journal du Dimanche, souligne que « la vente n’est pas faite. Loin s’en faut. » Et il précise que « la vente s’inscrit dans le cadre actuel de la loi qui prévoit la fin totale de la publicité en novembre 2011. Cela étant, j’ai demandé par écrit à l’Etat actionnaire de France Télévisions de me confirmer que ce cadre n’était pas appelé à évoluer. Si la publicité était maintenue avant 20 heures, la privatisation à hauteur de 70% ne se justifierait plus. Tout le processus serait à revoir. »

On l’aura compris: la suppression de la publicité de jour n’est pour le moins pas pour tout de suite…

* « Je souhaite donc que le cahier des charges de la télévision publique soit revu profondément, et que l’on réfléchisse à la suppression totale de la publicité sur les chaînes publiques, qui pourraient être financées par une taxe sur les recettes publicitaires accrues des chaînes privées, et par une taxe infinitésimale sur le chiffre d’affaires de nouveaux moyens de communication, comme l’accès à l’Internet ou la téléphonie mobile. » (conférence de presse du président de la République à l’Elysée, 8 janvier 2008)

France Télécom: Didier Lombard abandonne la direction à Stéphane Richard

Actu express: à la veille d’une interview dans Le Figaro de ce mardi dans laquelle Didier Lombard annonçait céder la direction exécutive de France Télécom à Stéphane Richard, la nouvelle a été donnée en ligne par le quotidien et officialisée par un court communiqué de l’entreprise, sous le titre « Evolution de la gouvernance du groupe ».

Le conseil d’administration de France Télécom, le 24 février, devrait donc entériner la dissociation des fonctions de président et de directeur général à compter du 1er mars, et voir Stéphane Richard prendre la la gestion opérationnelle du groupe. La rumeur de ce changement au sommet, un an plus tôt qu’initialement prévu, avait couru dès le 20 janvier, lancée par Capital.fr qui revient longuement ce mardi sur le sujet (« France Télécom : comment Stéphane Richard a évincé Didier Lombard« ).

En attendant ses futurs discours de patron de France Télécom, nul doute que les récents propos de Stéphane Richard, généraux comme dans une interview au Figaro le 10 décembre ou sur les contenus il y a quelques jours, seront scrutés attentivement.

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Le petit monde consanguin des « grands patrons »

Revue de presse: Le Parisien de jeudi consacrait sa Une et deux autres pages à la pratique courante du cumul des mandats, et parfois des postes, parmi les dirigeants des grandes entreprises françaises. Ce dossier né de l’affaire Proglio à EDF et Veolia cite Daniel Lebègue, président de l’Institut français des administrateurs (IFA): «Cent personnes concentrent dans leurs mains plus de 40% du total des mandats des conseils d’administration des principales entreprises françaises.»

Le Parisien du 28 janvier 2010
La Une du Parisien du 28 janvier 2010

Daniel Lebègue relève que cette concentration n’existe plus ailleurs dans le monde. Il cite entre autres les responsables de General Electric, qui ont reçu pour consigne de n’accepter aucun autre mandat externe. Le cumul pose un problème d’efficacité, relève Le Parisien:

« Un administrateur investi doit consacrer trois jours par mois à son mandat, estime l’IFA (un mois et demi de travail par an). «Comment celui qui dirige une entreprise de 80.000 salariés, qui a les responsabilités d’une dizaine de filiales, peut-il passer deux, quatre, dix jours par mois à travailler pour une autre société?», interroge Daniel Lebègue.

Se pose aussi la question de la « bonne gouvernance ». Elle exige qu’une majorité d’administrateurs soit indépendant vis-à-vis de la société. L’administrateur doit prendre des décisions au nom du seul intérêt social de l’entreprise », relève le responsable de l’IFA, ce qui n’est pas forcément le cas lorsque les administrateurs se recrutent entre eux. »

Autre conséquence de cette consanguinité, qui est une «catastrophe», pour Pierre-Henry Leroy, fondateur du cabinet Proxinvest, ces dirigeants issus des mêmes écoles et fréquentant les mêmes cercles «sont complètement déconnectés de la réalité. Résultat : ils n’ont même pas vu venir la crise financière.»

L’exemple de Didier Lombard

Le Parisien consacre plusieurs encadrés à différents cas de dirigeants cumulards. Dont celui de Didier Lombard, qui outre son poste de PDG de France Télécom siège au conseil d’administration et au conseil stratégique de Thales, est administrateur et président du comité de gouvernance et de nominations de Thomson (devenu maintenant Technicolor), et siège aux conseils de surveillance de ST Microelectronics et de Radiall.

Le quotidien indique que sa rémunération en 2009 a été de 1,655 million d’euros (900.000 € de fixe, 750.210 € de rémunération variable et 3.885 € de rémunération en nature). « Chez Thales, il a perçu 29.000 € en jetons de présence en 2008, et 33.938 € de jetons de présence chez Thomson. Au conseil de surveillance de ST Microelectronics, il a touché 98.250 € de jetons de présence en 2008. Et 7.000 € de jetons de présence chez Radiall.  » Son commentaire au Parisien: « Didier Lombard explique qu’il se ‘consacre à 100% à son entreprise’. Ses autres activités sont réservées aux ‘week-ends et aux jours fériés’. »

Les entreprises qui inspirent confiance aux Français… et les autres

Actu express: le baromètre Trust Edelman StrategyOne*2010 mesure la cote de confiance et de défiance de 40 grandes entreprises auprès de la population française.

L’édition 2010 met « Google au pinacle, et France Télécom au pilori« , selon la formule de L’Expansion qui en restitue les résultats pour la France.

Logique, lorsqu’on considère les critères que les Français prennent le plus en compte pour accorder leur confiance à une entreprise  :  sur un indice 100, la qualité de ses produits et/ou services (87), la façon dont elle traite ses salariés (67), la transparence de l’information qu’elle donne à ses clients (40), son engagement en faveur de l’environnement (25), ses résultats financiers (17).

Désastreux pour France Télécom, surtout lorsqu’on songe au formidable capital de confiance que détenait la marque, et qui constituait même l’un de ses atouts maître pour le développement de nouveaux services, tout particulièrement des services à même de contrer la domination de plus en plus préoccupante de Google pour tout ce qui touche au respect de la vie privée des utilisateurs… Alors même que le géant américain est régulièrement fustigé sur ce thème dans la presse spécialisée, on voit ici que le consommateur final a une toute autre vision du monde, et une totale méconnaissance de cette problématique, pourtant réelle.

Comme quoi le respect des personnels de l’entreprise, thème sur lequel Google est en revanche unanimement salué, y compris par les spécialistes des technologies de l’information, et même… des syndicalistes, a un réel impact sur la valeur d’une marque, comme d’ailleurs sur sa capacité d’innovation (et il y a certainement un lien entre les deux, même si certains « courants » de management peinent encore à le reconnaître).

Stéphane Richard, actuel numéro 2 de France Télécom, pourrait bien l’avoir compris. Dans France Soir, il commente :

« les Français ont des attentes importantes à l’égard de leurs entreprises, qui vont bien au-delà de la compétitivité ».

Une leçon à méditer par toutes les entreprises, alors que le thème de la souffrance au travail cesse de devenir un tabou pour devenir une vraie préoccupation à l’échelle de la société civile.

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43% des Français ont déjà regardé la télé sur un ordinateur ou un appareil nomade

La consommation de télévision ne passe plus exclusivement par les téléviseurs. C’est un des enseignements du 5e baromètre d’Ipsos MediaCT pour le Syndicat national de la Publicité télévisée (SNPTV): 43% des sondés (29% en 2007) ont déjà regardé un programme sur « au moins un nouvel écran », ordinateur, téléphone mobile, lecteur MP4 ou autre, dont 41% sur un ordinateur (28% en 2007), 5% sur un écran de téléphone mobile et 2% sur un autre écran.

Ecrans TV HD au CES 2010 de Las VegasImage theqspeaks (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

C’est d’abord une pratique des jeunes générations: 76% des 15-24 ans et 59% des 25-34 ans – et encore 50% des 25-49 ans.

Ces nouvelles façons de consommer la télévision via la catch up TV (ou télévision de rattrapage), le podcasting, la VOD, suscitent l’intérêt des deux tiers des sondes. 35% des 15-24 ans et des 25-34 ans les ont essayés. Pour 59%, ces services servent à voir une émission manquée, 24% à choisir son moment.

Les vidéos regardées dans les 30 derniers jours par les sondés l’ont été pour 83% sur des sites de partage vidéo, type Youtube ou Dailymotion, 41% des sites d’actualités cinéma, 40% des sites de chaînes TV, 25% des blogs, autant des portails généralistes, 24% des sites de presse, 19% des réseaux sociaux,

sondage d’Ipsos Media CT réalisé par téléphone du 17 au 21 septembre 2009 auprès d’un échantillon représentatif de 1.172 personnes

« Bobines sociales », 7ème édition du festival

Le festival de films documentaires « Bobines sociales » débute aujourd’hui sa 7ème édition, centrée sur les thématiques « Agriculture, travail, et psychiatrie : points de frictions et lieux de résistances ».

Pour les parisiens, le programme des projections et débats est disponible sur le site du festival.

On pourra notamment y voir 3 documentaires particulièrement intéressants,  également disponibles sur Internet en vidéo à la demande (VOD) :

L’e-publicité a résisté à la crise avec +6% en 2009

En 2009, le marché de la communication online a progressé de 6% pour atteindre 2,11 milliards d’euros nets. Cette progression est quatre fois moindre que celle de 2008, mais est supérieure à celle de la presse écrite (-2,8% selon Yacast).

C’est ce qui ressort de la 3ème édition de l’Observatoire de l’e-Pub, publiée par le Syndicat des Régies Internet (SRI), l’UDECAM (Union des Entreprises de Conseil et d’Achat  Médias) et Capgemini Consulting. Cette étude mesure des résultats contrastés selon les canaux:

– Le Search (liens sponsorisés) conforte sa position de premier segment d’investissement online avec une croissance de 10% par rapport à 2008 et un montant investi de 880 millions d’euros nets.

– Deuxième segment en valeur avec 580 millions d’euros nets de CA, le Display (publicité graphique) baisse de 6% en 2009. La part du Display vendue à la performance (coût par acquisition, coût par clic…) a ainsi fortement progressé pour atteindre 20% du Display total.

– Les annuaires online ont subi l’effet de la crise économique avec un semestre de retard, avec quand même une croissance de 7% en 2009 bénéficiant, comme en 2008, du transfert du modèle papier vers le numérique.

– L’affiliation totalise un chiffre d’affaires de 157 millions d’euros en 2009 avec une progression de +12% sur l’année.

– L’e-mailing a connu une année difficile (-20% soit 104 millions d’euros nets de chiffre d’affaires) avec une forte pression sur les prix et une conversion vers un modèle de vente essentiellement à la performance, indique l’étude.

– Les comparateurs de prix ont progressé de +12% (101 millions d’euros de chiffre d’affaires)

– Le mobile connaît la plus forte croissance du marché de la communication online, +30%, avec 23 millions d’euros nets de chiffre d’affaires.

Le CNRS et l’Inria veulent une réflexion sur l’éthique dans les TIC

Actu express: le CNRS et l’Inria viennent d’annoncer, lors de la présentation publique de deux rapports(1), leur recommandation commune de la création rapide d’un comité d’éthique sur la recherche dans les sciences et technologies du numérique.

Le COMETS (comité d’éthique du CNRS) a ainsi établi « une cartographie des grands dossiers concernés: protection de la vie privée; impact sur l’homme; droits des robots ; risques (sanitaires, technologiques, ou environnementaux); formation et travail; échanges économiques; vie collective; information et connaissances ».

Expérience de physique
Expérience de physique

Image Melyviz (Flickr) sous licence CC by-sa

Tandis que l’Inria a mentionné « le développement d’outils de profilage, la bioinformatique et la détection de maladies génétiques, la médecine numérique, l’étude des virus informatique, la gouvernance d’internet, les échanges internationaux de données sur l’humain, le droit de la société numérique… »

Les deux rapports préconisent la mise en place dès cette année d’un comité d’éthique sur la recherche dans les sciences et technologies du numérique, comité qui « pourrait être commun à l’ensemble des organismes de recherche travaillant dans ce domaine ».

Michel Cosnard, PDG de l’Institut national de la recherche en informatique et automatique (Inria), a déclaré, rapporte l’AFP, que « l’éthique du web, il aurait fallu y réfléchir il y a cinq à dix ans », en citant le « droit à l’oubli » réclamé par des utilisateurs de Facebook: « Qui a tiré la sonnette d’alarme au moment où des gens développaient les premiers logiciels de Facebook? »

(1) Rapport sur la création d’un comité d’éthique en sciences et technologies du numérique, Inria, mai 2009 (PDF, 31 pages). Rapport Pour une éthique de la recherche en Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication, CNRS – apparemment pas encore publié, à venir sur la page des publications du COMETS.

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Subventions à la presse en ligne: qui touche combien?

Actu express: un débat vif s’est engagé entre blogueurs « purs » et presse en ligne (les seconds ayant droit à des subventions gouvernementales dans le cadre du Fonds d’aide au développement des services de presse en ligne) sur le fait de recevoir, et d’accepter, des aides publiques.

Mais outre les pure players (Mediapart, Rue89, Slate etc.), la presse traditionnelle a également droit à ces fonds pour ses propres activités en ligne… tout en ne tenant guère à la transparence sur le sujet. Aussi est-ce un travail très intéressant qu’a réalisé le journaliste Philippe Couve, qui sur le site Samsa.fr expose après avoir épluché les documents officiels et trouvé un compte-rendu doctobre 2008: « Presse en ligne: qui touche les subventions?« .

Montant des subventions des dernières années, pourcentage de subvention et nature des travaux qu’elles cofinancent, en presse régionale comme nationale, c’est un document qui nourrira le débat. On lit par exemple que Le Monde en 2004 a bénéficié de 1.361.200 euros pour la « mise à jour technologique du site Internet », avec un taux de subvention de 40%.

Philippe Couve a également mis en perspective, pour la période 1999-2003, les données du rapport de la commission de contrôle du fonds d’aide à la modernisation de la presse quotidienne. Et indique les subventions pour des projets devant « améliorer la productivité de l’entreprise », « améliorer et diversifier la forme rédactionnelle des publications » et « développer des moyens modernes de diffusion des publications ».

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2004 Le Monde Mise à jour technologique du site Internet 1 361 200 40,00 %

AOL aura perdu les trois quarts de ses effectifs mondiaux en 4 ans!

Actu express: L’Express et Le Monde nous informent qu’AOL ferme définitivement ses portes en France, mais aussi ses bureaux en Espagne et en Suède, en attendant un probable retrait définitif de l’Europe, pendant que l’entreprise licencie également aux États-Unis.

Pionnier du développement du web, […] AOL, qui comptait encore 19 000 employés en 2006, n’en aura plus que 4 400 à l’issue de cette restructuration, qui doit lui permettre de se concentrer sur l’activité de site Internet d’information et de programmes développés en propre. L’entreprise a peu a peu revendu toutes ses activités de fournisseur d’accès à Internet, espérant se recentrer sur la vente de publicités sur ses portails. La mauvaise conjoncture publicitaire en 2009 a cependant plombé encore un peu plus les résultats du groupe. L’action a gagné 1,13 % lundi à la Bourse de New York, à 25,97 dollars.

L’entreprise aura donc perdu les trois quarts de son effectif en à peine 4 ans. C’est malheureusement devenu un lieu commun de dire que travailler dans une activité de pointe ne protège pas du chômage… et sans doute aussi que la publicité, a fortiori en temps de crise et de réflexion sur le développement durable, ne constitue pas forcément l’eldorado que certains avaient cru découvrir pour financer le développement d’activités sur Internet.

Il n’en reste pas moins vrai qu’il devient urgent d’identifier les métiers et les modèles économiques qui permettront à cet outil devenu incontournable dans nos vies quotidiennes de tenir ses promesses en matière de création de richesses et d’emplois.

Radio numérique terrestre: brouillage sur les ondes

Le lancement de la radio numérique terrestre en France se fera-t-il progressivement comme celui de la TNT, ou va-t-il s’enliser? Les rapports et propos contradictoires montrent un flou croissant sur le sujet, sur fond de grande incertitude économique.

Rapport Tessier: remise en cause du calendrier et des modalités

En novembre a été remis au CSA le rapport de Marc Tessier sur la radio numérique terrestre («Les perspectives de financement du projet de radio numérique terrestre»). Pour le moins sceptique, l’ancien PDG de France Télévisions estime qu’il «est encore temps de s’interroger sur l’opportunité du projet». Quel serait le modèle économique de la radio numérique terrestre (RNT), se demande-t-il, alors que les investissements nécessaires seraient de 600 millions à un milliard d’euros en dix ans?

Vieux récepteurs radios: autrefois à la pointe du progrès...
Vieux récepteurs radios: autrefois à la pointe du progrès...

Image Elsie esq. (Flickr) sous licence CC by

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L’Arcep attribue la 4e licence de téléphonie mobile à Free

Actu express: l’Arcep a annoncé hier avoir retenu Free Mobile, filiale à 100% d’Iliad et seul candidat, pour l’attribution de la quatrième licence de téléphonie mobile. Free devra proposer ses forfaits au plus tard début 2012. Le fondateur et principal actionnaire d’Iliad, Xavier Niel, promet que l’arrivée de son groupe comme quatrième opérateur créera « 10.000 emplois directs et indirects ».

Chez un de ses concurrents, Bouygues Telecom, le directeur général Olivier Roussat annonçait le 7 décembre dans une interview au Figaro que « Bouygues Telecom a gelé toutes ses embauches depuis le lancement de l’appel à candidatures. Bouygues Telecom, qui compte 8.650 salariés, ne recrute plus. Nous étions habitués à recruter beaucoup de jeunes diplômés qui font leurs classes chez nous et trouvent ainsi une sorte de tremplin à leur carrière. C’est terminé. Bouygues Telecom est obligé de se préparer à l’arrivée de Free en réduisant ses coûts fixes. Je suis le premier à le regretter mais nous sommes contraints de nous adapter aux nouvelles règles qui nous sont imposées. »

La CFE-CGC/UNSA craint pour l’ensemble du secteur une perte de 10.000 emplois supplémentaires, après celle de 28.000 emplois ces dix dernières années: « Bouygues Télécom ayant annoncé son intention de délocaliser. SFR a déjà vendu à Téléperformance ses centres d’appels en vue de faciliter leur délocalisation. Les délocalisations à France Télécom ont été identifiées comme une des sources du malaise sociale. Free a aussi ouvert des filiales dans les pays du Maghreb pour répondre à ses clients. »

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Le secteur des télécommunications a détruit 28 300 emplois en 10 ans – 16 juillet 2009

Facebook modifie ses règles de confidentialité… et les photos du PDG deviennent publiques

Actu express: le réseau social Facebook a modifié la semaine dernière le paramétrage des données des utilisateurs. Par défaut, les photos, textes etc. sont partagés avec tous – moyennant accord de l’utilisateur, auquel plusieurs fenêtres de dialogue demandent de régler ses paramètres quand il se connecte pour la première fois depuis la modification interne.

Ironie de l’histoire, le propre PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, s’est semble-t-il embrouillé dans ses réglages, et près de 300 de ses photos auparavant privées sont devenues publiques. Pas longtemps, puisque peu de temps après il a modifié leurs règles de confidentialité, en restreignant à nouveau l’accès.

Le chef des services secrets anglais piégé par Facebook
Le chef des services secrets anglais piégé par Facebook

Mais si même le fondateur du réseau aux 350 millions d’utilisateurs s’est laissé piéger par la complexité de la manœuvre, on n’ose imaginer les difficultés d’utilisateurs lambda…

Une expérience menée par l’éditeur Sophos a montré il y a quelques jours que les internautes communiquent très facilement leurs données personnelles sur Facebook, se fiant à l’apparence de profils amicaux.

Le chef de James Bond en maillot de bain sur la plage

En juillet dernier, le futur patron des services secrets anglais (le MI6), John Sawers, voit ses photos personnelles (famille, amis, photos de vacances à la plage…) dévoilées dans le journal Mail on Sunday: sa femme les avait publiées en mode « visible » sur Facebook. Elles ont été retirées immédiatement, mais l’image de secret du dirigeant des « vrais » James Bond n’en est pas sortie intacte.

En février, Facebook avait changé unilatéralement ses conditions d’utilisation, s’attribuant une licence perpétuelle sur les contenus postés dans le site par ses utilisateurs. La révolte de ces derniers avait obligé l’entreprise à faire très vite machine arrière.

Grève à Yahoo! pour protester contre la fermeture de la R&D en France

Actu Express:  lu sur Miroir Social :

La raison invoquée par la direction de Yahoo! pour ce deuxième PSE de l’année est la « consolidation de ses plateformes engineering, aujourd’hui dispersées dans 19 pays et 42 sites différents, en 4 principaux centres dans le monde (Sunnyvale en Californie, Londres, Taïwan et Bangalore en Inde) ».

Rien de nouveau malheureusement sous le soleil. Sans usines, mais aussi sans chercheurs, on se demande quel est l’avenir de la France, alors que les emplois fondent à vue d’oeil dans le secteur pourtant en croissance de l’économie numérique. L’Europe n’a vu naître aucun grand leader dans les activités de « pure player » Internet, qui sont essentiellement états-uniens dans le monde occidental. Et cela sera de plus en plus difficile d’en faire émerger un si les salariés qualifiés pour innover dans ce domaine se retrouvent tous au chômage.

Y aura-t-il des opportunités via le « grand emprunt », qui doit profiter au numérique français? Affaire à suivre, nous y reviendrons dans les prochains jours…