Angers, mobilisation chez Technicolor le 24 avril

Dépêche AFP du 10 avril, à lire in extenso sur le site de France 3 :

Les syndicats de Technicolor appellent à la mobilisation le 24 avril

L’intersyndicale de Technicolor a appelé mardi à une nouvelle mobilisation des salariés le 24 avril à Rennes pour défendre l’emploi dans le groupe, qui ne cesse de réduire ses effectifs en France, et notamment sur le site d’Angers où l’avenir de quelque 330 salariés est incertain.

[…]

Un marché stagnant
Michel Vaquin, responsable de Technicolor France, a invoqué plusieurs raisons à cette « décision d’arrêter la fabrication de décodeurs dans l’usine d’Angers », notamment « la suppression du droit de douanes de 14% qui protège la fabrication de décodeurs sur le marché européen ».

« Il y a aussi la stagnation du marché européen aggravée par la décision de France Télécom, en septembre, de mettre fin à un gros contrat » de fourniture de décodeurs, a-t-il expliqué.

La reconversion de l’usine
Avec l’arrivée de Free sur le marché mobile, les opérateurs subissent « une pression très forte sur leurs marges », selon M. Vaquin, et « cherchent pour tout achat d’équipements des prix plus compétitifs, en se tournant vers des pays low cost ». D’où la décision de Technicolor de se concentrer exclusivement sur l’usine de fabrication de décodeurs de Manaus au Brésil, où le marché est « en plein développement et la protection douanière importante », a ajouté M. Vaquin. « On va préparer la reconversion de l’usine avec comme objectif de pérenniser le maximum d’emplois sur les 330 actuels dans le bassin d’emploi d’Angers », a-t-il assuré.

[…]

« Dans les jours qui viennent, nous allons lancer avec des syndicalistes de tout le secteur des télécoms un appel en faveur de l’organisation d’assises de la filière télécoms, qui voit partir ses cols bleus mais aussi désormais ses cols blancs « , indique Guillaume Trichard.

Technicolor a lancé fin 2011 un plan de réduction de ses effectifs en Europe avec 600 suppressions de postes, dont 125 en France: 44 à Rennes et le reste à Issy-les Moulineaux.

De Thomson à Technicolor
« Nous avons entamé des discussions sur un plan de départs volontaires », a expliqué le porte-parole de l’intersyndicale. Technicolor France (ex-Thomson) emploie aujourd’hui quelque 1.900 salariés. Angers est le dernier site de production situé dans l’Hexagone contre une dizaine au début des années 2000.

Premier fabricant français de téléviseurs dans les années 1990, la société, qui compte 17.000 salariés dans le monde, s’est réorientée vers les services créateurs de contenu pour le cinéma et la télévision, autour de la marque Technicolor rachetée fin 2000.

Nous aurons l’occasion de vous reparler de ces assises des télécoms, auxquelles bien sûr la CFE-CGC et l’UNSA Télécoms, opérateurs et équipementiers, participeront activement.

Il est en effet plus qu’urgent de mobiliser l’ensemble des décideurs, industriels et politiques, sur la place des entreprises françaises et européennes dans la filière des télécommunications. Les pages de ce blog sont une longue litanie d’emplois perdus et de compétences délocalisées, alors que les télécommunications sont à la fois :

  • un secteur globalement en croissance dans le monde,
  • un domaine dans lesquels les entreprises françaises ont pendant de longues années développé des compétences de haut niveau et tiré l’innovation, ce qui est forcément bon pour la balance commerciale et pour les emplois, mais aussi pour la compétitivité interne de notre économie,
  • une activité stratégique, aussi essentielle (voire davantage) que les réseaux de transport pour l’ensemble de l’économie française et européenne.

Peut-on raisonnablement envisager de laisser partir tout le savoir faire hors d’Europe, et se retrouver, financièrement et technologiquement, voire sur le plan même de notre sécurité, pieds et poings liés avec des fournisseurs chinois ou brésiliens ? Devons nous baisser les bras et considérer que nous ne pouvons plus être compétitifs dans un secteur porteur d’innovation ?

L’idée nous semble tout simplement inacceptable. Cependant, les dangers ne semblent pas être perçus par ceux qui dirigent (ou le prétendent) les politiques économiques françaises et européennes. Peut-être parce que l’information sur les délocalisations et les licenciements est délivrée de manière morcelée, et que la catastrophe n’est pas visible pour ceux qui se borne à regarder le chiffre d’affaires global du secteur, sans s’interroger sur les bénéficiaires de la valeur ajoutée.

Les assises des télécommunications constitueront l’occasion non seulement de faire un point global sur l’état de la filière, mais aussi d’ouvrir des pistes concrètes pour endiguer l’hémorragie, et refaire de ce secteur d’activité le fleuron qu’il fut dans les années 80/90… hum, juste avant l’ouverture des marchés à la concurrence « pure et parfaite ». Il est clair aujourd’hui que la concurrence non ou mal régulée n’est ni pure, ni parfaite. Et lorsqu’il s’agit d’activités stratégiques pour l’ensemble d’une économie, on ne peut en aucun cas se satisfaire d’une régulation par les seuls prix… qui est pourtant la réalité d’aujourd’hui, et qui fait les ravages que l’on voit.

Ne nous méprenons pas : il ne s’agit pas seulement (même si c’est très important pour les familles qui en vivent et pour lutter contre le chômage qui nous gangrène), de défendre les emplois de la filière. Il s’agit aussi de défendre notre autonomie en matière de télécommunications, vitales pour maîtriser la circulation et la protection des données qui circulent sur ces réseaux et dans les terminaux. Il en va à la fois du respect des lois françaises (qu’on voit déjà régulièrement battues en brèche par des acteurs tels Google ou Facebook), de nos intérêts stratégiques, et de notre capacité à développer des offres innovantes répondant aux attentes de nos concitoyens.

La folie Free, symbole d’une schizophrénie française

Ils sont Free ? Ils n’ont pas tout compris… Plaisanterie mise à part, le million de Français qui, en un mois, ont déjà souscrit aux offres alléchantes du 4 opérateur mobile ne se doutent pas toujours à quel point ils favorisent la délocalisation d’emplois et d’investissements, phénomène qu’ils déplorent par ailleurs. L’engouement spectaculaire pour Free Mobile est révélateur d’une schizophrénie, celle qui oppose, en nous, le consommateur et le producteur, l’agent économique et le citoyen. L’un est arrimé à son pouvoir d’achat, l’autre est attaché à l’emploi. L’un arbitre en faveur de produits et services importés moins chers, l’autre déplore que son pays offre si peu d’emplois nouveaux. Conflit d’intérêts légitimes duquel le consommateur sort presque toujours vainqueur… à court terme.

Lire la suite dans Les Echos du 13/02/2012

Ceux qui nous lisent ici régulièrement verront sans doute la filiation avec notre tribune du 27 janvier dernier dans… La Tribune, que vous pouvez lire ici dans sa version intégrale.

Monsieur Pécresse prend la même volée de bois vert que nous en commentaire de son article, qu’il s’agisse d’aficionados de Free ou d’internautes aux opinions économiques pour le moins « orientées », lorsqu’elles ne font pas tout simplement l’impasse sur une partie des réalités, et nous ne pouvons donc que lui exprimer notre solidarité.

Nous nous réjouissons que la presse économique se fasse le relais de vérités sans doute désagréables à entendre pour certains, mais cependant salutaires, et dont on peut espérer à ce titre qu’elles soient désormais entendues. L’important, c’est que le débat ait lieu, pour que chacun puisse se faire son opinion.

Rappelons par exemple que nous avons été les premiers à dénoncer le niveau des dividendes à France Télécom, dès 2007 lorsqu’ils ont commencé à s’envoler, en 2009 au travers de notre association du personnel actionnaire, et bien sûr en 2010 lorsqu’ils ont dépassé le niveau des bénéfices. Au départ, nous avons été raillés, parfois traités de menteurs alors que nos chiffres provenaient des documents de référence officiels de l’entreprise. Il a fallu attendre le début de cette année pour que le régulateur se rallie à notre position, que le PDG de France Télécom assure que le niveau du dividende n’était pas « gravé dans le marbre » et pour finir que les analystes financiers reprennent, presque mot pour mot, nos revendications de privilégier l’investissement au détriment du dividende.

Nous maintenons que la baisse du dividende est une priorité à France Télécom. Nous déplorons qu’il ait fallu attendre l’arrivée de Free Mobile pour que régulateur et Direction de l’entreprise s’en préoccupent.

Nous demandons aussi que la régulation du secteur des télécoms se préoccupe de l’emploi, comme la loi d’ailleurs le prévoit,  et pas seulement de stimuler la concurrence au profit du consommateur. Nous proposons à tous les Français, citoyens ou leaders d’opinion, une réflexion sur le juste équilibre qu’il convient de trouver entre l’emploi, qui se raréfie dangereusement, et le pouvoir d’achat, dont la baisse des prix n’est pas la composante unique : un salaire décent en est selon nous le meilleur garant.

Nous espérons cette fois être entendus avant que nous mêmes ou nos lecteurs ne soient partis rejoindre la cohorte des chômeurs : les chiffres disent désormais clairement que même les plus qualifiés, porteurs de cette valeur ajoutée qu’on prétendait conserver chez nous pendant qu’on délocaliserait seulement les usines, ne trouvent plus leur place dans la société française contemporaine.

Dogme de l’hyper concurrence + consumérisme = délocalisations et décroissance.

Notre tribune dans La Tribune de ce jour ayant été amputée, sans doute pour des raisons de place disponible (elle est aussi parue dans le journal papier) d’une partie de ce que nous avions écrit, mais également des liens qui permettent de vérifier l’information, nous nous permettons de vous en redonner ici le texte intégral d’origine :

L’un des traits les plus inquiétants de la société de consommation, c’est la schizophrénie du citoyen. Il s’alarme de la fermeture de Lejaby, du chômage de son cousin ingénieur remplacé par un sous-traitant en Inde, et peut-être des délocalisations dans sa propre entreprise. Il sait qu’une large part de l’économie contemporaine est basée sur la production de biens dans des pays à faible coût salarial, consommés dans des pays à plus fort pouvoir d’achat. Mais qu’on lui promette de payer moins cher ce qu’il consomme, et il oublie tout le reste.

Jusqu’à quand le modèle pourra-t-il fonctionner, alors que les délocalisations se sont déjà étendues aux services ?

L’exemple de Free mobile

Le lancement de Free mobile a suscité l’ire des consommateurs, savamment attisée par Xavier Niel, à l’encontre des trois opérateurs qui les auraient pris pour « des pigeons ». Les réactions sont très violentes vis-à-vis de ceux qui osent émettre des critiques sur cette nouvelle offre. Les aficionados énoncent ouvertement préférer défendre leur porte-monnaie plutôt que les salariés des opérateurs, contestant les pertes d’emplois dans les télécommunications françaises (20% perdus en 12 ans, soit 32 000 emplois), pourtant très lisibles dans les chiffres fournis par l’Arcep, régulateur français des télécoms.

Qu’en temps de crise, le consommateur cherche à préserver son pouvoir d’achat, on le comprend. Mais voyons comment baissent les prix des télécommunications.

La baisse du prix des télécoms

D’abord, l’amortissement des réseaux : les télécoms fonctionnent sur un modèle de coût fixe, où le premier client coûte très cher à servir, le nième presque rien (jusqu’au moment où il nécessite l’installation d’un nouvel équipement pour écouler son trafic).

Ensuite, l’évolution technologique : la baisse continue du prix des composants électroniques, combinée à la performance croissante des équipements, réduisent non seulement le coût de l’investissement initial (CAPEX), mais aussi le coût d’exploitation (OPEX) des réseaux dernier cri, pour le même service rendu. Seul le dernier entrant en bénéficie à plein.

Enfin, la concurrence. Le nouvel acteur, pour se faire une place sur le marché, propose le plus souvent un avantage tarifaire. Les autres sont obligés de s’aligner peu ou prou s’ils ne veulent pas voir tous leurs clients les quitter pour le nouveau venu.

Les experts ne savent pas délimiter le pourcentage de baisse des prix attribuable à chacun des facteurs, mais, à l’instar des consommateurs, le régulateur des télécoms parie que la concurrence est le facteur clef. Et pour organiser une concurrence dite « libre et non faussée », l’Arcep fait peser des obligations sur les opérateurs en place, qui sont notamment contraints de… subventionner l’arrivée d’un nouvel entrant via le mécanisme de la terminaison d’appel !

La spirale infernale des délocalisations

Quelles sont les marges de manœuvre pour baisser les prix lorsqu’un nouvel opérateur vient bousculer la donne ? A un instant T, les facteurs technologiques sont à peu près équivalents pour tous. Reste un paramètre, présent dans tous les secteurs d’activité : la main d’œuvre.

Chez les opérateurs télécom, une part significative des effectifs est dans les centres d’appels, pour gérer la relation commerciale et l’assistance clients. Pour baisser les coûts, les opérateurs délocalisent, y compris Free, dont 2000 des 4000 téléconseillers étaient déjà au Maroc avant l’ouverture de Free mobile, et qui a contracté avec des sous-traitants situés dans le même pays pour le lancement de sa nouvelle activité.

Le gouvernement le sait. Malheureusement, depuis les belles intentions de M. Wauquiez en 2010, on attend en vain les bilans de relocalisation.

Les licences de téléphonie auraient pu être attribuées sous condition de ne délocaliser hors d’Europe ni les centres d’appels ni la fabrication des équipements. Mais le régulateur n’en a rien fait, y compris pour la licence 4G, alors qu’une telle mesure ne coûtait rien, et ne créait aucune distorsion de concurrence si elle était appliquée à tous les acteurs. Ne serait-ce pas le rôle d’un régulateur de protéger l’emploi plutôt que de se faire le chantre du consumérisme ?

L’Allemagne, qui emploie 600 000 téléconseillers sur son territoire, est « naturellement » protégée par la barrière linguistique. L’usage de la langue française dans de nombreux pays à faible coût salarial explique que la France n’en aie que 250 000 sur son sol national.

Les délocalisations appauvrissent la nation. Elles accentuent le déficit de la balance commerciale par l’achat de prestations à l’étranger. Elles exportent un pouvoir d’achat qui favorise la consommation, privant la France d’un moteur essentiel de croissance. Et elles font porter sur l’ensemble de l’économie française la charge du chômage de masse, renchérissant d’autant le coût du travail, qui nuit à notre compétitivité. Les délocalisations entraînent donc l’économie nationale dans une spirale négative.

Aucun des politiques Interrogés sur le lancement de Free mobile ne semble avoir compris ces enjeux, étrangement absents en pleine campagne présidentielle…

Devant la catastrophe qu’il a lui-même organisée, le régulateur se sent aujourd’hui obligé de mettre en lumière les dividendes extravagants servis par l’opérateur historique sous la pression de l’État. Comme nous le soulignons depuis 2009, cela pèse sur l’investissement comme sur l’emploi. Combien de temps ce même régulateur mettra-t-il à comprendre la nécessité de limiter les délocalisations ?

Mais puisque c’est encore le temps des vœux, nous souhaitons à tous les consommateurs de conserver (ou de trouver) un emploi, premier garant de leur pouvoir d’achat.

Licence 4 G : la préférence étrangère selon Eric Besson…

La CFE-CGC poursuit son action sur les licences 4G.

La « préférence étrangère » validée par le Ministre Eric Besson dans les modalités de l’appel d’offres des licences 4G conduit non seulement à la délocalisation des emplois hors de France, mais favorise aussi les opérateurs étrangers (non-communautaires).

La CFE-CGC des 4 opérateurs mobiles a donc décidé de saisir l’Autorité de la Concurrence pour avis.

 

  • Téléchargez l’intégralité du communiqué de presse de la CFE-CGC des 4 opérateurs mobiles:

pdf Autorite de la Concurrence & licence 4G.pdf

  • Vous pouvez également consulter:

– Le texte de notre demande d’avis : pdf Texte de la Demande d’Avis.pdf

– Les courriers officiels à l’Autorité de notre avocat le Cabinet YGMA

pdf Licence 4G Lettre à l’Autorité de la Concurrence pour avis.pdf

pdf Licence 4G lettre cabinet avocat.pdf


Nous attirons votre attention sur le fait que la procédure relative aux licences 4G devant le Conseil d’État sur la préservation des emplois suit son cours et n’a pas été encore jugé (contrairement à celle intentée par Free).

La taxe Google (provisoirement?) votée par les sénateurs

Les sénateurs, qui examinent ces jours-ci le projet de loi de finances pour 2011, ont voté dans la nuit de lundi à mardi un amendement du député UMP Philippe Marini, instaurant une taxe de 1% sur les dépenses de publicité en ligne.

Image de Mark Knol (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

Cette taxe, surnommée «taxe Google», organiserait ainsi à partir du 1er janvier 2011 un prélèvement à la source, dont le produit est estimé entre 10 et 20 millions d’euros. Elle serait «due à tout preneur, établi en France, de services de publicité en ligne et est assise sur le montant, hors taxe sur la valeur ajoutée, des sommes versées».

Pour Philippe Marini, « il faut faire prévaloir l’équité entre les différents supports de publicité. La publicité à la télévision comme dans la presse papier est soumise à taxation. Le statut quo entraînerait une distorsion de concurrence. »

Le ministre craint des contournements

Le ministre du Budget, François Baroin, était « réservé car rien n’indique que la tarification des prestataires sera revue à la baisse ». Il s’est aussi inquiété des parades possibles: «Que se passera-t-il si l’achat de l’espace publicitaire est réalisé par une filiale d’une entreprise française établie hors de France? Il ne faut pas, en outre, pénaliser les petites entreprises. Nous avons besoin de temps et d’expertise.» « D’ici la Commission mixte paritaire, nous pourrons trouver des améliorations mais nous ne pouvons reculer », a répondu le sénateur.

Le vote des sénateurs a déclenché de vives critiques des professionnels du Net français, qui estiment qu’il menace leur équilibre économique et se trompe de cible.

Google imposé à 2,4%

Google est particulièrement mis en cause ces dernières années pour son optimisation fiscale – l’entreprise américaine a son siège européen en Irlande. Selon une récente analyse de Bloomberg (en anglais), l’utilisation des techniques dites du «sandwich hollandais» et du «double irlandais» permet à Google de parvenir à un taux d’imposition de 2,4%.

« Les pratiques de Google sont très semblables à celles d’innombrables autres entreprises mondiales opérant dans un large éventail d’industries », a déclaré à Bloomberg une porte-parole de Google. Bloomberg observe que Google est loin d’être la seule entreprise à recourir à de tels procédés: « Apple, Microsoft, IBM, Oracle et Facebook sont aussi de la partie… Contacté par Nouvelobs.com, Google déclare simplement « se plier à la réglementation fiscale dans tous les pays où il intervient » ».

Un rapport remis au Sénat en octobre 2009 et rendu public en avril 2010, par le cabinet Greenwich Consulting, estimait que le dumping fiscal entre pays européens pourrait provoquer en 2014 un manque à gagner sur le e-commerce, pour le fisc français, d’un milliard d’euros.

Lien externe

Compte-rendu de la séance du Sénat du 22 novembre 2010

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Facebook – Google, deux géants du Net se battent pour la première place – 21 novembre 2010

Google, un opérateur téléphonique… ou pas – 25 septembre 2010

Non à la hausse de la TVA sur le triple play, oui à la création de 25.000 emplois – 20 septembre 2010

E-commerce: un milliard d’euros de manque à gagner pour le fisc français en 2014 – 9 avril 2010

Non à la hausse de la TVA sur le triple play, oui à la création de 25.000 emplois

Face à la hausse de la TVA sur les abonnements Internet + Télévision décidée par le gouvernement français, les organisations syndicales des fournisseurs d’accès à internet (FAI) proposent une solution alternative, qui permet :

  • de faire rentrer les 500 millions d’euros attendus sur la hausse de TVA dans les comptes de la nation, et sans doute davantage si l’on applique le coefficient multiplicateur des économistes keynésiens,
  • de créer 25 000 emplois en France ou en Europe francophone dans le secteur des télécoms,
  • de limiter l’augmentation de l’abonnement triple play à 0,50 euros / mois au lieu des 2 à 3 euros déjà annoncés par les principaux fournisseurs d’accès qui répercuteront la TVA.

Il suffit pour cela d’interdire les délocalisations d’emplois aux entreprises qui exploitent des ressources appartenant au patrimoine national, telles que les fréquences hertziennes des licences de téléphonie mobile, ou encore le service universel de téléphonie actuellement opéré par France Télécom.

Une telle obligation ne crée aucune distorsion de concurrence (alors que la hausse de TVA, qui ne s’appliquera pas à Canal + en crée une vis à vis des FAI qui distribuent des abonnements TV), et ne risque donc pas de se voir recalée par la Commission européenne, ni par l’OMC.

Université d’été de la CFE-CGC/UNSA les 5 et 6 juillet prochains

Chaque année, la CFE-CGC/UNSA France Télécom-Orange organise une université d’été, ouverte aux salariés du Groupe France Télécom, et des branches « communication et médias ».

C’est l’occasion de faire le point sur une sélection de sujets clefs dans le domaine de l’économie, et plus particulièrement de l’économie numérique, avec une approche sociétale qui permet aux participants de prendre du recul par rapport à leur pratique professionnelle ou syndicale, au travers d’interventions et de débats avec des experts.

La manifestation se déroule à Paris. Il reste encore 2 jours pour s’inscrire. Le programme et les modalités d’inscription sont disponibles sur le site de la CFE-CGC/UNSA.

Pour vous mettre l’eau à la bouche, vous pouvez lire sur Alternatives Économiques une petite note de lecture à propos du livre « La trahison des économistes » de Jean-Luc Gréau, économiste, qui interviendra le 5 juillet à l’Université d’été.

Les équipementiers occidentaux contre le protectionnisme chinois

Revue de presse: dans Les Echos de vendredi dernier (12 février),  un article titré « Les équipementiers occidentaux vent debout contre les chinois » (article payant) annonce qu' »une nouvelle réglementation chinoise protectionniste pourrait nuire à Ericsson, Nokia Siemens Networks et Alcatel-Lucent. Ces derniers demandent aux pouvoirs publics européens de leur permettre de jouer ‘à égalité’. »

Alors que des équipementiers chinois remportent des contrats en Europe, comme Huawei, sélectionné fin 2009 « par SFR et Bouygues Telecom pour étendre leur couverture 3G, et par Telenor et Tele2 en Suède, en 4G », une nouvelle réglementation chinoise, dévoilée en novembre, « crée un catalogue de produits informatiques et de télécommunications que l’administration est autorisée à acheter. Seuls y sont admis les équipements dont les marques et brevets ont été déposés initialement en Chine et sont détenus par une entité chinoise. »

« ‘Il faudrait que nous puissions jouer avec les mêmes règles pour tout le monde’, a expliqué hier Rajeev Suri, le patron de NSN. Il n’envisage pas de porter plainte, mais soutient la pétition envoyée au début de l’année par la Fédération européenne des métallurgistes et les comités d’entreprise européens de fournisseurs de matériel téléphonique: ‘La Commission européenne devrait soutenir l’existence d’une R&D européenne. Nous n’aimerions pas devoir restructurer en Europe pour créer des centres de R&D « low cost » ailleurs’, a-t-il menacé. »

« Corriger les conditions dissymétriques de marché »

Les Echos observent que « dans leur pétition, les syndicalistes mettent le doigt sur les questions qui fâchent. L’année dernière, Alcatel-Lucent a supprimé 3.000 emplois en Europe; Ericsson 950; NSN de 5.000 à 6.000 dans le monde. Alors même que Huawei n’a pas encore réussi à pénétrer aux Etats-Unis (sa tentative de rachat de 3Com avait été bloquée au plus haut niveau), ils jugent le Vieux Continent démuni: ‘L’Europe est le seul marché de télécoms ouvert dans le monde. […] De plus le gouvernement chinois soutient ses champions nationaux par la mise en oeuvre de normes techniques et grâce au pouvoir d’achat des opérateurs contrôlés par l’Etat.’

(…) Ils demandent donc que les 18 millions d’euros alloués fin 2009 à la R&D dans le haut débit mobile aillent en priorité aux entreprises qui recrutent en Europe. Ils réclament des normes européennes sur le haut débit sans fil, la télévision sur mobile ou les technologies du Web 2.0, et un objectif de couverture haut débit de l’Union à 100%. Bruxelles doit instaurer des règles permettant de «corriger les conditions dissymétriques de marché quand les lois internationales ne s’appliquent pas», par exemple le droit du travail. Dans une Europe qui n’a rien d’une forteresse, seule la ‘vertu’ sociale et écologique pourra servir de rempart aux industriels. »

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Mobilisation des salariés d’Alcatel: l’Arcep interpellée – 11 novembre 2009

Capgemini emploie désormais plus d’Indiens que de Français – 21 octobre 2009

Les équipementiers aussi peuvent mourir – 26 juin 2009

No low-cost

Pendant la trêve des confiseurs, nous vous proposons quelques livres pour « muscler son cerveau » au coin du feu.

En effet, témoignages, études et chiffres à l’appui, de plus en plus de chercheurs, de journalistes et d’experts combattent les courants d’idées dominants qu’on voudraient nous faire prendre pour les seuls valides, voire les seuls existants. Il n’en est rien. Le monde est très différent de ce que veulent bien en décrire les « élites » au pouvoir, chaque citoyen le sait au travers de son vécu quotidien. Encore faut-il disposer des données pour réfuter les contre-vérités. Ces livres nous en fournissent. Nous espérons qu’ils vous seront utiles, et vous en souhaitons bonne lecture.

NoLowCost_couv

Grâce à l’interview de Stéphane Reynaud sur BFM Radio (qui espérons-le mettra le podcast en ligne dans les prochains jours), nous avons eu connaissance de l’ouvrage « No low cost« , co-rédigé par les journalistes Stéphane Reynaud et Bruno Fay, qui en fait une présentation éloquente sur son blog :

Plus aucun secteur n’échappe au phénomène low cost. Synonyme d’achat malin, le low cost représenterait la pierre philosophale de l’économie moderne. Une formule magique capable de concevoir le même produit pour un coût inférieur. L’État lui-même se prend à rêver d’une République low cost.

En réalité, le low cost se traduit le plus souvent par une logique folle de réduction des coûts au détriment de la qualité des produits, des conditions de travail des salariés, des emplois et de la sécurité des consommateurs.

No low cost est un pavé dans la mare, une analyse à contre-courant construite à partir de témoignages inédits. Au terme d’un an d’enquête, les auteurs décryptent les rouages du phénomène low cost pour mieux en dénoncer l’imposture.

Concept à l’origine basé sur une innovation permettant d’offrir un produit ou un service original à un tarif démocratisé, le low cost a été dévoyé pour se résumer au fil du temps une dégradation de l’offre permettant d’en faire baisser le prix de vente. Selon l’auteur interviewé, seul IKEA, qui met le design pratique et contemporain à la portée de toutes les bourses, illustre encore l’idée d’origine.

Dans les télécommunications, il y a aussi dégradation du service avec la baisse des tarifs

Interrogé sur l’arrivée de Free en tant que 4ème opérateur mobile en France, Stéphane Reynaud confirme qu’il ne faut en attendre aucun miracle… si ce n’est  de tirer vers le bas l’ensemble du secteur de la téléphonie mobile, comme cela se produit dans tous les secteurs dès qu’un acteur low cost ou prétendu tel investit le marché.

Les salariés ou ex-salariés des opérateurs de télécommunications en savent quelque chose – rappelons que le secteur a perdu plus de 28 000 emplois en 10 ans, pendant que le chiffre d’affaires des télécommunications augmentait de … 80%.

Les consommateurs aussi, qui s’impatientent chaque jour davantage des piètres prestations rendues par des services clients délocalisés pour faire baisser les prix. Outre les pertes d’emplois sur le territoire national, qui sont chaque mois un peu plus catastrophiques, le simple bon sens permet pourtant de comprendre qu’il est difficile pour un salarié du Maghreb ou de l’Ile Maurice d’assister efficacement les utilisateurs de services dont lui-même n’a pas l’usage, parce qu’ils ne sont pas disponibles dans son pays, ou à un tarif incompatible avec son salaire. Mais le bon sens semble déserter l’esprit des décideurs dès qu’une opportunité de profit supplémentaire se profile…

L’Arcep attribue la 4e licence de téléphonie mobile à Free

Actu express: l’Arcep a annoncé hier avoir retenu Free Mobile, filiale à 100% d’Iliad et seul candidat, pour l’attribution de la quatrième licence de téléphonie mobile. Free devra proposer ses forfaits au plus tard début 2012. Le fondateur et principal actionnaire d’Iliad, Xavier Niel, promet que l’arrivée de son groupe comme quatrième opérateur créera « 10.000 emplois directs et indirects ».

Chez un de ses concurrents, Bouygues Telecom, le directeur général Olivier Roussat annonçait le 7 décembre dans une interview au Figaro que « Bouygues Telecom a gelé toutes ses embauches depuis le lancement de l’appel à candidatures. Bouygues Telecom, qui compte 8.650 salariés, ne recrute plus. Nous étions habitués à recruter beaucoup de jeunes diplômés qui font leurs classes chez nous et trouvent ainsi une sorte de tremplin à leur carrière. C’est terminé. Bouygues Telecom est obligé de se préparer à l’arrivée de Free en réduisant ses coûts fixes. Je suis le premier à le regretter mais nous sommes contraints de nous adapter aux nouvelles règles qui nous sont imposées. »

La CFE-CGC/UNSA craint pour l’ensemble du secteur une perte de 10.000 emplois supplémentaires, après celle de 28.000 emplois ces dix dernières années: « Bouygues Télécom ayant annoncé son intention de délocaliser. SFR a déjà vendu à Téléperformance ses centres d’appels en vue de faciliter leur délocalisation. Les délocalisations à France Télécom ont été identifiées comme une des sources du malaise sociale. Free a aussi ouvert des filiales dans les pays du Maghreb pour répondre à ses clients. »

A voir aussi

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Le secteur des télécommunications a détruit 28 300 emplois en 10 ans – 16 juillet 2009

Grève à Yahoo! pour protester contre la fermeture de la R&D en France

Actu Express:  lu sur Miroir Social :

La raison invoquée par la direction de Yahoo! pour ce deuxième PSE de l’année est la « consolidation de ses plateformes engineering, aujourd’hui dispersées dans 19 pays et 42 sites différents, en 4 principaux centres dans le monde (Sunnyvale en Californie, Londres, Taïwan et Bangalore en Inde) ».

Rien de nouveau malheureusement sous le soleil. Sans usines, mais aussi sans chercheurs, on se demande quel est l’avenir de la France, alors que les emplois fondent à vue d’oeil dans le secteur pourtant en croissance de l’économie numérique. L’Europe n’a vu naître aucun grand leader dans les activités de « pure player » Internet, qui sont essentiellement états-uniens dans le monde occidental. Et cela sera de plus en plus difficile d’en faire émerger un si les salariés qualifiés pour innover dans ce domaine se retrouvent tous au chômage.

Y aura-t-il des opportunités via le « grand emprunt », qui doit profiter au numérique français? Affaire à suivre, nous y reviendrons dans les prochains jours…

Renseignements téléphoniques: plus de concurrence, plus cher, pour moins d’appels

Parmi les dernières statistiques qu’a publiées récemment l’Arcep, on trouve ce passage sur les renseignements téléphoniques: leur revenu «s’élève à 40 millions d’euros au deuxième trimestre 2009 et progresse de 3,7% par rapport à celui du deuxième trimestre 2008. Le nombre des appels vers les services de renseignements (27 millions d’appels) ainsi que le volume des minutes qu’ils génèrent (58 millions de minute) sont en recul d’environ 15% sur un an au deuxième trimestre 2009.»

Beau paradoxe apparent: malgré cette forte baisse des appels, le chiffre d’affaires qu’ils génèrent augmente (cette année – depuis l’ouverture de la concurrence, il a chuté de plus de moitié). C’est une nouvelle réussite du dogme de la concurrence à tout va: la hausse des tarifs compense la baisse de la demande…

20091115_renseignements_telephoniques_2Les demoiselles du téléphone, image Wikipédia sous licence CC by-sa

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Mobilisation des salariés d’Alcatel: l’Arcep interpellée

Pour protester contre le plan de 4.000 suppressions d’emploi en Europe chez Alcatel Lucent, les salariés de tout le continent se sont mobilisés mardi 10 novembre. Des rassemblements ont eu lieu dans neuf pays (France, Allemagne, Italie, Espagne, Roumanie, Belgique, Pays-Bas, Autriche et Irlande).

Téléphones Alcatel
Téléphones Alcatel

Image CesarCardoso (Flickr) sous licence CC by

En France, trois manifestations ont eu lieu: une devant la Maison de l’Europe à Rennes, une autre à Paris devant le siège de l’Arcep et une troisième devant le Parlement européen. Cette mobilisation a eu lieu à l’appel de l’intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT). Son tract (PDF) explique les raisons d’interpeller l’Arcep. Continue reading « Mobilisation des salariés d’Alcatel: l’Arcep interpellée »

4ème licence mobile : une régulation socialement irresponsable

Comme on pouvait s’y attendre, Free sera finalement le seul candidat à la 4ème licence mobile, et l’Arcep rendra sa décision avant Noël, ou tout début 2010. Si chef de l’État s’est montré « réservé » sur le dossier, Monsieur Silicani, actuel président de l’Arcep, revendique haut et fort l’indépendance du régulateur français dans sa validation ou non du dossier d’Iliad/Free.

Il va sans dire que cette décision sera analysée à la loupe par l’ensemble des observateurs.

Leyla Insane
Leyla Insane

image: Katey (Flickr) sous licence CC by – nc – nd

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Capgemini emploie désormais plus d’Indiens que de Français

Actu express: la SSII Capgemini a maintenant plus d’employés en Inde qu’en France. C’est un scoop des Échos, qui révèle que l’entreprise compte plus de 20.100 salariés indiens, une centaine de plus qu’en France. Alors que dans son pays d’origine, Capgemini a gelé ses effectifs, bloquant ici les embauches et «restructurant» là, souligne le quotidien économique, en Inde les recrutements se poursuivent.

Un éditorialiste des Échos estime que «l’Inde n’a rien détruit en France mais elle a capté une nette part de la croissance du marché». Et il relève que «même si l’Inde restera encore longtemps compétitive, les salaires y sont d’ores et déjà orientés à la hausse. En Inde, on s’inquiète d’ailleurs déjà de la délocalisation vers les Philippines.»

La tendance est systémique: chez Atos Origin, où le PDG Thierry Breton annonçait récemment les chiffres du troisième trimestre 2009, l’effectif global poursuit sa décroissance alors qu’en Inde l’entreprise maintient ses recrutements.

Le groupe annonce qu’au 30 septembre 2009 il compte 48.884 personnes contre 50.975 fin décembre 2008. Atos Origin précise que «la politique de gel des recrutements a été maintenue durant le troisième trimestre sauf d’une part pour les ingénieurs jeunes diplômés dans toutes les entités opérationnelles, et d’autre part dans les pays offshore / nearshore en particulier en Inde.»

«En conséquence, le volume de recrutements effectués durant le troisième trimestre de l’année a été de l’ordre d’un millier de collaborateurs dont plus de deux cents en Inde.»