Faire de l’attribution des licences 4G une arme anti-offshore

01Net Entreprises relaie l’action  lancée par la CFE-CGC des opérateurs télécoms et des équimementiers :

La CFE-CGC attaque devant le Conseil d’Etat le décret de lancement d’appel à candidatures pour les licences 4G, publié au journal officiel le 15 juin. Pour le syndicat, le gouvernement entend « ponctionner » 2,5 milliards d’euros aux opérateurs sans fixer aucune condition de maintien de l’emploi en France. Le Code des postes et communications électroniques contraint pourtant le ministre de tutelle – Eric Besson en l’occurrence – à veiller à ce point.

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Licences 4G : irresponsabilité sociale et citoyenne !

Monsieur Besson, Ministre chargé de l’Économie numérique qui supervise le marché des télécommunications français, a signé le décret de lancement d’appel à candidature pour les licences de téléphonie mobile 4G[1].

L’État français entend racketter les opérateurs de plus de 2,5 milliards d’euros… Avec 17 taxes et 9 redevances, le secteur des télécoms est devenu une véritable vache à lait pour l’État français.

L’Arcep avait publié le 16 mai ses projets de décision[2] soumis au Ministre. Ils sont édifiants. La question de l’emploi n’est pas une seule fois évoquée. Quant à la question des Dom elle est écartée en trois lignes…

Sur ces deux sujets la CFE-CGC/UNSA entend contester la mise en œuvre du décret devant le Conseil d’Etat. Elle a décidé de faire appel au service du cabinet d’avocat YGMA spécialisé sur ces questions règlementaires.

Au regard de l’importance des frais que cette contestation entraine, elle en appelle aux différents CE des 4 opérateurs mobile (Orange, Free, SFR et Bouygues Télécom) pour la soutenir dans sa démarche.

Le secteur des télécoms en 5 graphiques : notre analyse des données Arcep

Le régulateur des télécoms vient de mettre à jour le fichier des séries chronologiques de l’Observatoire des marchés, avec les chiffres de 2010. Dans le même temps, France Télécom, en préambule à son Assemblée Générale des actionnaires 2011, a publié son document de référence 2010.

L’ensemble de ces données permet d’actualiser notre analyse de 2009, en 5 graphiques clefs qui parlent d’eux-mêmes, surtout lorsqu’on les juxtapose.

Les revenus des opérateurs sur le marché final ont cru de 83% en 12 ans…

… mais le secteur a perdu 21% de ses emplois, soit plus d’un emploi sur 5.

France Télécom reste le champion de la suppression d’emploi,
avec près d’1 emploi sur 3 supprimé en 12 ans…

… mais depuis 2007, les opérateurs alternatifs détruisent aussi des emplois.

Quant à l’investissement, s’il a connu une belle poussée en 2000 et 2001, le soufflé est vite retombé.

A quoi devait servir la libéralisation du marché ?

Parmi les nombreuses promesses de la libéralisation du marché des télécommunications, on peut retenir, en vrac :

  • le développement global du marché
  • la diversification de l’offre et l’innovation
  • la baisse des prix au profit du consommateur
  • le développement de l’investissement et de l’emploi.

La relecture du bilan fait en 2000 par le Ministère des Finances de l’époque laisse cependant transparaître le caractère idéologique de cette libéralisation, l’un des premiers critères évalué étant… l’ouverture réelle à la concurrence, par l’analyse des parts de marché et du nombre d’opérateurs de réseaux ayant demandé une licence.

L’analyse positive de l’emploi proposée par le Ministère, la seule que nous ayons lue sur ce thème, repose malheureusement sur des chiffres erronés, en l’occurrence des prévisions de l’IDATE, beaucoup plus optimistes que les comptages réels de l’ARCEP (180 000 emplois prévus en 2000 sur le secteur, 154 500 décomptés en réalité pour cette même année, et une chute continue depuis).

La croissance du marché est au rendez-vous… mais on peut s’interroger sur ses sources et sur ses bénéfices

La croissance du marché est spectaculaire et résiste même aux années de crise, avec pour corollaire positif l’élargissement de l’accès aux télécommunications, qui augmentent significativement leur pénétration dans les foyers français.

Mais si depuis 1998 l’offre de services s’est réellement élargie et diversifiée, accompagnée d’une baisse des prix en faveur des consommateurs, nous partageons l’interrogation de Wikipedia : « Il est très difficile de déterminer si la chute des prix et l’apparition de nouveaux services est imputable à la libéralisation du secteur ou aux progrès techniques réalisés pendant la période« .

Quant à la qualité de service, elle est régulièrement perçue comme dégradée par les consommateurs, qui ont du mal à comprendre pourquoi il arrive aujourd’hui que le téléphone ou Internet ne marchent plus. Simplement parce que, pour se démarquer de la concurrence, il convient de sortir de plus en plus de services, et de plus en plus vite. Sans donc avoir eu le temps de les peaufiner… ni de former ceux qui les vendent ou qui en gèrent le SAV.

Un PSE de plus chez un équipementier télécoms

Un communiqué de la CFE-CGC Sagemcom, que nous soutenons totalement dans son combat :

Le 10 février 2011, la direction du groupe Sagemcom, lors d’un Comité Central d’Entreprise suivi d’une information des salariés, annonçait la mise en œuvre de la cession de sa filiale TR2S (ex-Nethouse Services) au groupe Cordon Electronics.

Outre l’amputation d’une partie des forces vives françaises du groupe, cette opération induit le licenciement économique de 25% des effectifs sur le site de Tourcoing, et de plus de 10% sur le site de Dinan, soit près de 60 salariés remerciés sur les 377.

Pour justifier sa décision, la direction invoque principalement la perte, fin 2010, d’un contrat qui devait être conclu avec un grand opérateur, et qui aurait représenté près de 55% du chiffre d’affaires. Ce dernier serait la conséquence du retrait du groupe américain CTDI, actionnaire à hauteur de 49% de la société TR2S.

La CFE-CGC dénonce l’alliance implicite réunissant un client n’hésitant pas à exploiter ses fournisseurs historiques, et l’actionnaire principal du groupe qui ponctionne le moindre euro, au détriment de l’emploi et de l’outil de travail.

La CFE-CGC déplore que les effectifs français du groupe disparaissent peu à peu de manière flagrante. En effet, si cette opération va à son terme, plus de 83% des effectifs de l’entreprise Sagemcom (6.000 salariés) se trouveront hors de France. Pour la CFE-CGC, il faut que cela cesse!

Disons le tout net: la CFE-CGC ne croit pas aux possibilités de reclassement annoncées tant dans les bassins d’emplois concernés, déjà plus que sinistrés, qu’au sein du reste du groupe Sagemcom. La CFE-CGC combattra de toutes ses forces ce nouveau PSE en concertation avec les autres organisations syndicales des sites de Dinan et Tourcoing.

NB: Un PSE, rappelons-le, est un Plan de sauvegarde de l’emploi, autrefois appelé plan social.

Rappelons également que la CFE-CGC/UNSA de France Télécom-Orange s’est récemment émue, à juste titre, des conséquences prévisibles du non renouvellement d’un contrat de SAV, souscrit par France Télécom auprès de Sagemcom.

Liens externes

www.metallurgie-cfecgc.com

Un PSE de plus dans la Métallurgie !

Le 10 février 2011, la direction du groupe Sagemcom, lors d’un Comité

Central d’Entreprise suivi d’une information des salariés, annonçait la

mise en oeuvre de la cession de sa filiale TR2S (Ex Nethouse Services) au

Groupe Cordon Electronics.

Outre l’amputation d’une partie des forces vives françaises du Groupe,

cette opération induit le licenciement économique de 25% des effectifs

sur le site de Tourcoing, et de plus de 10% sur le site de Dinan, soit près

de 60 salariés remerciés sur les 377. Pour justifier sa décision, la

Direction invoque principalement la perte, fin 2010, d’un contrat qui

devait être conclu avec un grand opérateur, et qui aurait représenté

près de 55% du chiffre d’affaires. Ce dernier serait la conséquence du

retrait du groupe américain CTDI, actionnaire à hauteur de 49% de la

société TR2S.

La CFE-CGC dénonce l’alliance implicite réunissant un client n’hésitant

pas à exploiter ses fournisseurs historiques, et l’actionnaire principal du

groupe qui ponctionne le moindre euro, au détriment de l’emploi et de

l’outil de travail.

La CFE-CGC déplore que les effectifs français du groupe disparaissent

peu à peu de manière flagrante. En effet, si cette opération va à son

terme, plus de 83% des effectifs de l’entreprise Sagemcom (6 000

salariés) se trouveront hors de France.

Pour la CFE-CGC, il faut que cela cesse !

Disons le tout net : La CFE-CGC ne croit pas aux possibilités de

reclassement annoncées tant dans les bassins d’emplois concernés, déjà

plus que sinistrés, qu’au sein du reste du groupe Sagemcom.

La CFE-CGC combattra de toutes ses forces ce nouveau PSE en

concertation avec les autres organisations syndicales des sites de Dinan

et Tourcoing.

Cinéma à Saint-Denis, « La comédie du travail », du 2 au 8 février

Les Journées cinématographiques dionysiennes « Est-ce ainsi que les hommes vivent? » tiennent leur 11ème édition du 2 au 8 février, à Saint-Denis (93).

Ces Journées portent cette année le titre de « La comédie du travail », qui donne sa thématique à l’édition 2011. C’est aussi une reprise du titre d’un film de 1987 du cinéaste Luc Moullet, sous le patronage duquel est placée cette édition.

Elle propose de dresser le panorama d’un siècle d’évolution des mentalités autour des enjeux, des valeurs et des perspectives du monde du travail, en déclinant une programmation de films et de rencontres.

Au programme, près de 80 films – fictions, documentaires, films expérimentaux, longs et courts métrages, films du patrimoine, inédits et avant-premières. De La sortie de l’usine Lumière à Lyon (1895) des frères Lumière à Toujours moins (2010) de Luc Moullet, pour chercher quels sont les enjeux, les valeurs et les perspectives du monde du travail et comment les cinéastes s’en inspirent, en témoignent, le dénoncent ou le subliment.

Avec une trentaine de personnalités invitées, dont Luc Moullet, Aki Kaurismäki, Jean-Claude Brisseau, Benoît Delépine, Yolande Moreau, Rabah Ameur-Zaïmeche, Gérard Mordillat, Nicolas Philibert, Marcel Hanoun, Cécile Decugis, Marcel Trillat…

Infos pratiques

Calendrier

nous
montrerons, à travers près de 80 films – fictions, documentaires, films expérimentaux,
longs et courts métrages, films du patrimoine, inédits et avant-premières ; de la Sortie
d’usine (1895) des frères Lumière à Toujours moins (2010) de Luc Moullet – quels sont les
enjeux, les valeurs et les perspectives du monde du travail et comment les cinéastes
s’en inspirent, en témoignent, le dénoncent ou le subliment…

Chine: le sous-traitant Foxconn atteint le million d’employés

Fabricant d’iPad et d’iPhone pour Apple, de Kinect pour Microsoft, d’ordinateurs pour Dell, HP et d’autres encore, le plus gros sous-traitant du monde a une croissance fulgurante, appuyée sur des conditions de travail implacables.

Premier employeur chinois, Foxconn s’était retrouvé sous les feux de l’actualité au printemps dernier lorsqu’une vague de suicides a mis en cause les conditions de travail chez ce géant de la sous-traitance.

Foxconn au salon high-tech de Shenzhen, photo de Bert van Dijk (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

L’entreprise avait annoncé en août qu’elle allait recruter 400.000 salariés supplémentaires d’ici fin 2011, et selon plusieurs sources de presse ces jours-ci, Foxconn a déjà dépassé un effectif total d’un million, loin devant tous les autres employeurs du secteur high-tech.

L’entreprise connaît une croissance énorme (son chiffre d’affaires a grimpé de 50% au premier semestre), lié aux commandes de ses clients qui lui font fabriquer l’iPad, des smartphones (iPhone notamment), des consoles et équipements de jeu (Wii, PS3, Kinect…), des e-books (le Kindle d’Amazon), des ordinateurs…

Cette croissance se bâtit sur une exploitation en règle de ses effectifs, décrite en octobre par une étude d’universités chinoises menée sous la direction de l’ONG Sacom (Students & Scholars Against Corporate Misbehavior), résumée en français par Novethic: on y décrit des «camps de travail à la culture militarisée».

Sont pointés les salaires trop faibles (augmentés fortement en novembre pour passer à 3200-3500 yuans par mois (366 à 400 euros), la durée du travail (elle peut aller chez Foxconn jusqu’à 80 heures par semaine), un management de brimades et de punitions, etc.

A voir aussi sur la Chine, un article du Point, «La Chine à la conquête des télécommunications», qui dresse le tableau de la progression chinoise dans ce domaine, aussi bien avec les équipements (Huawei et ZTE) que les supercalculateurs.

A lire aussi

Vague de suicides chez Foxconn, sous-traitant chinois – 30 mai 2010

Rapport 2010 de l’OIT sur le Travail dans le Monde

L’OIT pointe une détérioration sociale dans de nombreux pays, en raison de la crise persistante. Extraits du communiqué :

Certes, la nouvelle étude, intitulée «Rapport 2010 sur le travail dans le monde – d’une crise à l’autre?», reconnaît qu’après plus de deux ans de crise, l’économie mondiale a renoué avec la croissance; certains pays sont témoins de signes encourageants de reprise de l’emploi – essentiellement les économies émergentes d’Asie et d’Amérique latine.

Cependant, le rapport rédigé par l’Institut international d’études sociales du BIT avertit également que «malgré ces progrès réels … de nouveaux nuages s’amoncellent à l’horizon de l’emploi et les prévisions se sont considérablement détériorées dans de nombreux pays».

Si les mesures appliquées restent en l’état, l’étude du BIT estime que le rétablissement de la situation de l’emploi à son niveau d’avant la crise serait reporté jusqu’à 2015 pour les économies avancées, au lieu de 2013 comme cela était envisagé il y a un an.

«Plus la récession du marché du travail persiste, plus les demandeurs d’emploi ont du mal à trouver un nouveau travail», affirme le rapport du BIT. «Dans 35 pays où les statistiques sont disponibles, près de 40 pour cent des demandeurs d’emploi sont sans travail depuis plus d’un an et courent donc un risque important de démoralisation, de perte de l’estime de soi et de problèmes psychologiques. Il est important de constater que les jeunes sont proportionnellement plus gravement touchés par le chômage que les autres catégories.»

«L’équité doit être la boussole pour nous sortir de cette crise», déclare Juan Somavia, Directeur général du BIT. «Les gens sont prêts à comprendre et à accepter des choix difficiles, s’ils estiment que chacun prend sa part du fardeau. Les gouvernements ne devraient pas avoir à choisir entre les exigences des marchés financiers et les besoins de leurs citoyens. La stabilité financière et la stabilité sociale doivent aller de pair. Sinon, ce n’est pas seulement l’économie mondiale mais aussi la cohésion sociale qui seront en péril.»

Accéder au rapport complet sur le site de l’OIT

Art, réalisme ou provocation: le plein-emploi parodié en vidéo

Vu dans la check-list du Monde :

Denis Podalydès dépasse les bornes ! Avec un collectif de comédiens, l’acteur de la Comédie-Française (également auteur et cinéaste) s’est amusé à parodier les offres de travail proposées par les agences du Pôle emploi. Sur ce site drolatique intitulé La Borne, l’internaute-chômeur a rendez-vous pour un entretien d’embauche dans une agence au décor futuriste et automatisé. Le demandeur est invité à répondre à un questionnaire absurde, conduit par une voix off robotique. Après résultat des tests, des propositions d’emploi adaptées aux compétences de chacun se veulent des plus étranges : dénigrateur, vaseman, briseur de rêves, gratteur de nez… Dans la rubrique « chômeur du mois », le lauréat n’est autre que l’acteur vedette qui se met en scène dans une vidéo de chômeur irrésistible. Le site est agrémenté de nombreuses vidéos satyriques – certaines en 3D. Cet ovni à l’humour corrosif est notamment soutenu – contre toute attente – par le ministère de la culture et de la communication.

Insolite, et finalement étonnamment réaliste !

Non à la hausse de la TVA sur le triple play, oui à la création de 25.000 emplois

Face à la hausse de la TVA sur les abonnements Internet + Télévision décidée par le gouvernement français, les organisations syndicales des fournisseurs d’accès à internet (FAI) proposent une solution alternative, qui permet :

  • de faire rentrer les 500 millions d’euros attendus sur la hausse de TVA dans les comptes de la nation, et sans doute davantage si l’on applique le coefficient multiplicateur des économistes keynésiens,
  • de créer 25 000 emplois en France ou en Europe francophone dans le secteur des télécoms,
  • de limiter l’augmentation de l’abonnement triple play à 0,50 euros / mois au lieu des 2 à 3 euros déjà annoncés par les principaux fournisseurs d’accès qui répercuteront la TVA.

Il suffit pour cela d’interdire les délocalisations d’emplois aux entreprises qui exploitent des ressources appartenant au patrimoine national, telles que les fréquences hertziennes des licences de téléphonie mobile, ou encore le service universel de téléphonie actuellement opéré par France Télécom.

Une telle obligation ne crée aucune distorsion de concurrence (alors que la hausse de TVA, qui ne s’appliquera pas à Canal + en crée une vis à vis des FAI qui distribuent des abonnements TV), et ne risque donc pas de se voir recalée par la Commission européenne, ni par l’OMC.

Clés 3G: la Commission européenne enquête sur un éventuel dumping chinois

A la suite d’une plainte de la société belge Option, la Commission européenne a ouvert fin juin une enquête sur un éventuel dumping sur les clés et modems 3G des fabricants chinois Huawei et ZTE, géants du secteur, avec 50% et 40% environ de parts de marché mondial, ont rapporté récemment Les Echos (article payant).

Clé 3GPhoto par incurable hippie (Flickr), sous licence CC by-nc

«La Chine a exporté en 2009 environ 25 millions de modems sans fil pour un chiffre d’affaires de 1,25  milliard d’euros. Selon Bruxelles, les modems chinois ont représenté 90 % des importations européennes», indique le quotidien économique. Option estime qu’ils sont vendus moins cher à l’international, et parfois même sous leur prix de revient.

«A tel point que la part de marché d’Option en Europe est tombée de plus de 50% en 2006 à moins de 5%. Entre temps, le marché européen a été multiplié par douze.» La Commission a décidé fin juin d’ouvrir une enquête, laquelle pourrait durer 15 mois et aboutir à un relèvement des droits de douane sur les importations concernées pendant au plus cinq ans.

Option, qui a dû réduire ses effectifs de plus de 700 personnes en 2007 à moins de 280, a enregistré en 2009 une perte nette de 53 millions d’euros et est menacé de disparition, soulignent Les Echos. La compagnie belge a déposé dernièrement une seconde plainte, cette fois pour subventions illégales, que Bruxelles examine.

Après Microsoft, Intel, IBM ou encore Apple, la Commission passe ici d’entreprises américaines à deux chinoises, illustrant l’émergence de cet autre géant économique et technologique… lui-même face à d’autres puissances montantes, comme l’Inde, qui en août a levé un blocus de huit mois à l’encontre des équipementiers chinois, ZTE et Huawei, ainsi que de Nokia, auxquels ce pays a demandé notamment l’accès à des codes sources.

Les sénateurs ouvrent un blog sur le mal-être au travail

Actu express: le Sénat a créé fin novembre, dans le cadre de sa commission des Affaires sociales, une mission sur le mal-être au travail, à la suite en particulier de l’épidémie de suicides à France Télécom.

Cette mission, qui doit rendre en juin ses préconisations, a ouvert récemment un blog sur le sujet: il permet de voir et de commenter les vidéos d’auditions par la mission.

Blog de la mission mal-être au travail du Sénat

Rappelons qu’un forum sur le stress, «Réagir ensemble», a été créé par deux syndicats de France Télécom-Orange, et que comme pour l‘Observatoire du stress, son accès est censuré depuis les connexions Internet internes chez France Télécom.

A lire aussi

Les équipementiers occidentaux contre le protectionnisme chinois

Revue de presse: dans Les Echos de vendredi dernier (12 février),  un article titré « Les équipementiers occidentaux vent debout contre les chinois » (article payant) annonce qu' »une nouvelle réglementation chinoise protectionniste pourrait nuire à Ericsson, Nokia Siemens Networks et Alcatel-Lucent. Ces derniers demandent aux pouvoirs publics européens de leur permettre de jouer ‘à égalité’. »

Alors que des équipementiers chinois remportent des contrats en Europe, comme Huawei, sélectionné fin 2009 « par SFR et Bouygues Telecom pour étendre leur couverture 3G, et par Telenor et Tele2 en Suède, en 4G », une nouvelle réglementation chinoise, dévoilée en novembre, « crée un catalogue de produits informatiques et de télécommunications que l’administration est autorisée à acheter. Seuls y sont admis les équipements dont les marques et brevets ont été déposés initialement en Chine et sont détenus par une entité chinoise. »

« ‘Il faudrait que nous puissions jouer avec les mêmes règles pour tout le monde’, a expliqué hier Rajeev Suri, le patron de NSN. Il n’envisage pas de porter plainte, mais soutient la pétition envoyée au début de l’année par la Fédération européenne des métallurgistes et les comités d’entreprise européens de fournisseurs de matériel téléphonique: ‘La Commission européenne devrait soutenir l’existence d’une R&D européenne. Nous n’aimerions pas devoir restructurer en Europe pour créer des centres de R&D « low cost » ailleurs’, a-t-il menacé. »

« Corriger les conditions dissymétriques de marché »

Les Echos observent que « dans leur pétition, les syndicalistes mettent le doigt sur les questions qui fâchent. L’année dernière, Alcatel-Lucent a supprimé 3.000 emplois en Europe; Ericsson 950; NSN de 5.000 à 6.000 dans le monde. Alors même que Huawei n’a pas encore réussi à pénétrer aux Etats-Unis (sa tentative de rachat de 3Com avait été bloquée au plus haut niveau), ils jugent le Vieux Continent démuni: ‘L’Europe est le seul marché de télécoms ouvert dans le monde. […] De plus le gouvernement chinois soutient ses champions nationaux par la mise en oeuvre de normes techniques et grâce au pouvoir d’achat des opérateurs contrôlés par l’Etat.’

(…) Ils demandent donc que les 18 millions d’euros alloués fin 2009 à la R&D dans le haut débit mobile aillent en priorité aux entreprises qui recrutent en Europe. Ils réclament des normes européennes sur le haut débit sans fil, la télévision sur mobile ou les technologies du Web 2.0, et un objectif de couverture haut débit de l’Union à 100%. Bruxelles doit instaurer des règles permettant de «corriger les conditions dissymétriques de marché quand les lois internationales ne s’appliquent pas», par exemple le droit du travail. Dans une Europe qui n’a rien d’une forteresse, seule la ‘vertu’ sociale et écologique pourra servir de rempart aux industriels. »

A lire aussi

Mobilisation des salariés d’Alcatel: l’Arcep interpellée – 11 novembre 2009

Capgemini emploie désormais plus d’Indiens que de Français – 21 octobre 2009

Les équipementiers aussi peuvent mourir – 26 juin 2009

AOL aura perdu les trois quarts de ses effectifs mondiaux en 4 ans!

Actu express: L’Express et Le Monde nous informent qu’AOL ferme définitivement ses portes en France, mais aussi ses bureaux en Espagne et en Suède, en attendant un probable retrait définitif de l’Europe, pendant que l’entreprise licencie également aux États-Unis.

Pionnier du développement du web, […] AOL, qui comptait encore 19 000 employés en 2006, n’en aura plus que 4 400 à l’issue de cette restructuration, qui doit lui permettre de se concentrer sur l’activité de site Internet d’information et de programmes développés en propre. L’entreprise a peu a peu revendu toutes ses activités de fournisseur d’accès à Internet, espérant se recentrer sur la vente de publicités sur ses portails. La mauvaise conjoncture publicitaire en 2009 a cependant plombé encore un peu plus les résultats du groupe. L’action a gagné 1,13 % lundi à la Bourse de New York, à 25,97 dollars.

L’entreprise aura donc perdu les trois quarts de son effectif en à peine 4 ans. C’est malheureusement devenu un lieu commun de dire que travailler dans une activité de pointe ne protège pas du chômage… et sans doute aussi que la publicité, a fortiori en temps de crise et de réflexion sur le développement durable, ne constitue pas forcément l’eldorado que certains avaient cru découvrir pour financer le développement d’activités sur Internet.

Il n’en reste pas moins vrai qu’il devient urgent d’identifier les métiers et les modèles économiques qui permettront à cet outil devenu incontournable dans nos vies quotidiennes de tenir ses promesses en matière de création de richesses et d’emplois.

L’Arcep attribue la 4e licence de téléphonie mobile à Free

Actu express: l’Arcep a annoncé hier avoir retenu Free Mobile, filiale à 100% d’Iliad et seul candidat, pour l’attribution de la quatrième licence de téléphonie mobile. Free devra proposer ses forfaits au plus tard début 2012. Le fondateur et principal actionnaire d’Iliad, Xavier Niel, promet que l’arrivée de son groupe comme quatrième opérateur créera « 10.000 emplois directs et indirects ».

Chez un de ses concurrents, Bouygues Telecom, le directeur général Olivier Roussat annonçait le 7 décembre dans une interview au Figaro que « Bouygues Telecom a gelé toutes ses embauches depuis le lancement de l’appel à candidatures. Bouygues Telecom, qui compte 8.650 salariés, ne recrute plus. Nous étions habitués à recruter beaucoup de jeunes diplômés qui font leurs classes chez nous et trouvent ainsi une sorte de tremplin à leur carrière. C’est terminé. Bouygues Telecom est obligé de se préparer à l’arrivée de Free en réduisant ses coûts fixes. Je suis le premier à le regretter mais nous sommes contraints de nous adapter aux nouvelles règles qui nous sont imposées. »

La CFE-CGC/UNSA craint pour l’ensemble du secteur une perte de 10.000 emplois supplémentaires, après celle de 28.000 emplois ces dix dernières années: « Bouygues Télécom ayant annoncé son intention de délocaliser. SFR a déjà vendu à Téléperformance ses centres d’appels en vue de faciliter leur délocalisation. Les délocalisations à France Télécom ont été identifiées comme une des sources du malaise sociale. Free a aussi ouvert des filiales dans les pays du Maghreb pour répondre à ses clients. »

A voir aussi

4ème licence mobile : une régulation socialement irresponsable – 2 novembre 2009

Le secteur des télécommunications a détruit 28 300 emplois en 10 ans – 16 juillet 2009

Grève à Yahoo! pour protester contre la fermeture de la R&D en France

Actu Express:  lu sur Miroir Social :

La raison invoquée par la direction de Yahoo! pour ce deuxième PSE de l’année est la « consolidation de ses plateformes engineering, aujourd’hui dispersées dans 19 pays et 42 sites différents, en 4 principaux centres dans le monde (Sunnyvale en Californie, Londres, Taïwan et Bangalore en Inde) ».

Rien de nouveau malheureusement sous le soleil. Sans usines, mais aussi sans chercheurs, on se demande quel est l’avenir de la France, alors que les emplois fondent à vue d’oeil dans le secteur pourtant en croissance de l’économie numérique. L’Europe n’a vu naître aucun grand leader dans les activités de « pure player » Internet, qui sont essentiellement états-uniens dans le monde occidental. Et cela sera de plus en plus difficile d’en faire émerger un si les salariés qualifiés pour innover dans ce domaine se retrouvent tous au chômage.

Y aura-t-il des opportunités via le « grand emprunt », qui doit profiter au numérique français? Affaire à suivre, nous y reviendrons dans les prochains jours…