La prospérité du vice

Daniel Cohen est économiste, professeur à l’École Normale Supérieure et éditorialiste associé au journal « Le Monde ». Son dernier ouvrage, La prospérité du vice, est sous-titré « Une introduction (inquiète) à l’économie ».

Relativement court (280 pages) et facile à lire, cet ouvrage n’apporte pas de « solution miracle » pour sortir de la crise dans laquelle nous sommes actuellement. Et c’est certainement l’un de ses grands mérites. L’autre, c’est qu’il retrace, depuis les origines de l’humanité, les différents systèmes économiques, les analyses qui en ont été faites, et les théories fondatrices des grands courants de la pensée économique. La mise en perspective historique et géopolitique permet d’identifier les éléments – innovation, nouvelle contrainte, ambition ou décision politique – qui permettent à un système économique de se mettre en place,  mais aussi comment les différentes théories économiques se sont articulées au fil du temps. Pour finir, il retrace efficacement et très intelligiblement le déclenchement de la crise financière, et les nouvelles contraintes auxquelles l’humanité contemporaine doit faire face pour mettre en place un système qui lui permette, ni plus ni moins, de se survivre à elle-même.

Il pose ainsi un cadre très concret, documenté et argumenté, pour comprendre le monde dans lequel nous vivons, évacuant au passage quelques idées toutes faites qui perdurent malgré leur inadéquation dans certains discours. Il permet aux plus audacieux de réfléchir à la manière de construire le monde de demain, et à tout un chacun d’évaluer, pour l’immédiat et le futur proche, la validité des solutions qui sont, ou pas, proposées à l’appréciation des citoyens du monde que nous sommes, économie mondialisée oblige, tous devenus.

Pour se convaincre de l’intérêt du livre, on peut consulter l’interview donnée par l’auteur à La Tribune.

Un rapport de l’Onu prévoit une énorme croissance des déchets électroniques

Actu express: chaque année, nous produisons 40 millions de tonnes supplémentaires de déchets électroniques, provenant des téléphones, téléviseurs, ordinateurs et appareils divers. L’Onu vient de publier un rapport, portant sur 11 pays, qui prévoit que cette marée d’e-déchets va fortement progresser: +500% en Inde entre 2007 et 2020, +200 à 400% en Chine et en Afrique du Sud.

Déchets électroniques à GuiyuDéchets électroniques à Guiyu, en Chine, qui passe pour le plus grand site mondial de stockage d’e-déchets. Image Bert van Dijk (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

La téléphonie mobile devrait produire sept fois plus de déchets en 2020 qu’en 2007 en Chine, dix-huit fois plus en Inde. En outre, la proportion de déchets de téléviseurs devrait doubler dans ces deux pays et celle des réfrigérateurs pourrait tripler en Inde.

L’étude invite en urgence à mettre en place des recyclages pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et récupérer d’importantes quantités de métaux, comme l’argent, l’or, le palladium, le cuivre ou l’indium. « Le Brésil, la Colombie, le Mexique, le Maroc et l’Afrique du Sud ont le plus grand potentiel pour établir des technologies de pointe en matière de recyclage », selon le rapport.

Communiqué du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE): Il faut préparer les pays en développement à gérer l’explosion des déchets électroniques

Communiqué en anglais (avec lien sur le rapport)

Rapport Recycling – from E – Waste to Resources (PDF, 120 pages)

Les sénateurs ouvrent un blog sur le mal-être au travail

Actu express: le Sénat a créé fin novembre, dans le cadre de sa commission des Affaires sociales, une mission sur le mal-être au travail, à la suite en particulier de l’épidémie de suicides à France Télécom.

Cette mission, qui doit rendre en juin ses préconisations, a ouvert récemment un blog sur le sujet: il permet de voir et de commenter les vidéos d’auditions par la mission.

Blog de la mission mal-être au travail du Sénat

Rappelons qu’un forum sur le stress, «Réagir ensemble», a été créé par deux syndicats de France Télécom-Orange, et que comme pour l‘Observatoire du stress, son accès est censuré depuis les connexions Internet internes chez France Télécom.

A lire aussi

Petit traité contre le sexisme ordinaire

Vu sur le  site de la CFE-CGC : un livre à lire, et un débat, le 4 mars prochain, avec Brigitte Grésy, inspectrice générale des Affaires sociales et auteure du « Petit traité contre le sexisme ordinaire ».

L’ Esprit de Philadelphie : la justice sociale face au marché total

Alain Supiot, Directeur de l’IEA de Nantes, Professeur de Droit et membre de l’Institut Universitaire de France, vient de publier cet ouvrage aux éditions du Seuil, qui, selon Mediapart :

apporte un éclairage saisissant sur les causes les plus profondes des dysfonctionnements et de la crise de nos sociétés actuelles. Cela peut se résumer en une formule, que suggère le titre de l’ouvrage: nos sociétés ont rompu avec «l’esprit de Philadelphie». […] A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les vainqueurs ont dessiné des règles financières et monétaires, pour assurer la stabilité du monde et le développement économique, notamment au travers des accords de Bretton Woods, contresignés le 22 juillet 1944 par les délégués représentant l’ensemble des 44 nations alliées. Ces accords furent précédés, le 10 mai 1944, d’une déclaration adoptée par l’Organisation internationale du travail et connue sous le nom de Déclaration de Philadelphie. Elle est, en quelque sorte, le pendant social des accords financiers de Bretton Woods.

On peut consulter le texte intégral de la Déclaration de Philadelphie sur le site de l’aidh (l’éducation aux droits de l’homme en français).

Nous vous proposons, avant d’ajouter cet ouvrage à votre bibliothèque, d’écouter les entretiens de Mediapart avec Alain Supiot, via Dailymotion, en deux parties :

Les entreprises qui inspirent confiance aux Français… et les autres

Actu express: le baromètre Trust Edelman StrategyOne*2010 mesure la cote de confiance et de défiance de 40 grandes entreprises auprès de la population française.

L’édition 2010 met « Google au pinacle, et France Télécom au pilori« , selon la formule de L’Expansion qui en restitue les résultats pour la France.

Logique, lorsqu’on considère les critères que les Français prennent le plus en compte pour accorder leur confiance à une entreprise  :  sur un indice 100, la qualité de ses produits et/ou services (87), la façon dont elle traite ses salariés (67), la transparence de l’information qu’elle donne à ses clients (40), son engagement en faveur de l’environnement (25), ses résultats financiers (17).

Désastreux pour France Télécom, surtout lorsqu’on songe au formidable capital de confiance que détenait la marque, et qui constituait même l’un de ses atouts maître pour le développement de nouveaux services, tout particulièrement des services à même de contrer la domination de plus en plus préoccupante de Google pour tout ce qui touche au respect de la vie privée des utilisateurs… Alors même que le géant américain est régulièrement fustigé sur ce thème dans la presse spécialisée, on voit ici que le consommateur final a une toute autre vision du monde, et une totale méconnaissance de cette problématique, pourtant réelle.

Comme quoi le respect des personnels de l’entreprise, thème sur lequel Google est en revanche unanimement salué, y compris par les spécialistes des technologies de l’information, et même… des syndicalistes, a un réel impact sur la valeur d’une marque, comme d’ailleurs sur sa capacité d’innovation (et il y a certainement un lien entre les deux, même si certains « courants » de management peinent encore à le reconnaître).

Stéphane Richard, actuel numéro 2 de France Télécom, pourrait bien l’avoir compris. Dans France Soir, il commente :

« les Français ont des attentes importantes à l’égard de leurs entreprises, qui vont bien au-delà de la compétitivité ».

Une leçon à méditer par toutes les entreprises, alors que le thème de la souffrance au travail cesse de devenir un tabou pour devenir une vraie préoccupation à l’échelle de la société civile.

A lire aussi :

Comment vendre à la découpe le service public

Le Monde Diplomatique a publié en décembre dernier un excellent dossier d’analyse sur l’idéologie et les méthodes qui président à la suppression progressive des services publics en Europe. Illustré par différents exemples de privatisation de services, il pose d’excellentes questions sur les missions de l’État.

Le dossier est désormais en ligne sur le site du Monde Diplomatique. A lire d’urgence…

« Bobines sociales », 7ème édition du festival

Le festival de films documentaires « Bobines sociales » débute aujourd’hui sa 7ème édition, centrée sur les thématiques « Agriculture, travail, et psychiatrie : points de frictions et lieux de résistances ».

Pour les parisiens, le programme des projections et débats est disponible sur le site du festival.

On pourra notamment y voir 3 documentaires particulièrement intéressants,  également disponibles sur Internet en vidéo à la demande (VOD) :

Le CNRS et l’Inria veulent une réflexion sur l’éthique dans les TIC

Actu express: le CNRS et l’Inria viennent d’annoncer, lors de la présentation publique de deux rapports(1), leur recommandation commune de la création rapide d’un comité d’éthique sur la recherche dans les sciences et technologies du numérique.

Le COMETS (comité d’éthique du CNRS) a ainsi établi « une cartographie des grands dossiers concernés: protection de la vie privée; impact sur l’homme; droits des robots ; risques (sanitaires, technologiques, ou environnementaux); formation et travail; échanges économiques; vie collective; information et connaissances ».

Expérience de physique
Expérience de physique

Image Melyviz (Flickr) sous licence CC by-sa

Tandis que l’Inria a mentionné « le développement d’outils de profilage, la bioinformatique et la détection de maladies génétiques, la médecine numérique, l’étude des virus informatique, la gouvernance d’internet, les échanges internationaux de données sur l’humain, le droit de la société numérique… »

Les deux rapports préconisent la mise en place dès cette année d’un comité d’éthique sur la recherche dans les sciences et technologies du numérique, comité qui « pourrait être commun à l’ensemble des organismes de recherche travaillant dans ce domaine ».

Michel Cosnard, PDG de l’Institut national de la recherche en informatique et automatique (Inria), a déclaré, rapporte l’AFP, que « l’éthique du web, il aurait fallu y réfléchir il y a cinq à dix ans », en citant le « droit à l’oubli » réclamé par des utilisateurs de Facebook: « Qui a tiré la sonnette d’alarme au moment où des gens développaient les premiers logiciels de Facebook? »

(1) Rapport sur la création d’un comité d’éthique en sciences et technologies du numérique, Inria, mai 2009 (PDF, 31 pages). Rapport Pour une éthique de la recherche en Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication, CNRS – apparemment pas encore publié, à venir sur la page des publications du COMETS.

A lire aussi

Facebook modifie ses règles de confidentialité… et les photos du PDG deviennent publiques – 17 décembre 2009

En Europe, une personne sur deux utilise Internet quotidiennement – 8 décembre 2009

La mort de Michael Jackson, événement planétaire qui montre l’omniprésence des réseaux – 6 juillet 2009

Internet et téléphone mobile, outils du développement – 6 juillet 2009

La vie privée, un problème de vieux cons? – 10 juin 2009

Travailler plus, c’est mortifère

On ne présente plus Gérard Filoche, Inspecteur du travail bien connu pour ses positions très « carrées ». Dans un billet du 8 janvier, il relie à juste titre les suicides au travail chez France Télécom, et le « déshabillage » progressif du Code du Travail de ces dernières années dans une indifférence quasi générale, qui se matérialise notamment par le fait qu’on lui a reproché, en 2008, d’assister à une journée de travail organisée par l’Observatoire du Stress et des Mobilités Forcées à France Télécom-Orange, mis en œuvre par Sud et la CFE-CGC/Unsa.

Depuis, un coin du voile a été levé sur le tabou des suicides au travail. Mais il faudra encore du temps pour que les liens avec l’évolution du droit et surtout les pratiques concrètes des entreprises en matière d’organisation du travail soient admis par tous, et permettent de déboucher sur de vrais changement dans la vie des salariés. C’est l’un des aspects rappelés par les sociologues du travail qui se sont exprimés lors du débat public organisé ce même 8 janvier par l’Observatoire au Conseil Régional d’Ile de France.

En attendant, il appartient à ceux qui sont directement impactés, et aux experts du domaine, qu’ils soient chercheurs, inspecteurs du travail ou syndicalistes, de continuer à démontrer et dénoncer la langue de bois qui prévaut encore trop souvent sur ces questions…

Observatoire sociétal du téléphone mobile : 5ème édition

Actu express: L’AFOM (Association Française des Opérateurs Mobiles) et TNS Sofres publient le 5ème Observatoire du mobile en France.

AFOM / TNS Sofres
AFOM / TNS Sofres

Quelques points clefs extraits du communiqué de presse de l’AFOM:

  • En 2009, 79% des Français de 12 ans et plus sont équipés d’un téléphone mobile personnel ou
    professionnel (comme en 2008). 10% de Français sont par ailleurs « mobile only » (pas de ligne fixe).
  • Un mobile à chaque âge : 70% des 12-24 ans ont un mobile multifonctions qui leur permet de se divertir alors que les 40 ans et plus adoptent plutôt un téléphone de base. Les 12-24 ans sont la tranche de la population la plus équipée en smartphones (15%).
  • Pour les 12-24 ans, c’est un objet ludique, personnel, doté d’une forte dimension affective et un objet de mode qui peut-être joli. Alors que pour les 40 ans et plus, le mobile est avant tout un objet utilitaire qui assure les fonctions de base de la communication.
  • L’opinion sur la dangerosité des mobiles et des antennes relais fluctue avec le temps et les annonces médiatiques.
    Concernant l’usage du mobile, en novembre 2009, 25% des Français pensent que l’on n’a pas la preuve d’un danger, mais que l’on manque encore de recul – ce qui correspond à la position des autorités sanitaires. 25% pensent que l’on ne sait pas vraiment car les scientifiques ne sont pas d’accord entre eux.
    A propos des antennes, 32% des Français pensent que l’on ne sait pas vraiment car des scientifiques disent que les antennes-relais sont dangereuses et d’autres disent qu’elles ne le sont pas. 31% des Français pensent que l’on n’a pas aujourd’hui la preuve d’un danger, mais que l’on manque de recul.
  • Au global, 82% des Français pensent que le mobile est une bonne chose pour la société française, et notamment pour les personnes âgées (81%), mais pas pour les adolescents (58%). Ces derniers cependant plébiscitent le mobile (91% des 12-17 ans), et 81% en sont équipés.

L’étude complète sur le site de l’AFOM, qui propose également un résumé de la présentation et des interviews, ainsi que les archives de l’Observatoire.

Salariés et sortie de crise : une étude TNS Sofres

TNS Sofres vient de publier une étude sur la relation des employés avec leurs entreprises et le système économique. L’analyse globale de TNS est édifiante. Extraits :

L’étude révèle en tout premier lieu une remise en cause massive du système actuel par les salariés français :

* Les ¾ estiment que la crise a prouvé qu’il apportait plus de problème que de solution
* La même proportion estime que les intérêts des entreprises (ou de leurs dirigeants) et des salariés ne vont pas dans le même sens
* La quasi-totalité se dit choquée par au moins une des caractéristiques du système
* Les termes de profit, de mondialisation, de capitalisme sont massivement associés à des évocations négatives
* L’effet « le système va mal mais dans mon entreprise / administration ça se passe beaucoup mieux » semble moins fort que par le passé

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Image hey mr glen (Flickr) sous licence CC by-nc

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«Les Impactés», la crise de France Télécom

Mediapart propose sur son site un documentaire vidéo retraçant la mise en oeuvre d’une pièce de théâtre « Les Impactés« , créée en 2007 par la compagnie NAJE à l’initiative des élus du CE de la Direction Territoriale Ile de France de France Télécom.

Caricature ? Non, simple mise en évidence d’une réalité vécue, basée sur une enquête terrain et des témoignages de salariés. La démarche de « théâtre forum », qui invite en fin de spectacle les spectateurs à monter sur scène pour remplacer les comédiens et faire évoluer le scénario est particulièrement intéressante et révélatrice.

A voir sur le site de Mediapart.

Stress au travail : traiter les causes, et pas seulement les symptômes!

L’avis d’expert publié le 17 novembre dans LeJournalDuNet sur la prévention du stress et les obligations de l’employeur remet en perspective le cadre législatif européen, transposé dans l’accord national de 2008, qui constitue la base de travail sur laquelle le Ministre Xavier Darcos souhaite pousser les entreprises à négocier.

Le point de vue de Sophie Augier, psychologue du travail, éclaire de manière intéressante et cohérente avec les observations que nous pouvons faire sur le terrain les facteurs et les manifestations du stress.

La conclusion de la tribune en revanche ne laisse pas d’inquiéter :

Le plan d’urgence annoncé par le gouvernement incite les grandes entreprises à lancer des négociations sur la prévention du stress au travail. Si l’identification des facteurs de stress et l’élaboration de mesures de prévention ad hoc doivent être mises en place, en concertation avec les différents acteurs de l’entreprise, il convient de veiller à ce que les méthodes de management ne deviennent pas elles-mêmes objet de négociation. En effet, à défaut de pouvoir circonscrire précisément la notion de stress, l’attention risque de se porter sur les causes, et principalement sur le management. Les employeurs doivent veiller à rester sur le terrain de la santé et de la sécurité des salariés et à ne pas accepter de limiter leur pouvoir décisionnel en matière de techniques de management.

On voit, une fois de plus, qu’une crise, même brutale et incontestable, ne permet pas de déboucher sur le véritable traitement des causes. On en reste une fois de plus au traitement symptomatique du stress, sans s’attaquer aux facteurs qui le génèrent. Alors même que les méthodes de management par le stress ont été abandonnées par les pays anglo-saxons dont elles nous viennent, car elles s’avèrent non seulement dangereuses, mais également contre-productives sur le moyen terme, en France, il ne serait pas possible de les remettre en question.

De nombreuses analyses permettent d’identifier clairement le triptyque meurtrier, non seulement pour les salariés, mais à moyen terme pour les entreprises, et pour la société toute entière :

  • capitalisme financier exigeant à court terme une rentabilité incompatible avec le rythme de la croissance mondiale,
  • concurrence effrénée, poussée par une législation au consumérisme démagogique,
  • globalisation basée sur l’exploitation des différentiels de revenus dans les différentes régions du monde.

Ces trois règles, appliquées par les multinationales cotées en bourse, débouchent sur un management tayloriste, poussé dans des extrêmes jamais vus jusqu’ici, qui génèrent un malaise sans précédent pour les salariés. Sans même parler de suicides, les troubles engendrés – parfaitement identifiés dans l’article – coûtent cher, non seulement aux salariés, mais à la collectivité toute entière.

Tant qu’on n’aura pas traité les causes, les effets délétères subsisteront. Donc, oui, il faut remettre en question les méthodes managériales qui traitent les salariés comme des robots et retirent tout sens au travail. Répétons-le, le stress n’est pas un facteur de productivité, contrairement à ce qu’une certaine idéologie voudrait nous laisser croire. Qui pourrait prétendre que le malaise actuel, perceptible par tous, est un projet de société qu’il faudrait continuer à défendre ? Il convient dès lors de ne pas se cantonner à un simple traitement des effets, mais bien de remettre en question un modèle d’économie qui est à bout de souffle.

L’Alerte Enlèvement bientôt diffusée sur téléphones mobiles

Actu express: les utilisateurs de smartphones de tous types ( i-Phone, Androïd, Blackberry, Windows Mobile…) pourront d’ici la fin de l’année recevoir les messages de l’Alerte Enlèvement sur leur téléphone mobile. C’est ce qu’annonce la fondation Casques Rouges, qui indique avoir remporté l’appel à projets lancé par la secrétaire d’État à l’Économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet.

Alerte Enlèvement, le logo
Alerte Enlèvement, le logo

«Dès que l’alerte sera déclenchée, les utilisateurs ayant téléchargé l’application [NB: il s’agira donc d’opt in, et non d’un envoi systématique à tous les téléphones mobiles comme certains articles de presse ont pu le faire croire] recevront une notification d’alerte sur leur portable et disposeront simultanément du signalement de l’enfant disparu. Les utilisateurs pourront ensuite participer aux recherches en témoignant par téléphone, SMS ou e-mail», annonce la fondation.

Le dispositif Alerte Enlèvement a été créé en France en février 2006, sur le modèle de l’alerte AMBER aux Etats-Unis. La FAQ de cette dernière indique qu’outre-Atlantique, il y a 200 à 250 alertes AMBER par an – mais chaque inscrit ne reçoit que les alertes correspondant aux régions qu’il a indiquées en s’inscrivant. En France, le dispositif a été employé huit fois en trois ans.